Le néo-crétinisme et les néo-crétins   




L'essentiel, c'est de résister



En guise d'introduction : ma Weltanschauung (1)


Propagé par quatre races exécrables, les journalistes et présentateurs de la télévision et les informaticiens (2) avec l'extension phénoménale des réseaux dits sociaux d'une part, les hommes politiques et les publicitaires d'autre part, tous quatre étant les nouveaux Maîtres de la parole, qui monopolisent la communication, c'est-à-dire les mots, le langage et l'information et qui s'arrogent le droit de parler au nom des autres, propagé donc par ces quatre races, le néo-crétinisme est d'abord un nouveau langage, que les gens de communication affectent de parler, – langage gangrené par l'intrusion de mots et d'expressions d'origine douteuse. C'est aussi une nouvelle façon, sinon de penser, du moins de formuler sa pensée, en détournant systématiquement les mots de leur sens initial, en se moquant éperdument de leur étymologie. C'est enfin, par extension, un nouveau moyen de communiquer et de vivre, y compris avec de nouvelles habitudes alimentaires ou de vie en société, et ce à l'échelle planétaire en raison de la mondialisation des moyens de communication et de l'économie.


Le français se déstructure


Chose alarmante, ce sont non seulement des mots ou expressions d'origine étrangère - surtout anglo-saxonne - qui envahissent le français de façon anormale, c'est-à-dire alors que l'équivalent français existe déjà la plupart du temps, mais encore les tournures de phrase elles-mêmes s'anglo-saxonisent (3). Notre langue tend à se déstructurer de manière inquiétante et elle devient aussi dépenaillée que les tenues vestimentaires de nos contemporains. Ceux-ci s'engouffrent dans ce néo-langage avec une avidité et une jubilation proportionnelles à leur manque de repères linguistiques. Le néo-crétinisme est beaucoup plus l'intrusion d'une pensée (conception, mentalité, comportement, etc.) dans une langue, qu'un simple mot mal ou non traduit. On peut même avancer l'idée que non seulement la langue évolue, mais que nous, Français, sommes en train de changer de langue.

La grammaire est, paraît-il, la logique des enfants. On se demande si maintenant cette néo- langue, elle, n'est pas la logique des ignorants. Si tout le monde écrit comme il l'entend, il n'y a plus de règles, plus de communication, les termes sont imprécis, on emploie un mot pour un autre, ce qui oblige à un effort de décryptage, parce que chacun comprend différemment du voisin.

Les professions citées plus haut occupent une position clé dans la communication, puisqu'il est désormais impensable ou presque de vivre sans moyens audiovisuels. Entre nous et la vie, il y maintenant des écrans, les écrans de la télévision ou de l'ordinateur. Ces journalistes et hommes de télévision, dont les connaissances linguistiques et la culture sont inversement proportionnelles à leur présence médiatique, constituent un facteur décisif de la néo-crétinisation galopante de la langue française, favorisée par l'ignorance et le snobisme – les deux vont ensemble – des uns (les journalistes), et la paresse intellectuelle des autres (les téléspectateurs). Et ces journalistes, qui gâtent notre langue, sont en même temps pédants (leur pédantisme est proportionnel à leur ignorance) et prétentieux à l'extrême.

La néo-crétinisation affecte même la prononciation du français, qui tend à se modifier : djeunz ou lieu de jeunes, zou au lieu de zoo, tchalendje au lieu de chalenge, buguer, prononcé beuguer, B-Box prononcé biboxe, B & You prononcé Bi and you etc. D'autre part, les intonations changent, l'accent tonique, – très peu marqué en français, et toujours sur la dernière syllabe sonore –, tend à se déplacer sur la première syllabe d'un mot, voire sur une particule antéposée. Les gens de télévision adorent parler comme cela, mais on entend de plus en plus de Français parler ainsi (voir la rubrique Hystérie du dictionnaire néo-crétin). Les gens de télévision sont en train d'hystériser le français. D'autre part, beaucoup de locuteurs éprouvent le besoin d'allonger les finales avec un 'e' qui n'est plus muet : bonjour-eu.

