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« Les idées passent mal à la télé. »
Michel POLAC

« La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement
et c'est pourtant la plus grande de nos misères.
 »
Blaise PASCAL
divertissement = entertenmaint

« La perversion de la cité commence par la fraude des mots. »
PLATON

« Un ministre, ce n'est pas quelqu'un qui est payé pour lire des livres chez soi. »
Fleur PELLERIN,
ministresse des Livres et de la Culture





Deuxième partie




Pôle : est devenu synonyme de centre, d'espace, ou de quelque chose qui reste à définir : pôle parents, ou alors pôle de compétivité, comme dans cet exemple : Site officiel pour la promotion des pôles de compétitivité (?) ; ou bien : France Télévisions renforce son pôle numérique (??) ; ou encore : Le Pôle France Senior est un outil unique dans le système du haut niveau à la FFME (???). Pôle peut également avoir le sens de 'service' : Création d'un Pôle Maladies infectieuses et tropicales à Marseille. Un exemple qui a laissé loteur pantois : [...] si je m'aperçois qu'un candidat briguant un poste dans l'éditorial ne s'est pas emparé des outils du web, je me demande s'il est capable d'appréhender les évolutions de son métier, explique Aymeric Vincent, DRH adjoint du pôle littérature du groupe Editis (Keljob point com, 10.10.2012). On remarquera les expressions : « s'emparer des outils » (maîtriser les moyens techniques), « appréhender les évolutions » (comprendre l'évolution), « pôle littérature » (service, section, division de littérature). Remarquer aussi la manie de prendre des adjectifs pour des substantifs : « dans l'éditorial » (dans le service éditorial, dans l'édition).

appel : un pôle, à part son sens astronomique (chacun des deux points qui déterminent un axe de rotation d'un corps céleste), signifie aussi : point central qui exerce une attraction ou un rayonnement. Il serait étonnant que le Pôle emploi exerce une attraction sur les citoyens.

Étymologie : du grec
πόλος (polos) : pivot, axe du monde, ciel, voûte céleste. Du verbe πολει̃ν (polein) : tourner.

Pôle (emploi) : anciennement ANPE, c'est-à-dire, en français : bureau de chômage. Le mot chômage a été remplacé par 'emploi', tour de passe-passe linguistique propre à la novlangue, et pôle emploi fait penser à 'plein-emploi' (même si certains mauvais esprits penchent pour 'pô d'emploi').

appel : emploi, en français, c'est le fait d'employer quelque chose (emploi de la force), la façon d'utiliser quelque chose (mode d'emploi), ou une occupation, une fonction (avoir un haut emploi). Emploi dans le sens ‹ travail › est une dérivation abusive. Voir Emploi.

« Pôle emploi » est donc une expression avec deux faux-sens : pôle ne signifie pas service, et emploi ne signifie pas travail. Quelle crédibilité accorder à cet organisme si les mots pour le désigner sont des contresens ? On chuchote cependant que le gouvernement français a raqué 135 000 euros uniquement pour ce nom – sans le logo.

Étymologie : pour pôle, voir rubrique précédente.

Emploi, du latin implicare (in-plicare) : plier dans. Le verbe impliquer est un doublon d'employer.

Polémique : synonyme de désaccord, dispute, controverse. Tout de nos jours est sujet à polémique : d'un simple problème de voisinage à une dispute d'intellos ou des politiciens à la télévision. Polémique autour des rumeurs sur le couple présidentiel (Reuters point fr, L'Express point fr, divers media PLCC, 06.04.2010). Donc, de simples ragots. Polémique autour du logement parisien du nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction publique (mars 2010, divers media PLCC), etc. Souvent employé à la place de discussion vive ou de débat ; ça n'a plus rien à voir avec son sens véritable : 'qui a rapport avec la guerre'.

Expression refaite : faire polémique, avec une variante : faire débat : on parle d'un sujet sur lequel personne n'est d'accord, ou n'arrive pas à trouver un accord. Titre d'un article sur Yaourt! : Une couverture de Time qui fait polémique. Qui fait polémique : qui fait scandale ? qui déclenche une polémique ? Et puis, pourquoi une couverture de Time ? Loteur aurait mieux vu : du Time. Enfin, chacun ses goûts.

Piqué sur internet le mot polémique dans un emploi adjectival (chose qui est possible) : Grande-Bretagne : une publicité polémique pour un parfum d'Yves Saint Laurent fait scandale (Gent-Side, 02.02.2011). L'adjectif polémique signifie : guerrier, agressif. Ici, on suppose qu'il veut dire : “ qui provoque une polémique ”, “ qui est sujet à dispute, à controverse ”. Emploi à contresens donc, comme d'habitude chez les gens de presse.

Étymologie : ce mot vient du grec πολεμικός (polemikos) : qui concerne la guerre, et est donc beaucoup plus agressif que son emploi actuel. Venant de πόλεμος (polemos) : choc, tumulte du combat, guerre.

Police (de la pensée) : institution mise en place par le gouvernement d'Océania (voir 1984, de George Orwell), et reprise par la plupart des gouvernements démocratiques modernes. Tout ce qui n'est pas coulé dans le moule général doit être discrédité, poursuivi, puni. Les lois anti-racistes et les lois mémorielles en sont, en France, deux des plus beaux fleurons.



Politique : mascarade sans intérêt, où tout se réduit au futile et à l'insignifiant. De Claude Allègre, ancien ministre, cette phrase : « Le débat politique revient à peu près à ceci : Mon poêle à mazout est tombé en panne, que comptez vous faire quand vous serez élu ? ». Autre son de cloche : « En politique, il n'y a pas de règles. Tout est déloyal, tout est mensonge. C'est la jungle. [...] La politique est l'école de l'arrogance » (Arnauld Montebourg, ancien ministre). Politique ou poly-toc ? En tout cas, cette dépréciation de la politique émane ici de deux personnalités dites de gauche. Cf. le mot de Paul Valéry : « La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les concerne ».


Affalées dans des fauteuils, nozélites politiques se prélassent et mènent la belle vie
tandis que nos concitoyens (les sans-dents) se serrent la ceinture et grincent des dents.
Photo du Figaro point fr du 16.01.2016, signalée par L.M.M.R.M.

Par abus de langage, on dit un ou une politique pour “ un homme ou une femme politique, un(e) politicien(ne) ”, le mot est le plus souvent mis au pluriel : les politiques. En cause, l'interdiction qui lui a été faite d'inviter des politiques à 80 jours du premier tour de la présidentielle. Les politiques seront désormais réservés aux émissions d'actualités (sic) et celles de Dominique Souchier n'en font pas partie (Pure Media (Ozap) point com, 04.02.2012). Autre exemple : Une campagne choc pour l'euthanasie met en scène des politiques sur leur lit de mort (Pure Media (Ozap) point com, 06.03.2012). De toute façon, pour la conscience des citoyens, la plupart sont morts depuis longtemps (mort cérébrale). Voir Senza coglioni.


Apparemment, la politique allemande d'« accueil » des immigrés ne plaît pas à tout le monde.
A noter que, si la candidate à la mairie de Cologne s'est fait agresser par un contestataire,
les femmes de Cologne se sont fait, elles, agresser sexuellement par des « réfugiés ».

Étymologie : latin politicus, emprunt au grec
πολιτική (politikê) : science des affaires de l'État, affaires de l'État, substantif à partir de l'adjectif πολιτικός (politikos) : de citoyen, de l'État, public. De πόλις (polis) : la ville, la cité. Racine indo-européenne *ple signifiant plein, remplir, avec ici l'idée de multitude (cf. l'anglais to fill, le mot français plèbe). La politique, c'est bien l'art de manier les foules, l'art de manipuler la plèbe.

Politiquement correct (en abrégé : P.C.). Cette expression désigne tout ce qui est convenable ou acceptable sur le plan social = “rectitude (ou correction) politique” ou “bienséance sociale ou politique” comme disent nos amis Canadiens. Comme beaucoup de mauvaises choses, cet idiotisme particulièment idiot est né aux Étazunis dans les années 1980, lancé par des universitaires de gauche et des mouvements féministes, – alors que la « langue de bois » provenait de l'Union soviétique. Reflet d'une forme de décadence de l'Occident, le P.C. désigne les précautions oratoires et la distorsion du langage, employés par des officiels, pour présenter une vérité anesthésiée et acceptable, en fait un conformisme intellectuel et social portant atteinte aux libertés humaines, aux libertés de l'esprit. Une pensée, une écriture, une attitude politiquement correctes. Il faut observer au passage l'inversion anglo-saxonne, calque de l'expression étazunienne politically correct, reprise telle quelle par les journalistes et les media. En français « normal » : convenances, mais aussi : tabous, censure, conventions de langage imposées par l'idéologie dominante.

On se demande d'autre part ce que vient faire le mot politiquement là-dedans, étant donné qu'il s'agit en fait d'un détournement du langage. Et on se demande aussi ce que vient faire le mot correct, alors qu'en fait il vaut mieux dire 'convenable' – ou plutôt 'admis', 'toléré'. Les expressions « convenable socialement » ou « convenable sur le plan social », voire « qui répond à l'idéologie officielle » seraient peut-être mieux adaptées. Mais il est vrai que le politiquement correct dépend étroitement du langage qui le manipule. Le politiquement correct, c'est le langage convenable, ce sont le langage et la pensée qui ne dérangent pas. Souvent politiquement correct signifie simplement politiquement (idéologiquement) conforme ou politiquement (idéologiquement) con.

Pire que la langue de bois (1), qui ne sert qu'à énoncer des mots et concepts vides de sens, la correction politique sert en effet à maquiller une réalité, qu'elle soit gênante ou pas. On peut à la rigueur comprendre que le mot 'prison' soit gênant, et soit remplacé par lieu de privation de liberté (exemple piqué sur point fr du 09.03.2012 : Les quatre représentants du contrôleur général des lieux de privation de liberté avaient été tellement choqués, en sortant, le 17 octobre 2011, du centre pénitentiaire de Nouméa que etc.), ou par espace carcéral, et on peut comprendre qu'un mot comme 'bombardement' soit à la rigueur remplacé par frappe chirurgicale. Par contre on ne comprend pas pourquoi utiliser des circonlocutions ahurissantes et grotesques comme : animateur d'espaces verts au lieu de 'jardinier', technicien(ne) de surface au lieu de 'homme ou femme de ménage' (2), préparateur en produits carnés au lieu de 'boucher', croissance négative – dont on parle tant (octobre 2008) – au lieu de 'récession'. PC (politiquement correct) ou PR (précieux ridicules) ?

Exemples de termes politiquement corrects et linguistiquement ineptes, péchés sur internet :
• Américain d'origine africaine (African-American) au lieu de Noir ;
• Indigène du continent nord-américain (native American) pour Amérindien ;
• Américains d'origine latino-américaine (hispanics) au lieu de chicanos ou latinos ;
• technicien de surface (domestic engineer) au lieu de femme de ménage ;
• économiquement désavantagé (economically unprepared) au lieu de pauvre ;
• capable différemment (differently abled) au lieu de handicapé (infirme) ;
• mal-voyant (optically darker) au lieu d'aveugle ;
• qui n'a pas besoin de peigne (comb-free) pour chauve ;
• qui a des problèmes de taille (vertically challenged) pour nain ;
• qui a des problèmes de poids (gravitationnally challenged) pour obèse ;

La récession, ça les amuse !

