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« Il fut un temps où les bêtes parlaient ; aujourd'hui elles écrivent. »
Aurélien SCHOLL

« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l'homme libre »
André SUARÈS

« La parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée »
STENDHAL
sentence sans appel du Père Malagrida, jésuite du XVIIIe siècle,
que Stendhal inscrivit en tête d'un de ses chapitres dans Le Rouge et le Noir.

« « Si la plume n'est pas un poignard, elle ne vaut rien. »
Alexandre SOLJÉNITSINE

« Il y a désormais plus de mots anglais sur les murs de Paris
qu'il n'y avait de mots allemands sous l'Occupation
 »
Michel SERRES





Première partie




S : la lettre S, dix-neuvième lettre de l'alphabet latin, dérive d'un glyphe égyptien (bouche dentée), qui a donné le phénicien qui représente des dents. Par rotation de 90° à droite, ce glyphe a donné le sigma grec ( Σ σ ), qui a abouti au S latin serpentiforme qui vient, lui, du sigma terminal grec ( ς ).

Était aussi écrit « ſ » à l'intérieur d'un mot en ancien français.

Le 's' tend à être prononcé 'z' dans les mots se terminant par -isme (mécanisme, tropisme, idéalisme etc.), de même que dans Israël, prononcé *izraël, par les victimes l'éducation moderne – à moins que ce ne soit une imitation des Anglo-Américains.

's final : génitif saxon signifiant chez. Il est loin le temps où par snobisme on écrivait Bouquet's au lieu de Chez Bouquet (avenue des Champs Élysées) ou Maxim's. Maintenant on « apostrophesse » un peu tout, par exemple MacDucon's. L'apostrophe fait modern'. Dans la même lancée pin's pour badge ou épinglette.

Sabler : les intempéries du mois de décembre 2010 ont cruellement montré l'incapacité des autorités à maîtriser la situation catastrophique sur les routes ou les aéroports (qualifiée gentiment de « pagaille » par les journalistes et/ou lesdites autorités). On a remarqué cette incapacité en particulier pour saler ou sabler les artères de circulation. La France, pourtant, ne manque pas de mines de sel ni de carrières de sable. Un quotidien annonce : Voiries glissantes à Roubaix : faute de sel la Ville va sabler les rues. Et le rédacteur de continuer : A Roubaix ce matin, c'est la colère du côté des automobilistes. Les voiries sont plus glissantes qu'ailleurs. La voirie est l'ensemble des voies ; pourquoi diantre mettre ce mot au pluriel ?

Sabler, c'est simplement projeter du sable. Quant à sabler le champagne, c'est le boire d'un trait. Peut-être que nos édiles avaient trop sablé le champagne pour être en mesure de sabler les rues.

Étymologie : sabler, verbe d'après sable, qui vient du latin sabulum ou sablum : sable. Mais le latin utilisait plutôt le mot arena, d'où vient le mot arène. Cf. le roman Arènes sanglantes (Sangre y arena) de l'écrivain espagnol Blasco Ibañez.

Sachez : le péremptoire Sachez, employé par nombre de journalistes de la presse télévisée, assène une information sans discussion, sans esprit critique. Sachez maintenant que … Adieu la liberté de pensée, il y a les choses à savoir, et celles que l'on n'a pas besoin de savoir. Le téléspectateur n'a pas besoin de comprendre, mais seulement de savoir. Un point, c'est tout. Et le journaliste (ou plutôt son directeur de l'information, au garde à vous devant la Pensée Unique) décide pour nous. Cf le mot célèbre et néo-fascisant d'un directeur de l'information d'une grande chaîne de télévision : « Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible [ le cerveau du téléspectateur ] : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Caca-Cool, c'est du temps de ce cerveau humain disponible ». Alors là, on peut se poser les questions : Information ou manipulation ? Bernays, où es-tu ? Information ou Propaganda Staffel ? Goebbels, où es-tu ?

Étymologie : sachez, deuxième personne du pluriel de l'impératif de savoir. Savoir, du latin sapio, sapire : avoir du goût (cf. en français sapide, insipide), avoir de l'intelligence, savoir. De sapere viennent sapience, sagesse.

Sacrilège : désormais interdit, non pas par Dieu ou par l'Église, mais par la justice, c-à-d le temporel (affiches de film). Les juges deviennent l'instrument de la Pensée unique, et décident ce de qui est bon ou mauvais pour nous.


Sacrilège autorisé sur un site de Tout le monde en parle
On reconnaît les principales médiocrités de la french TV


Étymologie : du latin sacrilegium : vol dans un temple, sacrilège. De sacrum ou sacra, chose(s) sacrée(s), et lego, lectum, legere : ramasser, cueillir, prendre, voler. Le sacrilège, c'est le fait de voler des choses sacrées, des choses qui appartiennent aux dieux.

Saga : récit historique ou mythique dans la littérature scandinave, mais ce mot est omniprésent dans la bouche des gens de presse et d'information adeptes du néo-hexagonal, et il s'emploie à la place d'épopée, aventure, feuilleton, histoire ou longue histoire à épisodes ou à rebondissements. Un site internet en français pour les internautes du Québec et d'autres pays de langue française qui veulent en savoir plus sur la Saga Twilight et qui sont des fans tout comme moi (Twilight-saga Canada point blogspot point fr, 21.04.2013). Autre exemple : Car Fred Perry est une saga vestimentaire qui a des liens avec la politique, la musique et les mouvements de jeunesse de la seconde partie du XXe siècle (Slate point fr, 07.06.2013). Question : qu'est-ce qu'une saga vestimentaire ? Une aventure vestimentaire ? Le mot saga est un néo-crétinisme agaçant à éviter, et qui semble provenir des Étazunis : Hell's Angels: A Strange and Terrible Saga (les majuscules sont dans le texte).

Le succès de ce mot est sans doute dû à sa brièveté et à sa sonorité. Il peut s'appliquer à toutes sortes de choses, et non plus à la seule littérature (principe de la néo-langue). De nombreux organismes ont adopté les lettres S.A.G.A. comme acronyme (cf. Google).

Ce mot est même repris dans les langues slaves, puisqu'on le retrouve en russe : [...] долгожданный роман Бориса Акунина, вторая часть семейной
саги, начавшейся с великолепной « Аристономии » (site de Littérature russe. Trad. : le roman tant attendu de Boris Akounine, deuxième partie de l'histoire [saga] familiale, qui commence depuis la magnifique « Aristonomia »). Il s'agit donc d'un effet de mode, qui a gangréné le monde entier.

Étymologie : saga, récit historique ou mythologique scandinave. En allemand Sage, venant de sagen : dire. Cf. anglais to say. En français le dit (cf. le Dit de la troupe d'Igor).

S'agissant : dans le sens de : puisqu'il s'agit, puisqu'il est question de, en ce qui concerne, quant à. Comment parviendrons-nous à préserver l'ordre international s'agissant de terrorisme, de prolifération nucléaire, de trafic de drogue, de contrebande ? s'est interrogé le ministre. Le ministre pourrait faire l'effort de s'interroger en français. S'agissant des deux blessés [Quant aux deux blessés...] les plus sérieusement atteints, une source policière a évoqué une « hémorragie » pour l'un et un « trauma facial » pour l'autre.. Lu dans Y'aoù? : S'agissant des (= En ce qui concerne les) séries technologiques, 62,9 % des élèves obtiennent le baccalauréat dès le 1er groupe des épreuves... Ou encore : Je ne suis pas compétent, déclare un homme politique, s'agissant de Vladimir Poutine. Pour le français, non plus.

Étymologie : s'agissant, forme participiale du verbe s'agir. Du latin ago, actum, agere : mettre en mouvement, faire avancer, pousser, faire, agir, accomplir... (trois pages de sens dans le dictionnaire Gaffiot).

Sacre : une simple élection est devenue pour nos excellents journalistes un sacre. Ainsi, au lendemain de l'élection de Fr. Hollande à la présidence de la République, Yahoo ne craint pas de titrer : La presse salue le sacre de Hollande, avec le nom « Hollande » tout nu (sans titre ni prénom). Et dans premiere point fr : L' "Au revoir" de Mickaël Vendetta à la France, une question capitale et plus d'actualité que jamais depuis le sacre du candidat socialiste. C'est une sacrée manie des journalistes et rédacteurs que de tout désacraliser.

Étymologie : le sacre, c'est l'action par laquelle on sacre un roi ou un évêque. Latin sacer, -cra-, -crum : consacré à la divinité, sacré, qu'on ne peut toucher impunément ; sacerdos : le prêtre.

Saint du jour : il est recommandé aux présentateurs de bulletin météo de ne pas citer le saint du jour. Une présentatrice dira donc, la bouche enfarinée : « Aujourd'hui bonne fête à tous les Jean (on peut comprendre : à tous les gens), à toutes les Brigittes... (voir cette note). Tout cela, pour ne pas déplaire, peut-être, à certaines gens venues d'ailleurs. Même dans beaucoup de calendriers en carton, les mentions St ou Ste ont disparu depuis les années 80. La France perd ses saints.

Dans le même ordre d'idée, on pourrait désacraliser les villes : Lô au lieu de Saint-Lô, Cloud au lieu de Saint-Cloud, Denis au lieu de Saint-Denis, Flour au lieu de Saint-Flour ... Et les pinards, donc ! Julien au lieu de Saint-Julien, Amour au lieu de Saint-Amour, Émilion au lieu de Saint-Émilion etc. Le ridicule ne tue plus.

Étymologie : saint, du latin sanctus : sacré, participe passé du verbe sancio, sanctum, sancire : "rendre inviolable par un acte religieux", consacrer. Venant de sacer : sacré, consacré.

Saison : pour les admirateurs impénitents des feuilletons télévisés (séries) étazuniens, le mot saison signifie une série d'épisodes, et une nouvelle saison sera synonyme d'une nouvelle année, d'une nouvelle édition, d'une nouvelle série d'épisodes. « Mentalist saison 3 épisode 9 » signifie en français : « Mentalist, troisième série neuvième épisode ». Saison peut aussi être traduit par année : Après 9 saisons passées à la tête du "Grand Journal", Michel Denisot , 68 ans, devrait raccrocher. [...] Cette neuvième année aura été difficile pour "Le Grand Journal". La saison de trop, pour certains observateurs (Pure medias point com). Alors, saison ou année ? Ce n'est pourtant pas la même chose.

C'est ainsi que maintenant l'on peut avoir affaire à la saison 6, à la saison 8. Exemple pioché sur internet à propos d'un personnage de Stargate : « Cameron Mitchell : Lieutenant Colonel puis Colonel | Membre de l'équipe SG1 depuis la saison 9 et Commandant du vaisseau terrien Odyssée dans L'Arche de la Vérité ». Neuf saisons ! L'année est plutôt longue. Phrase extraite d'un article sur internet : Et comment ne pas pester quand les services de VOD () retirent tout un début de saison sur chaque série, pour ne laisser que les deux ou trois derniers (= retirent tout un début de série pour ne laisser que les deux ou trois derniers épisodes ?). Et dans cet exemple, on a les deux mots « saisons » et « série », dans leur sens détourné par les crétins de la french TV, qui prennnent directement les mots de l'anglo-américain sans les traduire : TF1 a décidé de déprogrammer la série [le feuilleton] 24 avant même d'avoir diffusé l'intégralité de la saison [la série]. Les Anglo-Américains ont réussi à dénaturer le mot saison ; pas étonnant que les saisons soient pourries !

() Vidéo à la demande ; de l'anglo-américain “ video on demand ”. VAD (Vidéo à la demande) est infiniment plus compliqué à dire ou à écrire que VOD.

Ce néo-crétinisme a tellement imprégné la langue que maintenant un merdia ose titrer « DSK : Saison 2 », et qu'un rédacteur ose écrire : Le magazine Le Point vient de mettre en ligne le dossier publié dans son numéro du 1er décembre dernier, consacré aux « obsédés du complot », à l'occasion des récents rebondissements dans la saison 3 de l'affaire DSK. Voir Séries.

appel : sous nos latitudes tempérées, les saisons sont des découpages de l'année en périodes de trois mois environ, et correspondant à une certaine stabilité de climat.

Étymologie : le mot vient du latin satio, ~nis : semaille. Sata : moissons, récoltes. Satus : production, génération, paternité, race, souche.

Salaire : petite somme d'argent qu'un employeur jette à la tête d'un salarié pour le remercier d'user sa santé en trimant pour lui. D'un tricheur professionnel, ex-directeur d'une grosse banque et néo-crétin patenté, cette sentence mémorable : « Augmenter les salaires est la dernière bêtise à faire en Europe » (paroles rapportées par Le Monde point fr, L'Express point fr, Le Point point fr, et par d'autres media P.L.C.C., 20-21.02.2011). Il vaut mieux en effet augmenter les dividendes des actionnaires, et les primes (bonus) des courtiers (traders).

Étymologie : latin salarium : solde du soldat ou émoluments d'un magistrat, venant de sal, salis : sel (le salaire fut d'abord une indemnité pour le sel). Pour ceux qui dispensent les salaires, l'addition doit sans doute être trop salée.

Salle comble : Le pape a fait salle comble en célébrant une messe en plein air (A2, 13.05.2010, 20h). Cet humour de journaliste, c'est vraiment un comble !

Étymologie : salle, racine germanique signifiant habitation à une pièce. Comble, du latin cumulus : amas, amoncellement.

Salon : il ne s'agit plus d'un pièce pour recevoir des invités, mais c'est une page spéciale sur internet où l'on discute (tchatte) à plusieurs d'un thème précis : chat room. Lu sur un forum islamique : Ce salon traite de la conversion, venez y poser vos questions ou aider un converti. C'est du dernier galant. Voir Tchatt.

Quant à notre bon vieux salon (de l'Auto, des Arts ménagers etc.), il n'existe plus. On l'a remplacé – mondialisation oblige – par le terme Mondial : de l'auto, des deux-roues, des métiers etc. Voir Mondial.

Étymologie : diminutif de salle.

Salopin : mouchoir en papier destiné à tout essuyer. Synonymes = serviette-papier, papier-mouchoir, essuie-tout, papier absorbant, papier-ménage (en Suisse). L'appelation salopin est facile à comprendre : l'usage de ce papier est destiné à essuyer les saletés, ou saloperies. Une marque s'est approprié le nom en le déformant.

Sample (anglicisme, prononcer sa:mpəl ou plus simplement sampeul) : échantillon. Un échantilonneur, par snobisme, ou néo-crétinisme se dit "sampler". Il y a là ambiguïté, car sampler est un mot anglais qui veut dire "échantillonneur", mais c'est aussi un verbe français refait sur le mot anglais "sample" (échantillon), et qui veut donc dire "échantillonner". Définition plus élaborée de Reverso point net : « dispositif électronique destiné à insérer des échantillons d'œuvres, généralement retravaillés, dans un nouveau morceau musical ». D'où le joyeux charabia franglais suivant : Car l'inspiration de Claude MC n'est pas la cité, mais plutôt Leonard (sic) Cohen ou Serge Gainsbourg (auquel il rend hommage en samplant "Bonnie & Clyde" sur l'album "Prose combat"). Simple, isn't it ? Autre exemple, en néo-charabia : Aujourd'hui, les deux artistes samplés réclament leurs deniers au label new-yorkais Mad Decent qui a désormais les poches bien pleines (gentside point fr). Artistes samplés ? Ça m'plaît pas du tout, dixit loteur. Et le néo-rédacteur de continuer, impavidement : Une telle visibilité apporte conséquemment le succès du morceau de musique dont ne jouissent pas encore les artistes samplés par DJ Baauer. Il faut évidemment admirer l'adverbe « conséquemment ». Tiens, un dernier exemple en néo-charabia, pour la bonne bouche : Les titres les plus samplés de l’histoire. Certains samples de funk sont devenus des matières brutes en or pour des productions électroniques ou pop. Il est temps de leur rendre hommage en plein débat sur les remixes et les mash-up dont la question du droit d’auteur intéresse le ministère de la culture (Chronique Yahoo). Culture, vous avez dit « culture » ?

Étymologie : sample, mot anglais venant du vieux français essample, qui vient lui-même du latin exemplum : échantillon, exemplaire, exemple.

Sanctuaire (anglicisme rampant) : un sanctuaire, littéralement, c'est un lieu saint, un lieu sacré. Chez les gens de presse et les rédacteurs, il a pris le sens de lieu protégé, de bastion. Un chroniqueur, pérorant à la french TV, parla à propos de caches terroristes au Mali de sanctuaires terroristes (sic). Que des caches de terroristes soient appelées sanctuaires, cela choque, et même hérisse le poil. Puisqu'il s'agit de terroristes armés, les mots « cache », « bastion » ou « place forte » conviendraient mieux. Cette dérive, due aux Anglo-Américains, montre encore une fois la manie d'utiliser des termes religieux pour désigner le profane. Autre exemple : Jay Carney, le porte-parole de la Maison blanche, a déclaré que les Etats-Unis partageaient «l'objectif de la France consistant à ne pas permettre aux terroristes de transformer le Mali et l'ensemble de la région en sanctuaire» (Vingt Minutes point fr, 18.01.2013).

L'école est un lieu privilégié, et à ce titre on l'a érigée en sanctuaire, et on n'en finit pas d'asséner ce mot à son propos : "L'école doit être un sanctuaire de civilité", a déclaré François Hollande, qui a dit vouloir renforcer l'autorité des professeurs et le respect des règlements, pour les élèves et leurs parents (d'après une dépêche Reuters, 21.01.2015). Sanctuaire de civilité, il fallait le trouver.

Le mot sanctuaire peut être utilisé dans un autre contexte : L'Allemand Werner Freund, 79 ans, est un ancien parachutiste de l'armée allemande qui s'est reconverti dans l'élevage de loups en construisant son propre sanctuaire, dans le parc à loups de Merzig, en Allemagne (Hurlements de loups point blogspot point com, 31.01.2013). Un sanctuaire à loups ? Non pas un sanctuaire dédié à Saint Leu (), mais une réserve animale, ici, ou un refuge. On est, une fois de plus, confronté à l'imprécision de l'anglo-américain.

() Leu, en ancien français, signifie loup.


Des sanctuaires marins ? C'est pour le dieu Neptune ?

Verbe dérivé : sanctuariser. C'est faire d'un lieu ou d'une chose un sanctuaire ; rendre sacré, sacraliser, sanctifier, avec les sens modernes dérivés et – c'est le cas de le dire – désacralisés : rendre intangible, rendre permanent, protéger, privilégier, faire de quelque chose un lieu protégé, inaccessible, inviolable, inattaquable ; convertir un lieu en réserve. M. Sarkozy veut "sanctuariser les établissements scolaires". Ou bien, toujours dans le domaine scolaire : "Il faut sanctuariser l'école maternelle" (déclaration d'une sénatrice).

Il n'y a pas que l'École qu'on veuille sanctuariser : Le gouvernement australien a annoncé vendredi son intention de sanctuariser une grande partie de la mer de corail (Maxi-Sciences point com, Vingt Minutes point fr, autres media P.L.C.C., 25.11.2011). Sanctuariser = protéger ? Et, toujours dans le domaine écolo : puis ils (les écolos) se donneront bonne conscience en agissant concrètement sur le terrain, soit par leur comportements individuels (sic) d’écocitoyens ou de consom’acteurs, soit en tant qu'élus locaux pour financer des panneaux solaires ou de la géothermie, [...], ou en sanctuarisant des réserves naturelles de biodiversité (Droit de cités point org). Et cet autre exemple, que loteur avoue ne pas très bien saisir : Dans un périmètre sanctuarisé par le Président de la république, l’UMP se lâche, par la voix de son patron Jean-François Copé (Agora-Vox point com, 22.03.2012). Périmètre sanctuarisé = périmètre défini, inviolable, protégé, réservé, sécurisé ? Noter « Président de la république » = président de la République. Autre exemple, au sens plutôt obscur : C'est historique, pour la première fois la gauche n'inclut pas la culture dans les ministères à sanctuariser (Agora-Vox, 16.10.2012). Pourtant, pour loteur, la culture, c'est sacré.

Substantif dérivé du verbe dérivé : sanctuarisation, comme ce titre assez mystérieux pour loteur : La sanctuarisation du réseau social est elle un palliatif à la confiance ? (Duperrin point com, 15.05.2014). Autre exemple : « La sanctuarisation des établissements scolaires » (titres de beaucoup de media). Sanctuarisation : protection, défense, fait de rendre inviolable ou inaccessible. Loteur, qui a visité la Suède en hiver, a été très étonné, en se promenant par des rues enneigées, de se retrouver dans une cour d'école primaire, avec des enfants jouant autour de lui. Pas d'école-bunker, pas de grilles, pas de badges, pas de murs de prison, pas de vidéo-surveillance, ni de mirador. Mais que font les Suédois contre les horribles pédophiles ? Pourquoi ne sanctuarisent-ils pas leurs écoles ? Autre exemple, dans lequel le sens de sanctuarisation reste à définir : Par ailleurs, "il y a une sanctuarisation du prophète chez les musulmans, que les occidentaux n'ont pas ou n'ont plus", constate Antoine Basbous (cité par France-TV Info, 16.01.2015). Sanctuarisation = sacralisation ? Cette remarque est étonnante, car pour les chrétiens aussi, Jésus ou le Christ sont des notions sacrées ().

() Jésus et le Christ sont deux notions, deux entités bien différentes. Mais ce site est consacré à la langue, et non à la théologie.