Ce sont dorénavant elles, ces professions, et non plus les professeurs traditionnels – qui songent beaucoup plus à leurs points de retraite qu'aux têtes bien faites –, qui forment (l'on pourrait presque dire « formatent ») le langage, et partant, la pensée. On se demande à quoi aboutira cette déformation aussi bien langagière qu'intellectuelle. La pensée future elle-même risque de devenir un Organisme Génétiquement Modifié. Après les OGM, vive la PGM (4) !

Dans les siècles précédents, il n'y avait que les gens maîtrisant un savoir, et donc qui avaient accès à l'écriture et à la culture, qui pouvaient se faire lire et entendre. Maintenant, la propagation de la néo-langue ou novlangue est favorisée par les media, l'internet et ce que l'on appelle les « réseaux sociaux ». N'importe qui peut écrire, et l'on ne s'en prive pas avec les nombreux sites ou blogues, avec les tweets, les pages facebook etc. La plupart des gens qui écrivent sur ces media ont subi l'influence dévastatrice de la méthode globale, dont on mesure de plus en plus les effets pernicieux : perte de l'orthographe, français déstructuré, illettrisme, on emploie les mots les uns pour les autres... L'accès à l'écriture et à l'instruction se solde par une immense perte du français.


Le rôle de l'informatique


On connaît la prégnance de l'informatique, ou du moins de sa partie visible que sont les programmes divers servant théoriquement à améliorer le confort de la vie quotidienne. On n'ignore pas non plus la force d'Internet, et des millions de blogues et de sites personnels, écrits dans un français effroyable, truffés de fautes d'orthographe et de syntaxe. Qui plus est, pour aggraver la difficulté de communication, beaucoup de sites présentent des lettres plus ou moins claires sur fond sombre, souvent en très petits caractères (ça fait « pro »), mettant ainsi à mal les capacités visuelles des internautes. De nombreux magazines suivent d'ailleurs cet exemple, en présentant des encadrés conçus dans le même esprit. Parfois même, ces encadrés sont imprimés en diagonale, obligeant le lecteur à se tordre le cou pour les lire. Ici donc au point de vue structurel (choix et agencement des mots) s'ajoute un niveau formel et graphique (communication rendue volontairement difficile).

A l'époque de la mondialisation tant décriée, et de l'européanisme (européisme ?) tout aussi critiqué, tout se passe comme si la pensée unique allait de pair avec une formulation unique, intellectuellement et économiquement 'correcte', impliquant la dollarisation ou l'eurotisation (et non érotisation). Mais les mots et la pensée sont eux aussi devenus des marchandises, âprement défendues par des droits d'auteur.


La « novlangue »
ou la mort programmée du français



On a désormais affaire à la novlangue, où le vocabulaire et la grammaire sont simplifiés, on inverse l'ordre naturel des mots et on les « agglutine » (éco-taxe, bio-carburant) et on recourt massivement à l'anglo-saxon pour, prétendument, faire moderne, ou être compréhensible du plus grand nombre. La polysémie (= un mot, plusieurs sens) devient effarante. Talleyrand disait ironiquement à un homme qui se vantait de connaître plusieurs langues : « Alors, vous avez plusieurs mots pour une idée ? ». En novlangue, c'est bien simple : l'on a un mot pour plusieurs idées.

Le langage reflète la société. Le vocabulaire n'est pas innocent et le parler néo-crétin s'inscrit dans une optique sociale déterminée. Adopter tel langage, c'est adopter telle pensée, c'est adopter telle convention sociale. Le langage des banlieues par exemple a un aspect exclusif et clanique évident. On crache sur le français et on adopte un nouveau langage, mélange invraisemblable de sabir sorti on ne sait d'où, de franglismes onomatopéiques et d'arabismes propres aux banlieues. Peut-on ici parler de racisme linguistique ?