Volonté déguisée de se moquer des citoyens ? Ou de les tromper ? On aura admiré, dans la photo ci-dessus publiée par Rue89, le cynisme affiché des ministres de notre république. Tout se passe comme si le mot ne servait plus à nommer la réalité, mais à la dé-nommer, c'est-à-dire à interdire à certaines idées d'émerger à la conscience. C'est le principe de la Novlangue selon Orwell. Ou alors, est-ce la peur des mots, et par là de la réalité qu'ils sont censés représenter ?

C'est en raison de ce concept furieusement hypocrite que tout ce pourrait blesser les susceptibilités nationales, ethniques ou religieuses, ou quelque minorité que ce soit est, dans les expression parlées ou écrites, soigneusement édulcoré ou gommé pour, prétendument, respecter quelqu'un de différent. Tout est « euphémisé », et on met, en quelque sorte, un préservatif à la langue. On assiste à l'euphémisation massive de toutes les réalités « sensibles » ou désagréables : il y a volonté déterminée de cacher, de nier, voire volonté d'empêcher de dire le mot juste, et de penser. Le politiquement correct ne semble être que le masque présentable de la lâcheté sociale et politique : on n'ose plus appeler les choses par leur nom.

Ce n'est pas, d'une part, faire preuve de respect que de définir quelqu'un par des mots creux ou vides, mais c'est une forme de mépris ou d'insulte. Et c'est aussi, d'autre part, la revanche – ou plutôt la dictature – des minorités, envers lesquelles on n'utilise plus qu'un langage aseptisé et émasculé.

Peut-être aussi faut-il mettre en relation avec le politiquement correct – et pas seulement avec Mai 68 – le fait qu'il n'y a plus de classement dans les écoles, plus de distribution des prix (et donc plus d'émulation), de peur d'offenser les minus habens. L'émulation est maintenant seulement réservée au domaine du sport, – moins dangereux politiquement (à tel point que d'anciens sportifs peuvent devenir députés ou ministres) que le domaine de l'intelligence et de l'esprit.

On doit dire par exemple un homme de couleur au lieu d'un noir ou d'un nègre, plan social au lieu de licenciement de personnel, couches défavorisées au lieu de crève-la-faim, gay au lieu d'homo ou de pédé. Le politiquement correct frappe même le doublage des films étrangers, où toutes les injures, les propos concernant une communauté sexuelle, religieuse, ou relatif à l'alcool, la drogue, le tabac, à des marques de commerces, sont remplacés par des termes édulcorés. Non seulement le doublage, mais des œuvres originales sont censurées par Hollywood pour présenter aux spectateurs un contenu lisse, sans dérapages (selon le Droit français, toute modification ou altération d'une œuvre opérée par un tiers constitue une infraction au droit d'auteur). Pour ne pas vexer les gauchers, des rédacteurs politiquement corrects d'une traduction de la Bible sont allés jusqu'à remplacer « la main droite de Dieu » par « la main puissante de Dieu ». Dieu est-il politiquement correct ? Et il y a même maintenant une fête des gauchers.
C'est ainsi que maintenant l'on n'appelle plus un chat un chat, mais désormais un chat est un animal à quatre pattes et une queue, entouré de poils, avec deux yeux et appartenant à l'espèce animalement correcte des félins. Simple, non ?

Ou, comme disait encore mieux Pierre Desproges :

« Il n'y a plus de pauvres vieux, mais de sémillantes personnes âgées, il n'y a plus d'infirmes mais de pimpants handicapés, il n'y a plus de mongoliens mais de brillants trichromosomiques. Françaises, Français, Belges, Belges, réjouissons-nous, nous vivons dans un monde qui a résolu tous les grands problèmes humains en appelant un chat un chien. »

Le langage politiquement correct n'est que le nouveau masque du mensonge politique et de l'hypocrisie bien-pensante. C'est la mise à mort de l'esprit et de l'esprit critique. L'État, avec son appareil répressif et judiciaire (police de la pensée) impose déjà certains mots et interdit les autres. Le rôle de la télévision (et des « media ») est à ce propos décisif et pernicieux, car ces instruments, au service des pouvoirs, forcent en quelque sorte les citoyens à assimiler inconsciemment, et donc malgré eux, le langage des idéologies dominantes, la novlangue des manipulateurs (politiques, journalistes, publicitaires). La France, pays des Lumières, sombre dans l'obscurantisme.

L'on pourrait mettre en relation avec le « politiquement correct » la notion de surmoi de Freud, cette espèce de gendarme intérieur, cette espèce de censure intérieure, hérités de toutes sortes d'interdits parentaux et sociaux. Le surmoi freudien, c'est l'intériorisation des interdits et des exigences parentales et sociales. Le politiquement correct pourrait être assimilé, lui, à un surmoi politique, social et linguistique, avec toutes sortes d'inhibitions ou d'interdits.


Loteur proteste contre l'abus de ces termes imposés par la novlangue et propose à tous les Français dignes de ce nom, c'est-à-dire intelligents,

1. de ne plus regarder la french TV
2. d'avoir un coup d'œil critique sur tous les mensonges déballés par les media (= organes d'information ou de presse)
3. d'excommunier les mots et expressions politiquement corrects, dont beaucoup sont répertoriés dans ce glossaire.

Il faut refuser d'employer ces mots, et s'efforcer de retrouver les mots justes, français. Par exemple :


Voir Bien-pensance, Caucasien, Différence, Néo-crétin, Novlangue, Ordre moral, Pensée unique.

Voir à propos du Politiquement correct l'intéressante thèse de Julie Masmejean, sur internet.

Le contraire du politiquement correct est politiquement incorrect, c'est-à-dire 'normal', dont le féminin est quelquefois orthographié incorrect, comme dans cet exemple pris sur Y'aourt! : « Deux parlementaires français ont décidé de mener une campagne politiquement très incorrect ».

Étymologie : pour politique, politiquement, voir Politique. Correct, du latin correctus, participe passé du verbe corrigo, correctum, corrigere : redresser, mettre droit (co-rigere). La correction, c'est le fait de remettre droit. Ce même verbe dérive d'une racine qui a donné régir, roi (rex, regis en latin), rectitude, etc.

Pollution : le plus grand pollueur de la planète, ce sont les États-Unis (rattrapés depuis peu par la Chine, grande spécialiste de produits merde in China), qui préfèrent polluer encore et encore plutôt que de réduire leur pollution. A ce propos, loteur ne peut résister au plaisir de reproduire ce texte pris sur le site www.ducon.com :
Ducon is a world leader, since 1938, in providing the most advanced technologies & equipment for controlling & measuring atmospheric emissions, greenhouse gases and related systems for a wide variety of industries ...

Traduction approximative :

Ducon est le premier du monde, depuis 1938, dans la fourniture de techniques et d'équipements les plus avancés pour maîtriser et mesurer les émissions atmosphériques, les gaz à effet de serre, et les systèmes pour une grande variété d'industries ...

Avec un nom comme celui-là, il n'est pas étonnant que les Américains soient surnommés Américons. Voir Ducon.


Il existe d'autres types de pollution : sonore (musique moderne, rythmes anglo-saxons, rap...), visuelle (éléments divers dispersés dans la nature : mobilier urbain, HLM, architecture moderne, panneaux publicitaires), gustative (bouffe moderne, plats surgelés), etc.

Étymologie : du latin pollutio, -nis : profanation, souillure. Verbe polluo, polluere (por-luo) : salir, souiller, profaner, attenter à l'honneur (d'une femme).
Polygamie : en français maghrébin moderne, on dit 'adultère'. Un individu polygame n'est donc plus qu'« un individu en situation adultérine ».

Étymologie : polygamie, du grec πολυγαμία, dérivé de πολύγαμος : polygame (plusieurs mariages).

Ponctuation : de moins en moins respectée (voir Point). Les ponctuations doubles : ; ? ! – comme les guillemets anglais " " – sont directement accolés aux mots précédents, comme chez les Étazuniens, au lieu d'être séparés par une espace. Voir Espace.

Étymologie : du latin punctum : point. Voir la rubrique Point.

Populisme ; ce terme désignait au XIXe siècle une école littéraire qui cherchait à peindre à travers des romans la vie des gens simples, des petites gens (Maupassant). En politique, c'est une doctrine qui prônait le retour au peuple, aux valeurs populaires (courant populiste russe du XIXe siècle).

Les néo-crétins se sont emparés de ce terme, et les mots populisme, populiste qualifient maintenant, dans la bouche ou sous la plume de journalistes et hommes politiques, des mouvements politiques, à tendance fascisante, réactionnaire, voire à l'opposé d'extrême-gauche, qui flattent le peuple. C’est au moment où la France a pris conscience que la vie ne pouvait être changée par la politique que le plus emblématique des mouvements populistes, celui de Jean-Marie Le Pen, est arrivé sur la scène médiatique. On présente ainsi Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélanchon (pourtant de courants politiques opposés) comme des « populistes », avec la connotation infâmante que cela entraîne, pour mieux les diaboliser : « Front (de gauche) contre Front (national) », [...] « Le Grand journal » offre une version télévisuelle du « match des populismes » (Acrimed). Ou bien : Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso s'est déclaré aujourd'hui "inquiet" d'une "poussée populiste" en Europe. C'est bien aimable à lui de "s'inquiéter" ; surtout depuis qu'il est entré sans vergogne ni scrupule chez les hyènes de la Goldsax Man (juillet 2016), banque qui entretient les fausses crises depuis des années (trucage des comptes) pour ruiner les États européens (la Grèce, par exemple). Cela confirme le fait que certains membres du Parlement dit européen sont des traîtres, à la solde des Anglo-Américains, et qu'on peut facilement acheter. Cela signifie aussi et surtout que toutes les déclarations et décisions de Barroso sont sujettes à caution (effet rétro-actif).



Européens, vous êtes de sales populistes !


Titre du journal

Le populisme est donc présenté comme une tendance consistant à flatter les intérêts ou les instincts du peuple (démagogie), et ce dans un but électoraliste. Mais on l'a maintes et maintes fois répété ici : les néo-crétins, par malhonnêteté intellectuelle, détournent systématiquement le sens des mots.

« C’est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse – pour tout dire très mitterrandienne – [années 80] que les media officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme – qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable – le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique. » (J.C. Michéa, L’enseignement de l’ignorance)

Étymologie : populisme, fait d'après populiste, dérivation savante du latin populus : peuple.