Étymologie : sanctuariser, verbe fait d'après le mot sanctuaire, du latin sanctuarium : cabinet d'un roi, et en latin ecclésiastique : lieu sacré, sanctuaire. On emploie quelquefois le mot sanctuaire dans le sens de : territoire qui pendant un conflit armé se trouve soustrait aux hostilités. C'est un anglo-américanisme (to sanctuarize, 1973) à éviter, car sans aucune utilité et ne répondant pas à l'étymologie. On peut remarquer que la plupart des mots détournés de leur sens initial le sont sous l'influence des Anglo-Saxons, comme par exemple académique, compact, conventionnel, gai ou gay, générer, icône, initier, poster, renommer, revisiter, technologie etc. etc. etc. Voir Changement de sens de certains mots.

Sans-dents : on avait les « sans domicile fixe » (clochards), les « sans-papiers » (clandestins) ; les sans-culotte (le petit peuple). Grâce à un président et à son ex-concubine, le vocabulaire français s'est enrichi d'une expression intéressante que le président « aurait » utilisée : les sans-dents (ou Français normaux, c'est-à-dire pauvres). On trouve déjà l'expression dans La Fontaine, dans le sens de « vieille édentée ».

Qu'entend ce rustre, et que nous veut-il dire ?
S'écria lors une de nos sans dents.

LA FONTAINE, Les Lunettes

Littré y fait allusion, à la rubrique « dent ». Substantivement et au féminin, une sans dent, une femme qui n'a plus de dents.

Interrogé sur la publication de «Merci pour ce moment», dans lequel Valérie Trierweiler affirme que le président parle des pauvres comme des «sans-dents», François Hollande a été très ferme [en affirmant être «au service des plus pauvres», ce qui est sa «raison d'être»] (Le Parisien point fr, 06.09.2014). Le président normal affirme donc être « au service des plus pauvres », c'est-à-dire, si l'on en croit son ex-concubine, au service des sans-dents (« senza-denti », dans la langue de Dante). On ne s'attire jamais la sympathie des autres en les méprisant : « Le mépris devrait être le plus secret de nos sentiments » (Talleyrand).

Bôof, de toute façon, ceux qui sont aux rouages de l'État français ne sont que des « senza-coglioni » (qui n'ont pas de nouilles) face à tous les dangers qui nous menacent.

Sans-papiers : un travailleur clandestin, un clando, un travailleur en situation irrégulière. Le mot clandestin a mauvais relent sans doute pour les défenseurs du « politiquement correct ». Alors ils ont forgé le terme de « sans-papiers » pour désigner ce type d'individu. On trouve les clandestins ou sans-papiers préférentiellement dans les églises, qu'ils apprécient particulièrement, ou dans des villages de tentes le long des canaux de Paris ; parfois même ils « squattent » (occupent illégalement) des immeubles. Les immigrés clandestins jouissent d'un tapage, d'un battage médiatique étonnant, ils ont même droit à des soins gratuits sans cotiser.

Des personnes appartenant à des associations bien-pensantes prennent la défense des sans-papiers, estimant qu'ils ont autant de droits civiques et médicaux que les citoyens ordinaires qui, eux, payent des cotisations et des impôts pour cela. Mais ces mêmes gens crieraient au scandale si un chauffeur conduisait sans papiers, estimant que c'est un danger public.

Evolution du langage : les journalistes appellent désormais « migrants » des immigrés clandestins. Six migrants qui s'étaient cachés samedi dans la soute de la remorque d'un camion dans le Pas-de-Calais, très vraisemblablement pour passer en Angleterre, ont pu être sauvés à la suite de l'appel des secours par l'un d'eux alors que certains commençaient à suffoquer (Le Point point fr, 05.08.2012). Autre exemple, plus explicite : Immigration clandestine: 450 migrants abandonnés dans leur cargo arrivent en Italie (L'Express point fr, 03.01.2015). Tout est bon pour ne plus appeler les choses par leur véritable nom.

Étymologie : sans, du latin sine : sans. Papier, de papyrus, sorte de roseau, dont les fibres, après traitement, servaient de support pour l'écriture.


Un sans-papiers

Le féminin néo-crétin de sans-papiers est :

Sanspapière (ou sanspapiere(s), sans-papiere(s), sans-papière(s), pas d'orthographe précise) (barbarisme et néo-crétinisme) : féminin néo-crétin de sans-papiers, mot composé d'une préposition et d'un substantif, mot qui est normalement épicène (ni masculin, ni féminin). Exemple : « 80% des prostituées d'Amsterdam sont des sanspapières. Oui, 80% de sanspapières. » Ou bien : « Un centre de rétention est une prison dans laquelle les sanspapieres, interpellés (sic) sans titre de séjour ... » (sanspapieres sans accent ici, et accord de l'adjectif au masculin). Autre exemple : Les violences sexistes et/ou lesbophobes entre les femmes françaises et les femmes étrangères, immigrées et/ou sanspapières. A noter que le trait d'union a sauté. Lu dans le même texte : Action Contre Les Violences Exercées Contre Les Sanspapières, et une ligne plus bas : Agir Contre Les Violences Exercees Contre Les Sans-Papieres. (avec ou sans trait d'union, avec ou sans accent, avec des majuscules injustifiées). L'on n'en est plus à une ineptie près avec les partisans ou les partisanes acharnés de la féminisation. On n'attend plus que l'adverbe sansparièrement. Vivre sansparièrement.

Sans-papière(s) fait partie des mots, forgés dans le but de dénaturer le français. Voir Féminisation.

Il est de bon ton maintenant chez les flics de hurler : « Vos papiers ! » en s'adressant à un homme et « Vos papières ! » s'il s'agit d'une femme. Si l'homme n'a pas de papiers, c'est un sans-papiers, si la femme n'a pas de papières, c'est une sans-papière(s).

Aux dernières nouvelles (début année 2011), la dénomination sans-papiers serait remplacée par « migrant ». On n'arrête pas le progrès.

Le fait d'être sans-papiers est le :

Sans-papièrisme : Le Sanspapiérisme : Où sont les papiers des sans-papiers ? Anatomie d’une manipulation, ouvrage de Luc Gaffié, publié en Suisse. Le terme de sans-papiers, selon cet auteur, est une traduction servile du terme américain « undocumented », qui a supplanté l'expression « illegal workers », ou travailleurs clandestins, jugée stigmatisante par les bons apôtres de la bien-pensance.

Sans sucre (ajouté) (assez souvent au pluriel sans sucres ajoutés) : formulation néo-crétine signifiant : sans ajout de sucre. Réclame publicitaire : « Le biberon Machin est sans sucre ajouté ». Est sans sucre ajouté ! Pourquoi pas : ne contient pas de sucre, sans ajout de sucre ? Une formulation maladroite et à la limite du charabia caractérise les réclames en néo-langue.

Il faut d'autre part remarquer la tendance actuelle à dévaloriser le sucre, en réaction sans doute à toutes les cochonneries que les multinationales ont fait ingurgiter à nos chers enfants. A quand le sucre sans sucre (ajouté) ? Ah, mais ça existe déjà, c'est l'aspartame, cause de nombreux cas de cancer. L'aspartame est maintenant remplacé par de la stévia ou autre merveille sucrière.

Sans sucre(s) ajouté(s) : cette formulation est un calque direct de la formulation anglo-américaine « no added sugar », où on préfère visiblement un adjectif à un substantif (loteur n'aime pas les adjectifs, et leur déclare la guerre).

En fait, il apparaît que la formulation néo-crétine sans sucre ajouté est une formulation commerciale consacrée et qui veut dire que le produit en question n'a pas été additionné de sucres ou de matières sucrantes (glucose, saccharose, fructose...) lors de sa fabrication. Il peut cependant contenir les sucres naturellement présents dans les aliments qui ont servi à sa préparation (par exemple ceux des fruits dans les jus de fruits, compotes...).

Étymologie : sans, latin sine : sans.

Sucre, emprunt à l'italien zucchero, du latin saccharum, emprunt au grec
σάκχαρον (sakcharon), venant de l'arabe zukkar سكر, venant du sanscrit शर्करा çarkara : grains de sable (le sucre était avant surtout en grains).

Ajouté, participe passé du verbe ajouter, de l'ancien français joster : réunir, rassembler, venant du latin juxta : auprès de.

Sans-vie : nouveauté juridique, mot typique de la novlangue. Synonyme moderne de « mort-né ». Les enfants sans-vie auront les mêmes droits – ou presque – que les enfants « normaux ». A quand des droits sociaux pour les zombies ? On appelle bien les vampires les non-morts. Question : les sans-vie pourront-ils dorénavant voter, comme en Corse ? Voir Corps sans vie.

Étymologie : de sans, latin sine, + vie, latin vita.

Saoudite (Arabie ~) : en français, on dit traditionnellement Ibn Séoud, Arabie séoudite. Mais, sous l'influence des Anglo-Saxons, les journalistes de la glorieuse french TV disent et redisent Arabie saoudite, ignorant superbement la transcription française. Il en est de même avec de nombreux mots ou noms arabes, pour lesquels le français utilise traditionnellement le -e, et qu'on transcrit maintenant avec un -a, sous l'influence, sans doute, des Anglo-Américains. Le ministère saoudien de la Santé a confirmé que deux autres patients ont été diagnostiqués dans le pays.

Exemple pour l'article el, transcrit al : Ce dont je suis sûr, c’est qu'il n'a pas fait ce qu'il avait promis le 29 mai sur France 2. Il parlait ce soir-là de « chasser » Bachar al-Assad (B.H.L., à propos de la politique de Fr. Hollande). Fabius : «La chute de Bachar al-Assad est devenue une nécessité évidente». Après les journalistes, ce sont les hommes médiatiques et politiques qui courbent le plus l'échine devant l'anglo-américain. Traditionnellement on dit, en français, Hafez el-Assad ; aucune raison de ne pas dire Bachar el-Assad. Tout cela dénote l'incohérence des transcriptions, car les journalistes passent souvent d'une transcription à l'autre, gardant en général la transcription française quand le nom est connu ; mais adoptant la transcription anglo-saxonne quand le nom est plus récent.

Dans le même ordre d'idées, on trouve maintenant le nom de la nébuleuse terroriste Al-Qaïda retranscrit Al-Qaeda. Un rédacteur écrit à propos de la situation en Syrie (août 2012) : Les organes les plus bruyamment partisans de la croisade "humanitaire" [...] sont obligés de reconnaître, à peine gênés, que l'opposition syrienne est truffée de mercenaires étrangers, de militants fondamentalistes et d'enragés d'Al Qaeda. A noter que le rédacteur a eu l'honnêteté de mettre l'adjectif 'humanitaire' entre guillemets.

Étymologie : Séoudite, venant d'Abdelaziz ben Abderrahmane El Séoud, dit Ibn Séoud (1880-1953), fondateur de l'État moderne et éponyme de l'Arabie séoudite. Voir à ce propos la biographie de Jacques Benoist-Méchin Ibn Séoud.

Hafez el-Assad : (6 octobre 1930 - 10 juin 2000): homme politique syrien, ayant gouverné avec un régime autoritaire, structuré autour du parti unique du Baas. Bachar el-Assad, né le 11 septembre 1965 à Damas, fils et successeur d'Hafez el-Assad. El-Assad signifie « le lion », surnom du père d'Hafez el-Assad, homme particulièrement énergique.

Al-Qaïda (en arabe : « la Base ») est un mouvement islamiste fondé en 1987 par le cheik Abdoullah Youssouf Azzam et son élève Oussama ben Laden.

Saouler, soûler : dans le langage des jeunes (et des moins jeunes) : agacer, ennuyer, emmerder, faire chier. Lu sur un forum islamique : « Arrêtez de nous saouler avec le voile ! » (référence à l'alcool amusante pour un musulman). Synonymes néo-crétins : gaver, gonfler.

Étymologie : saoul, soûl, du latin satullus, diminutif de satur : rassasié. Même racine que satis : assez, que satietas : satiété.

Satan : on a toujours tué, pillé, violé, massacré au nom des dieux des religions monothéistes (Dieu, Allah) ; mais jamais au nom de Satan. Allez comprendre ! Qui est le véritable ennemi du genre humain ?

Par contre les ennemis d'une « bonne cause » sont désignés par Satan (le petit Satan ou le grand Satan pour l'Iran, l'Axe du mal pour les Étazuniens), ce qui justifie amplement attentats, invasions et bombardements.

Étymologie : satan, de l'hébreu
שָׂטָן (satan) : accusateur, adversaire, ennemi ; grec : Σατανάς (Satanas). Satan remplit une fonction judiciaire (accusateur, procureur) dans un tribunal hébraïque ; ce n'est que plus tard que les Chrétiens l'assimilèrent au diable, confondant allègrement Azazel, Lucifer et Satan. Voir Métro.

Sauvageon : signifie normalement un enfant « sauvage », sans éducation. Dans le discours officiel signifie désormais : délinquant, asocial, parce que non éduqué ou mal éduqué. Là où une certaine gauche (Chevènement) parle de sauvageons, le reste de la gauche et la droite parlent de racaille. La différence, purement idéologique, est cependant mince, et les deux expressions désignent des individus sans foi ni loi, sans feu ni lieu, cassant et brisant tout sur leur passage (voitures brûlées, vitrines saccagées, passants molestés).

En octobre 2016, des individus ont mis le feu à des voiture de police à Viry-Châtillon, en brûlant grièvement les occupants (brûlures au deuxième et troisième degrés). Un humoriste, engagé au ministère de l'Intérieur, a traité ces apprentis-tueurs de sauvageons : Les policiers attaqués samedi avec des cocktails Molotov à Viry-Châtillon ont été « confrontés à une bande de sauvageons qui ont agi avec lâcheté », et qui seront « rattrapés », a déclaré lundi sur RTL le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (Le Parisien . fr, 10.10.2016). Notons au passage qu'une tentative d'assassinat [les portes des véhicules avaient été bloquées] est qualifiée de « lâcheté ».

Étymologie : un sauvageon, c'est un arbre poussé spontanément dans les bois, et dont les fruits ne sont pas de bons comestibles. A signifié par la suite une personne "sauvage", sans éducation. Dérivé de sauvage : qui vit dans la forêt. Venant de silva : forêt.

Sauf que : cette locution conjonctive tend à être envahissante et recouvre les sens adversatifs de mais, pourtant, toutefois, cependant, si ce n'est que, excepté que, or... Du fait de son inélégance et de son emploi le plus souvent fautif, elle est très prisée des néo-crétins, qui l'utilisent à tout bout de champ.

Quelques exemples : "On est résigné face à ça [l'allergie aux pollens]. Sauf que non soigné [sic] ça va empirer" (une responsable d'association au micro de RMC, 23.04.2018). "iTélé ça me fait penser à iPhone sauf que le logo c'est une pomme et vous, vous avez surtout les pépins" (une chroniqueuse d'Europe-1, 24.10.2016). SNCF. Macron érige La Poste en modèle… sauf que des facteurs sont aussi inquiets (Ouest France, 12.04.2018). Un roman d'Anne Vantal porte même le titre de Sauf que.

emarque : on peut bien sûr utiliser la locution sauf que dans des emplois plus classiques : Jean s'est apparemment remis de sa maladie, sauf qu'il est très souvent fatigué;. Sauf que dans ce cas signifie : si l'on excepte le fait que, excepté que...

Sauvegarder : enregistrer, mémoriser, conserver, archiver (informatique). Pour sauvegarder votre travail, appuyez sur Ctrl - S (Contrôle - S). Et pour la sauvegarde du français, que fait-on ? Ctrl - F ?

Étymologie : de sauf et garde : garde qui rend sauf. Sauf, du latin salvus : bien portant, entier, intact. Garde, d'une racine germanique warten : prendre garde (avec passage du w à g ; cf. William ↔ Guillaume, warrant ↔ garant).

Savant : avant on disait un 'savant' pour un homme lettré, érudit, qui maîtrisait un (ou des) domaine(s) de connaissance, y compris dans le domaine scientifique. Il est savant en la matière, Pasteur était un grand savant. De nos jours, ce terme est remplacé par l'adjectif substantivé scientifique. Le sens semble à la fois plus précis, plus spécialisé, mais paradoxalement plus neutre, voire déshumanisé. Difficile de dire : « Pasteur était un grand scientifique ». Voir Scientifique.

Étymologie : savant, ancien participe présent du verbe savoir, pris substantivement. Du latin sapio, sapire : avoir du goût (cf. en français sapide, insipide), avoir de l'intelligence, savoir. De sapere viennent sapience, sagesse, et aussi sève (en latin : sapa).

Savants (Mots ~) : on pensait que cet attrape-nigaud était fini, terminé, liquidé, à savoir balancer des mots savants (ou prétendus tels) dans les réclames pour tel ou tel produit, à la télévision ou dans les magazines. Apparemment, les publicitaires n'ont pas fini de frapper et ces mots savants, prétendument destinés à faire sérieux et même scientifiquement prouvé, ne cessent de fleurir dans les réclames. On assiste donc à une recrudescence d'acide hyaluronique, de parabène, d'Oméga-3 ou 6, et tous autres vocables à la poésie intense, destinés à appâter les gogos. Question : Quousque tandem (jusqu'à quand) les publicitaires, au cerveau garanti sans parabène ni neurone – mais avec alcool ou cocaïne intégrés, se foutront-ils de la gueule des consommateurs ? Voir Oméga-3, Parabène.

Savoir-faire : c'est un savoir, et donc une maîtrise, en vue de faire, c'est-à-dire d'effectuer une tâche donnée. Les Anglois disent plus empiriquement know-how, littéralement 'savoir comment'. La France s'est toujours distinguée par ses divers savoir-faire, c'est ce qui a fait sa renommé internationale.

Et même en matière de répression policière, nous ne sommes pas à la traîne, à tel point qu'une ministresse de la République a cyniquement proposé le savoir faire français à la police tunisienne pour mâter la révolte qui commençait à gronder de toutes parts en Tunisie (décembre 2010), sans doute en vue de faire protéger ses lieux privilégiés de villégiature. Il aurait fallu qu'elle le proposât aussi à l'honni Moubarak, à l'Ivoirien Gbagbo et, pourquoi pas (en prévision), au président algérien. Tout cela, bien sûr, en vue de contenir les débordements populaires, car il n'est rien de plus dangereux, pour ceux qui prétendent nous gouverner, que des citoyens libres ou qui réclament la liberté.

Étymologie : pour savoir, cf. la rubrique Savant. Faire, du latin facio, factum, facere : faire.

Scander : c'est normalement décomposer un vers en marquant tous ses pieds. Substantif : scansion. Mais le verbe scander est assez utilisé par les journalistes, dans le sens de : dire, parler, affirmer avec force, en détachant chaque syllabe, comme dans cet exemple : Il (Kadhafi) a scandé qu'il était «prêt pour la bataille». On imagine mal, vu le ton vindicatif avec lequel il éructe ses harangues, le colonel Khadafi scander un discours. Écrirait-il en vers ? Voir Marteler.

Étymologie : du latin scando, scansum, scandere : monter, battre la mesure, scander. Sanscrit skand : lever, monter. On bat la mesure, on scande en levant et abaissant alternativement le bras pour marquer les intonations.

Scanner (anglicisme, prononcer skænə(r) ou skéneur) : désigne à la fois l'appareil et l'action ; on peut prononcer en français 'scanère' ou 'scaneur' quand il s'agit de l'appareil et 'scané' quand il s'agit de l'action. Le scanner est un appareil à balayage optique qui permet de « numériser » un document.

Récemment (2010), dans les aéroports, on a installé des scanners corporels pour examiner les voyageurs afin de voir s'ils ne transportent pas corporellement des matières dangereuses. Un pas de plus vers la tyrannie – ou le voyeurisme.


Modèle de scanner corporel, qui va être donné aux douaniers
(d'après le site http://www.kine-online.com/dico.htm)


Étymologie : la racine du verbe anglais to scan est apparemment la même que pour le mot scander (voir Etymonline) ; sanscrit skand : lever, monter, sauter. Voir rubrique Scander.

Scénario (italianisme) : schéma d'une pièce de théâtre ou d'un film avec la description des différentes scènes, puis déroulement d'une action selon un plan établi. On peut écrire scenario ou scénario ; le pluriel est scenarii (ital.) ou scénarios. Exemple piqué au hasard des cyber-flâneries de loteur : Imaginer les pires scénarios, même ce qui n'est pas encore arrivé et en analyser les causes et les conséquences, non pas pour se faire peur, mais pour préparer sérieusement la réduction du risque (atlantico point fr). Ici, scenario a presque le sens d'hypothèse. Et tout le monde connaît les fameux scénarios-catastrophes, ou hypothèses très négatives, notamment exploités par un certain type de cinéma étazunien.

Scénariser (néo-barbarisme) : mettre en scène ? Pas tout à fait, semble-t-il ; ce serait plutôt mettre sous forme de scénario une histoire, la décrire scène par scène afin d'en tirer un film ou une vidéo. Scénariser ses vidéos pour le web : acquérir une méthode pour créer des scénarios attractifs. Extrait d'une lettre d'un producteur de films proposant au prince Harry d'Angleterre (qui avait été surpris nu dans une partie à Las Vegas) de tourner dans un film porno : [...] mais nous pouvons vous garantir que les scènes de sexe seront scénarisées avec soin et que vos joyaux de la couronne seront mis en valeur (sic ; pure people point com). Loteur ne sait si c'est au producteur, au traducteur ou au rédacteur qu'on doit ce style putassier.