Le langage néo-crétin – politiquement correct – entre également dans un plan plus vaste de mondialisation et de pensée unique (complot mondialiste), fondées sur l'anglo-saxon – ou plutôt le globish. En France même, telle société exige que notes et rapports soient en anglais, telle ministresse exige que l'on emploie l'anglais dans les communications, tel institut rédige ses rapports de recherche en anglais ... L'abandon du français et de ses règles est un comportement suicidaire. Pourquoi, dans ce cas, apprendre le français ? Parler français, c'est être français, c'est penser français, c'est croire français, c'est manger français... La mort programmée du français va de pair avec la mort programmée de la France (Communauté Européenne, mondialisation, “ globish-sation ”) et de ses valeurs, de son histoire, de son entité. La langue s'effondre, implose.

Le néo-crétinisme et les néo-crétins nous volent nos mots, notre langage, notre sens critique et à terme notre faculté de nommer et de nombrer le réel. A tel point que, si l'on n'y prête pas attention, si l'on ne réagit pas, les citoyens, les Français risquent à terme d'être aliénés, d'être « psychotisés » par un langage totalement en-dehors de la réalité. Il y a volonté (ou incapacité ?) de ne plus appeler les choses par leur nom, sinon par des périphrases creuses et politiquement correctes. L'ennuyeux, avec cette néo-langue, c'est qu'elle est floue, imprécise ; ce n'est que du verbiage sans structures. Un langage liquéfié, comme dit Charles-Xavier Durand. Le néo-crétinisme consacre enfin la victoire de l'illettrisme et de l'audio-visuel (« multimedia ») sur les structures écrites traditionnelles.

D'autre part les néo-crétins déforment systématiquement le sens des mots ; un chapitre spécial a été consacré au changement de sens de certains mots. La réalité est travestie, trahie. En déformant systématiquement le sens des mots, on déforme systématiquement aussi la réalité. Et tout d'abord la réalité française, les concepts de « France » et de « Français ». Mais ceci, bien sûr, est voulu.

Les principaux vecteurs de la novlangue sont les personnes agissant pour le compte des chaînes de télévision. Manipulant une langue qui n'a de français que le nom, ces agents au service de la médiocrité infectent la France entière avec leur parler vigoureusement novlangais, sur lequel l'auteur de ces lignes se penche avec la curiosité d'un entomologiste examinant un insecte répugnant.

Paradoxalement, il n'y a jamais eu autant d'écritures et de publications et si peu de lecteurs. Car c'est une manie d'écrire à propos de tout et de rien. Les journalistes, hommes et femmes politiques, les artistes, voire de simples quidams, issus de l'immigration, ont la rage d'écrire leurs pensées, leurs plans pour sauver la France, leurs réflexions avisées sur la situation mondiale, leurs souvenirs, leur autobiographie etc.

Les enseignants et l'Éducation dite nationale ont également leur part de responsabilité dans la lente décomposition de la langue française. Décomposition que dénonce par exemple Jean-Paul BRIGHELLI dans son ouvrage La fabrique du crétin (le titre de ce site n'a pas été directement inspiré par ce livre mais, comme expliqué plus bas, en réaction contre une critique de Denis McShane, ex-ministre des Affaires européennes).


L'anglo-saxonisation


Mais passons maintenant à l'examen des mots et expressions, des nouvelles manies de langage, typiques du néo-crétinisme ambiant. Au premier degré, la novlangue est une nouvelle façon de parler, de manipuler les mots, qui introduit des néologismes, souvent (mais pas uniquement) frauduleusement importés des États-Unis ou des pays anglo-saxons. Il est vrai que nombre de termes anglais adoptés sont onomatopéiques ou monosyllabiques, ce qui favorise leur prononciation et leur mémorisation : clic, crash, clash, start... Il y a aussi des anglicismes aussi inévitables que les mouches sur la merde : business, design, fun, look, match, rock'n roll, sexy, toast, top, week-end… D'autre part, l'anglo-saxonisation des termes permet une distance supplémentaire par rapport au langage, et donne ainsi une exquise sensation d'exotisme. Magie du langage : quand on s'approprie un mot nouveau, surtout d'origine anglo-saxonne, on a l'impression d'avancer dans l'échelle sociale. Les industriels et les grands organismes français tendent de plus en plus à adopter l'anglais comme langue de communication, – alors que le français est une des langues officielles de l'Europe et de l'ONU.