Porc ou Cochon : une des sources de protéines la moins chère au monde. Par complaisance envers une religion minoritaire en France, la viande de porc (bête immonde) est presque, voire tout à fait interdite dans les cantines scolaires pour respecter un tabou alimentaire vieux de plusieurs siècles, que les pratiquants eux-mêmes n'arrivent pas à expliquer, hormis que « c'est la parole de Dieu » (en fait, un emprunt probable à l'Égypte ancienne (3)). Les religions sont un facteur de progrès indéniable. L'on se souvient sans doute du scandale de la fameuse « soupe au cochon » distribuée aux pauvres à Paris ou d'autres villes, et interdite par ordre de la Préfecture (!). L'on n'est plus dans le ‘politiquement correct’ mais dans l'‘alimentairement correct’, c'est-à-dire dans l'absurdité. Mais l'on sait que tout ce qui entre dans le corps humain, ou tout ce qui en sort, est soumis aux contraintes des tabous les plus forts.

Lors d'un stage auquel participa loteur, et réunissant des hommes et femmes de tous horizons, l'animatrice annonça triomphalement : « Pour les repas de midi, nous irons au restaurant, et nous avons obtenu du restaurateur qu'il n'y ait pas de porc ». C'est chiant agaçant que 10 ou 15% de participants imposent leurs tabous alimentaires. Et puis, il n'est pas inutile de rappeler la parole d'un sage : « Au pur, rien n'est impur ». Conclusion : ceux qui imposent le tabou concernant la viande de porc sont impurs. emarque : les mahométans ne mangent pas de cochon – ce qui ne les empêche pas de bouffer des cochonneries, à savoir de la nourriture (pourriture) « occidentale », c'est-à-dire étazunienne : burgers, pizzas, caca-cool, etc.

Peut-être en corrélation avec l'islamisme et les exigences des laïcards, faut-il voir des choses inquiétantes comme le fait qu'on a enjoint aux présentateurs de bulletin météo de ne plus dire : « Demain c'est la Saint-Jean », mais il leur faut dire : « Demain nous fêtons les Jean ». Autre exemple, dans la publicité : une célèbre marque de pâtes avait axé sa publicité sur le personnage d'un prêtre italien, Don Pastillo, incarné au cinéma par Fernandel. Hé bien, exit le prêtre Don Pastillo, remplacé par un cuisinier-chanteur ou un chœur hystérique. Mais Fernandel reste avec un de ses succès (Félicie aussi). Fernandel en prêtre catholique était-il trop ringard ? Ou aurait-il gêné une certaine partie de la population de culture islamique ? On a, tout au long de ces pages, maintes fois signalé la déchristianisation progressive de la société française, et la désacralisation de la vie, en relation avec une mondialisation nivelante et une islamisation envahissante. Voir Islam, Tabou.

L'adjectif correspondant à porc est porcin. Si l'on voit maintenant écrit sur les emballages : viande bovine, l'on ne voit pas encore viande porcine. Mais l'on peut lire la phrase suivante, par exemple : Alexandre mène une vie tristounette jusqu'au jour où il hérite d'une ferme porcine (élevage de porcs ?) à propos du film Big Jim.

Étymologie : porc, du latin porcus : porc, cochon. À l'origine porcus désignait le porc domestique, tandis que sus, suis était un terme générique, désignant le porc sauvage et domestique. De sus vient le mot soue : étable à cochons.

Cochon : origine obscure.

Portable (ordinateur ~) : anglicisme rampant ; en français on dit portatif. Certains n'hésitent pas à employer le terme laptop.

Une mode qui a l'air de s'ancrer chez les journalistes de la french TV (imitant sans doute leurs collègues du monde entier), c'est d'avoir un ordinateur portable sur leur bureau (), lequel sans doute remplace le prompteur, et où ils peuvent lire les indications, voire les engueulades du directeur de l'information. Finies les feuilles de papier, que le journaliste ajustait en les tapotant sur le bureau. L'heure est aux techniques (« technologies ») de pointe. Plus de papier (scripta manent) ! Que du virtuel (verba volant) !

() de plus en plus souvent remplacé par une « tablette », c'est-à-dire un ordinateur ultra-plat.

Étymologie : portable, du latin portabilis : qu'on peut porter. Verbe porto, portare : porter. Pour Ordinateur, voir ce mot.

Portable (téléphone ~). Synonyme : téléphone cellulaire. Anglicisme rampant ; en français on dit portatif. Gadget chiant et inutile. Ce précieux auxiliaire de la néo-crétinisation des citoyens s'implante de plus en plus dans la vie moderne, au point d'avoir supplanté en nombre les téléphones classiques, 'fixes'. En raison des coûts des abonnements ou des cartes, c'est en France une source d'enrichissement éhonté de quelques sociétés qui détiennent le monopole de la communication téléphonique (entendez par là : systèmes de surveillance des citoyens).

Car l'aspect dangereux des portatifs est manifeste : tout porteur d'un portable est sans cesse repéré par son opérateur – et donc surveillé, « tracé ». Adieu la liberté, vive l'escalavage électronique ! Quelques exemples : l'affaire Colonna (repéré à cause de son téléphone portatif), l'affaire DSK (rattrapé à cause de son téléphone portatif, alors qu'il prenait l'avion), les Françaises assassinées en Argentine (août 2011 ; les assassins ont été repérés quand ils ont activé le téléphone), etc. Loteur a eu la surprise, en voyage, d'entendre la sonnerie de son portatif, cinq minutes seulement après avoir atterri en terre étrangère. On lui proposait par S.M.S. un quelconque tarif avantageux en déplacement... Loteur avoue avoir été terrifié de se savoir suivi partout où il allait, et avoir été pris par l'immense tentation de jeter son téléphone dans une poubelle. Voir Mobinaute.

Les portatifs, dont l'utilité est évidente pour un professionnel quand il s'agit d'être joint n'importe où à n'importe quel moment, sont employés le plus souvent par la plupart des gens (pas forcément jeunes) pour ne rien dire, ou alors des banalités, dont ils font généreusement profiter leur entourage immédiat (dans la rue, le bistro, l'autobus etc.) et ce toujours à voix haute. Nous sommes au 'degré zéro' de la communication dans un monde devenu infiniment bavard. Il s'est trouvé cependant un prêtre pour bénir ces instruments néo-crétins, car « un portable, ça rend bien des services ». Voir Smartphone.


Dessin de Pétillon. Une délicate question de protocole

Dernière mode chez les « jeunes » : commettre un acte violent (un viol par exemple), le photographier ou le filmer avec un portable, et transmettre les images à tous les copains. Comme genre de photos-souvenirs, y'a mieux Voir Jeunes.

Petit paradoxe : alors que tout le monde ou presque a constamment l'oreille collée à son portable, peu de personnes connaissent leur N° de portable. Ce phénomène atteint aussi les numéros classiques de téléphone fixe, car de nombreux clients passent en dégroupage total (une ligne téléphonique servant de support à toute une gamme de services).

Aux dernières nouvelles, le fait d'utiliser un portable pendant plus d'une heure par jour ferait (peut-être) « cuire » le cerveau, ou provoquerait des cancers. Bôf ! La plupart des utilisateurs de tépors (téléphones portables ou portatifs) ont déjà un électro-encéphalogramme plat.

Détail savoureux, piqué dans un article web : Selon un sondage publié par l'agence
11mark, 75% des Américains utiliseraient leur mobile au petit coin, soit pour téléphoner, soit pour envoyer des sms, mail, jouer à des jeux vidéos, applications, surfer sur le net et faire son shopping en ligne (Yaourt pour elles, 24.09.2012). Loteur a toujours prétendu que les mobiles, c'était une technique de .

Étymologie : pour portable, voir rubrique précédente.

Téléphone, formé du préfixe grec
τήλε (télé) : loin, au loin, et de φωνή (phôné) : son, voix.

Portable, portabilité (néo-barbarisme) : dans le langage fleuri des informaticiens, cela signifie récupérable, adaptable, transposable, reconductible. Ce programme est portable sur n'importe quel OS (4). Votre ancien numéro de téléphone est portable (récupérable, transposable) sur le nouvel opérateur. Avec le verbe porter : adapter, récupérer, transposer.

Étymologie : voir Portable pour l'étymologie.

Portail (américanisme) : page d'accueil d'un fournisseur d'accès internet (F.A.I.). Le portail Orange. Le portail du Gouvernement : “ www.forums.gouv.fr ”. Ou encore : Ce haut débit est « sponsorisé » grâce à la publicité, sur le portail d'accès de Gowex et via des bannières en bas des pages Web (La Tribune point fr, 26.06.2012). Pourquoi portail ? C'est vraiment la porte ouverte à tous les abus. Le mot 'accueil' ou l'expression 'page d'accueil' sont-ils trop longs, trop français ? Importation frauduleuse de l'anglo-américain portal. Remarquer aussi dans la phrase citée le mot via qui peut ici être tout simplement remplacé par la prépaosition 'par', ou par 'grâce à'.

Étymologie : portail, du latin porta : porte. Vieux français portal : panneau de bois servant de porte.

Porteur (adjectif) : qui « porte » (mur porteur), qui mobilise l'intérêt, l'énergie, qui favorise le développement de quelque chose : créneau porteur. Exemple, piqué dans Télé-satellite point com du 13.06.2007 : [...] Airbus, qui affiche comme son rival Boeing et les autres avionneurs mondiaux des carnets de commandes pleins, dans un climat très porteur. Gros porteur peut-être ? Et puis climat porteur, ce n'est pas mal comme cucuterie, non plus.

Étymologie : latin porto, portare : porter. Substantif portator : porteur de lettres.

Portier : l'attention de loteur a été un jour attirée par la phrase suivante : L'ancien portier des Verts a déclaré : « Je pense déjà qu'en choisissant la Russie, il [Eto'o] a quelque part signé, on ne le dit pas par pudeur, son arrêt de mort sportif » (Gent-side sport point com, 26.08.2011). Le portier ? En fait, après plusieurs recoupements, il s'agirait d'un ‹ gardien de buts ›. Confirmation en lisant Dix-Sports point com du 13.04.2014 : Hugo Lloris, le gardien de but de l'équipe de France, pourrait changer d'air après la Coupe du monde. Mais combien vaut l'actuel portier de Tottenham ? Un portier, c'est quelqu'un qui ouvre, ferme ou surveille les portes ; il les tient en général fermées. Mais les buts de fouteballe sont ouverts – sinon, l'équipe adverse ne marquerait jamais de but. Un gardien de buts ne peut donc être un portier. A moins que le susdit portier ne détienne les clefs de la réussite de son équipe ?

Renseignements pris, il semble que portier vienne tout droit de l'italien ; en effet le gardien de but (goal) est rendu en Italie par 'portiere'.

Étymologie : portier, du latin portarius, venant de porta : ouverture, passage, porte. Cf. le mot port, du latin portus : ouverture, passage.

Positionner (barbarisme) : mettre, mettre en place, placer, poser, poster : Des tireurs d'élite ont été positionnés dans la cathédrale de Montauban pendant les obsèques religieuses d'Abel Chennouf, selon la maire UMP de la ville... (Le Point point fr, 27.03.2012).