Mais dans l'exemple suivant, on est dans le doute : Après avoir flirté avec la justice américaine pendant de nombreuses années, la star déchue des écuries Disney (sic) a entamé le tournage de The Canyons, un film sulfureux de Paul Schrader (Taxi Driver) scénarisé par l'auteur iconoclaste Bret Easton Ellis (American Psycho) dans lequel elle donne la réplique à l'acteur X James Deen. Il semble ici que scénariser veuille dire : mettre en scène. Noter au passage « Les écuries Disney », comme on dit l'écurie Ferrari ou l'écurie Lotus.

Étymologie : scénariser, verbe refait sur scénario, venant de scène, du latin scæna : scène de théâtre, venant du grec
σκηνή (skênê) : cabane, hutte, tente ; construction couverte en bois, où l'on jouait des tragédies. Σκιά (skia) : ombre. Cf. le mot anglais sky (originellement : ce qui couvre, nuage), et aussi shade. C'est le cas de parler du théâtre d'ombre.

Scène (~ de crime) (anglicisme) : expression de plus en plus employée par les traducteurs de séries B américaines pour signifier 'lieu du crime'. De même, au lieu de : 'à bout portant', on entend de plus en plus à bout touchant. C'est vraiment touchant. Voir Bout touchant.

Étymologie : pour scène, voir rubrique précédente.

Crime, du latin crimen, criminis : accusation; crime, méfait. En relation avec le grec
κριμα (crima) : contestation, querelle, jugement et κρινω (crinô) : séparer, distinguer, juger.

Schengen face : loteur, qui est un grand ignare, a rencontré cette expression au détour d'une phrase lue sur internet. Il s'agit apparemment d'un(e) immigré(e) d'origine européenne. Mais le plus souvent dans le cadre du tourisme sexuel. C’est encore pire pour les prostituées et les gigolos de la côte, ces beach boys un peu rastas qui faisaient encore la saison dernière le bonheur d’Allemandes, Suissesses et Américaines ménopausées entre Mombasa et Lamu. Celles que l’on appelle Schengen faces quand elles sont Européennes ou Green card faces quand elles viennent des États-Unis, ne sont plus là pour remplir l’escarcelle de jeunes oisifs musculeux espérant un hypothétique visa si leurs performances ont été appréciées (Agora-Vox . fr, 19.03.2008). Ou bien encore cet exemple : Vous allez me dire que ce raisonnement s’applique encore plus aux Schengen faces, ces thons qui se ramènent en Europe un beau Tunisien, Kenyan ou Sénégalais après des vacances passées sous la couette (Agora-Vox . fr, 17.05.2012). Des vacances passées sous la couette dans des pays chauds ? Hmmm...

Il faudrait également définir ce que sont des beach boys, ou garçons rencontrés sur la plage, sortes de gigolos exoticos. Mais si ça continue, loteur va être obligé de fournir un Harrap's à ses lecteurs pour qu'ils puissent lire des articles prétendument rédigés en français.

Scientifique : adjectif signifiant 'relatif à la science'. Ce terme désigne maintenant tout ce qui a trait aux sciences et à ceux qui les pratiquent : la comnunauté scientifique, ou bien, employé substantivement : les scientifiques pensent que ce phénomène est dû à des perturbations atmosphériques... Autre exemple : Des scientifiques ont fait la découverte d'un système solaire proche du nôtre à 12 années-lumière de la Terre (17-Heures point com ; « ont fait la découverte de » = ont découvert). Ou bien encore : Mais ce qu'on oublie un peu trop, c'est que Darwin n'a pas été le seul scientifique à l'origine de cette théorie (Maxi-Sciences point com). Pour loteur, Darwin était un savant, ou un homme de sciences, et non un scientifique. Mais ça n'engage que lui. On peut donc rendre scientifique par homme ou femme de sciences, ou à la rigueur par le vieux mot « savant ». Voir Savant.

Avant on disait en effet un 'savant' pour un homme lettré, érudit, qui maîtrisait un (ou des) domaine(s) de connaissance, y compris dans le domaine scientifique. Il est savant en la matière, Pasteur était un grand savant. Marie Curie était un grand savant. De nos jours, ce terme est remplacé par l'adjectif substantivé scientifique. Le sens est à la fois plus « pointu », mais aussi plus vague, voire déshumanisé, – pour tout dire : anglo-saxon. Exemple pris dans Wikipédia, l'encyclopédie sur internet : Archimède de Syracuse (en grec ancien :
Άρχιμήδης [Arkhimêdês], né à Syracuse vers 287 av. J.-C. et mort en cette même ville en 212 av. J.-C., est un grand scientifique grec de Sicile (Grande-Grèce) de l'Antiquité, physicien, mathématicien et ingénieur. Autre exemple : Pour la toute première fois, des scientifiques sont parvenus à déterminer la vraie couleur d'une planète n'appartenant pas au système solaire (Le Point point fr, 11.07.2013). Les scientifiques en question désignent ici des astronomes ou des astrophysiciens.

Cette dérive (adjectif → substantif) semble venir des Anglo-Américains. Avantage supplémentaire : cet adjectif est épicène, on peut donc dire une scientifique, alors qu'une savante fait trop penser aux Femmes savantes de Molière.

Étymologie : latin scientificus : relatif à la science, concernant la science, scientifique. De sciencia : connaissance, science, venant de sciens, scientis, participe présent de scio, scire : savoir. Sanscrit skid : fendre.

Scientificité (néologisme, seconde moitié du XXe siècle) : harponné dans un forum cette phrase : Dans une précédente étude, nous avions ainsi mis en évidence lémergence (sic) dans le paysage médiatique français dune (re-sic) expertise de la peur qui, sous couvert de scientificité et de rigueur journalistique, véhicule les pires clichés. Le mot scientificité veut dire « caractère de ce qui répond aux critères de la science ». En tout cas, le style du rédacteur de la phrase précédente ne répond pas aux critères de la clarté ni même de l'orthographie. Fait sans doute partie de ces mots snobissimos, comme défectuosité, spécificité etc.

Scoop (anglicisme vieilli, prononcer sku:p ou skoupe) : on dit plutôt de nos jours une exclu (information ou nouvelle données en exclusivité). Avant on disait : une nouvelle sensationnelle. Exemples de scoops dans les journaux et media : Il fait froid (décembre 2010), Rouler cheveux au vent, ça rend sourd (janvier 2011), Rire aiderait à tomber enceinte (janvier 2011) ... Voir Exclu.

Étymologie : anglais scoop : cuillère (à glace), boule (de glace). Le sens de "nouvelle en exclusivité" date de 1874, et c'est de l'argot américain.

Score (anglicisme, prononcer skɔ(r) ) : résultat. Vous avez fait un bon score : vous avez obtenu un bon résultat.

Étymologie : d'une racine indo-européenne *sker signifiant couper. Ancien norvégien skar : marque. D'où entaille ou encoche en vieil anglais. Score signifiait aussi vingt, peut-être à la suite d'un marquage spécial (entaille plus profonde) toutes les vingt unités. Cf. en vieux français escare, qui a donné l'anglais scare : cicatrice. Cf. aussi scarifier.

Scotcher (anglicisme, prononcer à la française scotché) : fixer, coller, agglutiner. Les spectateurs sont scotchés à la télé. Ce vocable bon enfant, dérivé d'une marque de ruban adhésif au nom anglais, s'entend de plus en plus. Entendu de la bouche d'une animatrice de la french TV : C'est incroyable ; alors franchement, là, vous me scotchez. Sans doute dans le sens de : vous me surprenez, vous m'étonnez, je suis abasourdi, j'en reste bouche bée. Comme toujours, avec les mots de la néo-langue, on est obligé d'interpréter, de traduire ce qu'a voulu dire l'interlocuteur.

Étymologie : de Scotch, contraction de Scottish : Écossais. L'histoire raconte que quelqu'un, voulant coller une grande feuille de papier, colla uniquement les bords avec une bande gommée, ce qui le fit traiter de "Scotch" (Écossais), les Écossais ayant une réputation d'avarice, – tout comme les Hauts Vergnats en France.

Script : on connaissait le script, dans le vocabulaire du cinéma, et qui signifie texte ou scénario. Et la script-girl (ou la scripte) était celle qui vérifiait et notait tous les détails relatifs à chaque prise de vues. Mais apparement un nouveau sens a émergé, qui veut tout simplement dire texte : Il n’avait visiblement pas prévu cette dénonciation, et on a bien compris que la réponse n’avait pas été envisagée dans le script qu’on lui avait donné à apprendre. Et quand on trouve sur le site d'une radio française, à propos de l'explication d'un mot, le lien : Lire le script, il faut évidemment comprendre : lire le texte. C'est vrai que c'est beaucoup mieux de dire script que 'texte'.

En informatique, un script est une liste de commandes. J'ai fait tout mon script en php.

Étymologie : script, venant du verbe latin scribo, scriptum, scribere : tracer, marquer, écrire. Passé au français par l'intermédiaire de l'anglais script (prononcer
skrɪpt), qui veut dire texte. Cf. le verbe grec γράφω (graphô) : égratigner, écorcher, tracer des signes, écrire.

S.D.F. : sigle à la mode (Sans Domicile Fixe, ou plutôt SDdT, c'est-à-dire sans domicile du tout) pour désigner un 'sans-abri' ou, comme on disait alors, un 'couche-dehors', un clochard ou un clodo, un vagabond, un chemineau. Cette dénomination est évidemment fausse ou mensongère, puisqu'un clochard N'A PAS DE DOMICILE ni, à plus forte raison, de domicile FIXE. La manie des sigles a envahi le vocabulaire, autant par désir d'aller vite et de simplifier, par paresse d'esprit et de langage, que par besoin de camoufler la réalité. On a d'abord pris un euphémisme indigne (Sans Domicile Fixe), puis on n'en a gardé que les initiales. Cette manie sert à jeter un voile sur une réalité devenue gênante en lui conférant un statut social. Le SDF est donc un clodo qui a un statut social reconnu : quel énorme progrès ! « Le sigle SDF, repérable dès le XIXe siècle sur les registres de police est aujourd'hui massivement employé en France pour désigner la population sans domicile fixe ». Massivement employé ! Il y a donc tellement de SDF en France ? Ou le rédacteur sacrifie-t-il à la manie d'utiliser les adjectifs dans un sens anglo-américain (massivement employé = très utilisé) ? D'autre part, réduire un être humain à trois initiales est une marque de mépris, bien plus infâmante que de l'appeler « clochard », dixit loteur. Enfin, le fait d'introduire le mot domicile pour quelqu'un qui n'en a pas, c'est un tour de passe-passe classique et mensonger de la néo-langue à la française pour suggérer quand même l'idée de domicile (s'il y a domicile, c'est qu'on ne couche pas tout à fait dehors). Un peu comme chercheur d'emploi pour chômeur. Principe de néo-langue : prendre toujours le contraire d'un mot négatif pour suggérer le positif.

Stupidité de langage : les tsiganes (bohémiens, gitans, roms, romanichels ...), éternels nomades, sont aussi des gens sans domicile fixe, mais sont dénommés « gens du voyage ».

PS qui n'a rien à voir : ne pas confondre SDF avec FDS (Français de souche ou souchien).

Étymologie : l'expression « sans domicile fixe » semble être un calque de l'expression anglaise homeless (sans demeure). Sans, du latin sine : sans. Domicile, du latin domicilium : domicile, habitation, demeure. Venant de domus : maison. Cf. le mot russe дом (dom) : maison.

Fixe, du latin figo, fixum, figere : ficher, enfoncer, planter, fixer.


Un Sdf interpelle l'abbé Pierre.
Avec l'aimable autorisation de Thieboly
Le Blog de Thiéboly

Seconde : la seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 133 (définition de la seconde trouvée sur le site du Bureau international des poids et mesures). Le temps, qui était avant le XXe siècle défini par rapport à la course des astres, est maintenant défini par rapport aux vibrations des atomes. On passe de l'infiniment grand à l'infiniment petit. « Il faudra que je pense à consulter mon réacteur nucléaire la prochaine fois que je voudrai savoir l'heure », se dit loteur in petto.

Étymologie : seconde, du latin secundus : qui suit, qui vient après, secondaire, du verbe sequor, secutus, sequi : suivre.

Secousse sismique : expression théoriquement pléonastique, puisque séisme signifie déjà secousse, ébranlement. Une secousse sismique serait donc une secousse qui secoue. On pourrait proposer à la place : séisme tout court, secousse tellurique, voire tout bêtement tremblement de terre. Piqué dans Yahoo, citant liberation point fr : Le concert des Foo Fighters à Auckland le 13 décembre n'aura heureusement pas fait de victimes. Deux stations chargées d'enregistrer l'activité géologique en Nouvelle-Zélande ont pourtant perçu des secousses sismiques provoquées par le show. Loteur prétend que la « musique » contemporaine est destructrice ; en voilà bien la preuve (voilà au lieu de voici, comme il avait été initialement écrit. Correction suggérée par le blogue Parler français).

Étymologie : séisme, du grec σεισμός (seismos, prononcé sismos) : secousse, succussion. En grec, la lettre sigma terminal ( ς ) se nomme σεισμός (sismos) : secousse.

Secousse, ancien participe passé de secouer. Secouer, du verbe latin succutio, sucussum, succutere : secouer par-dessous, ébranler ; succutere, formé de sub : sous, + radical cutere : frapper.

Secte : au sens propre et neutre du mot, il s'agit d'une branche séparée d'une religion, puis d'un groupe de personnes qui suivent une même doctrine religieuse. Sous l'influence active des bien-pensants gouvernementaux (Loi anti-sectes), ce terme désigne maintenant des groupes totalitaires usant de contraintes – en fait, ceux qui ne pensent pas ou n'agissent pas comme les autres. Classification commode pour mettre certains individus au ban de la société.

Mais il est vrai que, négativement, il existe des sectes religieuses (comme par exemple la Sciento-séparatologie, fondée par un escroc), mais aussi des sectes politiques (par exemple les ligues anti-racistes ou la secte Ékollo), des sectes techniques – ou « technologiques » (Micromou, Alapom). Tous ces groupes utilisent la contrainte, le chantage, le terrorisme intellectuel pour parvenir à leurs fins : soutirer le plus d'argent possible aux gogos.

Étymologie : du latin secta, venant de seco, sectum, secare : couper, découper. Du supin sectum viennent secte, section etc. Une autre étymologie propose la dérivation à partir du verbe sequor, secutus sum, sequi : suivre.

Section : prend apparemment le sens de chapitre en novlangue : Dans une autre section de son livre, le Pape décrit en détail la tentative d'assassinat dont il fut victime le 13 mai 1981. Section signifiant ici chapitre. Ou est-ce encore un coup d'un robot-traducteur ? Autre exemple : Par exemple, pour le baptême des morts, dans mon édition [...], les sections 137 et 138 ont été rajoutées. Votre traitement de texte favori (Mots de Micromou) parle lui aussi de sections d'un document.

Étymologie : du lation sectio, -nis : action de couper, coupure, amputation. Verbe seco, sectum, secare : couper.

Sécuritaire (néologisme, fin du XXe siècle): synonyme en plus long, et par conséquent plus sérieux dans l'esprit des officiels, de 'sûr'. Sécuritaire doit vouloir dire : 'destiné à assurer la sécurité' ou bien : 'dont la sécurité est assurée', ou encore : 'conforme à l'idéologie de la sécurité'. Politique sécuritaire. Mais on peut trouver : Les bus ne sont pas très sécuritaires (sic), ou : Une piscine sécuritaire (re-sic). Autre exemple : Il s'agit de la première apparition publique du chef de l'État, confronté depuis dix-sept mois à un soulèvement populaire sans précédent, depuis l'attentat du 18 juillet qui a tué quatre responsables de son appareil sécuritaire. Que signifie « appareil sécuritaire » ? Service d'ordre, service de protection, service de sûreté (sécurité) ?

Au départ, sécuritaire est un vieil adjectif français, qui n'avait rien à voir avec le sens actuel ; il désignait des 'sauf-conduits' ou permis de circuler.

Verbe sécuriser : qui a été rendu sûr, sans danger. Avec sécuriser, l'on trouve sécurisation, comme dans ce bel exemple : « Le logiciel de sécurisation “protège le patrimoine numérique de l’abonné” (sic) explique encore la Haute Autorité » (HADOPI). L'obsession sécuritaire est le propre de tout bon gouvernement (Chine, Iran, Étazunis, France, Grande-Bretagne...)

On peut trouver aussi l'adjectif sécure qui veut dire la même chose que 'sûr'. Pourquoi faire simple ? ... Mais sécure veut aussi dire : qui se sent en confiance : Je me sens sécure.

L'adjectif sécuritaire provient du substantif sécurité, qui au départ désigne toute mesure pour (se) protéger, avec le sentiment de calme et de confiance qui en découle. Mais ce mot a fini maintenant par désigner des méthodes insidieuses de surveillance et d'espionnage des citoyens, – obsession de tous les gouvernements prétendument démocratiques – avec le sentiment de crainte et d'appréhension qui en découle. Quant aux gouvernements qui ne sont pas démocratiques, c'est bien simple, l'ordre règne partout. Ce mot (sécurité) est très apprécié de toutes les polices et de tous les organismes de surveillance. Dans ce sens, sécurité devient synonyme de répression.

Exemples de mesures ou de politiques sécuritaires : radiographie des bagages et des corps dans les aéroports, vidéo-surveillance dans les villes, traçage des messages sur internet ou des appels sur téléphone portatif, identification biométrique, etc. Dans la vie courante, qui n'a pas pesté contre les mesures de protection / sécurité que sont les prises électriques sécurisées, les bouchons de produits ménagers dangereux ? Il est quelquefois impossible d'enficher un appareil électrique dans ces maudites prises, on bousille des bouchons ou des flacons à vouloir ouvrir ceux-ci. Mais les doigts de nos chères têtes blondes (si l'on ose s'exprimer Raincy) sont préservés, – surtout s'il n'y en n'a pas à la maison !

PS qui n'a rien à voir : le vieux mot sûreté (Sûreté nationale, Direction de la Sûreté du Territoire) est tombé dans les oubliettes de l'histoire. Sécurité le remplace avantageusement. Il vaut mieux avoir affaire à des agents de sécurité qu'à des agents de sûreté. Au départ, c'est la même racine ; à l'arrivée, c'est toute une politique de soupçon et de répression qui a été mise en place.

Étymologie : sécuritaire, adjectif fait à partir de sécurité, du latin securitas, -tatis : tranquillité d'esprit. Adjectif securus : sûr, venant de se- pour sine : sans, et cura : souci ; securus : qui est sans souci. Sécurité est un doublon de sûreté.

Sédater (barbarisme) : veut sans doute dire : mettre sous sédatif, et être sédaté, c'est être mis sous sédatif. "Elle est sortie du coma artificiel. Elle est sédatée. Elle va mieux, son état continue à s'améliorer petit à petit", a dit le procureur. « Être sous sédatif » doit sans doute être trop long à dire...

Comme on pouvait s'y attendre, ce mot est une importation frauduleuse de l'anglo-américain to sedate : mettre sous calmant, endormir. Sédater un patient.

Étymologie : latin sedo, sedatum, sedare : faire asseoir, faire retomber. On peut dire que les néo-crétins s'asseoient sur les mots et le français.

Segment : ça sonne mieux que domaine ou créneau, rayon, secteur : le segment des avions régionaux dominé par le brésilien Embraer et le canadien Bombardier, aiguise l'appétit de nouveaux acteurs. Ou encore : La nouvelle Ibiza Ecomotive [...] est lancée au Mondial de Paris avec un style rajeuni et la réputation d'être la voiture la plus écologique de son segment. Employer le mot segment, ça fait technologique.

Dans une autre optique, segment peut simplement vouloir dire : 'partie', comme dans cette phrase relevée sur un blogue de « doctorants en science politique ». « En lisant cette réaction de Denis Colombi à la phrase d’Éric Zemmour sur les contrôles policiers et leur tendance à se concentrer sur certains segments de la population, j’ai cherché » ... Pour ces « doctorants », la population est divisée en segments, comme l'abdomen d'un vulgaire insecte. Mais il est vrai que certains insectes sont des animaux éminemment sociaux.

Verbe : segmenter, comme dans cet exemple : Le président de Virgin, Jean-Louis Raynard, a récemment révélé dans nos colonnes « travailler sur un nouveau modèle de magasin, plus petit, avec une offre plus segmentée »... Offre segmentée : offre différenciée ? Adaptée ? Qui s'adresse à des domaines précis (offre "ciblée") ?

Étymologie : segment, du latin segmentum : coupure, entaille, incision ; galon, vêtement chamarré. Du verbe seco, sectum, secare : couper (c passant à g devant m).

Sélection, sélectionner : ces mots sont de plus en plus employés au lieu de 'choix', 'choisir', sans doute en relation avec l'informatique selon les Anglo-Saxons : to select, selection. Mais ces termes sont maintenant utilisés pour parler de choses qui n'ont pas de relation avec l'informatique : De plus, nous vous offrons une sélections de vins bien choisie, ainsi que les coups de cœur du patron et sa sélection personnelle d’importations privées – ici, privée d'orthographie (une sélections). Il faut aussi noter l'alternance : sélection / choisie. Et qui ne connaît pas la Sélection du Reader's digest (livres condensés) ?

Le mot sélection est un terme qui s'employait plutôt en zoologie ou chez les naturalistes : sélection naturelle. Le mot sélection est un emprunt aux Anglais selon Littré (théories de Darwin). En biologie, la sélection naturelle est l'un des mécanismes qui causent l'évolution des espèces.