Notre seule consolation, c'est que beaucoup d'anglicismes, qui répondent au phénomène de mode, se trouvent tôt ou tard démodés, et donc tombent dans l'oubli. Il y aussi aussi – et c'est beaucoup plus grave – un phénomène de calque, c'est-à-dire de copie servile de tournures ou d'idiomatismes propres à l'anglo-saxon, comme les expressions être en charge de, en terme(s) de ou les infects et omniprésents contrôle, contrôler, abondamment repris par les journalistes de la télévision.

Beaucoup de personnes âgées ou d'une autre génération ne comprennent pas forcément le galimatias frangliche étalé sur les panneaux publicitaires, ou que leur servent les présentateurs des émissions de télévision. Beaucoup de mots ou de concepts leur sont incompréhensibles. Ce qui rappelle à loteur cette anecdote, vraie. Le père d'une amie bulgare, déjà âgé, était étonné devant l'apparition de restaurants ayant pour nom « Happy » dans sa ville. Il posa la question : « Mais que veut dire Narrou ? » Il avait en effet lu en cyrillique le mot Happy ( Нарру ) : H = N, a = a, p = r, p = r, y = ou ; d'où « Narrou ». Ce qui permit à loteur d'en remettre une couche, en prononçant Sossa Sola le nom de la célèbre boisson gazéifiée étazunienne, en adoptant la prononciation slave du nom pour cette boisson.

Le langage impose une certaine vision du monde et des relations humaines, en même temps qu'un système de pensée. N'adopter que l'anglo-saxon, c'est ipso facto adopter une conception anglo-saxone du monde et de la pensée. Les emprunts à l'angais sont liés à la loi des emprunts bancaires : on doit rembourser plus qu'on a emprunté, et cela ruine une langue. C'est surtout donner la prédominance de fait aux Anglo-Américains. Apprendre l'anglais ne sert, finalement, de nos jours qu'à gagner de l'argent, et non à être cultivé. On reconnaît bien là l'esprit mercantile anglo-américain. Il s'agit là d'un véritable acte d'acculturation ou de colonisation du langage. Angli, sed non angeli (les Anglais ne sont pas des anges). De plus, penser et parler dans la langue de nos adversaires, que l'on maîtrise forcément moins bien, nous met forcément sous la coupe des Anglo-Américains. Il ne faut pas oublier que l'anglo-américain, tel qu'il est pratiqué actuellement par les Anglo-Saxons, est une langue tueuse qui, comme certains parasites, gangrène les langues auxquelles il s'attaque pour les vider de leur sang, de leur moelle, de leur âme.

L'on en arrive même à une constatation inquiétante : en voyant nombre d'inscriptions sur les tee-shirts, casquettes et autres parties de vêtement, presque toujours en anglais (Life is beautiful, Who's that girl etc. etc. etc.), l'on se demande si l'anglais ne veut pas coloniser, squatter le corps humain.

«

Ce qui est davantage nouveau, c'est l'utilisation d'une langue pour pénétrer une culture et la dégénérer. Derrière chaque anglicisme, il y a un message, un signe, subliminal, ignoré de celui qui le véhicule, invitant à adhérer à l'idéologie hégémonique libérale anglo-saxonne du moins disant social. L'utilisation (inconsciente même) du franglais et autres anglicismes porte en germes la disparition des valeurs françaises mais aussi européennes, et in fine, de toutes les cultures de la terre.