Avec le barbarisme pronominal : se positionner (se situer, de définir par rapport à, prendre le parti de, prendre position pour). Une fois de plus, le candidat s'est donc positionné du côté des victimes et des petites gens. Autre exemple : [...] le cours de morale [à l'école] se veut plus pratique, voire philosophique. Il amène l'élève à se positionner sur des valeurs fortes (Yahoo pour Elles point com, 06.09.2012). Que de jeunes élèves se positionnnent sur des valeurs fortes, voilà qui est fort. Ce verbe est très apprécié des partisans lourdingues et prétentieux de la novlangue, tout comme on a pour solution solutionner, pour réception réceptionner, etc.

Itératif : (se) repositionner dans lu dans un petit traité de « mentalisme » : Au bout de ces deux secondes, les traits de son visage, ses sourcils et sa bouche se repositionneront naturellement (reprendront leur place naturellement).

Substantif : positionnement (archi-barbarisme), avec le dérivé archi-barbaresque repositionnement. [...] car les liens sont bien cachés et/ou les redirections 301 sont utilisées avec sagesse, soit la redirection 302 du site Sarkozy.fr vers la page Facebook du président a entrainé le positionnement de la page en question (blogue de Médiapart point fr, 07.09.2010). Et : "Aucun des deux candidats ne s'est effondré et chacun est resté dans son positionnement idéologique", constate de son côté Patrice Chabanet (La Dépêche point fr + divers sites PLCC, 03.05.2012). Ou bien encore : Apple a réussi son positionnement premium: ses tarifs sensiblement plus élevés que ceux de ses concurrents n'empêchent pas les consommateurs de lui rester fidèles (Le Figaro point fr, 22.05.2012). Pour repositionnement : Le coaching de repositionnement professionnel (sic) nous permet de vous aider à prendre du recul (Xavier-Soler point com). A quoi sert ce jargon prétentieux, quand il y a des mots plus simples pour traduite les choses : coaching de repositionnement professionnel = formation d'adaptation professionnelle ?

Étymologie : verbe fait d'après position, avec un néo-barbarisme : positionnement. La série s'arrête là, car loteur n'a pu trouver l'adjectif positionnemental, par exemple. Pour les dérives substantivales et verbales, voir les séries B.D. d'Achille Talon de Greg, aux riches inventions lexicales.

Position, du latin positio, -nis : fait de mettre en place, position, situation. Verbe pono, positum, ponere : poser, placer.

Positive (~ attitude) : le fournisseur d'accès internet Citron (ex-Canadou), émanation de France Téléfon, a bassiné une génération entière de Français avec sa "positive generation" – sans accent, s'il vous plaît, en inversant les termes comme chez les Anglois, et en fondant sans doute deux slogans : « Génération Mitterrand » et « Positive attitude ». C'est par ce type d'ineptie, confinant au barbarisme, que ce fournisseur d'abcès internet espérait toucher un public jeune et branché. Conclusion : les jeunes, d'après Citron, sont des imbéciles incultes.

Étymologie : du latin positivus : conventionnel, accidentel ; positif. Comme pour la rubrique précédente, l'origine est le verbe latin pono, positum, ponere : mettre, placer, poser. Ponere a également donné le verbe pondre.

Pour atttitude, voir la rubrique Attitude.

Positiver (barbarisme) : Avec Carrefour, je positive, proclamait une pub. Sans doute une positive attitude. Et avec la pute jeune femme au coin de la rue St Denis, on séro-positive ?

Étymologie : on trouve le verbe positiver chez Auguste Comte comme hapax : Quelques efforts (...) où l'on se proposait vainement de positiver la science sociale... Mais il est vrai qu'Auguste Comte a donné le nom de positivisme à sa philosophie, et qu'il avait le droit de forger le terme positiver.

Pour l'étymologie, voir rubrique précédente.

Possible : cet adjectif est dorénavant mis avant le substantif par les locuteurs convaincus de la novlangue : une possible perturbation, un possible candidat etc. En tout cas, la plupart des journalistes placent l'adjectif possible systématiquement avant le substantif. Même si la demande de Marc Dutroux avait peu de chance d'aboutir, sa possible libération a fait l'objet de violentes contestations en Belgique (Le Figaro, 18.02.2013). Sa possible libération = la possibilité de sa libération. Les variantes sont multiples et on est loin d'une possible standardisation (LCI point TF1 point fr, 06.03.2003). Une possible standardisation = une possibilité de standardisation. Madoff: les banques chiffrent les possibles pertes en centaines de millions (Le Point point fr, 15.12.2008). Possibles pertes = possibilités de pertes. Cette nouvelle manie de parler semble importée frauduleusement des Étazuniens, grands spécialistes des fraudes bancaires [écrit pendant l'affaire Madoff]. Autre exemple, où l'adjectif possible est suivi d'un autre adjectif, rendant l'accumulation lourdingue : Des dizaines de policiers étaient déployés sur le campus pour tenter de retrouver un possible second tireur (L'Express point fr, 22.01.2013).

Un emploi bizarre et maladroit de l'adjectif possible (Les enquêtes impossibles, NT1, 10.01.2011) : Ce qui devait les [les empreintes] rendre possibles à photographier. 'Ce qui devait permettre de les photographier' est sûrement trop difficile à concevoir. Traduction mot à mot faite par un ignorant, sans doute.

Loteur a retrouvé le même genre de construction (adjectif avant le substantif) avec potentiel : Un vendeur qui est en train de discuter avec un potentiel acheteur ouvre un coffre de voiture à distance (The Mentalist point hypnoweb point net). Un potentiel acheteur = un acheteur potentiel (éventuel). Idem avec probable : Il était déjà particulier qu'une émission de France 2 fasse la promotion d’une star de TF1, mais le probable départ d'Arthur en Belgique pour raisons fiscales et sa mise en avant sur une chaine [sic] publique risque de faire grincer les dents des contribuables qui financent France Télévisions avec la redevance (Première point fr, 12.06.2014). Noter l'expression charabiatesque « France Télévisions » ([Office de] Télévision française).

On peut même trouver l'adverbe possiblement refait sur possible (peut-être un calque de l'anglais possibly ?) : « [...] les problèmes de chaîne de commandement entraîneraient une réponse désordonnée et possiblement tragique à la violence » (Slate point fr, 27.10.2010).

Étymologie : du latin possibilis : possible, venant de possum, potui, posse : pouvoir.

Post (anglicisme, prononcer pəʊst) : dans la langue des adeptes de l'informatique, d'internet et plus spécialement des forums : billet, commentaire, communication, envoi, message, note, voire article. L'emploi immodéré de la néo-langue restreint le vocabulaire français d'une part, et injecte trop d'anglo-américanismes d'autre part. Vous trouverez sur ce forum un post sur la question. Le pluriel est posts, comme dans cet exemple : 343 posts repérés. Ce pluriel angloïde est imprononçable. Étant donné le nombre de synonymes ou d'équivalents proposés, loteur ne voit pas pourquoi on se cantonne à ce terme anglo-américain, tout à fait inutile dans notre langue, et qui peut le faire confondre avec le mot français “ poste ”. L'imitation des Anglo-Américains ne justifie pas cet emploi abusif.

A donné le verbe poster : envoyer, émettre, publier, parfois tout simplement mettre (en ligne) : Untel a posté une news ; Anne-Elisabeth L. donne, elle, la parole aux téléspectateurs en lisant leurs messages postés via un téléphone portable (sic)… L'agence a posté son propre clip sur son site. Mot repris tel quel de l'anglo-américain par les partisans de la néo-langue : Post a comment (envoyer un commentaire). On peut, progrès vraiment remarquable, poster n'importe quoi sur internet : des messages, des photos, des vidéos. Bientôt, quand les moyens techniques le permettront, on pourra poster des odeurs. Amateurs de flatulences, à vos postes !

Et ceux qui envoient un post sont des posteurs. Beaucoup de posteurs adoptent un pseudo (surnom) angloïde, sans doute pour faire “ branché ” : Candle, johnsmith, Mycroft, IronMaiden, harry hool, Don Touchmyjunk, etc. ° ° • • º º Dans ce cas-là, ces posteurs anonymes, qui se cachent derrière un pseudo et derrière leur ordinateur, sont des imposteurs.

Étymologie : vient du français poste (cf. malle-poste, postillon) ; seul avantage : il n'y a pas de grève dans ce genre de post. Quant au verbe anglais to post, il veut dire expédier, mais aussi afficher (d'où les mots poster, post-it). Avant on postait une lettre, maintenant on poste un commentaire (sur internet). Tout se virtualise.

Post- : marque une rupture avec un passé jugé révolu : post-colonial, post-industriel, voire post-moderne (!) Quant à l'avenir post-informatique, loteur l'attend avec impatience.

Étymologie : du latin post : derrière, après.

Posture : ce mot, apparu récemment sur les écrans de radar de loteur, plonge ce dernier dans la perplexité. Une posture, en français classique, c'est une façon de maintenir le corps ; c'est une attitude corporelle ou gestuelle. C'est concret. Devant votre écran d'ordinateur, adoptez une bonne posture afin d'éviter la fatigue visuelle et les problèmes de colonne vertébrale. Ce mot peut dériver vers l'abstrait dans le sens de “ situation ” : je suis en mauvaise posture.

Mais les néo-crétins, voyez-vous bien, sont fertiles en emplois à contresens : posture peut maintenant signifier dans leur bouche ou sous leur plume : position, attitude mais dans un sens abstrait, voire politique. Le CHSCT condamne fermement la posture irresponsable de la direction. Les voilà bien en mauvaise posture ! Autre exemple : La tâche du Ministre de la Culture est ardue, difficile... l'opinion n'est pas habituée à cette posture à gauche (Agora-Vox, 16.10.2012). Loteur se demande ce que veut dire « posture à gauche » : position du corps vers la gauche ? Ou, en néo-langue : prise de position pour la gauche ? Cet emploi semble être une importation frauduleuse de l'anglo-américain.

Étymologie : selon Littré : « Attitude est, d'origine, un terme d'art ; posture est un terme du langage ordinaire... on se servira de posture quand il s'agira de déterminer si on est debout, assis, à genoux, couché de telle ou telle manière, etc. »

Posture, du latin positura, venant de positum, supin de pono, ponere : poser, placer.

Potable : paléo-crétinisme. Il y a longtemps que cet adjectif, dont le sens normal est : qui peut être bu sans danger (eau potable), signifie admissible, convenable. Pour mon boss je voudrais avoir des avis sur un micro usb potable (micro ici, est mis pour microphone).

Étymologie : du latin potabilis : qui peut être bu, potable, venant de poto, potatum, potare : boire. Cf. potion. Russe : пить (pit') : boire.

Potentialité : apparemment, c'est un synonyme de possibilité ou de capacité. Cela démontre la potentialité d'un texte à être actualisé à chaque fois qu'il est lu (un blogue). Potentialité au lieu de possibilité, et deux formes passives : bravo pour le style. Autre exemple : ... l'arme des plus grands utilisant avec tous leurs moyens les potentialités techniques que les anciens monopoles voudraient vainement brider (Agora-Vox, 06.06.2007). L'on est étonné de voir potentialités techniques au lieu de potentialités technologiques.