Adjectif : sélectif, comme dans tri sélectif. Loteur a pu piquer avec sa fourchette à néo-crétinismes la phrase suivante : Pour la journée de la femme, le choix sélectif des hommes du "Quotidien". Au cas où il existerait des choix non sélectifs. Ou bien : Nous ne pouvons pas faire un choix sélectif sur la manière dont nous devons combattre le terrorisme. Tri sélectif, choix sélectif ... ; on ne sait plus parler ni écrire.

Choisir, sélectionner, ce sont presque des synonymes dans l'esprits des contemporains. Il existe un troisième verbe, barbaresque, c'est optionner, comme dans cet exemple frisant le charabia de très près : "Vous serez toujours le bienvenu sur nos antennes, (...) le réalisateur utilisait différentes caméras et avait optionné un autre plan au moment de la fin de votre intervention", se justifie la chaîne.

Étymologie : du latin selectio, -nis : choix, formé du préfixe se : signifiant séparation, et du verbe lego, legere : prendre, trier. Sélectionner, c'est prendre en séparant, c'est un choix qu'on fait parmi des choses dont on rejette la plupart. L'emploi informatique de « sélection » ne répond pas exactement à l'étymologie.

Selfie : récemment arrivé (2014) dans le P.L.F. (paysage linguistique français), voici selfie qui se rend par « auto-portrait » (avec un téléphone portatif). Certains ont proposé « photo-portrait », ce qui est assez réussi. Loteur propose « photonan » (photo + onanisme, fine allusion à la masturbation photographique), ou « photonar » (photo + narcissisme). Version québécoise : égo-portrait. Mais il n'en est pas de même de la plupart des journalistes ou rédacteurs qui utilisent le mot selfie, anglicisme alacon. Et quand on sait le nombre de téléphones portatifs dans le monde d'une part, et la propension au narcissisme qui incite la plupart des gens à étaler leur importante personne d'autre part (voir Facebook, par exemple), on ne peut que craindre l'expansion de ce terme. L'affaire du « selfie » d'une star du baseball aux côtés de Barack Obama, qui s'est avéré être un coup publicitaire pour une marque de téléphone, est désormais entre les mains des avocats, a indiqué dimanche 6 avril la Maison Blanche (Le Monde, 06.04.2014). Noter l'accord du participe avéré, qui se rapporte normalement à affaire, et la manie horripilante qu'ont adoptée tous les rédacteurs de rejeter la proposition principale en incise à la fin (imitation du style journalistique anglo-saxon). Autre exemple : La publication de selfies au volant sur les réseaux sociaux est devenue un phénomène de mode. Des hashtags comme #drivingselfie sont devenus très populaires (Chronique automobile Yahoo, 05.08.2014). Noter « réseaux sociaux » : réseaux numériques virtuels (R.N.V.) ; « hashtag » : mot-clé.

Dérive encore plus odieuse : la perche à selfie. Les selfies (photonans ou photonars) étaient déjà une expression agaçante du narcisso-nombrilisme ; voici venue la perche à selfie, sorte de bras télescopique destiné à recevoir un appareil pour se prendre en photo sans avoir à tendre démesurément le bras, comme la sorcière des Visiteurs (loteur a des références cinématographiques). Avant la propagation des selfies, les touristes demandaient à un passant dans un anglais approximatif ou dans un français encore plus aléatoire de les prendre en photo devant la Tour Eiffel ou tout autre monument. Hé bien voilà t'y pas que maintenant c'est inutile. Le peu de communication qu'il pouvait y avoir entre touristes et autochtones vient d'être aboli par ce stupide bâton.


Deux représentantes de l'empire du Soleil levant
levant leur perche à selfie

Néo-verbe pronominal se selfier : se prendre en selfie. Sur leur smartphone, les jeunes jouent, se parlent, « se selfient » jusque tard dans la nuit, quand tout est calme et que les parents, eux, sont tombés dans les bras de Morphée (Le Parisien . fr, 02.03.2015). Variante – constestable : se selfiser. On tchatche, on réagit, on copier-coller [sic], on se selfise avec comme dieu unique : le bon clic (Agora-Vox . fr, 27.04.2018).

Étymologie : selfie, venant de l'anglais self : soi-même.  Etymonline : « Old English self, seolf, sylf : "one's own person, -self; own, same" ». D'une racine proto - indo-européenne qui a donné se, soi en français. Cf. en allemand selbst.

Sénior, senior (latinisme et américanisme, souvent écrit sans accent sur le 'e' par les adorateurs patentés de la néo-langue) : en provenance des pays anglo-saxons, voici venu le mot senior qui signifie vieux, personne âgée ou appartenant à une génération précédente, ou personne du « troisième âge ». Avant, on disait plus élégamment : les aînés. Ne pas confondre sénior avec le mot espagnol señor (monsieur), qui se prononce presque de la même façon.

Les termes 'vieux', 'âgé' sont désormais bannis par les néo-crétins de toutes conditions. On dit maintenant un senior. N'a pas encore reçu, malgré les efforts des féministes enragées, de féminin – bien qu'au Canada, on puisse trouver la graphie séniore. Cet espace est réservé aux seniors (et non aux señores, ce qui serait nettement machiste et sexiste). Le fait d'adopter ce terme latino-anglais donne peut-être l'illusoire impression de gommer la vieillesse. L'essentiel, c'est que les mots tabous 'vieux', 'âgé' ne soient pas prononcés. Mesure apotropaïque (destinée à conjurer le mauvais sort) ?

Derniers avatars politiquement corrects correspondant à vieux : d'un âge avancé, ou cheveux blancs (il y a des vieux qui n'ont pas de cheveux blancs). La ministre chargée des personnes âgées s'inquiète des récents suicides chez les cheveux blancs (sic). "Plusieurs suicides de personnes âgées, particulièrement dramatiques sont survenus ces derniers jours", écrit la ministre dans un communiqué. Les suicides chez les jeunes, eux, sont-ils particulièrement comiques ? D'autre part, loteur comprend mal la virgule entre 'personnes âgées' et 'particulièrement' dans cette phrase.

Le senior, tel qu'il est catalogué par les DRH, appartient théoriquement à l'espèce humaine, il est bipède, il peut être de sexe masculin ou féminin. Pour le monde du travail et pour les D.R.H., l'âge des séniors varie entre 45 et 55-60 ans. Mais on peut estimer que l'âge des séniors varie de 45 ans à 120 ans en gros. Les seniors représentent donc la moitié de l'humanité.

A signaler que, de nos jours, en relation avec le « complexe de Faust », on ne dit plus cure de rajeunissement, ni cure de Jouvence, mais cure 'anti-âge' ou pire : 'anti-aging' (prononcer anti-edjing). L'ennemi, c'est l'âge. Géronte ou j'ai honte ? Maintenant on voit et on entend de plus en plus le néo-crétinisme odieux boomer (issu du papy-boom [ et le mamy-boom alors ? ]). Par exemple : boomer attitude (sic).

Au départ, le senior s'opposait au junior dans les milieux du sport : sportif senior, c'est-à-dire adulte, dans la plénitude de ses forces. Senior était donc un terme valorisant, – contrairement à sa nouvelle signification, dévalorisante (cf. le texte de la Halde plus bas).

Synonymes proposés pour senior en langanci (langue ancienne, c'est-à-dire avant l'an 2 000) : aïeul, ancêtre, ancien, barbon, croulant, décrépit, fossile, gâteux, géronte, grison, personne âgée, personne du troisième âge, PPH (passera pas l'hiver), PPW (passera pas le week-end), sénile, vieillard, vieux, vieux birbe, vieux chnok, vioque, etc.

Texte de la Halde (la Haute Autorité (sic) d'on ne sait plus trop quoi) ... En effet, certains textes pourraient contenir des stéréotypes. Par exemple, en français, le poème de Ronsard « Mignonne allons voir si la rose » est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule (= présente) une image somme toute très négative (sic) des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d'autres textes présentant une image plus positive des seniors (re-sic) pour contrebalancer ces stéréotypes. [etc. etc. etc.] On remarquera que le mot senior est orthographié sans accent. Doit-on le prononcer seu-nior ? Il ressort de ce texte que, soit on se moque des Français (et de Ronsard), soit les membres de cette Halde veulent anéantir le français. Sans doute les deux. Il s'agit de fait du rétablissement de la censure.


De sémillants séniors posent pour la postérité
Les visages ont été légèrement voilés
pour qu'on ne puisse voir du temps l'irréparable outrage.
Remarquer le manque cruel de jolies filles.

L'antonyme des séniors n'est pas juniors, mais jeunes (prononcer djeunz), qui désignent dans l'esprit des journalistes de la french TV des voyous sans foi ni loi. Si d'une part l'ennemi, c'est l'âge, d'autre part les ennemis sont les jeunes. On n'en sortira pas. Voir Boomer, Junior.

Anecdote personnelle : comme loteur, qui est déjà âgé, voulait acheter une boîte de nutriments dans une pharmacie, la pharmacienne demanda : –– Une boîte sénior ? ––Si señora, répondit loteur. La pharmacienne, plus d'un an après, se demande encore pourquoi loteur lui a parlé en espagnol.

Étymologie : senior, vocabulaire du sport : dont l'âge au-dessus de celui des juniors. Le mot a été transposé dans le vocabulaire du monde du travail pour désigner des personnes âgées. La limite est floue, imprécise, impalpable, non définie, entre 45 et 120 ans, en gros. Les gens âgés sont donc considérés comme des sportifs en fin de course.

Sénior, du latin senior, comparatif de senex, senis : vieux. Le senior est celui qui est plus avancé en âge, et donc digne de respect. De senex ou senior viennent sénile, sénat, sénateur, sire, sieur, seigneur ... et, avec l'adjectif possessif mon : monseigneur, monsieur.

Il semble que la manie d'appeler les personnes âgées « séniors » viennent des Étazunis.

Senior partner (néo-crétinisme et anglicisme, prononcer si:njə(r) pɒ:tnə(r)) : petit supplice habituel en lisant les articles sur internet : dans une phrase apparaissent un mot ou une expression anglais comme un cheveu sur la soupe, et dont il faut rechercher la signification. Mais c'est aussi « un pays relativement pauvre et cher pour les expatriés dans la mesure où les biens importés sont souvent onéreux », explique Barb Marder, senior partner chez Mercer (La Vie immo point com). Loteur, pour qui la langue du secteur économique est rébarbative, a quand même fait l'effort de chercher. Et il a même trouvé : senior partner signifie associé principal. C'est vrai qu'en français, c'est compréhensible, et ça a donc moins de charme.

Sens (les cinq ~) : nos sens, traditionnellement au nombre de cinq : la vue, l'odorat, l'ouïe, le goût et le toucher, – mais il en existe d'autres (perception de la douleur, perception de la faim etc.), nous servent principalement à nous repérer dans l'espace. Ces sens, outre leur fonction vitale de repérage, ont été « sublimés » pour devenir des fonctions de plaisir : plaisir des yeux (arts plastiques, vue de paysages, d'une belle femme...), plaisir des oreilles (musique, murmure de l'eau, vent dans les arbres, voix agréable...), plaisir du palais (baiser, gastronomie, absorption de liquides ou d'aliments agréables au goût...), etc. Avec la glorieuse mondialisation et surtout l'impérialisme anglo-saxon, ces plaisirs humains sont devenus plus ou moins des horreurs : arts plastiques dégénérés (architecture, « art contemporain »), musique abruitissante (techno, rythmes anglo-saxons, et surtout le rap ou vomi sonore), cuisine (avec la déferlante de plats et de boissons insipides ou chimiques (Mac-Ducon, Caca-Cool, pizzas etc). Le toucher reste encore un plaisir (caresses), mais pour combien de temps ?

Si nos sens sont pervertis, quelles traces cela va-t-il laisser dans nos cerveaux, dans nos émotions et dans nos sentiments ? La langue est déjà pervertie (novlangue, déstructuration syntaxique et lexicale, dysorthographie, illettrisme...) ; le corps subit les attaques de l'alimentation chimique et de la pollution ; le sens du sacré est perverti . Que reste-t-il ? La mondialisation attaque l'individu de tous côtés.

Étymologie : sens, du latin sensus (dérivé du supin sensum du verbe sentio, sentire : sentir) : perception, sensation, manière de sentir, de penser, de concevoir, idée ; signification d'un mot. « Il n'est rien dans l'esprit qui n'ait d'abord été dans les sens. »

Sensible : synonyme faussé de 'dangereux', 'violent', 'à risque'. Quartier sensible : en proie à la violence, quartier à risque, quartier dangereux. Et là, il n'y a là aucune notion de sensibilité surtout quand on voit une meute de jeunes (= voyous, délinquants) tabasser (= commettre des incivilités contre) des vieillards ou des flics. Un homme de 23 ans, qui venait de sortir de prison, a été abattu de plusieurs coups de feu ce mardi vers midi sur une place fréquentée d'un quartier sensible de Toulouse. Pour ajouter au ridicule, le rédacteur de lexpress point fr n'a pas craint d'écrire qu'un homme a été abattu de plusieurs coups de feu (et non de plusieurs balles) ; un coup de feu n'est qu'une détonation et non un projectile de mort ; à moins que les armes à feu n'aient poussé le cri qui tue...

Pourquoi les journalistes et les media parlent de quartier sensible ? D'où leur est venue cette idée saugrenue de dé-nommer la réalité ? Quartier sensible rassure-t-il plus que quartier dangereux ? Ce sont pourtant les mêmes risques. Et puis, les quartiers riches seraient-ils, dans cette optique, des quartiers insensibles ? L'on retourne dans la mentalité magique, qui exorcise le réel avec des mots vides de sens. Le langage est ici révélateur de cette régression mentale.

Dans le langage courant, sensible veut dire : qui peut éprouver des sensations, qui est doué de sensibilité. Sensible veut aussi dire ‘délicat’, ‘difficile’, ‘brûlant’, ou qui fait l'objet d'une surveillance particulière : une question sensible, un dossier sensible.

Étymologie : du latin sensibilis : sensible. Venant de sensus : sens, qui tombe sous les sens. Verbe sentio, sentum, sentire : percevoir par les sens, sentir, ressentir. On sent tout de suite que les rédacteurs et chroniqueurs officiels ne maîtrisent pas du tout le français.

Sensibiliser (XIXe siècle) : normalement, c'est rendre sensible à quelque chose. Puis attirer l'attention, faire réagir, faire prendre conscience. Sensibiliser les Français aux problèmes de la faim dans le monde, et le substantif refait est sensibilisation = prise de conscience : ... invitant les réalisateurs en herbe à faire des mini-films de sensibilisation sur la faim...

Étymologie : verbe fait à partir de sensible.

Sensibilité : désormais, nous n'avons plus d'avis, plus d'opinions ni de tendances, nous avons une sensibilité : Ce colloque réunit des personnes de sensibilités différentes (Sensibilités ? Quelles chochottes !) Ou encore : « L'historien [...] n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui ». Sensibilité peut également signifier courant politique, courant de pensée : Toutefois, il avait accepté l'idée de ne pas figurer au gouvernement pour faire de la place aux différentes sensibilités de gauche. Ou bien : Le congrès passe par deux temps forts. Le dépôt de contributions, générales ou thématiques dans lesquelles les sensibilités s'expriment puis, le dépôt de motions. Le champ de signification, chez les partisans de la novlangue, se déplace vers l'affectif et l'irrationnel. Voir plus bas Sentiment.

Quant à l'adjectif sensible, il signifie dangereux, à risque. La novlangue ne craint pas les aberrations langagières. Voir plus haut Sensible.

Étymologie : du latin sensibilitas, -tatis : sens, signification ; sentiment, sensibilité. Venant de sensibilis : sensible.

Sentiment : désormais, nous n'avons plus de pensée, plus d'avis, plus d'intuition, plus de sensation, nous n'avons que des sentiments : Quel est votre sentiment sur cette question ? demande un journaliste à son interlocuteur. Sentiment est pris ici dans le sens d'opinion. Le mot est parfois employé au sens d'impression : Les Français ont de plus en plus le sentiment que « la droite et la gauche, c'est pareil ». Attrapée avec la passoire à néo-crétinismes cette phrase sur internet : [...] cette enquête commence à faire parler un peu d'elle et est "analysée" [...] par les experts de Marianne 2 qui estiment que "Le sentiment d' « invasion » est donc réel, au moins dans les sondages". Comment peut-on avoir un sentiment d'invasion ? Une impression, une sensation, – oui, mais un sentiment ? Ce détournement du sens est-il dû à un anglicisme ?

Les sentiments peuvent maintenant être d'ordre religieux, exemple : "L'Etat a l'obligation de protéger les sentiments des croyants", a déclaré le président russe [Vl. Poutine] dans cette interview diffusée jeudi 6 septembre. Loteur n'a pas eu accès à l'original en russe, et ne peut vérifier les mots employés par le président Poutine, mais il estime bizarre le mot sentiment quand il s'agit de foi et de croyants. Les convictions, peut-être ? Ou bien encore : Environ 200 personnes ont manifesté samedi dans le calme à Berne, la capitale fédérale suisse, pour exiger une "meilleure protection des sentiments religieux" à l'appel du Conseil central islamique suisse. La novlangue fait la confusion entre ce qui est du domaine affectif, et ce qui est du domaine de la foi et du sacré.

En ancien français, un chien qui n'a point de sentiment, c'est un chien qui a un mauvais odorat (Littré). Loteur subodore que les journalistes et rédacteurs ont une culture trop anglicisée, car il semble que cela soit dû à l'anglo-américain, abondamment relayé par les media, qui travaillent dans le vécu immédiat, c'est-à-dire dans le magma et le chaos irrationnels des affects : Mon sentiment est que le système a beaucoup mieux fonctionné cette fois. C'est vraiment mal placer ses sentiments.

Remplacer la Pensée par le Sentiment, c'est paradoxalement privilégier le domaine affectif par rapport à l'intellect dans une époque déshumanisée et déshumanisante.

Au passage, les personnes nourries de la pensée (en non du sentiment) du philosophe et psychanalyste Carl Gustav JUNG (1), apprécieront le dévoiement du terme.

Étymologie : du verbe sentir, avec le suffixe -ment.

Senza coglioni (italianisme) : cette expression désigne la plupart des journalistes, des rédacteurs et des hommes politiques, surtout face à des événements jugés dérangeants ou dangereux. Pour faire face à des mouvements radicaux, le gouvernement français a pris des mesures, radicales elles aussi, comme le relate cet article de presse : Face à la montée du fondamentalisme religieux en France, les senza-coglioni ont voté une loi qui permet d'alourdir les sanctions et les peines contre le racisme (La Fesse point fr, 35 martobre 2017). L'expression senza-coglioni veut littéralement dire : ceux qui n'ont pas de nouilles, dignes pendants des sans-dents. Les senza-coglioni adoptent des attitudes très courageuses face aux dangers qui menacent notre civilisation, comme le fait de voter une loi anti-raciste de plus, alors que la France a tout à craindre des fanatiques.

Les senza-coglioni (hommes / femmes politiques) par l'intermédiaire de la police, leur bras armé, s'en prennent aussi aux gens sans défense, qui manifestent pacifiquement (gilets-jaunes), mais ils laissent infiltrer des éléments perturbateurs et des casseurs pour décrédibiliser les manifestants pacifiques. Ils matraquent à tout-va les sans-dents, les éborgnant au passage. Pendant ce temps-là, les racailles des banlieues brûlent, caillassent, agressent presque impunément. Mais quand on est senza-coglioni, on n'ose s'en prendre aux forts, et on se rattrape sur les faibles par lâcheté. On regrette la malédiction de la Bible « Œil pour œil, dent pour dent » pour venger tous les éborgnés et tous les sans-dents.

Les senza coglioni (S.C.) sévissent même – et surtout – au sein de l'Union dite européenne en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et le djihadisme, la lutte contre l'afflux de migrants venus d'ailleurs (Kurdes, Syriens, Libyens, etc.). Comme dit un ami italien de loteur : « Che sciagura de essere nato senza coglioni ! » (Quel malheur d'être né politiquement correct ! ; traduction libre de loteur).

Étymologie : senza, préposition italienne signifiant sans, du latin sine : sans. Coglioni, du latin coleus : testicule, colea : petit sac. (On peut ainsi dire d'une femme portant tout le temps un petit sac avec elle : elle ne sort jamais sans sa couille.)

Séquence (néo-crétinisme) : ce mot appartient désormais au vocabulaire de la néo-langue (informatique, politique, Éducation dite nationale, etc.), et semble importé du l'anglo-saxon. Il signifie tout simplement une suite, une phase, une étape. Ai-je bien identifié l'objectif de la séquence ? (Grille d'analyse d'une séquence d'apprentissage de Ph. Meirieu. Noter ici l'emploi du "je"). Autre exemple : ... le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait confirmé que Nicolas Sarkozy avait décidé de passer à une "nouvelle séquence" du quinquennat (Rtl point fr, 13.11.2010). Ou encore, cet emploi dans un site internet consacré au latin et au grec : 5 séquences sur Virgile (cinq pages ? cinq séries ? cinq séances ?)

Étymologie : latin sequentia : suite ; verbe sequor, secutus sum, sequi : suivre.

Séquestrer, séquestration (néo-crétinismes d'origine anglo-saxonne). Séquestrer est devenu synonyme technologiquement correct de capter, confiner, emprisonner : Allegre travaille sur des procédés pour séquestrer le CO2, donc il faut bien justifier le business, non ? (Objectif Liberté point fr, 04.12.2009).