»

écrit Janpier Dutrieux, in Franglais et autres anglicismes, chevaux de Troie de l'hégémonie anglo-saxonne. On pourra également lire avec profit l'article de Charles-Xavier DURAND : La subversion par le langage. Force est de constater que l'envahissement progressif, méthodique, inexorable du sabir atlantique va de pair avec l'envahissement progressif, méthodique, inexorable de la France et de l'Europe par des populations immigrées : l'on en arrive à un point de saturation, au-delà duquel c'est la mort assurée et de la France et du français.



La machine à décerveler
ou le retour des Inquisiteurs



Novlangue, langage et conduites politiquement corrects, euphémismes réducteurs, précautions oratoires d'une part, déstructuration de la langue, appauvrissement du vocabulaire, réduction de la morphologie et de la syntaxe d'autre part concourent à faire du citoyen lambda un bête, une machine à consommer et à s'endetter, où la pensée, l'éducation et la culture ne tiennent qu'une place minime. La culture nous rattache à nos racines, à notre passé, au passé de l'humanité et à l'humanité entière. Interdit ! Verboten! Forbidden! ¡Prohibido! Запрещено! La police de la pensée veille : interdiction d'utiliser certains mots, interdiction de faire allusion à tel ou type d'événements, sinon l'on est tout de suite traduit en justice. C'est le retour des inquisiteurs. La culture est remplacée par les quiz télévisés, le sport par des retransmissions télévisées, l'éducation par l'absence d'éducation. Nous sommes tous dans la matrice. Les banlieues se révoltent avec leur langage à elles (la violence). Le citoyen ordinaire, lui, vote ou se laisse berner. Chacun ses armes.

L'introduction massive d'un nouveau langage, d'une novlangue dans tous les domaines (politique, économique, social, journalistique, télévisuel ...) massifie les individus, et les rend semblables à de la gélatine sociale. Ce phénomène est à mettre en relation avec l'abêtissement programmé par des sociétés de type fasciste ou totalitariste (IIIè Reich, Union soviétique, théocraties islamistes ...), où le discours de la propagande officielle, relayée par les 'médias', prime sur l'information réelle. Nous vivons une époque néo-totalitariste, où le discours des autorités en place, tour à tour lénifiant et stigmatisant, enfume, englue, endort, chloroforme les esprits, jette de la poudre aux yeux et à l'âme. Finirons-nous tous dans la machine à décerveler ?


Le père Ubu
Finirons-nous tous à la machine à décerveler ?

Et les autres ?


René ETIEMBLE demandait déjà Parlez-vous franglais ? Notre ambition n'est pas de récrire son ouvrage, mais de relever quelques néo-crétinismes bien-pensants et 'politiquement corrects' qui dénaturent le français. Toute langue évolue, certes, sinon elle meurt. Mais là, on peut parler d'involution. Nos successeurs, bien plus tard, lisant des journaux ou des œuvres de la fin du XXème siècle ou du début du XXIème ne manqueront pas de s'exclamer avec leur inimitable accent du XXVème siècle : « Mais quelle langue de cons ! »

Certains sites prennent les armes contre la « mal-langue », comme Le Dicomoche. On peut encore citer le Petit Champignacien illustré, ou encore le site de Francophonie-Avenir ou le blog de Bruno Dewaele. Notre objectif n'est pas d'entrer en compétition avec eux. Il y a également quelques forums spécialisés consacés à la défense de la langue. Il y a aussi des dictionnaires drôles et impertinents comme le Mediatic' Dico de « Nick Lepaf » ou le Dictionnaire d'André Bourgeois.

Certains néo-crétinismes relevés dans ce glossaire proviennent vaillamment du parler hexagonal. Nous en verrons quelques uns dans ces pages particulièrement implantés en français. Ils ont surtout été cueillis dans la presse écrite, télévisée, dans la publicité et dans l'informatique destinée au grand public. Il est évident que les commentaires ont souvent été faits sur le mode ironique, persifleur ou caricatural. L'auteur essaye de soigner les maux avec des mots.