Toujours dans le potentiel ou la potentialité, on peut aussi trouver sur internet de jolies phrases, comme celles-ci, extraites d'un blogue (Terre de brut) : [...] cette critique pourrait potentiellement remettre en cause l'ensemble du système. Et le rédacteur poursuit tranquillement : La population pourrait peut-être ne serait ce (sic) qu'imaginer que ce système de production ne pouvait se poursuivre. Ce style pourrait peut-être être potentiellement maladroit.

Potentiel : on trouve de plus en plus souvent l'adjectif substantivé potentiel, dans le sens d'aptitude, de capacité, de possibilité, de prédisposition, voire de talent (en puissance). C'est à Nova qu'elle doit tout et plus particulièrement à Fadia Dimerdji, cofondatrice de Nova, qui a su repérer le potentiel de la jeune femme venue de Morlaix, à l'époque où elle-même n'y croyait pas (Pure People point com, 11.12.2013). Le mot potentiel est surtout employé comme terme technique dans les sciences (mécanique, physique, électricité, mathématique...), et aussi en psychologie.

Étymologie : de l'anglais potentiality, emprunt au latin médiéval potentialitas, -tatis, dérivé de potentia : puissance. Verbe possum, posse : pouvoir.

Pouce (haut ou bas) :  ou  : voir J'aime.

Pourrir : ce verbe, désormais transitif, signifie gâter, empoisonner, voire bousiller, détériorer. Disons qu'il ne va pas fort et qu'il me pourrit mes sièges avec tout ce sang... (Slate point fr, 09.07.2012). Ou bien ces conseils judicieux : Comment pourrir le PC du collègue stupide, ou encore : Comment pourrir la vie de son patron. Autre exemple : L'Univers perd une bataille dans sa lutte pour pourrir la vie de Francis, de Rouen (titre du Gorafi, 07.10.2014).

L'emploi transitif de pourrir est possible en français, dans un sens moral par exemple, où il prend la signification de 'corrompre' : pourrir le cœur, pourrir l'âme. Au sens figuré, gâter à l'excès : un enfant gâté, pourri.

Étymologie : du latin putreo, putrere (putresco, putrescere) : être pourri, être en ruine. Venant de puter, putris : gâté, pourri, corrompu. Cf. en français putride, putréfaction.

Pouvoir : il y a trois ordres (au sens pascalien) de jouissance dans la théorie du pouvoir :
  • 1. le pouvoir physique : on peut casser la gueule de ses petits camarades. C'est jouissif.
  • 2. le pouvoir social : l'argent et la position sociale donnent le pouvoir d'acheter tout, y compris les autres. C'est très jouissif.
  • 3. le pouvoir religieux : c'est le pouvoir sur les esprits que donne l'autorité religieuse, qui s'auto-proclame infaillible, ou se donne le droit de lancer des fatwas. C'est le pied divin.
Définition du « vrai pouvoir » par un représentant de la gent médiatique : « Mon pouvoir, excusez-moi, c’est une vaste rigolade. Le vrai pouvoir stable, c’est le pouvoir du capital. Il est tout à fait normal que le vrai pouvoir s’exerce » (sic, paroles du grand penseur et humaniste F.-O. Giesbert, citées par Acrimed, 11.01.2012). Il ne s'agit donc ici que du pouvoir N° 2 de notre classement. Voir Force.

Étymologie : du latin possum, posse : pouvoir.

Pouvoir d'achat : avant on disait revenus, voire aisance financière ou même fortune. Le pouvoir d'achat des ménages (leurs revenus). Les citoyens ne sont plus caractérisés par ce qu'ils gagnent (les revenus), mais par leur possibilité d'acheter, c'est-à-dire dépenser, de consommer. Nous ne sommes donc plus des citoyens, mais des consommateurs dans une optique mercantile et consumériste. Le pouvoir d'achat des Français a baissé en 2012 pour la première fois depuis près de 30 ans, en raison notamment des augmentations d'impôts au deuxième semestre. [...] Mesuré par unité de consommation, ce qui permet de le ramener à un niveau individuel, le pouvoir d'achat des Français s'est replié de 1% en 2012, un record depuis 1984 (Le Progrès point fr, Vingt Minutes point fr, divers media PLCC, 27.03.2013). Noter le néo-verbe « se replier », dans le sens de diminuer, reculer, fléchir, se réduire, perdre...

Étymologie : pour pouvoir, voir rubrique précédente. Achat, acheter, étymologie difficile : accepto, acceptare (ad-cipio) : recevoir (?).

Powered (américanisme, prononcer paʊə(r)d ; loteur ne propose pas de prononciation en français) : ce terme abondamment véhiculé par les concepteurs de pages internet signifierait : créé, réalisé, développé, optimisé, souvent suivi de la préposition anglaise by. Powered by Invasion Power Coord. Version Française par IBP French (sic). Voilà qui est puissant.

NB. On peut trouver dans certains sites le mot propulsé, qui doit être la traduction française de powered : Le blog de Philippe Quo est fièrement propulsé par WordPress.

Étymologie : powered, forme de participe passé de to power (qui n'existe pas). Venant du français pouvoir.

Pragmatisme (en politique) : anciennement “ opportunisme ”. Le fait que des socialistes sont devenus ministres d'un gouvernement de droite, c'est du pragmatisme politique. Et que, sentant le vent tourner, certains ex-ministres de droite se tournent vers la gauche (c'est actuellement [avril 2012] une véritable valse des étiquettes) n'est aussi que du pragmatisme politique. Nulle suspicion de carrièrisme ni d'intéressement financier, contrairement à ce que pourraient penser certains esprits tordus. Voir Coming out.

Le pragmatisme est une doctrine qui consiste à proclamer que n'est réellement vrai et utile que ce qui réussit. État d'esprit typique des Étazuniens et des Anglo-Saxons en général.

Étymologie : emprunt à la philosophie allemande pragmatismus, par l'intermédiaire de l'anglais pragmatism. Grec
πραγματικός (pragmatikos) : prudent, avisé, habile politique. Πραγμα (pragma) : action, actes, activité, affaire.

Pratiquement : cela signifie exactement : 'dans la pratique', 'd'une manière pratique', 'en fait', et s'oppose à l'adverbe théoriquement : dans la théorie. Mais cet adverbe a pris, de façon envahissante, la signification de presque ou de quasi, quasiment chez les adeptes de la néo-langue. J'ai pratiquement terminé : j'ai presque terminé. Exemple trouvé en chapô d'article : Le squelette pratiquement complet d'un mammouth, qui aurait vécu entre 200.000 et 50.000 ans avant notre ère, a été mis au jour en Seine-et-Marne (The Huffington Post point fr, Maxi-Sciences point com, L'Express point fr, divers media PLCC, 06-07.11.2012). On attend la découverte d'un squelette théoriquement complet.

Adverbe à éviter, et ce d'autant plus qu'il semble que ce soit un emprunt à l'anglois practically, comme dans cet exemple : How to Travel Practically Anywhere (titre d'un roman de Susan Stellin ; les majuscules sont évidemment dans le texte, suivant la mode angloise). La pollution est telle que même les Russes emploient cet adverbe pratiquement (практически : praktitcheski) dans le sens de 'presque' : « Я из простой семьи, и я жил очень долго этой жизнью, практически всю свою сознательную жизнь » (Je suis issu d'une famille simple, et j'ai vécu très longtemps cette vie, pratiquement toute ma vie consciente [Vladimir Poutine]). En russe, presque se dit почти (potchti).

Étymologie : latin practicus, practica : actif, agissant. Grec
πρακτικός (practicos) : actif. Verbe πράσσω (prassô) : achever, exécuter, accomplir, faire.

Précarité, en situation précaire : pauvreté. Alupec, association de lutte contre la précarité, l'exclusion et le chômage. Ici, bizarrement, le mot 'chômage' a été maintenu. Mot sublime d'une chef d'entreprise, directrice d'un institut de sondage (= manipulation), Laurence Parisot : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ». Autrement dit, être pauvre, malade et sans amour, c'est une loi naturelle. Tandis qu'être riche, bien portant et aimé, c'est anti-naturel ?

A signaler ce néologisme ségolénien : précariat (= pauvreté). Précarité, pauvreté ne suffisaient apparemment pas pour cette grande dame, créatrice de mots novlangais (bravitude [bravoure], excellence environnementale [qualité de vie (?)], instrument scripteur [stylo], etc).

A donné le verbe précariser : devenir pauvre, rendre pauvre, appauvrir. Au XXè siècle encore, même si les familles urbaines précarisées n'ont plus à sauvegarder leur patrimoine, il reste à protéger l'honneur (Lecture-Écriture point com, à propos de l'avilissement de la femme par l'islamisme).

Étymologie : précaire, du latin precarius : obtenu par prière. Prex, precis : prière, ce qui est obtenu par prière. Precor, precatus, precari : prier, supplier. En effet, en français, est précaire ce qui ne s'exerce que par permission ou tolérance, avec dépendance. A pris, avec le temps, le sens de fragile, non solide, non permanent.

Précédant / Précédent : il est parfois difficile de faire la différence entre le participe présent et l'adjectif. Pourtant l'exemple suivant ne présente pas de difficulté extraordinaire : Les étiquettes des produits soldés doivent, en effet, comporter le prix de référence qui est le prix le plus bas pratiqué pendant les 30 jours précédents les soldes (monnaietime point fr). Il semble que là, le participe présent s'impose. En tout cas, cela crée un fâcheux précédent.

Précipitations : rien à voir avec des réactions chimiques, – du moins dans la bouche des présentateurs du bulletin météo, experts en pluviométrie appliquée. Il s'agit tout simplement de pluies ou d'averses, mais l'allongement du mot donne peut-être un air plus scientifique à ce simple énoncé – à moins qu'on ne veuille par cet artifice gommer le caractère ennuyeux de la pluie. Risques de fortes précipitations dans le sud-est au cours de la journée, ça fait sans doute mieux que : Risque de fortes pluies – ou de fortes averses – dans le sud-est... Voir Giboulées.

appel : les précipitations – toujours au pluriel dans ce cas –, ce sont les formes de l'eau à l'état liquide ou solide provenant de l'atmosphère ; par métonymie, ce qui tombe ainsi : précipitations atmosphériques, aqueuses liquides (pluie, brouillard), solides (neige, grêle) (Cnrtl). Les précipitations, au sens météorologique, ce n'est donc pas seulement la pluie.

Pour varier leur vocabulaire, ces mêmes présentateurs (~trices) disent parfois ondée, terme au demeurant assez poétique, au lieu de pluie, ou instabilité (temps instable : alternance de pluie et d'éclaircies), ou de façon ridicule : épisode pluvieux.

Étymologie : du latin præcipitatio, -nis : chute. Cet emploi date de la première moitié du XXe siècle.