Substantif : séquestration. La séquestration de CO2 est une technologie qui possède un grand potentiel à long terme et elle occupe une place importante dans la stratégie japonaise sur le réchauffement climatique (Futura-sciences point com, 21.04.2004). Avec un tel vocabulaire, coercitif, voilà bien la psychologie des officiels qui se piquent d'écologie. Voir CO2.

appel : Séquestrer signifie normalement en français mettre sous séquestre des biens par une décision de justice, ou alors détenir quelqu'un illégalement enfermé, contre son gré.

Étymologie : du latin sequester : intermédiaire, médiateur, dépositaire. Verbe sequor, sequi : suivre.

Serial (~ killer) (anglicisme, prononcer sɪərɪəl kɪlə(r) ; si vous n'arrivez pas à prononcer ces deux mots, dites sérial killeur) : fait beaucoup mieux que le prosaïque 'tueur en série' français. Cela vous prend tout de suite une allure hautement exotique et excitante pour la presse à sensation. Tant pis pour notre pauvre Landru, simple et franchouillard tueur en série. Quant à l'auteur de ces lignes, il avoue être plus serial liqueur que serial killer.

Un rédacteur va jusqu'à écrire serial voleur, comme dans cet exemple : Un serial voleur de pains au chocolat sévit dans le 92 (Gent-side point com, 21.12.2011). Du reste, on peut adjoindre n'importe quel déterminatif à serial pour en faire quelqu'un-en-série. Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), dans son livre intitulé Les Intellectuels faussaires, qualifie Caroline Fourest de « sérial-menteuse » (Agora-Vox point com, 04.02.2013).

Il existe enfin une race de serial killers, qui opère impunément, au vu et au su de tous, ce sont les géants de l'agro-alimentaire, dont les produits frelatés empoisonnent à petit feu toute la population, avec comme conséquences : Alzheimer, cancers, allergies, obésité, maladies cardio-vasculaires et toutes sortes d'autres maladies (« pathologies »), qui sont le lot quotidien de millions de gens. Citoyens, fuyez les super- et les hyper-marchés, grands pourvoyeurs de poisons chimiques (produits alimentaires, conserves, plats préparés, produits ménagers...). Les méthodes de culture et d'élevage, mises à l'honneur par les États-Uniens, rendent malade la presque totalité de l'humanité. Heureusement qu'il existe de grands laboratoires pharmaceutiques, prêts à soigner tous ces malades contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Étymologie : l'expression 'serial killer' est récente, elle date de 1981. De serial : 'en série'. Venant du français série, qui l'a emprunté au latin series : file, rangée, suite, enchaînement. Killer, du verbe anglais to kill : tuer. Origine discutée.

Série (télévisée) : calque de l'anglo-américain. « Produit culturel » moderne très apprécié. Le mot série est synonyme de feuilleton télévisé, c'est-à-dire d'un téléfilm à caractère populaire, et fragmenté en de nombreux épisodes. Comparez, version ancienne : Belphégor, ou le fantôme du Louvre : L'Intégrale du feuilleton original (réclame publicitaire sur le site d'Amazon point fr). Et la nouvelle version : [...] allègrement le mythe de Belphégor, celui-là même qui éclipsa les élections municipales de 1965 et tenait la France en haleine devant l'insoutenable suspense de la série télé en noir et blanc (Écran noir point fr). On reprend servilement le mot des Anglo-Américains.

Normalement destinées à simplement divertir le téléspectateur, on constate une dérive sociale, car un grand nombre de séries télévisées – si ce n'est toutes – sont placées sous le signe du politiquement correct. Que l'on en juge : pour répondre à l'exigence de parité par exemple, de nombreux chefs de services administratifs ou policiers sont maintenant des femmes. Dans les séries étazuniennes on peut citer : Castle, Chase, Mentalist, N.C.I.S. (dans une première série d'épisodes), N-Y Police judiciaire, etc. Dans les séries françaises : Julie Lescaut, Une femme d'honneur ... Pour l'Allemagne, on a Alerte Cobra, où le chef de service est une femme. Et le nombre de fliquettes, de commissairesses, de jugesses est en progression exponentielle.

Les séries (= feuilletons) policières ne veulent pas seulement divertir les téléspectateurs, mais encore elles ont pour ambition de montrer la société française telle qu'elle est, et faire la leçon aux citoyens. Dans ces feuilletons, les criminels sont souvent blancs, Français de souche ou européens. Or, la population pénitentiaire est en majorité étrangère ou d'origine étrangère. Autrement dit, ces feuilletons cachent la réalité, mentent délibérément.

Pour répondre à l'exigence de non-discrimination, de nombreux acteurs sont noirs, arabes. Quelques homos ou asiatiques apparaissent ça et là, mais ce n'est pas encore ça. Il manque les roux (ah mais non ! Il y a Les Experts de Miami, avec David Caruso), les nains (ah mais non ! Il y a Joséphine, ange gardien, avec Mimi Mathy) ; il manque les hémi- et tétra-plégiques (mais il y avait Robert Dacier, pour ceux qui s'en souviennent, cloué dans son fauteuil roulant). Il manque les gauchers (ah mais non ! Il y a Obama, en représentation permanente ; il y avait George Bush père, vraiment gauche dans son grand opéra-bouffe : Tempête du Désert (dont son bouffon de fils reprit la série dans une époustouflante saison 2) () ; l'on a eu droit au tentaculaire Bill Gates, aux mille mains gauches (à cause des innombrables bugs de ses programmes), – sans compter tous les gauchers des deux mains qui foisonnent à la french TV.

() Un certain nombre de présidents étazuniens du XXe siècle furent ou sont gauchers : Hoover, Truman, Reagan, Ford, Clinton, Bush N°1, Obama. Ceci pourrait-il expliquer la gaucherie de la politique internationale des Étazunis ? Loteur se pose la question en toute naïveté.

Les “ séries ” (feuilletons) policières dérivent de plus en plus vers le social : condamnation explicite de la pédophilie, du racisme, mise en avant de l'homosexualité et de l'homo-parentalité, etc (ce n'est pas là le rôle d'un feuilleton destiné à divertir). Tout cela participe du grand lavage de cerveau généralisé (les “ séries ” se vendent bien dans tout le monde occidental). Tout se passe comme s'il y avait une moralisation des séries.

Dans un souci d'humaniser les héros de “ séries ” policières d'une part, et d'autre part pour les faire se démarquer d'Hercule Poirot, de Sherlock Holmes (les imagine-t-on amoureux ?), ou du commissaire Maigret, pour qui le comble de l'érotisme était une petite tape sur les fesses de sa femme (), l'on rencontre maintenant des héros humains, qui rient, qui pleurent, qui baisent, qui ont des sentiments, qui ont des états d'âme, qui ont des enfants, qui ont des problèmes avec leur fille droguée ou avec leur papa alcoolique, qui reçoivent des recommandées en retard, qui ont des fuites d'eau, des coupures d'électricité, – bref des personnes comme vous et moi. Le commissaire est bon enfant. Le héros policier n'est plus une entité pensante, il ne se contente plus uniquement de « faire fonctionner ses petites cellules grises », comme Hercule Poirot. Il fait fonctionner tous ses sens. Les concepteurs de telles “ séries ” n'ont pas l'air de comprendre qu'en agissant ainsi, ils détruisent l'image du héros, qui doit rester un être hors-normes, un exemple, un modèle.

() d'après les souvenirs de Jean Richard, qui incarna longtemps le commissaire Maigret à la télévision, ceci lui aurait été affirmé par Georges Simenon. Quand on sait que Simenon était surnommé « l'homme aux dix-mille femmes » !...

Les “ séries ” (feuilletons) sont tellement nombreuses qu'on peut adopter un classement entre elles, classement appelé loi des séries (loteur, n'étant pas abonné à Canal±, ne parlera pas des feuilletons diffusés par cette chaîne [] ) :

  • séries dites « policières », où s'entremêlent parfois deux ou trois intrigues (intrigues croisées), prétextes à « faire » du social ou du politiquement correct. Ça dégouline de bons sentiments et de bien-pensance. L'intrigue classique (Qui a tué, et pourquoi ?) n'existe plus ou est secondaire.

  • séries dites de « profilers » (comportementalistes ou psycho-flics). Gros succès.

  • séries dites d'« experts », ou de police scientifique, avec leur arsenal de microscopes, de cotons-tiges et de pinces à épiler. Gros succès, malgré des anachronismes et des erreurs flagrantes. L'existence de tout un arsenal scientifique à la disposition de la police devrait normalement persuader les futurs criminels que « le crime ne paie pas ».

  • séries dites « hospitalières », décrivant la vie du personnel médical dans un hôpital, ses aventures, ses mésaventures. À crever d'ennui. Des amis de loteur, médecins, ne se gênent pas pour dire qu'une série telle que Docteur House (avec Hugh Laurie) constitue un délire sur le plan médical. Loteur leur laisse la liberté de ces propos.

  • séries dites « westerns », comme Au nom de la loi (avec Steve MacQueen), ou Zorro (avec Guy Williams). Ces séries sont tombées, fort heureusement, en désuétude.

  • séries dites « carcérales », où le téléspectateur est prisonnier d'un programme débile. À crever d'ennui.

  • séries dites « d'action », c'est-à-dire de violence. À crever d'ennui.

  • séries dites « sentimentales » qui, comme leur nom l'indique, sont à crever d'ennui.

  • séries dites « humoristiques » qui, comme leur nom l'indique, sont à crever d'ennui, et sont même horripilantes à cause des « rires en boîte » et de l'humour au ras de la moquette.

  • séries dites « juridiques » qui, comme leur nom l'indique, sont à crever d'ennui, sauf votre respect, Votre Honneur. Certaines séries, comme N-Y Police judiciaire (Étazunis) ou Un cas pour deux (Allemagne) mêlent l'aspect policier ou détective et l'aspect juridique.

  • séries dites « musicales » qui, comme leur nom l'indique (Glue), sont collantes. À crever d'ennui.

  • séries dites « fantastiques » qui, comme leur nom ne l'indique pas, n'ont rien de fantastique – à part, peut-être, X files (avec David Duchovny). À crever d'ennui.

  • séries dites « de science-fiction ». A crever d'ennui. Une des plus connues – et des plus réussies, est Star trek, avec William Shatner (capitaine Kirk), et Leonard Nimoy (M. Spock). Des téléspectateurs enthousiastes ont même recréé le langage klingon.

  • séries dites « médiévales », comme Kamelott (Alexandre Astier) ou Game of thrones (ce dernier feuilleton inspiré d'un roman français), que même le président Obama suivrait avec intérêt – c'est dire leur manque d'intérêt. On est loin de Thierry la fronde. Une façon de renouer avec le Moyen-Âge et l'histoire, qui disparaît des manuels scolaires.

  • Loteur ne parlera pas de l'épouvantable épopée Dallas – qu'il n'a jamais regardée – et qui a dû décérébrer des générations entières de jeunes gens, pourtant promis à un brillant avenir.

[] loteur paye une « redevance télé », directement prélevée sur ses impôts locaux ; il ne voit pas pourquoi il payerait davantage. Il faut être stupide pour cela.

Comble du raffinement, des “ séries ” policières classiques peuvent mêler des personnages appartenant à ces séries avec des personnages appartenant à des séries de comportementalistes ou d'experts. Ce sont les séries croisées en français, ou des cross-overs dans le langage technico-américain des branchés de la télévision. A ne pas confondre avec le véhicule appelé cross-over, croisement entre une voiture de sport et une voiture de ville. Le recours au globish amplifie la polysémie, ce qui ne simplifie pas la compréhension.

On remarquera que les “ séries ” notées « À crever d'ennui » sont les plus nombreuses. Il est donc à supposer qu'un grand nombre de téléspectateurs sont crevés, ou en passe de l'être. La télévision dite française crée des zombies ; c'est Télé Zombie, ou pour faire plus anglo-saxon : Zombie-TV.

D'autre part, le fond sonore des feuilletons (“ séries ”) étazuniens est le plus souvent sursaturé de quelque chose que les gens appellent « musique », et qui est une débauche de décibels qui s'abattent dans les oreilles des téléspectateurs, ce qui les empêche le plus souvent d'entendre clairement les dialogues. Au reste, les dialogues sont souvent assez plats, les répliques – prévisibles (loteur s'amuse souvent à prévoir les répliques des acteurs).

Les feuilletons (“ séries ”) étazuniens sont composés d'épisodes de 40 à 45 minutes chacun, sans doute pour laisser place à 15 - 20 minutes de réclames publiciaires pour faire une heure entière (?). [Loteur, ne vivant pas aux Zétazunis, mais dans un village du centre-est de la France, ne peut pas confirmer la véracité de cette affirmation]. À moins que ce ne soit pour imposer un rythme trépidant, rythme souligné par les différents bruits et tapages que les Zétazuniens appellent « musique », et qui accompagnent généralement l'action.

Détail qui a son intérêt : les “ séries ” remplacent avantageusement les films ; une chaîne peut en fourguer deux ou trois d'affilée dans une soirée, ce qui revient moins cher qu'un film. Loteur, toute honte bue, avoue qu'il lui arrive de s'endormir en regardant une petite “ série ” (feuilleton à épisodes) débile à la télé ; c'est moins dangereux pour la santé que d'absorber des somnifères, se dit-il. Voir Effet transitionnel, Saison.

Enfin, les chaînes de télévision dites française livrent ces feuilletons télévisés (“ séries ”), tout comme beaucoup d'émissions d'ailleurs, la plupart du temps sans daigner traduire les titres anglo-américains : Person of interest, Elementary, The Originals, How I met your mother, American dad, Once upon a time, River monsters, Hero corp, Ink master, etc. etc. etc. Encore un asservissement aux Anglo-Saxons (la télé comme cheval de Troie des Anglo-Américains). Notons au passage que la traduction des dialogues laisse souvent à désirer, et que les répliques sont souvent farcies d'anglicismes ou d'anglicismes rampants, très désagréables.

NB. On n'a parlé ici que de “ séries ” anglo-saxonnes ou françaises. Mais il existe un nombre énorme de “ séries ” brésiliennes, indiennes, voire turques, etc. dont les ravages ne se font pas encore sentir en Europe.

Les feuilletons télévisés (“ séries ”) font partie de la politique dite de divertissement, pascalien ou non, que les Étazuniens appellent entertainment, et destiné à ôter toute faculté intellectuelle à l'humanité pensante, afin de lui fourguer les produits des réclames publicitaires (« temps de cerveau disponible »), et destiné surtout à conditionner la façon de penser et de vivre du brave peuple (formatage bas niveau). Les feuilletons télévisés (“ séries ”) sont le triomphe de la lobotomie mondialiste. En on peut affirmer que télévision, divertissement et publicité vont ensemble pour la promotion du soft power étazunien.

Voir Sitcom, Soap opera.

Néo-adjectif dérivé : sériesque. La rentrée des séries va être riche en nouveautés mais les amateurs de nostalgie « sériesque » ne vont pas être non plus en reste (chronique Yahoo, 15.08.2013).

Étymologie : série, du latin series : file, rangée, suite, enchaînement. L'emploi de série au lieu de feuilleton est dû à nos amis anglo-américains.

Télévisé, adjectif correspondant à télévision, formé du préfixe grec
τήλε (télé) : loin, au loin, et du latin video, visum, videre : voir. Il s'agit donc d'un mot hybride.

Sérieux : dans la série des mots qui changent subtilement de sens, un nouveau-né est arrivé. A une question posée par un journaliste au ministre du Travail et de l'Emploi, M. Sapin, sur la rigueur budgétaire (accroissement de la pression fiscale sur les citoyens), M. Sapin répondit le plus sérieusement du monde qu'il n'était pas question ni de rigueur ni d'austérité, mais de sérieux budgétaire (A2, 10.09.2012). Citoyens, on vous prend vos sous ; et ça, c'est sérieux.

Étymologie : latin serius : sérieux, latin médiéval seriosus : même sens.

Serpent de mer : animal mythique qui prolifère dans nos eaux territoriales ou dans nos cartons administratifs. Par extension tout projet irréaliste, toute situation impossible à résoudre : « Cette commission qui n'a jamais dépassé le stade de projet est un serpent de mer administratif qui resurgit régulièrement des cartons du Conseil d'État » (Agora-Vox, 21.06.2007). Autre exemple : « Enfin, serpent de mer de tous les projets de réforme, la reconnaissance du « mérite » des enseignants est largement évoquée par la commission, qui reconnaît elle-même la difficulté à l'évaluer » (Causeur point fr, 05.02.2008). Ou bien encore : La suppression des devoirs, c'est encore le serpent de mer de l'école qui pointe à nouveau le bout de son hypocrite nez (Agora-Vox, 10.10.2012). Ou bien encore cet exemple : Mais les grandes lignes de la réforme, véritable serpent de mer de la vie politique depuis des années dans un pays encore très centralisé, sont loin de faire consensus y compris à gauche, alors que le président socialiste connaît déjà une impopularité abyssale (A.F.P., 18.07.2014). Comme on le voit, le serpent de mer est très souvent associé à l'idée de réforme. Noter l'expression « impopularité abyssale » ; les serpents de mer des réformes prolifèrent dans des profondeurs abyssales. Pas étonnant que ces réformes ne voient jamais le jour.

Le serpent de mer français n'a évidemment rien à voir avec le sympathique et mythique monstre du Loch Ness, résultat de l'accouplement d'un tyranosaurus rex et de Margaret Thatcher. Ne pas confondre non plus avec les serpents à sornettes, ou journalistes de la presse télévisée, ainsi appelés parce qu'ils distillent des sornettes emplies de venin.

Étymologie : serpent, du latin serpens, -tis : serpent. Verbe serpo (ou serpio), serpsi, serpere : ramper. Grec
έρπω (herpô) : se traîner péniblement, se glisser, ramper ; έρπετόν (herpeton) : qui rampe, reptile, d'où herpétologie.

Mer, du latin mare : mer. Racine indo-européenne, ayant donné mare en latin, море (moryé) en russe, mar en espagnol, mer en français, Meer en allemand... Les Anglois, qui ne sont pas réellement Européens, disent 'sea' pour la mer. D'une racine proto-germanique : *saiwaz "of unknown origin" (Etymonline).

Serrer / servir, Resserrer / resservir : il semble que la conjugaison de ces verbes ait un parcours commun à l'indicatif présent : Vous apparaîtrez alors comme ouvert et honnête et cela vous évitera une poignée de main où l'un des deux ne sert (serre) que les doigts (Gentside point com, 31.10.2012). Ou bien : Le candidat socialiste n'est pas en tête, mais il ressert (resserre) l'écart avec Nicolas Sarkozy au Mexique et au Brésil (La Buvette des Alpages point be, 30.04.2012). Garçon, resserrez-nous ça !

Service public : expression dépassée qui désignait un état et des fonctionnaires soucieux du bien public. Le démantèlement du service public est bravement assuré aussi bien par des fonctionnaires eux-mêmes, que par l'État, désireux de se débarasser de trop grosses charges, en privatisant à outrance, et en ruinant ce système. Synonyme actuel : Sévice public (Impôts, fonctionnaires municipaux ...).

Étymologie : service, le service, initialement, c'est l'état de serviteur, de domestique. Du latin servitium : servitude, condition d'esclave, "la gent esclave". Verbe servio, servitum, servire : être esclave, se soumettre, servir. Cf. en français serviteur, servitude, servage.

Session (informatique) : le mot « session » désigne une période de réunion et d'activité d'un groupe ou d'une assemblée que ce soit dans les domaines judiciaire, parlementaire, scolaire ou universitaire.

Les informaticiens, sous l'influence des Anglo-Américains, emploient maintenant ce mot au lieu de 'séance' (de travail). Pour terminer votre session, cliquer sur Démarrer-Arrêter (sic). En français un individu ne peut donc avoir une session de travail, car session s'applique uniquement à un groupe qui siège en assemblée. On ne peut avoir une session informatique, – à la rigueur une 'séance'.

Pour la gent pisse-copie aussi (les journaleux et néo-rédacteurs), une session est une séance de travail : Obama, ne réalisant par (sic, au lieu de 'pas') que Mark Knoller de CBS News l'enregistrait toujours après une session de questions / réponses avec des journalistes, dit à des donateurs que l'émir du Qatar [...] était «un grand champion, un grand promoteur de la démocratie (sic) à travers tout le Moyen-Orient» (Slate point fr, 29.03.2012). Notons au passage que l'émir du Qatar est proclamé grand promoteur de la démocratie, ce qui dénote un indéniable sens de l'humour chez Obama.

Étymologie : latin sessio, -nis : fait de s'asseoir, pause, halte. Verbe sedeo, sessum, sedere : être assis, siéger. Session est de même racine que les mots 'asseoir', 'assis', 'siège'. Grec
έδος (edos) : siège. Cf. anglais seat, to sit ; allemand sitzen ; russe сидеть (sidet') : être assis etc.

Set (anglicisme, prononcer comme sept) : au tennis, c'est tout simplement une manche. Mais ce mot a pris énormément de sens : set de table (dessous qu'on met sous les couverts, ou napperon ; un set de table peut aussi être un service de table), set de cuisine (ensemble d'appareils qu'on fixe en général au mur, ou batterie de cuisine), set de clefs (trousseau), set de pneus (lot), set d'outils (jeu, lot, ensemble). Si ce set est empaqueté dans un sac de toile ou de cuir, on parlera de trousse d'outils... Bref, tout est bon pour ne plus parler français, et adopter des mots étrangers totalement inutiles. Voir Kit.

Étymologie : du vieux français sette : suite.