Les argots, quant à eux, par leur nature particulière, et qui ne concernent que certaines catégories de population (argots scolaires, argots de banlieue, argots de métier) ont été systématiquement exclus de ces pages. De même que le langage ‘texto', abominablement abrégé – mais par nécessité d'économie sur les téléphones 'portables'.

L'auteur, qui n'a aucune notion d'économie, n'a introduit pratiquement aucun néo-crétinisme touchant le vocabulaire de cette branche. C'est fort dommage, car les néo-crétinismes ont l'air d'y pulluler. Les magazines féminins sont eux aussi une source inépuisable de néo-crétinismes, que des journalistes sans scrupules, sans vergogne manipulent à tour de bras et de plume ; mais cela devrait faire l'objet d'une thèse particulière.

En écrivant ces lignes, l'auteur est bien conscient qu'il mène un combat d'arrière-garde, c'est-à-dire désespéré. Cela ne servira sans doute à rien, mais comme il est dit en épigraphe : « L'essentiel, c'est de résister ». Il faut lutter contre la nouvelle langue – le néo-crétinisme – qui tend à imprégner tous les esprits, et qui à terme limitera notre pensée.

Le lecteur se rendra compte que deux sortes de langage sont traitées dans les pages qui suivent :

  • le mauvais usage de la langue : barbarismes, solécismes, fautes d'accord, calques... Ces fautes sont autant le fait des journalistes de la french TV que de blogueurs, d'informaticiens, de gens ordinaires...

  • l'emploi systématique de la novlangue par certaines autorités pour déguiser ou camoufler une réalité. Ceci est surtout le fait d'autorités qui désirent travestir une réalité (croissance négative, issu de la diversité, pôle emploi, etc.) Il s'agit d'une tromperie délibérée sur les mots.

  • enfin, le lecteur peut rencontrer des considérations d'ordre religieux, culturel ou “ ethnique ” (puisque tel est maintenant le mot), car l'intrusion d'éléments non français en France perturbe non seulement la lettre, mais aussi l'esprit. La mondialisation, avec son lourd cortège de contraintes multi-raciales (métissage) est passée par là.

Tous les exemples cités dans ces pages ont été lus sur Internet ou dans la presse écrite, ou bien entendus sur les chaînes de télévision ou de radio. Aucune invention. Ce ne sont pas des perles de culture.

L'ex-Ministre des Affaires Européennes, Denis McShane, avait qualifié les opposants à la constitution européenne de « néo-crétins » (5). Nous qualifions, nous, de « néo-crétins » tous ceux qui s'inclinent devant la pensée unique (mondialisation oblige), la langue unique (globish), la monnaie unique (euro), la mode unique (uniformisation des jeans), la bouffe unique (MacDucon, pizzas, surgelés...) Vaste programme !   

La prononciation de beaucoup d'anglicismes a été notée entre parenthèses, accompagnée parfois d'essai de transcription très approximative. Loteur a donné aussi la transcription A.P.I. (Alphabet Phonétique International) de la plupart des anglicismes introduits dans le glossaire. Le lecteur curieux pourra se rendre compte de l'épouvantable difficulté de la prononciation de la langue anglaise. Et on ne parle pas de l'américain, qui ressemble à une bouillie sonore.








(1) Weltanschauung : conception du monde, – ou de la mondialisation.


(2) Il faut remarquer qu'information et informatique sont de même racine.


(3) On peut trouver les graphies anglo-saxonniser et anglo-saxoniser. Les temps étant durs, l'auteur a décidé de faire l'économie d'un ‘n’ et d'écrire anglo-saxoniser, anglo-saxonisation etc.


(4) Pensée Génétiquement Modifiée (au lieu de Pensée modifiée génétiquement)


(5) on peut retourner l'insulte contre ce digne représentant de la perfide Albion, et le qualifier de paléo-crétin (vieux con crétin).



A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
U
V
W
X
Y
Z
Я
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