Prédateur sexuel (anglicisme rampant) : on entend de plus en plus l'expression prédateur sexuel dans les séries B étazuniennes, ou dans les émissions d'enquêtes criminelles (Les Enquêtes impossibles de NT1, par exemple), expression reprise par la suite par tous les media. Il s'agit d'un délinquant ou d'un criminel sexuel, évidemment. On se demande pourquoi ces expressions françaises, très claires, ont été remplacées par une expression anglo-américaine plus floue. A cause des mots « délinquant » ou « criminel » ? Exemples : Un prédateur sexuel de 41 ans qui était entré en contact jeudi, sur Facebook, avec une adolescente d'Antibes (Alpes-Maritimes), a été arrêté vendredi par les gendarmes, rapporte le quotidien «Nice-Matin» (Le Parisien point fr, 01.03.2015). Je m'engage à ce que cette affaire abjecte permette d'écarter tout prédateur sexuel condamné de nos écoles (Najat Belkacem, ministresse de l'Éducation dite nationale, sur son blogue, 27.03.2015). Un possible prédateur sexuel [sic] arrêté près de Bordeaux (titre de France-Info point fr, 29.06.2014).

appel : un prédateur est un animal qui vit d'économie destructrice : l'aigle, la buse ou la chouette sont des oiseaux prédateurs (= de proie).

Étymologie : du latin prædator : pillard, voleur. Præda : proie. Du verbe prehendo (prendo), prehensum, prehendere : prendre.

Préempter : c'est le fait d'avoir une priorité d'acquisition pour un bien. Dans quel sens doit être comprise la phrase suivante, lue sur Slate point fr du 08.07.2012 : eCall (...) doit rester un système dormant. (...) préempte toutefois le site du Parlement au chapitre «protection des données» de la résolution eCall (). Dans la phrase citée, préempter doit signifier avertir ou prévenir, voire objecter. Les zautorités et les rédacteurs de magazines, ou l'art d'employer les mots n'importe comment, car la racine de préempter indique l'action d'acheter (cf. emplettes, de même racine).

() e-call est un système automatique, installé dans les voitures, qui appelle lui-même des secours en cas d'accident. On espère seulement que ça ne calera pas.

Étymologie : dérivé du latin emptio, -onis : achat, venant du supin emptum, du verbe emo, emere : acheter, d'abord : prendre. Latin médiéval preemptio, -nis : achat d'avance. Le Harraps de loteur signale que pre-empt en anglais signifie devancer, et pre-emptive : préventif. Conclusion : les néo-rédacteurs de Slate point fr ne prennent pas la peine de réfléchir en français, et charabiatent en globish.

Préférence nationale : concept épouvantablement fasciste pour les tenants de la pensée unique et les partisans de l'idéologie dominante : il ne saurait être question de favoriser les vrais Français, car des étrangers maîtrisant mal le français et sans qualification particulière sont préférables et préférés. On se dirige ainsi vers une médiocrisation de la langue et des esprits, vers une discrimination à l'encontre des Français et, à terme, vers une mise à mort délibérée de la France. En 2002, que serait-il arrivé si les Français avaient commencé à se demander si la “préférence nationale“ était vraiment un concept aussi inacceptable que la pensée unique le prétendait ? (blogue Euro-Synergies, 09.05.2009).

Étymologie : préférence, du verbe préférer, venant du latin classique præfero, prælatum, præferre (præ-ferre) : porter en avant. De là vient prélat, littéralement : mis en avant, préféré.

National, venant de nation, du verbe nascor, natus, nasci : naître. Voir Nation.

Prégénérique (vocabulaire du cinéma et de la télévision) : il s'agit d'une courte séquence d'introduction avant le générique d'un film ou d'un épisode d'une série télévisée, afin de mettre le spectateur en appétit (et pour l'obliger à lire le générique). J'ai trouvé amusant que Michel Denisot et Daphné Bürki fassent des prégénériques : depuis trois ans, c'est un peu notre marque de fabrique (Closer-Mag point fr, 09.03.2013). Ou bien : Alors, les prégénériques existent depuis 40 ans, moi je fais de la télévision depuis 40 ans, je pense que... (Closer-Mag point fr, 09.03.2013). Tiens, un présentateur de télévision qui pense. Mais il est vrai qu'il s'arrête tout de suite après le ‹ que › (suspension, réticence ou aposiopèse).

Prélat : dignitaire religieux. Lu sur Vingt Minutes point fr (15.11.2013) : ... les fidèles ont appris que le tagueur n'était autre que l'imam lui-même, selon le quotidien Sud-Ouest. [...] Le prélat est convoqué pour une audience de plaider coupable le 8 janvier 2014. L'imam n'officie plus depuis quelques jours.

appel : prélat = dignitaire ecclésiastique qui a reçu l'ordination épiscopale ; dignitaire ecclésiastique attaché à la maison pontificale ou à la Curie romaine

Imam = dignitaire religieux (dans l'islamisme). Il n'y a pas d'« ordination » d'imam, donc pas de prélat chez les musulmans. Confusion des mots dans les media : on emploie pour la religion musulmane des termes qui ne peuvent s'appliquer qu'au christianisme. Cela est-il dû à l'ignorance crasse des journalistes ? Ou à un désir de mettre les deux religions sur un pied d'égalité ?

Étymologie : latin prælatus : qui est porté en avant, préféré, supérieur.

Premier : cet adjectif bien-pensant et 'politiquement correct' s'emploie dorénavant à la place de 'primitif', jugé péjoratif : Les Arts premiers. Ce qui suggère qu'ils sont non seulement les premiers dans le temps, mais les premiers tout court – et là c'est grave. Voir Politiquement correct.

Étymologie : latin primarius, dérivé de primus : premier, superlatif correspondant au comparatif prior. Cf. prime, comme dans l'expression de prime abord.

Premier Avril ou Poisson d'Avril : vieille coutume datant du temps où l'An Nouveau était fêté après l'Équinoxe de Printemps. Après le passage de l'An Nouveau au Premier janvier (en 532, définitivement adopté en 1564 : Édit de Roussillon), on continuait à fêter facétieusement le Nouvel An après l'Équinoxe de Printemps, en s'offrant des cadeaux ou des poissons (réminiscence chrétienne ?).

Les organismes officiels perpétuent cette joyeuse tradition en augmentation les tarifs : électricité, gaz, billets de trains ... Les néo-crétins de l'État s'amusent à nos dépens.

(Rubrique rédigée un Premier Avril).

Première dame (de France ou d'ailleurs) : néo-crétinisme politico-journalistique particulièrement crispant, en vogue depuis le début du XXIe siècle, apparemment officialisé depuis le quinquennat du président Nicolas Sarkozy. C'est un calque de l'expression étazunienne – et donc stupide – First Lady. Voir la rubrique Première dame dans la Rue des Clichés (M° Maison Blanche, sur la ligne 7 La Courneuve - Villejuif). Cette expression ridicule est systématiquement employée par les journalistes quand il s'agit de l'épouse d'un président de la République, quel que soit le pays, et souvent sous sa forme anglo-saxonne first lady, par exemple : Cheveux courts, grands yeux noirs et veste sombre, elle trône avec assurance à la droite du leader suprême de Corée du Nord. Ce pourrait être la première sortie officielle de la First Lady de Pyongyang (Le Point point fr, 10.07.2012). Et puis, parler de la First Lady de Pyongyang, y'a de quoi se taper le derrière par terre.

Avec l'élection de Fr. Hollande à la présidence de la République (mai 2012), Mme Trierweiler a réagi sainement : Valérie Trierweiler a déclaré qu'elle était ouverte à toutes les propositions pour trouver un nom à la fonction qu'elle exerce, le terme de « première dame » ne lui convenant pas. Dans le cas de Mme Trierweiler, cette appelation fausse est particulièment stupide car elle n'est pas l'épouse du président, mais sa concubine (« compagne »). Devrait-on l'appeler « la Première concubine » ? Les Anglo-Américains l'appellent la « première maîtresse » (the first girlfriend). La "First Girlfriend" comme l'appellent les Anglais, élude en revanche toutes les questions sur sa vie intime (L'Express point fr, 02.09.2013).

Après l'été 2012, il semble qu'il y ait eu un revirement de la part de Mme Trierweiler, si l'on se fie à la déclaration suivante, qu'elle a faite à la presse : « Vous savez, on ne devient pas Première dame comme ça du jour au lendemain, et j'éprouve maintenant une grande joie à faire ce genre de choses, et je continuerai » (18.10.2012). Il est difficile de lutter contre les expressions néo-crétines, imposées par l'ignorance et le crétinisme ddes journalistes. Lu sur Libération point fr : Trierweiler (sic) : «Je suis plus prudente». Alors qu'on lui demandait si elle était «contrainte», du fait de son statut de première dame, Valérie Trierweiler, invitée du Grand journal, a répondu : «Je suis plus prudente». Encore une fois, inutile de rappeler qu'il n'y a pas de statut de « Première dame » en France, contrairement à ce qu'affirme le rédacteur de Libération point fr. Noter également la vulgarité : « Trierweiler », sans titre ni prénom, en parlant de la personne qui vit avec le président de la République.

Les Étazuniens, toujours portés sur la poésie, disent POTUS (President of the United States) pour le mari, et FLOTUS (First lady of the the United States) pour son épouse. De sorte que le couple le plus en vue du monde s'appelle Potus-Flotus. Difficile de trouver des équivalents français, les sigles PdR (Président de la République), EdP (Épouse du président) ou CdP (concubine [compagne] du président) n'étant pas accrocheurs. Peut-être Préref (président de la République française) et Condupré (concubine du président) ?

Les journalistes, dont le crétinisme ne recule devant rien, affublent maintenant de ce « titre » bidon les épouses de tous les chefs d'État : Les Premières dames, dont la Canadienne Laureen Harper, la Japonaise Hitomi Noda et l'Italienne Elsa Antonioli Monti, ont ensuite partagé un déjeuner avec au menu poisson du Maryland, légumes du potager de la Maison Blanche, sorbet à la clémentine et fraises de Virginie ( , 20.05.2012). La composition du menu est également d'une importance capitale, voire stratégique. On ne sait cependant pas si le menu était bio. On ne sait pas non plus dans quel idiome ces « Premières dames » ont jargonné.


Au premier plan, cinq premières dames. A l'arrière-plan, deux secondes dames.

Par contre, bizarrerie journalistique, le mari d'une femme chef d'État ou de gouvernement n'est pas appelé premier homme, ni premier monsieur, mais "époux" : Joachim Sauer, époux de la chancelière allemande Angela Merkel, était absent (, 20.05.2012). Il s'agit là, en tout cas, de la part des journalistes, d'un épouvantable et ridicule acte de sexisme, le traitement réservé aux femmes étant supérieur à celui réservé aux hommes. Allez, qu'on les fusille, ces journalistes, et sévèrement !

La locution First Lady est traduite également en espagnol par 'primera dama' : Valérie Trierweiler, la actual primera dama francesa, ha afirmado a la agencia Afp que su cuenta de Twiiter [sic] fue "aparentemente pirateada" este martes [Lavanguardia point com] (Valérie Trierweiler, l'actuelle première dame de France, a affirmé à l'agence A.F.P. que son compte Twitter a été "apparemment piraté" ce mardi). Autre exemple : Primera dama mexicana es sometida a cirugía por desgarre de retina (la première dame du Mexique a subi une opération pour un déchirement [décollement] de la rétine). En russe aussi, semble-t-il : Первая дама Франции возвращается в журналистику (Komsomolskaya Pravda) : la première dame de France retourne au journalisme. La gangrène semble avoir gagné le monde en ce qui concerne cette expression étazunienne, adoptée par beaucoup de pays.