Set up ou Setup (prononcer setʌp ou séteupe) : installation, dans la langue de tous les pratiquants de l'informatique. Pour installer votre programme, cliquer sur Setup. En anglais "normal", to set up signifie ériger, mettre en place, fonder.

Étymologie : de l'ancien anglais *settan : fixer fermement.

Sévère (anglicisme) : en français « normal », sévère signifie rigoureux, dur, exigeant (un professeur ou un juge sévères), draconien, ou alors austère ou dépouillé (un style sévère).

La tendance en novlangue, surtout dans le journalisme, est d'employer le terme sévère dans des sens empruntés aux Anglo-Américains. Une journaliste de la french TV a ainsi parlé d'une défaite sévère subie par telle équipe. Elle aurait pu dire : cuisante, grande, grave, importante, lourde (ce ne sont pas les adjectifs qui manquent en français). Autre exemple, ce titre d'une émission de télévision : Contefaçon = une sévère menace. Une grave menace se convenait-il pas ? Les néo-crétins de la french TV pervertissent la langue.

En particulier, on va remplacer systématiquement l'adjectif 'grave' par sévère quand il s'agit de maladie, de problème médical (calque direct de l'anglo-américain) : Déficit immunitaire combiné sévère (DICS), Réactions allergiques sévères, Syndrome respiratoire aigu sévère etc. Il peut aussi s'agir de troubles psychologiques ou du comportement : Malheureusement, dans le cas d'un trouble sévère (il s'agit ici de dyslexie), la forme proposée par l'élève peut s'avérer très éloignée de la norme (Lettres point ac-Orléans-Tours point fr).

L'adverbe correspondant est sévèrement (gravement). [...] son petit frère et ses parents ont été sévèrement intoxiqués par la fumée (Le Parisien point fr, 24.11.2008). Et le substantif correspondant est sévérité (gravité) : « La phase 6 ne signifie rien en termes de sévérité » (Le Monde point fr, 11.06.2009). C'est une allusion ici à la grippe porcine. Il faut admirer les deux néo-crétinismes : en termes de et sévérité. Ou bien : Ce syndrome neurologique, de sévérité variable, entre dans le cadre des encéphalopathies infantiles (Vulgaris medical point com, 01.11.2013). Les néo-rédacteurs sont sévèrement atteints.

Étymologie : latin severus : grave, sérieux, austère, sévère. Severus apparaît comme un doublon de serius : sérieux. Grec
σέβας (sebas) : crainte religieuse ; σέβω (sebô) : vénérer, honorer.

Sévériser (barbarisme) : rendre plus sévère, durcir, aggraver. Trouvée sur Agora-Vox du 12.10.2007 cette phrase : La Chine se satisfait d'avoir sévériser [sic] sa législation sur ce type de contrefaçon.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Sexe (anglicisme rampant) : sous l'influence des Anglo-Américains, le mot sexe tend de plus en plus à remplacer le mot « amour » : faire du sexe = faire l'amour. On remplace donc ce qui est de l'ordre du sentiment (cœur, amour) par ce qui est de l'ordre physique (sexe). C'est donc descendre d'un niveau. L'emploi de mots anglo-saxons fait descendre aussi le niveau de la langue. De plus, le mot sex en anglo-américain possède un champ sémantique beaucoup plus réduit que le mot « sexe » en français ; ce n'est que physique, à savoir la verge et la vulve.

Dans de nombreux cas, l'horrible expression faire du sexe peut être remplacée par : faire l'amour, avoir commerce des sens, avoir des rapports, avoir des rapports amoureux, avoir des rapports physiques, avoir des rapports sexuels, avoir des relations sexuelles, ou bien même baiser, coucher, forniquer, commettre le péché de chair, connaître bibliquement, voire tout bellement aimer. Nombreux exemples : Entre elle et moi, ce n'est que du sexe (= ce n'est que physique). On est à Liège, où le sexe (= les relations sexuelles, les rapports sexuels) avant l'âge de 16 ans est interdit. Film de sexe : film érotique ou porno – on ne sait plus trop bien. Imprécision de l'anglo-américain ! Phrase pêchée sur internet : [...] se livrer à des actes politiquement incorrects (fumer en public ou même en privé, boire, se droguer, et peut-être même faire du sexe). Ou bien : Le taux de sexe prénuptial chez les femmes en 1987 était de 30,2%. D'une femme, participant au forum d'Elle cet aveu troublant : Sexe : J’ai essayée (sic) un gigolo. Ou enfin cette horrible phrase : Elle se demande tout aussi sérieusement « faire du sexe ou non en pleine chaleur ». Faire du sexe ! On regrette l'expression « faire l'amour », ou même le vulgaire « baiser » (où il y a quand même l'idée de baiser, bisou, embrasser). Plus vulgairement, on disait : affaire de cul. Des sites comme « Ma vie pro » osent maintenant écrire des articles, avec comme titre : Une pause sexe au bureau : osée et risquée ! Une pause sexe ! Comme une pause-café ? On trouve également dans ce site des articles comme : Gérer une love story au bureau. Tiens, là, dans ce charabia franglais, on parle de love (amour). Encore un exemple ? Une actrice (Lindsay Lohan) envoie sur twitter le message suivant : C'est intéressant de préparer une scène de sexe avec des fourchettes et des cuillères (anecdote trouvée sur le site de Pure People point com, 01.08.2012). Une scène de sexe : une scène érotique. Les mots sont aussi moches que l'idée évoquée. On envoie le plus de blagues possibles et il y a tout un tas de gens qui décident ensuite si vous êtes marrant, dans les limites de l'humour Carambar : pas de mort, pas de politique, pas de sujet grave et pas le moindre sexe... (un créateur de blagues pour Carambar, cité par le Nouvel-Obs du 22.03.2013). « Pas le moindre sexe » = pas la moindre allusion sexuelle. Les journalistes et néo-rédacteurs ont conditionné les gens pour une nouvelle façon de parler, imitée (limitée) des Anglo-Américains.

Ineptie de vocabulaire, relevée dans un article internet : Jusqu'en 1995, le sexe oral était interdit entre époux à Singapour (Rue-89 point com, Terra Femina point com, La Dépêche point fr, 03-06.08.2012). Le sexe oral ? Tête à queue, en bon français. Et pourquoi pas les relations (sexuelles) orales ? Ou cunnilingus et fellation ? Mais c'est trop long ou difficile à dire ou à écrire, sans doute. L'emprunt immodéré à l'anglo-américain aboutit à ces absurdités langagières. L'emploi le plus stupide du mot sexe a sans doute été celui entendu dans une réplique d'une saynète (Scènes de ménage), où une actrice demande à son partenaire : « Et tu pourrais vivre sans sexe ? », dans le sens de : vivre sans femme, sans faire l'amour. Vivre sans sexe, en français, cela signifie être privé de ses organes génitaux. Effroyable perspective !

Le succès du mot sexe est peut-être dû à sa briéveté. C'est ainsi qu'un site peut titrer : Sexe. Dossier : L'homosexualité. Le mot sexe est mis ici pour « sexualité » car, encore une fois, ce dernier mot doit être trop long ou trop compliqué.

Sous sa forme anglicisée sex, le mot peut entrer dans des compositions hybrides (français + anglais) : Michelle, Jim et son père, Oz, Stifler et sa pulpeuse maman seront de retour au printemps pour un quatrième volet de leur sex-aventures intitulé "American Pie : 10 ans après" (Ozap point com, 06.01.2012). “ Aventures sexuelles ” serait sans doute trop banal. Voir plus bas sexfriend, sex-tape, sex-toy.

Étymologie : du latin sexus : sexe, venant de seco, sectum, secare : couper, séparer. Nous sommes sexués parce que nous sommes coupés (si l'on ose dire).

Sexfriend (anglicisme, les deux mots attachés, prononcer seksfrend) : dans les délires anglomaniaques des néo-crétins, cela doit vouloir dire : partenaire sexuel, petit(e) ami(e), amoureux(se), amants etc. Lu sur Yahoo pour elles du 29.06.2011, citant Pampa-press : Sexfriends : les 7 commandements. A l'occasion de la sortie du DVD de « Sexfriends », avec Natalie Portman et Ashton Kutcher, établissons quelques principes utiles à appliquer entre Sexfriends... Pourquoi une majuscule au deuxième sexfriends ? Loteur propose le néologisme cobaiseur. Apparemment, pour tout ce qui touche les relations sexuelles, on utilise maintenant le mot anglais sex, même dans les mots composés. On se fait niquer par les Anglo-Saxons. Voir plus bas sex-tape, sex-toy.

Étymologie : pour sex, voir rubrique précédente. Friend, mot anglais voulant dire ami. D'une racine *freogan signifiant aimer. Cf. allemand Freund.

Sexisme : désormais tout peut faire accuser de sexisme : le fait de favoriser des candidatures masculines au détriment des candidatures féminines pour tel type d'emploi par exemple, ou tout simplement de dénigrer (à tort ou à raison) une femme. Cela n'empêche pas certaines sociétés de n'accepter que des candidatures féminines pour certains postes. Alors là, c'est Woman Power ! Il n'y pourtant rien de spécialement féminin par exemple dans le secrétariat. Ou bien certaines productrices d'émissions de télévision ne s'entourent que de collaboratrices. Sexisme à l'envers ?

Étymologie : voir rubrique précédente. Sexisme se prononce sexissme, et non sexizme.

Sex-tape (ou sextape, anglicisme, prononcer seks teɪp) : ça devient agaçant, ces articles où il faut prendre un dictionnaire d'anglais ou aller sur Gougueule pour comprendre le sens d'un mot ou d'une expression. Voici une phrase typique d'un rédacteur français typique, avec l'emploi d'un mot anglois, non traduit bien sûr : Ce sont eux qui distribuent, par exemple, les sextapes de Paris Hilton et Kim Kardashian. L'année dernière, le studio avait justement publié un classement des sextapes qui cartonneraient le plus sur le marché (Pure People point com, 25.08.2012). Définition de sextape trouvée sur internet : Une sex tape en gros, ce sont des vidéos x tournées par des people. Hé oui, UNE sex tape, ce sont DES vidéos x tournées PAR des people. Loteur aurait plutôt écrit : une « sex-tape », c'est un film ou une vidéo érotique (porno) mettant en scène des gens connus (ou moins connus). Mais loteur est un vieux Français, qui accepte mal le langage moderne et son charabia globish. Définitions plus simples de sex-tape : cassette érotique, cassette porno, vidéo érotique, vidéo porno, cassette ou vidéo de cul... Encore un exemple : Espagne : scandale et solidarité autour d'une sextape. Une conseillère municipale du centre du pays s'est attiré les foudres... et de nombreux soutiens après la diffusion d'une vidéo érotique (Le Point point fr, 07.09.2012). Alors, là, mes amis, on s'en tape, de la sex-tape. Le rédacteur utilise une fois l'expression anglo-saxonne, une autre fois une expression française. Pour l'anecdote, l'élue espagnole en question avait filmé ses ébats amoureux, et avait ensuite envoyé (à qui ?) la vidéo sur un réseau social. Loteur appelle gravement à un minimum de méfiance et de prudence envers ces réseaux virtuels (Face-Book, Twitter etc.). Enfin, il est question dans l'actualité du deuxième semestre 2015 d'une sex-tape mettant en cause un joueur de fouteballe maghrébin, dont la tête semble aussi vide que l'intérieur de son ballon : Mercredi dernier, après un mois de silence, Karim Benzema s'était enfin exprimé sur l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, pour laquelle il a été mis en examen (Non-stop People point com, 07.12.2015).

Étymologie : pour sex, voir à Sexe. Pour tape, explication donnée par Etymonline : Old English tæppe : « narrow strip of cloth used for tying, measuring, etc. », mince ruban pour lier ou mesurer. Un « sextape », c'est donc un ruban pour mesurer la longueur d'un sexe.

Sex-toy (anglicisme, prononcer seks tɔɪ) : finis les godemichés ou godes (du latin 'gaude mihi' : fais-moi jouir) ; nos gentes dames, et parfois aussi certains gentils messieurs ne peuvent maintenant se faire jouir qu'en anglo-saxon, avec ces épouvantables « sex-toys », dont on nous rebat les ... nouilles (). Dans la série Baisons français, voici un exemple, pour l'édification de notre belle jeunesse : La fellation, avec ou sans éjaculation, présente un risque important, de même que l'échange d'ustensiles comme les sextoys (Santé point ados point fr, 11.10.2010). Qu'en dit la belle Rachida ? Autre exemple, piqué dans l'actualité avec la fourchette à néo-crétinismes de loteur : La valise, et les notes qualifiées de « très précises » par RTL, a été retrouvée parmi d'autres affaires (dont des sex-toys) dans la chambre en désordre, fin janvier (Vingt Minutes point fr, 09.02.2012). Et comme on dit jamais deux sans trois (★ ★), voici un troisième exemple : [...] le club breton a choisi d'y apposer un petit canard en plastique aux couleurs du club. Du coup, tout le monde ne voit plus le petit palmipède, mais bien le sextoy suggéré derrière (blogue Moment marketing, 13.03.2013).

() Le remplacement de « godemiché » ou « gode » par le terme anglo-saxon sex-toy est peut-être dû aux Anglais. En effet, les Français ont tendance à penser que l'expression « God bless the Queen » (Dieu bénisse la Reine) signifie « gode blesse the queen ». D'où le remplacement du terme par sex-toy, et ce pour éviter ce crime de lèse-majesté.

(★ ★) Variante catholique : jamais Dieu sans trois.

Certains godemichés vibrants (vibro-masseurs) comportaient des piles et étaient pour cela appelés sexes à piles ; maintenant que voulez-vous faire avec des electric sex-toys ? Il n'y a plus de poésie, cochons d'Anglois !

Étymologie : pour sex, voir la rubrique Sexe. Toy (jouet), origine incertaine.

Sexualité : parmi les programmes développés par l'Éducation dite nationale, figure en premier plan la sexualité : reproduction, usage du préservatif, vente ou distribution de condoms à l'intérieur des locaux dits éducatifs etc. sans compter la fumeuse théorie du genre, et le débat à la mode (2013), à savoir le mariage homosexuel, dont une ministresse est accusée de faire la propagande à l'école. L'amour et la sexualité sont dans nos sociétés occidentales une des premières initiations et non le fait de l'État. Ça devient une manie de l'État que de fourrer son nez dans toutes les fesses. Un peu facho...

La sexualité a l'air d'autre part d'être un domaine qui pose de grands problèmes à nos dirigeants, qu'ils soient italiens comme Berlusconi ; français comme Fred Neveu, Dominique Strossky, G. Étron ; allemands comme Con-Béni, anglais comme le prince Harry, étazunien comme Clinton. On n'a cité que les plus grands, dont les frasques et parties fines font rire ou scandalisent les citoyens « normaux ». Quand ils ne passent pas à l'acte, ils commettent des "lapsus révélateurs" (voir à Lapsus quelques exemples), qui trahissent leurs préoccupations.

Étymologie : mot fait à partir de sexuel, du latin sexualis, venant de sexe. Voir Sexe.

Sexy (anglicisme acclimaté depuis longtemps, prononcer sec si) : semble avoir définitivement détrôné 'affriolant', 'attirant', 'désirable', 'excitant', 'séduisant', 'qui a du charme' ou 'bandant', 'charmant', 'craquant', 'émoustillant', 'érotique', voire 'libidineux' (ce ne sont pas les équivalents qui manquent). Cette fille, elle est très sexy. Comme la plupart des néo-adjectifs, frauduleusement importés, sexy n'a pas de pluriel : Bar Refaeli décroche [...] la première place du classement des femmes les plus sexy de l'année (Pure Trend point com, 22.05.2012). Et plus loin, le rédacteur poursuit : Bar Refaeli vient également de lancer sa propre marque de lingerie, baptisée Under.Me, préférant les basiques sexy aux froufrous too much. Comme il a été plusieurs fois signalé dans ce site, pour lire les magazines féminins, il faut avoir un dictionnaire d'anglais. Les magazines féminins, ou des chevaux de Troie des Anglo-Américains ?

Le néo-adjectif sexy peut suivre les mêmes règles que tous les néo-adjectifs, en particulier il peut être antéposé : Lorsque Nabibi était enfant, Marie-Luce faisait beaucoup d'allers-retours entre Paris et Genève, notre sexy brune a donc passé beaucoup de temps avec ses grands-parents (Pure People point com, 15.03.2013). « Notre brune sexy », est-ce trop choquant pour le (la) néo-rédacteur (-trice) ? Nous ne parlons évidemment pas de « brune séduisante », expression sans doute trop française au goût des néo-rédacteurs.

Emploi bizarre du mot sexy entendu à la french TV (émission culinaire d'A2), à propos d'une préparation : C'est pas très sexy comme ça : ce n'est pas très attirant, agréable à regarder, engageant, appétissant (?). Il faut véritablement décoder. C'est la même personne qui parlait de « revisiter les hamburgers » (sic). Mais il est vrai qu'on utilise maintenant les mots dans n'importe quel sens. Et puis, ça veut dire qu'on flanque du sexe et de l'anglais partout, même dans la cuisine.

Néologisme proposé par loteur : sexytant. Cette fille, elle est très sexytante.



Trois titres sur une même page de Yahoo :
une preuve montrant que le néo-adjectif « sexy » peut signifier n'importe quoi.
Remarque : pas de pluriel à « sexy ».

Étymologie : voir la rubrique Sexe.

Sherpa : voir Cherpa.

Shoah (Choah) : ne pas confondre avec 'choix'. Voir Holocauste.

Shoot (anglicisme, prononcer ʃu:t ou choute, comme dans 'ma choute') : en anglois, to shoot veut dire : tirer, blesser, tourner (un film). Un sens récent a émergé avec l'expansion de la drogue, celui d'injection de drogue par intra-veineuse. Et se shooter c'est se droguer avec une seringue (faire une piquouse). Déclaration d'un ministre de la police : "La consommation massive et rapide d'alcool, de drogues et d'autres substances qui provoquent de véritables shoots", a déclaré Manuel Valls à des journalistes (Vingt Minutes point fr, 30.06.2012). La phrase, bancale, suggère qu'il manque un élément. Notons au passage, et encore une fois, que les rédacteurs ont définitivement perdu l'habitude de marquer les guillemets français «  », qu'ils remplacent par les laids guillemets étazuniens " ".


Loteur cite toujours ses sources

Une nouvelle expression est née : "Salle de shoot" (salle de drogue). Petite phrase de derrière les fagots : Salles de shoot : des expérimentations "assez rapidement", promet Mme Touraine (Vingt Minutes point fr, Le Nouvel Obs point com, Lcp point fr, 30.08.2012). Encore une fois, usage abusif des guillemets étazuniens, utilisation d'un mot anglais, manque d'espace entre un mot et une ponctuation double ... une nouvelle race de rédacteurs est née : celle qui rampe devant les Étazuniens. Et puis, « salle de shoot », c'est ridicule, ça fait « salle de choutes », où on pourrait rencontrer d'aimables personnes. Nos crétins gouvernementaux ne sont plus capables de parler français. Quelques exemples : Souvent qualifié de visionnaire, ce député de Paris vient d'en appeler le gouvernement à se décider très vite sur les salles de shoot afin de lutter efficacement contre la toxicomanie (Care-Vox point fr, 31.08.2012). Autre exemple : Le Parlement va en reparler début 2015, via le projet de loi sur la santé de Marisol Touraine, qui doit définir un cadre pour l’expérimentation de ce qu'on appelle improprement «salles de shoot» (Libération point fr, 07.10.2014). Noter via le projet de loi : avec le projet de loi, par l'intermédiaire du projet de loi, à l'occasion du projet de loi, grâce au projet de loi, etc. Et l'expression salle de shoot est-elle moins effrayante ou culpabilisante que « salle de drogue », voire « salle de piquerie » ou « pièce à piquouse », comme loteur l'a déjà vu ?

Il y a un malheur avec ce mot anglais shoot, c'est que certains photographes et aussi certains journalistes, atteints d'anglomanie aiguë, disent shooter pour prendre une photo : Les Paparazzis de Match et de VSD ont encore "shooté" Valérie Trierweiler ! (Marianne point net, 10.08.2012). Au fait, pourquoi un 'p' majuscule à paparazzis ? Et paparazzi est déjà un pluriel en italien, inutile de mettre un 's'... C'est peut-être pour éviter cette ambiguïté que certains rédacteurs utilisent le mot photoshoot pour dire une séance photo, voire une photo tout court : Ouragan Sandy : Un photoshoot de "Vogue" crée le malaise [...] Signé par la grande photographe Annie Leibovitz, ce photoshoot crée un malaise sur internet et les réseaux sociaux (Pure Media (Ozap) point com, 17.01.2013). Autre exemple, puisé dans Le Parisien point fr du 08.08.2013 : Et il ajoute : « Les people fuient de plus en plus Saint-Tropez. J'aurais mieux fait d’aller à Capri, en Italie, shooter Gad Elmaleh et la princesse Charlotte Casiraghi qui attend un bébé ». Bref, on garde des mots anglais au lieu de les traduire par des mots français. Noter le néo-crétinisme people. Les organes de presse « français » sont bien le cheval de Troie des Anglo-Américains.

On rencontre parfois le mot shot, directement dérivé du verbe anglais to shoot, dans le sens de 'verre' ou de 'coup' (à boire) : Jimmy Kimmel a alors avoué que Jennifer avait absorbé plusieurs shots de Tequila avant d'arriver sur le plateau (Voici point fr, 02.02.2013). Plusieurs shots = plusieurs coups, plusieurs verres.