Étymologie : première, premier, du latin primarius, dérivé de primus : premier.

Le Littré signale que « Dame » était un titre qu'on donnait à la femme d'un seigneur, d'un châtelain, d'un chevalier, d'un gentilhomme, par opposition aux femmes mariées de la bourgeoisie qui ont porté pendant longtemps le nom de demoiselles. Les chefs d'État modernes étant en général d'extraction roturière, le titre de « Dame » ne convient donc pas à leurs épouses. Dame, du latin domina, féminin de dominus : seigneur, maître.

Concubine, du latin concubina : celle avec qui on couche. De cum : avec, et le verbe cubo, cubitum, cubare : coucher, couver. Cubitum donnera cubitus (l'os).

Premier-ministrable : cet authentique barbarisme (une forme participiale faite sur un substantif) désigne un homme politique (une femme politique) suceptible d'être nommé(e) Premier ministre : J-L Borloo premier-ministrable ?, s'interroge gravement un media. Fait partie de ces aberrations langagières comme micro-ondable ou présidentiable. Entendu à la french TV, lors d'une chronique « littéraire » : (Untel,) dont on dit qu'il est goncourable (sic ; A2, 15.08.2012, 08 h 50). Voir Ministrable.

Étymologie : pour premier, voir rubrique précédente. Ministre, du latin minister. Minister est à minus ce que magister est à magnus. Magister et minister, qui sont symétriques, sont deux doubles comparatifs. Magister = may-ius-ter, le plus grand ; minister = min-ius-ter, le plus petit. Magister est le maître, minister le serviteur. En latin d'église, le ministre est le serviteur de Dieu. Plus tard, ministre devint un officier public, un dignitaire.

Premium (anglicisme, mot s'écrivant sans accent en français, prononcer pri:mɪəm) : ce mot qui en anglais signifie prime a diverses acceptions bizarroïdes. Pur jus (Jus d'orange pure premium), premier ou de première qualité, haut de gamme, suprême, supérieur, super, etc. Nos tests premium (sans la marque du pluriel ici), Windaube Ouista Édition Familiale Premium (il existe en effet aussi une Édition Familiale Merdium, à peu de chose près équivalente), etc. Noter au passage le mot édition, qui signifie version.

Étymologie : latin præmium : prérogative, avantage, prix, récompense. Les sens relevés plus haut sont des anglicismes. Du latin præmium vient le français prime (d'assurance, par exemple), sans doute par l'intermédiaire de l'anglo-saxon premium.

Il existe le verbe latin premo, pressum, premere : presser. Peut-être que l'expression que l'on voit sur les bouteilles de jus de fruit étazuniennes pure premium est en relation avec ce verbe et non avec præmium (?).

Prénoms : les prénoms des néo-crétins sont de plus en plus anglicisés : Christopher au lieu de Christophe, Michael au lieu de Michel, Gregory (avec ou sans accent) au lieu de Grégoire, sans compter les prénoms comme Kevin, Quentin, Jason (prononcé djézonn au lieu de Jason, comme le héros grec) (), Eliott, Brandon, Bryan (prononcé avec affectation braille-âne, peut-être parce qu'ils braillent comme des ânes), Jennifer, Patricia etc. Même les traditionnels Denis ou Thomas sont prononcés deniss ou thomass par les acteurs quand il s'agit d'un film anglo-américain (ont-ils des ordres pour cela ?)

() Loteur a entendu un animateur de la french TV prononcer « Jason et les Argonautes » : djézonn et les Argonautes. Bravo pour la culture.

Une journaliste de la french TV prononça le prénom de Roman Polanski 'Romane', ce qui a fait d'abord supposer à loteur que Polanski avait une femme ou une fille nommée Romane. Mais c'est apparemment une mode chez les "journalistes" et les gens de télévision, car d'autres représentants de ces professions ont prononcé également 'Romane' le prénom du cinéaste (sur A2, sur NT1...). Pendant des décennies, on a prononcé 'Roman', et tout d'un coup c'est devenu 'Romane'. Apparemment les gens de télévision ont décidé de réformer le français et sa prononciation. Quant aux prénoms masculins comme Justin ou Martin dans les feuilletons télévisés ou dans les films étazuniens, ils sont systématiquement prononcés Justine ou Martine, ce qui pourrait faire penser qu'on a affaire à des femmes. Autre exemple : à propos du scandale de Volkswagen (sept. 2015), loteur entendit le journaliste blablatant à la télé dire : « Le patron de Volkswagen, Martine Winterkron, a présenté sa démission ». « Tiens, pensa loteur, le patron est une femme ? » Hébé non, il s'agit un homme, dont le prénom est Martin. Les exemples de ce type sont, hélas, hélas, hélas, légion. Les gens de télévision ont pris la sotte habitude de prononcer les prénoms à peu près comme dans la langue d'origine, ce qui est source d'équivoques.

La prétendue culture étazunienne et « afro-américaine » est donc tellement prégnante que beaucoup de parents donnent des prénoms anglo-saxons à leurs chers rejetons. Mais des personnalités choisissent d'elles-mêmes un prénom anglo-saxon fantaisiste, comme « Harlem » par exemple. Harlem Désir ou Noir Désir ? Un célèbre fouteballeur anglais a, lui, appelé son fils Brooklyn. Tous les quartiers de New-York vont-ils y passer ? Que penser si certains appelaient leur fils Montmartre ou Montparnasse ? Il est vrai qu'il existe un Montparnasse Bienvenüe, – mais c'est une station de métro de Paris.

Quant à l'homme politique français Jacques Lang, il se fait appeler Jack (prononcer ʤæk) Lang. Telle autre personne (française) se fait appeler John Paul. Loteur est à même de révéler que, alors qu'il travaillait dans une Mutuelle destinée aux enseignants – gens censés être cultivés –, il a vu que sur une fiche une famille avait affublé un garçon du prénom de Tommy Lee. Lu sur le forum Agora-vox : Que les profs comprennent que le service public c'est d'abord le service du public. A Henry 4 être 40 élève (sic) par classe ne pose pas de vrai problème. Oui, Henry 4 et non Henri IV. Les gens sont tellement néo-crétinisés (par la télévision, les media etc.) qu'ils écrivent spontanément des prénoms français à l'anglaise. Et puis écrire être 40 élève par classe, cela pose un vrai problème.

Tous ces prénoms, stupides ou ridicules, sont pour la plupart tout droit hérités des films de série B américains, ou de chanteurs. Déclaration de l'heureux papa (français) d'un petit Duncan : « Nous l'avons [l'enfant] appelé Duncan à cause du héros de la série Highlander ». L'on assiste maintenant à l'éclosion de nombreuses et nombreux Vanessa Parapluie ou Kevin Dubois (). Cf à ce propos le sketch fameux de F. Blanche et P. Dac sur le sâr « Rabindranath Duval ». Cette manie affecte même les noms qu'on donne aux animaux domestiques. "Lucky" est le nom le plus donné aux chiens en 2015, annonce triomphalement le titre d'une chronique de Yahoo (06.01.2016). Pas de chance : c'est un nom anglais. C'est-à-dire que maintenant, au lieu de placer un enfant sous la protection d'un saint, on lui donne l'exemple d'une vedette du 'show-bizz'. Cette désacralisation nous semble grave (= perte de repères spirituels) – alors que les Mohamed ne se comptent plus. Il est à craindre qu'à terme l'on ne compte plus que deux types de prénoms en France : des prénoms anglo-saxons d'une part, des prénoms arabes d'autre part.

() Loteur a pu lire à la fin d'un article sur la Chine les noms des rédacteurs : Kevin Yao et Jean-Stéphane Brosse pour le service français. Kevin Yao : un prénom anglo-saxon + un nom chinois.

Signe des temps : en France, ce sont les prénoms maghrébins, comme Mohamed, qui sont maintenant le plus rencontrés dans les listes de naissance de l'État-civil. Un pas de plus vers la dhimmitude.

Les prénoms semblent porter les fantasmes ou les délires des parents. Outre les prénoms anglo-saxons, des prénoms bizarres ou stupides émergent de plus en plus : la justice vient d'interdire (février 2012) à un couple de prénommer leur enfant « Titeuf », un petit héros de B.D. Une personnalité écologique aurait, paraît-il, prénommé sa fille « Thérébentine » (pourquoi pas Chlorophylle ?). Un autre couple voulait prénommer leur enfant « Daemon » (d'inspiration anglo-saxonne) ; la jutice, là aussi, a dû intervenir. Une présentattrice de jeux télévisés (TF1) a appelé sa fille du prénom français Willow. Cette présentatrice anime d'ailleurs un jeu au nom français « Money drop ». Telle autre vedette du spectacle a prénommé sa fille Seven. Quant à certaines célébrités internationales, elles donnent quelquefois à leurs enfants des prénoms franchement stupides ou ridicules : Seven, Zahara, Maddox, Shiloh...

Le fait de porter un prénom anglo-saxon serait même – si l'on en croit le sociologue Jean-François Amadieu – pénalisant : « A capacités égales, ils auront de moins bonnes notes à l'école et moins de chances de voir leur CV retenu à l'embauche qu'un Pierre, un Thomas ou une Anna. S'appeler Kevin, Dylan ou Shirley ressemble à un boulet ». « Ces prénoms ont été plébiscités par les milieux défavorisés, auxquels on associe un faible niveau culturel » (Le Matin point ch, 14.10.2010) ; les milieux justement qui regardent trop la télévision.

Et, quand il s'agit d'un prénom français, il peut donner lieu à des jeux de mots douteux ou lamentables. Ainsi, dans une réclame (pub) à propos d'un désodorisant corporel à la pierre d'alun, un publicitaire fait brailler un môme dans un français impeccable : Hé, c'est qui Alain ? (voir la rubrique Emprunt pour la confusion in / un).

Il est maintenant recommandé aux présentateurs de France 2 et 3 de ne pas prononcer le mot 'saint' quand, après avoir annoncé le temps qu'il fait ou qu'il fera, ils lisent, dans l'éphéméride qui s'inscrit sur l'écran, l'heure du lever et du coucher du soleil et la fête du jour. L'interdiction de prononcer ce mot sur les chaînes du service public serait récente. Sur la 2, par exemple, la présentatrice se contente de dire « bonne fête à tous les Roland » (et non pas : c'est la saint Roland) ou « on fête lesAlain » (Alain, sans liaison). Comme on l'a déjà fait remarquer : la novlangue désacralise tout, et les media avec la french TV contribuent à cette désacralisation. On se croirait revenu aux temps de la Révolution Française.