Étymologie : d'une racine proto – indo-européenne *skeud : tirer (mais ça n'a pas de rapport avec un scud), vieil anglais sceotan : tirer (Etymonline).

Ne pas confondre shoot avec le mot suivant, shooting qui, bien de même racine, ne signifie pas du tout la même chose. Mais, pour certains, la photo est une drogue (ils se shootent avec une séance de shooting).

Shooting (anglicisme, prononcer ʃu:tɪŋ ) : c'est apparemment une séance photo ou une prise de vue. Mais il s'agit aussi d'une nouvelle conception mercantile, visant à faire de monsieur ou madame tout-le-monde le centre d'un mini-« book » (livret) photographique. Exemples tirés de la presse sur internet : "Hollande n'a pas proprement organisé le shooting mais l'a laissé faire en se disant que la série ne ferait pas de mal à son image" explique un journaliste spécialiste de la presse people (Ozap point com, 04.05.2012). Ou bien cette réclame sur un site de photo : Pour des portraits individuels ou en groupe, la séance de shooting photo dans un studio professionnel est l'occasion de vivre un moment privillégiè (Jerome Palle point com). Noter privillégiè (avec deux et un accent grave) : exceptionnel, de (grande) valeur, de (grande) importance...

Shooting aussi est un néologisme français (XXIe siècle) pour dire prise de drogue : salle de shooting. Voir rubrique précédente.

Shopper (anglicisme, prononcer ʃɒpə(r) ) : loteur a été surpris de voir le mot (est-ce un verbe ? un substantif ?) shopper, dont il ignorait l'existence en noble terre française. Le mot vient évidemment de shop : boutique en anglois. Apparemment shopper voudrait dire en tant que substantif : acheteur(se), client(e), car ces mots sont sans doute en passe de disparaître en français ; et en tant que verbe : acheter, faire des achats. Loteur ne résiste pas au plaisir de livrer au lecteur curieux un long extrait d'article, paru sur un magazine féminin : En Espagne, la socialite portait une robe crème avec des carrés dorés qu'elle a coordonnée avec des bijoux en or : un gros bracelet et un collier plus discret. Une jolie palette de couleurs nude (???). Parfaite avec ce bronzage ! La robe apporte une touche très sexy sans y paraître. Même si elle n'est pas près du corps, sa longueur, très courte, est sensuelle. Une allure soulignée grâce à des sandales dorées et des ongles rouges vifs. Tout comme sa chevelure ondulée et la touche de gloss... Un look estival à copier facilement pour être chic et à shopper d'urgence (Pure trend point com, 21.04.2010). A shopper (choper ?) d'urgence ? Shopper : acheter ? Faire l'achat ? Autre exemple, imprégné de poésie angloïde : Vous les trouverez [les célibataires ou singles] en clubbant, en dînant, en vernissant, en shoppant, en promenant votre chien, bref, à chaque pas que vous ferez dehors (blogue Devenir parisien, 28.11.2009). Encore un exemple (titre d'une chronique Yahoo) : Comment "shopper" sur le net sans CB. Et sans se faire choper, ajoute loteur, qui reste farceur. Tout ce vocabulaire délirant est utilisé par les néo-rédacteurs d'articles sur internet. Les muscadins et les merveilleuses de notre temps.

Étymologie : shopper, formé à partir de shop : boutique. Shop vient de la même racine que le mot français échoppe. De l'ancien haut-allemand schupfa : boutique.

Shopping (faux anglicisme, paléo-crétinisme, prononcer ʃɒpɪŋ ou plus simplement chopingue). Ce mot très élégant peut se traduire par : lèche-vitrines, achats, courses, emplettes... : Faire du shopping. De l'anglois : shop : boutique, qui l'a lui-même emprunté au françois “ échoppe ”. Et si on changeait un peu notre façon de faire du shopping ?, titre un article. Faire ses achats aurait été trop banal, trop français, – donc sans intérêt. Importation frauduleuse de l'anglo-saxon. Que font les services des douanes ?

Étymologie : ce mot n'existe pas en anglais ; il s'agit d'un faux anglicisme. Voir Suffixe -ing. Formé à partir de shop : boutique. Shop vient de la même racine que le mot français échoppe. De l'ancien haut-allemand schupfa : boutique.

Short (anglicisme, prononcer ʃɔ:t ou chorte) : on connaissait le short ou les shorts, sortes de culottes courtes arrivant sur le genou. Mais maintenant le mot short s'emploie au lieu de court, ou de juste. Taper ce rapport en 2 heures, c'est short !

Étymologie : anglais short : court. D'une racine indo-européenne *sker : couper. Sanscrit krita : couper. Latin curtus : écourté, tronqué, qui a donné le français court.

Shortcom (anglicisme, prononcer ʃɔ:tkəm) : ce mot élégant manquait à notre vocabulaire. Il est composé de short : court + com, abrégé de comedy : comédie. Les shortcoms sont de courtes séquences amusantes (ou prétendues telles) que diffuse la french TV pour amuser la populace : Un gars, un fille, Caméra café, Samantha Oups!, Scènes de ménage etc. Avant il existait les mots « saynète » (courte pièce comique avec peu de personnages), voire l'angloïde « sketch » (courte représentation assurée un ou plusieurs comédiens sur un ton humoristique)... Les magazines de télévision préfèrent adopter le momoche shortcom.

Show (anglicisme, prononcer ʃəʊ, ou comme chaud, ou même cho-ou si on veut absolument faire anglo-saxon) : spectacle, représentation (surtout de variétés). Cet artiste sait comment monter un bon show. Avec un mot composé : show-business (abrégé en show-biz) : industrie ou métier du spectacle : ce chanteur a su faire sa place dans le show-business. Faire sa place dans le show-biz, c'est chaud.

Étymologie : de l'anglais to show : montrer ; show (subst.) : spectacle. D'une racine germanique *skauwon : regarder ; indo-européen *skou : percevoir, faire attention. A peut-être donné le latin caveo, cautum, cavere : faire attention, prendre garde. Cf. l'inscription latine Cave canem : Prends garde au chien.

Show-room (anglicisme, prononcer ʃəʊ ru:m ou chaud roume) : salon, exposition, salon ou « hall » d'exposition, pour des voitures ou tout autre produit. Ça fait sans doute mieux vendre. Un exemple, parmi des milliers : Pour permettre au plus grand nombre de visiter le showroom sans se déplacer, Allia a créé une visite virtuelle à 360° de son espace conseil, présentant de nombreuses collections de salle de bains (Allia point fr). Noter « espace conseil », qui fait très pro.

Étymologie : pour show, voir rubrique précédente. Room : espace, puis pièce ou chambre, d'une racine germanique signifiant espace. Cf. en allemand Raum. A rapprocher du latin rus, ruris : espace ouvert, campagne – qui a donné rural en français.

Show-runner ([vocabulaire de la télévision], anglicisme, prononcer ʃəʊ rʌnə(r)) : il faut maintenant consulter un dictionnaire d'anglais, ou aller sur Wikipédia pour comprendre le sens de certains mots dans des articles en français, écrits par des Français. Voici donc débarquer la très élégante expression show-runner, imprononçable pour un Français normalement constitué, et qui signifie à peu près : scénariste ou réalisateur, et même un peu plus : à la fois créateur, producteur, scénariste, il prend en charge toute la série d'épisodes d'un feuilleton télévisé (enfin, loteur a compris ça). Exemple : Le site américain TV Line a posé la question à Gary Glasberg, le showrunner de NCIS. "Nous avons passé beaucoup de temps à choisir les dialogues de Tony, a répondu le showrunner (Télé-Loisirs point fr, 19.05.2016). Et le lecteur a droit à deux show-runners pour le prix d'un, comme pour certaines réclames promotionnelles dans les grands magasins. Noter au passage les guillemets étazuniens "..." au lieu des guillemets français « ... » dans la citation. Traîtrise habituelle des néo-rédacteurs.

Shui (ou chui, chu) (la graphie shui est une graphie anglo-saxonnisante). Expression très prisée par les ados et les jeunes – et toutes sortes de néo-créatures –, voulant dire : 'je suis'. Chui malade .... J'ai des frissons de partout et un mal de ventre terrible. Autre exemple, piqué dans une déclaration de NS : « chu pas le premier ».

N.B. Shui n'a aucun rapport avec le caractère chinois shui
(prononcer chouei) qui veut dire l'eau.

Dans le même esprit, on a chai au lieu de 'je sais' : ... ch’ai pas, mais vous vous attendiez a quoi avec la merde de politique qu’on subit depuis des decennies? Bizarre, ils ne sont pas tous Auvergnats, quand même

Si : conjonction conditionnelle qui tend à ne plus être suivie d'un verbe : Le « Baptême », le mariage, le deuil sont des rites tout aussi importants si pas primordiaux dans la vie d'un païen ( ? ). Mais ce procédé est surtout utilisé chez ceux qui pratiquent l'informatique : Une faille [défaut] a été découverte dans une librairie [fichier] de gestion des images, ce qui permettrait, si exploitée [si elle était exploitée], de pénétrer dans le disque du clientSi sélectionné (= si vous êtes sélectionné), cliquez ici ... Si pas d'incident, créez un ticket incident vers le centre de gestion. Cf le fameux Pressez une touche quand prêt. Exemple typique de charabia, piqué sur Wikipédia : Qu'elle [la chimère] crache du feu, etc. correspond au respect qui lui était dû qui, si désobéi (sic), vous embrasait... Ce procédé est typique du parler anglo-américain. Autre exemple, typique du charabia journalistique : Honnêtement, vous pouvez espérer, si pas de tout obtenir (???), en tout cas de beaucoup obtenir de lui. Doit-on comprendre : si ce n'est de ne pas tout obtenir, en tout cas de beaucoup obtenir ?

A remarquer le manque d'élision qu'on observe souvent : si il au lieu de “ s'il ”, devenu habituel chez les ignorants, victimes de la méthode globale et des techniques d'enseignement moderne, pratiquées par l'Éduc-Nat : Pour ne rien arranger, les costumes que peut revêtir (abeille, raton-laveur, grenouille) notre héros, si ils le sauvent de maintes situations compliquées, ne l'épargnent jamais du kistch !

Étymologie : du latin si.

Sida : « sigle inventé pour décourager l'amour », voir MST.

Sievert, milli-Sievert : il a fallu les événements dramatiques de la centrale japonaise de Fukushima (mars 2011) pour que les journalistes apprennent qu'il existe une mesure pour les irradiations, et nous l'assènent à longueur de reportages : le Sievert (Sv), plus habituellement utilisé en milli-Sievert (mSv). Voir cet article de Wikipédia pour la définition. Loteur n'étant pas spécialiste en physique ou en chimie nucléaire ne s'aventurera pas à expliquer ce terme. Comme loteur suppose qu'il en est de même de la plupart des citoyens, il se demande alors pourquoi les journalistes parlent de milli-Sievert, alors que très peu de personnes comprennent de quoi il s'agit. L'expression « dose de radiation », un peu longue certes, suffit amplement.

Clownerie linguistique entendue à la french TV (A2, 15.03.2011, 20h), un journaliste parlant de 50 milli-Sieverts prononça 50 milli-Sivertse. Un peu comme si on disait 50 voltse ou 50 wattse, en prononçant le 's' final.

Étymologie : milli-, de mille, dans le sens d'un millème. Sievert : cette unité de mesure de radiations est nommée ainsi en hommage à Rolf Sievert, physicien suédois, connu pour ses travaux sur la mesure des doses de radiations et pour ses recherches sur les effets biologiques de ces radiations.

Siffler, sifflement : c'est une nouvelle manie des concepteurs de réclame (pub) que d'accompagner leurs clips (séquences filmées) de sifflements divers pour attirer l'attention, et insister sur la qualité d'un produit. Ce système de raccolage est très désagréable, et le téléspectateur est vraiment pris pour un chien. Voir Chuchotement, Cri.

Étymologie : latin sifilo, sifilare : siffler ; doublon de sibilo, sibilare : siffler.

Siffler (la fin) : on siffle la fin (de la récré, du match) pour signifie qu'on décide de mettre fin à quelque chose. Le chef de l'État a été obligé de siffler la fin de la récré (sic). Ou cet autre exemple : DSK dit "stop". Après plus d'une semaine de polémique sur son train de vie, le directeur général du Fonds monétaire international siffle fin de la récréation et attaque le quotidien et une de ses journalistes en justice. Ce vocabulaire infantile ou infantilisant est à mettre sur le même plan que : revoir sa copie, jouer dans la cour des grands (voir ces expressions) ...

Étymologie : voir rubrique précédente.

Sigles : il règne la confusion la plus totale dans la prononciation des sigles empruntés à l'anglo-américain, par exemple C.I.A., F.B.I., V.I.P. On prononce F-Bi-Aï pour le FBI, et de plus en plus Vi-Aï-Pi au lieu de V.I.P. Quant à C.I.A., on le prononce à la française, bien que certains anglomaniaques convaincus disent Si-Aï-Eï. On pourrait tout aussi bien prononcer comme la 3e pers. sing. du passé simple du verbe scier : scia.

Les sigles adoptent de plus en plus la graphie anglaise, alors même que les équivalents français existent : E.P.R. (European Pressurised water Reactor ou Réacteur européen à Eau sous Pression REP) ; H.I.V. (Human Immuno-Deficiency Virus) au lieu de VIH (Virus de l'Immuno-Déficience Humaine) ; A.L.L au lieu de L.A.L. pour Ligament antéro-latéral : Nommé ligament antérolatéral (ALL), il pourrait jouer un rôle important pour les patients souffrant de blessure ligamentaire (Maxi-Sciences, 07.11.2013). Flemme d'esprit, passivité servile des journalistes et scientifiques (savants) face à l'anglo-américain ? Parfois, les rédacteurs vont jusqu'à donner des sigles anglo-américains avec des textes en français : Le première concerne l'installation d'ici 2017 de 14 missiles supplémentaires appelés "intercepteurs basés à terre" (GBI) (Libé du 15.03.2013, divers media citant une dépêche de l'A.F.P.). Loteur suppose que G.B.I. sont les initiales de Ground Based Interceptor, ou quelque chose comme ça. Le rédacteur aurait pu le signaler. Rebelote quelques lignes plus loin : Le missile GBI est destiné à intercepter les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). I.C.B.M. sont les initiales d'Intercontinental ballistic missile.

A donné l'adjectif siglé : « Deux jeunes gens se présentent en T-shirt orange siglés "Sexy centriste" » (à quoi / à qui se rapporte le s de siglés ?) Siglés Sexy centriste ? Ils sont cinglés ! Et cet autre exemple, complètement incompréhensible : "C'est sous couvert d'anonymat que la révolution est née", proclament des pancartes dans le cortège parisien, allusion aux actions spectaculaires des pirates informatiques siglés "Anonymous" qui se sont multipliées ces dernières semaines dans plusieurs pays. Siglés Anonymous ? Anonymous n'est pas un sigle, mais veut tout simplement dire : anonyme.

L'utilisation abusive des sigles peut induire en erreur. En effet, si l'on écrit P.C., l'on ne sait pas de prime abord s'il s'agit du Parti Communiste [pour un syndiqué], d'un Personal Computer [ordinateur personnel, pour un féru d'informatique], de Politiquement Correct [pour un contempteur de la novlangue], de Passé Composé [pour un grammairien], de Prise de Courant [pour un électricien], ou de Pauvre Con [pour un homme politique : casse-toi, P.C. !]. Seul le contexte permet de le déterminer. Même chose pour P.S.A., comme dans cet exemple : PSA : ils craignent un "tsunami social". On ne sait plus s'il s'agit de la firme Peugeot-Citroën, ou de l'antigène P.S.A. (Prostatic Specific Antigen = Antigène Spécifique de la Prostate, A.S.P.) ou d'autre chose (Parti Sans laisser d'Adresse) ? G.P.L. signifie Gaz de Pétrole Liquéfié ; mais pour les informaticiens, G.P.L. signifie General Public License ou Autorisation d'utilisation publique. Et puis, loteur a lu, surpris, un article sans lequel se trouvait la phrase suivante : Depuis vendredi, Louna, 4 ans et demi, est exclue de son école maternelle: elle n'est pas vaccinée contre le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite), un vaccin obligatoire. Par bonheur, la rédacteur a mis entre parenthèses l'explication du sigle DTP. Mais il faut remarquer que, bien que le sigle D.T.P désigne trois maladies, l'article est au singulier (le D.T.P.). Et TNT signifie aussi bien Tri-Nitro-Toluène que Télévision numérique terrestre. La télé, c'est explosif. En tout cas, il faut, à chaque fois, “ interpréter ” selon le contexte.

Le sigle EdF pour les uns signifie Électricité de France, mais pour les autres ce sigle signifie Équipe de France : EdF : c'était tendu dans les vestiaires !, titre un article consacré au fouteballe. Y'avait de l'électricité dans l'air. Ou bien : J'ai suffisamment attaqué les joueurs de l'EDF au moment de Knysna (ici, il y a une majuscule à D).

Les sigles sont donc une source, volontaire ou involontaire, d'erreurs. Les sigles, RLB (ras le bol) ! dit loteur.

Les sigles et les acronymes (2) tendent à se multiplier à l'infini, ils pullulent, et il devient presque impossible de lire le moindre article, sans qu'une ribambelle de sigles nous agresse les yeux. Sur (= pour) l'ensemble de la période 2007-2013, l'Union Européenne attribuera à la région Poitou-Charentes 426,20 millions d'euros par le biais de quatre fonds : le FEDER, le FSE, le FEADER et le FEP. Il doit s'agir de Fonds européens de quelque chose, mais de quoi ? En fait, c'est une façon de voiler, de masquer la réalité en accumulant des sigles à peine compréhensibles. Volonté délibérée d'induire le lecteur en erreur ? C'est à se demander. L'augmentation abusive des sigles a de quoi inquiéter, c'est comme si la pensée se simplifiait, se schématisait, ou dissimulait les choses. Les maladies ne sont plus ou presque plus appelées maladies, mais pathologies, syndromes ou sont représentées par des sigles ou acronymes : S.I.D.A., S.R.A.S., S.H.U., S.D.M., M.S.T., A.V.C. (Le comédien de 41 ans, célèbre pour son rôle d'Alain Dulac, est décédé des suites d'un AVC) etc. – sans oublier le fameux (fumeux ?) sigle H1N1. Et puis, qui pourrait savoir ce que veut dire le sigle X.D.R. ? Explication : Depuis janvier 2012, les hôpitaux français sont confrontés à un afflux de malades originaires des pays de l'Est, atteints de la plus grave forme de tuberculose, du type XDR (extensive drug resistant). X.D.R. = qui résiste à une grande variété de médicaments ? Non seulement c'est en anglo-américain, mais encore on ne sait pas comment le traduire. Tout est fait pour noyer le poisson. Pensée « SMS », c'est-à-dire indigence de pensée ?

Um emploi étonnant du mot sigle, dans le sens d'enseigne, a été trouvé sous la plume d'un néo-rédacteur du journal : La firme offrira 52.000 paquets de petits-beurre Leibniz à 52 œuvres sociales pour enfants en échange de la restitution du sigle de l'entreprise. Il s'agit en fait d'un petit beurre en métal pesant 20 vingt kilos, tenu par deux personnages, et constituant une partie de l'enseigne (et non du sigle) de la société allemande Bahlsen, volé par un énergumène en janvier 2013. On l'a déjà maintes fois fait remarquer : les néo-rédacteurs emploient les mots n'importe comment. Un autre emploi de sigle est étonnant : les néo-rédacteurs et toutes sortes de personnes parlent de sigles des voitures pour désigner les figurines sur le capot des voitures, qui étaient fichées comme des figures de proue. Maintenant interdites, ces figurines sont remplacées par les logos des marques de voiture.


Un petit beurre de 20 kg en métal est devenu un « sigle » sous la plume d'un néo-rédacteur

Les internautes raffolent des sigles et ils en parsèment leurs messages : LOL (lots of laughs), @+ (à plus [tard]), MDR (Mort de rire). À signaler le sigle LOLF (Loi Organique aux Lois des Finances) qui rappelle le fameux LOL des internautes. Y'a de quoi s'marrer ! Un des sigles les plus cuculs est sans doute le sigle anglo-saxon CUL (see you later : à plus tard). Sans doute pour une histoire de cul... Une technique spéciale, dite « leet speak » (encore un anglo-saxonisme !) consiste à remplacer systématiquement des lettres clairement lisibles par des caractères alpha-numériques qu'il faut décrypter (dans le sens véritable de ce verbe) : ©3©! 357 |)|_| 1337 5|)34|< = ceci est du leet speak (d'après le point . fr).

La manie des sigles peut atteindre même les noms de personnes : JPP (Jean-Pierre Papin), VGE (Valéry Giscard d'Estaing), DSK (Dominique Strauss-Kahn), JFK (au choix : John-Fitzgerald Kennedy ou Jean-François Kahn), PPDA (Patrick Poivre dit d'Arvor)... Cela marche mieux quand ces personnes ont un prénom ou un nom composés. Les sigles passent moins avec les prénoms ou noms simples. Mais on a JC, pour Jésus-Christ (et non Jacques Chirac), NS pour Notre Seigneur (et Nicolas Sarkozy).

La manie des sigles remonte très loin dans le temps, par exemple l'historique I.N.R.I. (Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum : Jésus de Nazareth Roi des Juifs). Jean-Sébastien Bach inscrivait en tête de ses partitions A.D.M.G. (Ad Dei Majorem Gloriam : pour la plus grande gloire de Dieu).

Il est enfin des sigles stupides ou ridicules, comme le BIT (Bureau International du Travail), le sigle BITE (Biometric Identification Technology Ethics : un groupe européen pour promouvoir la recherche et le débat public sur les implications « bioéthiques » des technologies émergentes d'identification biométrique [sic]), ou le BIDE (Bureau International des Droits de l'Enfant) et les inventeurs de ces sigles auraient pu réfléchir à deux fois avant de les créer (3). D'autres sigles enfin, sans être strictement ridicules, frisent le ridicule, comme ERDF, MEDEF... qui sont plutôt merdiques. Remarquer aussi la manie d'utiliser le mot bureau au lieu de service, sans doute par imitation du fameux F.B.I. (Service fédéral d'enquêtes).

Il semble que cette manie des sigles vienne des Anglo-Américains : l'auteur a été étonné par le sigle EMI lu sur internet dans un contexte mythologique. Après vérification, il s'agissait d'Expérience de Mort Imminente et non d'une société de vente de bruits musicaux ! « ... un passage rappelle les différentes phases classiques d'une EMI : traumatisé par la mort de son meilleur ami, Enkidou, Gilgamesh part pour le royaume des dieux – avec son corps – pour y rechercher le secret de l'immortalité. » Définition des EMI : « Les Near Death Experience (sic) (NDE), appellées aussi Expériences de Mort Imminentes en français (EMI), désignent les expériences se déroulant généralement lors d'arrêts cardiaques ...» Et puis parler d'expérience EMI alors qu'il s'agit de la plus vieille épopée du monde, celle de Gilgamesh, il n'y a vraiment aucun respect.

Et, détail qui a toute son importance, la plupart des sigles sont maintenant écrits sans le point ' . ' qui devrait séparer les différentes lettres. Un sigle stupide comme BIT le serait (un peu) moins s'il était orthographié B.I.T.

Cas particulier : le sigle-acronyme B.R.I.C. qui désigne le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, s'emploie avec un déterminatif au pluriel : Les « BRIC » font aujourd'hui presque jeu égal avec les occidentaux. Autre exemple : Les « Bric » peuvent-ils changer la façon dont tourne le monde ? Ce regroupement hétérogène de pays fait un peu bric à brac. Mais depuis l'adhésion de l'Afrique du Sud (avril 2011), ce sigle est devenu B.R.I.C.S. Le déterminatif au pluriel passe mieux, à cause du 's' final. Syrie : les BRICS prônent un règlement négocié. Autre exemple : Les BRICS, ces puissances mutantes de la mondialisation.

Étymologie : du latin singulæ litteræ : lettres ou signes abréviatifs. Latin singuli (le singulier singulus (unique) est inusité) : un par un, chacun un. Singularis : solitaire, isolé, seul, unique. Littera : caractère d'écriture, lettre.

Signal : ne saurait être que fort quand c'est un membre du gouvernement ou quelqu'un investi d'une autorité qui l'envoie. N. Sarkozy a envoyé un signal fort à l'attention des médecins hospitaliers. Semble vouloir dire : avertissement ou message dans la langue des journaleux et des partisans de la novlangue. Pour « envoyer un signal fort » aux participants de la réunion, un collectif d'ONG écologistes a appelé les Français à éteindre la lumière chez eux et dans les bureaux pendant cinq minutes entre 19h55 et 20h00 locales (?) mardi (voir Heure locale à ce propos). Il faut admirer ensuite l'illogisme de la proposition : il faut éteindre les lumières pour envoyer un signal. Un signal en lumière noire ?

La manie des signaux commence à se répandre chez les journaleux et les politiciens (signal clair, signal fort, signal positif...), de telle sorte qu'on peut de demander si l'on va en venir au langage des signes, ou aux signaux de fumée. Et la parole là-dedans ?

Étymologie : signal, du latin signalis : qui sert de signe. Du latin signum : marque, signe, empreinte, qui a aussi donné seing (acte ou document sous seing privé).

Signalétique : (adj) qui signale, qui donne un signalement ou une description : fiche signalétique. Autre exemple : Non loin d'un chemin pédestre, un tractopelle manoeuvrait (sic), retournant la terre sur l'ensemble de la scène de crime délimitée par des rubans signalétiques rouges. A noter la locution scène de crime, pour 'lieu du crime', locution héritée des séries policières étazuniennes.

Comme substantif, c'est l'ensemble des signaux, des moyens de signalisation : signalétique routière. Enfin, c'est devenu le synonyme d'avertissement, de pastille d'avertissement : Le comité pour la signalétique a classifié (= classé) cet épisode « interdit aux moins de 16 ans » (sur une chaîne de télévision).

Étymologie : adjectif dérivé de signaler.

Signature : dans le sens de nom, tout simplement. Il s'agira d'une émission en direct, rassemblant des grandes signatures de la télévision, de la radio et de la presse écrite, qui commenteront et décrypteront (analyseront) l'actualité de la semaine (Agoravox). Ou bien : « Ainsi, les nombreuses citations des signatures et des voix les plus éminentes du microcosme politico-médiatique éclairent, [...], les réalités que ces mots voilent ».

On appelle aussi signature un petit texte, un slogan qui accompagnent une réclame (publicité), rédigés le plus souvent en anglais et d'une rare stupidité, comme : Ideas for life, Like no other, You can etc. Un exemple magnifique de signature nous est donné par une grande marque de voitures française : « Let your body drive » (laissez votre corps conduire), que les concepteurs ont traduite ainsi (en tout petit dans le texte, comme si le français n'avait pas d'importance) : « Votre corps reprend le pouvoir » ( ??? ), le tout sur un fond de musique anglo-saxonne on ne peut plus crispante. Voir Marques publicitaires.

Étymologie : latin signatura, du verbe signo, signatum, signare : marquer d'un signe, marquer d'un sceau.

Signer : outre les sens : 1. marquer d'un signe ou du signe de la croix, 2. apposer sa signature sur un document, le verbe signer semble aussi avoir le sens de : 3. s'exprimer au moyen du langage des signes. Loteur a été surpris lors d'une série télévisée étazunienne en entendant la phrase : Tu sais signer ? – alors qu'il n'était nullement question d'apposer une signature. En fait, il s'agissait du sens évoqué au N° 3. Ce sens est propre aux Anglo-Saxons, car il n'est attesté dans aucun dictionnaire français. Pour respecter la fameuse synchronisation labiale, les traducteurs ont gardé le verbe 'to sign', rendu par signer au lieu de traduire ce verbe par les locutions : connaître le langage des signes ou s'exprimer avec le langage des sourds-muets, beaucoup plus longues que le simple verbe 'to sign' ou signer. Encore une source d'erreur due aux Anglo-Saxons.

Mais le verbe signer dans ce sens semble gagner du terrain. Certains sites (français) adoptent en effet le verbe signer dans le sens anglo-saxon : Signer avec son enfant c’est TENDANCE ! proclame un site, qui poursuit ainsi : C’est vrai qu’avant que bébé ne parle c'est pas (sic) toujours évident de communiquer. Et de nombreux sites vous proposent de signer (communiquer avec le langage des signes) avec votre bébé : Vous souhaitez découvrir les avantages à signer avec votre bébé ? Encore un exemple ? Symphonie des Mamans: Une façon de parler : signer avec bébé !


Tableau trouvé sur le site sematos.eu
Le site http://www.kik-it.com/dactylolotron/ vous apprend le langage des signes

En fait de langage des signes, loteur n'a que de très succincts rudiments. Il connaît le signe qu'on fait en plaquant violemment la main gauche sur la pliure du coude droit, tout en relevant l'avant-bras droit. Et encore deux ou trois autres (se visser l'index droit sur la tempe droite, se boucher le nez avec la main droite [loteur est droitier]), mais ça ne va pas très loin.

Étymologie : latin signare : marquer d'un signe, sceller, signaler, désigner, distinguer ; dérivé de signum : signe.

Significatif : l'adjectif significatif veut dire : qui signifie, qui exprime un sens, qui exprime clairement quelque chose : Le roman sait abuser du pouvoir immédiat et significatif de la parole (P. Valéry).

Mais cet adjectif est employé dans diverses acceptions, qui n'ont plus rien à voir avec le sens de base : éloquent, expressif, important, de grande inportance, grave, marquant, notable, représentatif, révélateur. Exemple : Une nouvelle étude montre un déclin "significatif" de la concentration en spermatozoïdes du sperme et sa qualité entre 1989 et 2005 en France. Le déclin de la qualité du sperme signifie-t-il quelque chose dans cette phrase ? Et le néo-rédacteur continue : Sur cette période de 17 ans (1989-2005), la diminution est significative et continue (1,9 % par an) aboutissant à une réduction au total de 32,2 % de la concentration du sperme ... Ce ne sont pourtant pas les équivalents qui manquent. La mort du chef présumé d'Al-Qaïda en Afrique de l'Est, Fazul Abdullah Muhammad, constitue un coup significatif contre l'organisation. Autre exemple : Selon la spécialiste de chez Christie's, le Martian Pink est l'un des très rares diamants roses dont la taille soit significative dans le monde (le figaro point fr). Qu'est-ce que ça signifie ? Et que veut dire significatifs dans cette phrase : Toutefois, les dégâts matériels --cheminées et murs effondrés ou fissurés, fenêtres brisées, voitures endommagées-- sont significatifs, selon un photographe de l'AFP sur place : importants, considérables ? Ou alors, de quoi sont-ils la signification ? Un autre exemple : [...] ce qui permet à ces bibliothèques de proposer à leurs lecteurs des versions numériques de ces ouvrages sans avoir à supporter les frais de scannage, et à Google d'accéder à une part significative du patrimoine livresque mondial (il s'agit de la mainmise sur le patrimoine livresque mondial par Google ; il y a de quoi frémir []).

[] En 2012, Google a scanné plus de 20 millions de livres sur un patrimoine mondial qu'il évalue à 130 millions de titres (sans compter les miens, dixit loteur, qui n'a plus du tout envie de faire éditer ses livres. Mais toutes les pages, toutes les rubriques, tous les mots de ce site sont déjà enregistrés par Google. Effrayant, non ?).

Adverbe : significativement (vraiment, très), comme dans cet exemple : La journée d’action du 20 novembre a été marquée par une grève réussie avec des taux significativement supérieurs aux derniers mouvements. Autre exemple : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affiché sa fermeté, affirmant que l'armée israélienne était prête à "étendre significativement" ses opérations, en allusion à une offensive terrestre. Significativement = considérablement, de façon importante ? Semble être une importation frauduleuse de l'anglo-américain.

Étymologie : du latin significativus : significatif. Du verbe significo, significatum, significare : indiquer par signes, montrer.

Silicone (anglicisme) : voir plus bas Silicium. Le silicone, en français, est un élastomère servant à de nombreux usages (mastics, colles, joints, implants mammaires ...) Mais les néo-crétins utilisent très souvent le mot silicone dans le sens de silicium : puces en silicone. Ils pensent sans doute à la fameuse Silicon Valley, que loteur appelle « Vallée Pléonasme » (silly - conne).

Étymologie : mot fait à partir de silicium, avec un suffixe en -one. Du latin silex : caillou, silex.

Silicium (souvent traduit par silicone par les partisans de la novlangue, sur l'influence de la Silicon Valley [en anglais silicon = silicium]) : le silicium est à base de toutes les « puces » informatiques. Les chimistes nous apprennent que le silicium est un élément « frère » du carbone qui, lui, est à la base des chaînes de molécules composant la matière vivante. Silicium (intelligence artificielle) contre carbone (intelligence de la vie), qui gagnera le combat ?

Étymologie : voir rubrique précédente.

SIM (carte ~) : puce électronique présente dans les téléphones portatifs. S.I.M. est un sigle anglo-américain pour Subscriber Identity Module, ce qui signifie : Module d'identité d'un abonné (M.I.A.). Cela n'a donc rien à voir avec l'humoriste Sim (Simon Berryer, 1926-2009), dont la tête était bien connue des Français dans l'émission de Philippe Bouvard Les Grosses têtes.


Sim (Simon Berryer)

Les techniques modernes de téléphonie, elles, ne prêtent pas du tout à rire, tant leur système d'espionnage des citoyens est redoutable : pas moyen d'utiliser son téléphone portatif sans être tout de suite repéré par tous les services d'espionnage, tant français qu'étrangers – surtout anglo-saxons. A éviter comme la peste, – mais on peut regarder et écouter l'humoriste Sim sans se lasser.

Simplifié : quand les néo-crétins parlent de 'simplifié', ils entendent par là 'alourdi', 'compliqué', 'volumineux'. Il en est ainsi du fameux et fumeux Traité simplifié européen : « Ça tient encore moins debout lorsqu'on parle de traité “simplifié”. Parce qu'un traité simplifié qui comprend quand même 410 articles, 146 pages, plus 54 articles de la Charte des Droits Fondamentaux, ... on ne peut pas vraiment dire que ce soit « simplifié ». La Constitution française ne comporte que 89 articles, le tout en 10 pages. Là, on en est à plus de 150 pages » (Bernard Cassen).

Étymologie : simplifié, participe passé du verbe simplifier. Simplifier, de simple, + verbe facere : faire.

Siné († 05.05.2016) : dessinateur humoristique français, très talentueux. Connu pour ses prises de position anars et anti-cléricales, il a été traduit en justice (été 2008) pour « incitation à la haine raciale et religieuse » pour sa charge contre le fils d'un nobliau hongrois. Comment se fait-il que l'Église catholique ne l'ait jamais attaqué pour ses prises de position très acides ? Mystère. Ce que l'Église n'a pas fait, l'Élysée l'a fait. Voir Voile islamique.



Le dessinateur Siné (Maurice Sinet)
Sine commentario

Singe : l'homme ne descend pas du singe. Mais il y remonte. Cette nouvelle théorie évolutionniste, énoncée par Bernard Shaw, s'applique aux néo-crétins, et plus spécialement aux informaticiens.

Depuis 2014, traiter quelqu'un de « singe » – surtout s'il est d'origine non européenne – peut valoir de la prison ferme et une très forte amende à l'auteur de l'insulte.


« L'homme ne descend pas du singe ; il y remonte » (B. Shaw)

Étymologie : du latin simius (masc.), simia (fém.) : singe. Simus : qui a le nez camus, camard. Grec
σιμός (simos) : camard (qui a un gros nez, plat et écrasé).

Single (anglicisme, prononcer sɪŋgəl ou sinngueule) : morceau de musique, titre d'une chanson : Le nouveau single des Enfoirés 2011 : Un jour de plus au paradis. Ou bien : En 2002, Loana frappe un grand coup avec le single Comme je t'aime. Le single est matraqué sur toutes les radios, le clip tourne en boucle sur les chaînes musicales, et il s'en écoule pas moins de 200 000 exemplaires ! (Pure people point com, 29.12.2011). Single signifie aussi disque ou 'cd' (disque laser) ne comportant qu'un seul titre ou moins de quatre titres : "Promis, je ne sortirai ni de single, ni de one-woman-show" plaisante-t-elle, avant de "souhaiter vraiment tout le meilleur" à la personne qui la remplacera (Ozap point com, 18.06.2012). Les gens des media ou de spectacle semblent baragouiner moitié français, moitié globish.

Désigne également, dans les chemins de fer, un compartiment destiné à une personne unique : réserver un compartiment single pour le voyage. Tend aussi à prendre le sens de 'célibataire' chez les gens de la presse écrite ou sur internet au lieu de bachelor). On fait ainsi de la réclame (pub) pour des rencontres singles (avec un ' s '). Lu sur un article internet : Les nuits parisiennes sont remplies de singles en ébullition, cherchant votre peau et votre sang frais tels d'affamés personnages de Twilight (Devenir Parisien point over-blogue, 28.11.2009). Loteur ignore ce qu'est Twilight, c'est sans doute une fiction mettant en scène des vampires. Alors, si les célibataires sont des singles, les gens en couple sont-ils des doubles (prononcer à l'anglo-saxonne : deubeulz) ? Et les ménages à trois, alors ? des triples (tripeuls) ? des triplés ? Des triplettes ?

Étymologie : du vieux français sengle ou sangle : seul, isolé (qui a donné sanglier). Venant du latin singulus (rare ou inusité) : isolé ; plutôt employé au pluriel singuli : un par un.

Siphonner, siphonnage : vocabulaire politico-journalistique. Cela ne veut plus dire 'transvaser un liquide d'un récipient à l'autre par l'intermédiaire d'un siphon', mais prendre, accaparer ou pomper. Après le siphonnage par Sarkozy des voix des l'extrême-droite ... Peut-on maintenant parler d'un électorat liquide ou fluide ?

Étymologie : venant du latin sipho, -nis : siphon, pompe à incendie. Grec
σίφων (siphon) : tube creux, conduite d'eau, trompe d'insecte.


Les Shadocks ne pompent plus
Ils siphonnent

Sit-in (anglicisme, prononcer sɪtɪn) : grève passive, grève sur le tas ; et aussi manifestation assise, occupation pacifique, occupation passive. Ce doit faire mieux en anglois, sans doute. En Syrie, théâtre de violences depuis mars 2011, près de 200 manifestants ont organisé un sit-in de protestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Damas (L'Humanité point fr, Le Point point fr, divers media P.L.C.C., 14.09.2012). Noter que les manifestants ont fait un sit-in en dehors de l'ambassade et non dedans (‹ in ›). Ces manifestants n'ont aucune logique.

Sitcom (américanisme) : ou « comédie de situation » à la télévision, avec un nombre incalculable d'épisodes à répétition, censés divertir le téléspectateur, mais consternants par la médiocrité des dialogues, l'insignifiance des situations, horripilants par l'emploi abusif des ‹ rires en boîte ›. Destinées à un public étazunien, les sitcoms déferlent sur l'Europe, et prennent vraiment les téléspectateurs pour des cons ou plus exactement – des sitcons. C'est en effet un véritable choc pour de nombreux fans des sitcoms AB : Roger Girard et Annette sont en couple ! Autre exemple : Après avoir fait ses premiers pas dans Salut les musclés, Justine (Camille Raymond) débarque dans une nouvelle sitcom créée par AB, Premiers baisers. Voir Séries télévisées, Soap opera.

Étymologie : comédie, du latin comœdia : comédie, genre comique. Venant du grec
κωμωδία (kômôdia) : comédie. Venant de κωμος : fête en l'honneur de Dionysos (le dieu Comus latin, dieu de la joie et de la bonne chère).

Situation, du verbe situer. Venant du latin situs : position, situation.

Site : synonyme de lieu, emplacement. Durant toutes ces opérations, les services de police maintiendront un périmètre de sécurité autour du site (= lieu). Ce mot est repris pour les emplacements universitaires : Une trentaine de sites devraient à l'avenir être signataires pour leur territoire d'un contrat de site avec le ministère, a affirmé la ministre (Geneviève Fioraso) lors de ses vœux. [...] Les contrats de sites inciteront à la mise en commun des fonctions supports... (etc) Les sites universitaires : sans doute pour des usines à néo-crétins. Voir rubrique suivante.

Étymologie : latin situs. Participe passé, pris substantivement, du verbe sino, situm, sinere : poser.

Site : improprement employé pour lieu ou emplacement d'une industrie, d'une usine, d'une société : Après la fermeture de trois sites (usines) en France, les salariés se sont mis en grève. Ou bien : La société informatique InOut Business va fermer son site (centre, établissement) de Montreuil.

Un emploi du mot site que loteur ne sait où placer : Tout autour de la victime, les enquêteurs ont tendu des draps blancs pour masquer le site au public (lepoint point fr). Site = lieu, endroit, emplacement ? Le néo-rédacteur est sans doute une victime de la novlangue.

Site (sur site) : veut tout simplement dire : lieu où est installé un ordinateur ou un matériel informatique. Intervention sur site : intervention sur place, ou à domicile : Garantie sur site. Rappelons que le mot français site est un emprunt à l'italien sito (lieu, emplacement) et veut dire : paysage, situation ou emplacement. “Un site naturel”. Ce terme a été très utilisé pour la peinture : les sites de Poussin, de Watteau.

Par contre, on ne compte plus les paysages : paysage politique, paysage écologique, paysage audiovisuel, paysage médiatique (mais il s'agit plutôt ici d'un désert)...

Site (internet) : veut dire page pour les ‘internautes’, et non plus paysage. « Votre âme est un paysage », disait le poète. Ce n'est pas le cas de la plupart des ‘sites’ internet, remarquables par leur laideur et le charabia immonde qui s'y étale. Vous trouverez sur ce site toutes les informations relatives à futur prochain voyage (futur prochain voyage ! Deux adjectifs avant le substantif, et ils sont presque synonymes).

Les ‘sites’ (pages) internet pullulent et le célèbre service de recherches Google en rencense des milliards (plus de huit milliards de pages au 15.12.2006, soit plus d'un site par habitant sur terre).







(1) Pour C-G Jung, nous avons quatre fonctions psychiques : la Pensée, judicatrice et rationnelle, le Sentiment, l'Intuition et la Sensation. Voir son ouvrage L'homme à la découverte de son âme.     


(2) L'acronyme est un sigle qui se prononce comme un mot (sida, laser, radar, gestapo, ONU, komsomol ...). On peut donc former d'autres mots à partir d'eux (sidaïque, radariste, onusien, komsomolien ...) D'autre part, les lettres des sigles sont séparées par des points (E.P.R., V.I.H., S.N.C.F., etc) alors que les acronymes forment des mots entiers (OTAN, ONU, radar etc.)      


(3) Il existe aussi une société de transactions financières, nommée Bibit (sic), mais cela n'a rien a voir avec une p'tite bite.     








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