Verbe : (se) prénommer. Exemple édifiant : d'un côté : Selon France Télévisions, la jeune femme se prénomme Claire Seguin et a crié au déni de justice après son geste (Pure Media point com, 01.02.2012). Mais de l'autre côté : L'enfarineuse a aussi approché les journalistes de BFMTV pour se présenter. Disant s'appeler Claire Seguin, habiter Lille et être âgée de 45 ans ... (Le Figaro point fr, 01.02.2012). D'un côté, elle se prénomme, de l'autre elle s'appelle. D'un côté, c'est une jeune femme, de l'autre c'est une femme de quarante-cinq ans. Ah, la précision des journalistes !

A signaler ce tic ridicule : essayer de prononcer les prénoms comme on le fait dans leur langue d'origine : 'Rravier' ou 'Rravière' pour le prénom espagnol Javier par exemple au lieu de dire Xavier. Dans un louable effort de tentative de maîtrise linguistique, un journaliste alla jusqu'à dire Maïkeul Gorbatchev (Michael à l'anglaise) au lieu de Mikhaïl (kh comme une jota douce) Gorbatchev. Un autre journaliste d'A2 prononça le prénom arabe Riyan : raïan, – comme le prénom anglo-américain Ryan. Le journaliste avait peut-être des notions d'anglais, mais sûrement pas d'arabe. Mais un troisième journaliste prononça le prénom Sean (de Sean Connery) sé-ann (A2, 28.06.2010, journal de 7 h 00). Là, ce journaliste a fait plus fort que loteur.

C'est tout à fait comme la manie agaçante des journalistes de télévision de prononcer Rramas, Rrezbollah au lieu de dire Hamas, Hezbollah comme s'ils voulaient nous faire croire qu'ils maîtrisaient l'arabe. Cf. l'habitude insupportable et ridicule de certains journalistes de prononcer le nom de l'ancien président des États-Unis : Djôje Deubel-You Bouch ou Djorj Dabéliou Bouch (George Bush fils). Entendu sur une sympathique chaîne nationale de la french TV : L'aéroport John F. Kennedy (djonn f. kennedy, sic). Peut-être que Fitzgerald était trop difficile à prononcer ? Ou est-ce un simple calque de l'américain ? Un journaliste (sic) de la french TV commentait récemment l'activité économique et prononça le nom du ministre du Budget Éric Woerth : Éric Oueursss, comme le mot anglais worth (journal d'A2, 03.10.2008, 08h00 – [et dans de nombreux autres journaux télévisés d'ailleurs, jusqu'à la réforme pour les retraites et l'affaire Woerth-Bettencourt, où le nom du ministre commença à être correctement prononcé] ). Et le nom d'un(e) gagnant(e) du concours de l'Eurovision de la chanson en 2014, (Conchita) Wurst, est prononcé par la plupart des commentateurs ignares weurst, – comme l'adjectif anglais worst (pire) –, au lieu de wourst (saucisse, en allemand). A quand les infos en anglais ?

Étymologie : prénom, du latin prænomen, -inis : devant le nom.

Prépositions : tendent de plus en plus à disparaître en français, non seulement dans les textes journalistiques ou publicitaires, mais encore dans les communiqués mêmes du gouvernement : Surveillance des élevages au regard du risque influenza sur le territoire nationalRisque influenza : risque de grippe [aviaire]. Trouvé sur Y'aoù : Gordon Brown en Inde pour parler terrorisme ... 'parler terrorisme', un peu comme parler chiffons ?

Les exemples foisonnent. Hapsatou Sy s'est véritablement imposée comme un des nouveaux atouts charme de la télé grâce à l'émission Le Grand 8 (Pure People . com, 16.01.2013). Atouts charme = atouts de charme. Hors coût éventuel opérateur (Sans le coût [les frais] d'un opérateur éventuel). Les années bonheur. Efficacité minceur. Alimentation minceur. Programme minceur (la minceur semble obnubiler les pensées des contemporains, sans doute en relation avec la minceur de leur vocabulaire). Relation Client, Client attitude. Titre d'un article : Quand l'Église anglicane décide de parler sexe (Le Point point fr, 10.03.2008). Ou bien encore : Voici l'étrange trajectoire de ces chasseurs d’OTIS, qui ont finalement décollé à 9 h 52, d’après les données radars officielles (Re-Open 911 . info, 17.02.2012). Données radars = données fournies par les radars. Ou enfin : Décès Bigeard : Sarkozy salue un "très grand soldat" charismatique (Le Point point fr, 18.06.2010). Décès Bigeard, au lieu de 'Décès du général Bigeard'. Cette systématisation des parataxes devient indécente.

Cette manière de juxtaposer deux substantifs, sans préposition pour les relier, est très choquante pour un Français normalement constitué, mais cela semble entrer dans les mœurs linguistiques. Inutile d'ajouter que c'est une imitation servile de l'anglo-saxon (lècheculisme). Voir Juxtaposition. Quant aux prépositions, comme déjà dit, soit elles tendent à disparaître, soit elles tendent à être remplacées par la préposition sur.

Étymologie : du latin præpositio, -nis : placé devant (præ : devant, avant, + positio : position, situation).

Prepper (anglicisme ou américanisme, prononcez comme vous voulez. Ne pas confondre avec pepper : poivre, quoique cela mette du piment dans les conversations). Pour alimenter les peurs traditionnelles liées aux changements d'ère (peur millénaristes, peurs de fin du monde, calendrier maya etc.), certains groupes ou certaines sectes se préparent à LA catastrophe finale. Ce sont les preppers, ou préparationnistes. Les preppers sont des gens ou des groupes qui s'attendent à une hypothétique catastrophe ou fin du monde, et s'y préparent en conséquence. Voir Survivalisme.

Exemple : Selon sa belle-sœur Marsha Lanza citée par le Daily Telegraph, la mère du tueur de Newtown (), Nancy Lanza, était une « prepper » (divers media, 18.12.2012). Elle ne s'était pas, en tout cas, préparée à la tuerie perpétrée par son fils.

() 14.12.2012 : vingt-six personnes tuées, dont vingt enfants

Étymologie : prepper, fait d'après to prepare : (se) préparer. Venant du français préparer, du latin præparare, de præ : avant, et parare : disposer.

Prérequis (néo-barbarisme, deuxième moitié du XXe siècle, en provenance directe de l'anglo-américain) : conditions préalables, conditions indispensables, conditions exigées (demandées, nécessaires), conditions sine qua non Les prérequis pour installer Windaube, pour installer tel ou tel programme... (ordis puissants, beaucoup de mémoire, – bref, des trucs chers). Cet anglo-américanisme agaçant s'impose surtout en raison de la paresse intellectuelle des informaticiens, qui ne prennent pas la peine de jeter un coup d'œil dans un dictionnaire, et qui trouvent plus pratique d'adopter des termes barbaresques.

Curiosité :


La curiosité, ici, c'est que le mot près (première ligne) soit correctement orthographié.

Étymologie : ce néologisme récent est formé de præ- → pré- : devant, avant + requis, participe passé du verbe requérir : demander une deuxième fois, réclamer. Requérir, du latin requiro, requisitum, requirere (re-quærere) : rechercher, demander, exiger.

Présidentiable (barbarisme) : qui a la stature d'un président, qui peut être président : Hollande renforce son image de présidentiable (titre du Point point fr, du Nouvel-Obs point com, 05-06.02.2012). Mot à rejeter, tout comme la plupart des mots politico-journalistiques de la fin du XXe siècle - début du XXIe siècle - (moitié du XXIe siècle ?). Voir Micro-ondable, Premier-ministrable.

Les journalistes ont inventé le verbe hyper-barbaresque présidentialiser (sic) – et non présidentier ; où est la logique ? – : faire figure de président, aspirer à être président. Soumission est, selon des termes que reprend l'auteur lui-même, un «thriller» de «politique-fiction» qui utilise tous les dirigeants français de premier plan de ce début de XXIe siècle. Marine Le Pen, vêtue de tailleurs à la Merkel destinée à la présidentialiser (Slate point fr, 05.01.2015). Remarquer le pluriel tailleurs, comme si l'intéressée allait changer plusieurs fois de tailleurs. Certains, au détour d'un article, auraient même rencontré le participe barbaroïde panthéonisable, à propos d'une personnalité susceptible d'entrer au Panthéon. Gageons que ce barbarisme crèvera de sa moche mort.

Étymologie : présidentiable, fait à partir de président. Du latin præsideo, præsidere (præ + sedeo) : être assis devant, présider. La forme -able vient du latin -abilis : capable de.

Presser (une touche) : les informaticiens, gens pressés de nature, ne disent plus : appuyer sur (intransitif), mais : presser (transitif). On peut d'ailleurs remarquer les deux versions : presser sur (intrans.) ou presser (trans.) tout court. Tout le monde a adopté ce terme, et France Téléfon demande impavidement de « presser la touche dièse » sur son appareil téléphonique (). On n'est pas très loin des débuts de l'informatique et du fameux message du DOS de MicroMou, qui a fait rire tous les Français : « Pressez une touche quand prêt », traduction mot à mot de : « Press a key when ready ». A donné le substantif pression : Ceci permet d'afficher les pages en plein écran sur simple pression d'un bouton. Comme toujours, il s'agit d'une importation frauduleuse de l'anglo-saméricain. Il faudrait faire pression sur les informaticiens pour qu'ils adoptent un langage plus décent.

() Il ne s'agit pas d'un dièse, mais d'un croisillon. Tout le monde – ou presque – utilise le mot dièse, alors que la forme du véritable dièse est différente. Voir la rubrique Dièse.

Presser comme verbe transitif est possible en français, comme dans presser un citron, presser des olives, presser quelqu'un de faire quelque chose... Presser une touche, ce serait l'écraser pour en exprimer le jus.

Étymologie : latin premo, pressum, premere : presser.

Pression, mettre la pression (anglicisme rampant) : synonyme de presser, faire pression, exercer une pression, contraindre, pousser, parfois agir contre, obliger, forcer. Je lui mets la pression pour qu'il termine le boulot à temps (je le presse de terminer le travail à temps). Autre exemple : Ils (A. Merkel + N. Sarkozy) mettent la pression à la Grèce. Loteur aurait plutôt dit : font pression sur la Grèce. Et Yaourt! titre : Samsung met la pression sur l'iPhone. Langage de journaliste ou de néo-rédacteur, tellement influencés par l'anglo-américain qu'ils en oublient le français. Par malheur, cette expression stupide (mettre la pression) s'est répandue à la vitesse grand V.

Nous vivons sans doute dans une époque cocotte-minute, où la pression surgit sur nous de tous les côtés à la fois : pression fiscale, légale, bancaire, maffia politique et policière...

Étymologie : voir rubrique précédente.

Prestation (anglo-américanisme) : ce n'est plus le fait de prêter serment (prestation de serment), ce n'est plus non plus le fait de fournir un service ou une somme d'argent (prestations sociales), mais c'est le fait de donner un spectacle. La gagnante de la première édition d'"American Idol" a ainsi interprété le titre "My Country, 'Tis of Thee"... Une prestation saluée par Barack Obama en personne (Pure Media (Ozap) point com, 22.01.2013). Remarquer l'apostrophe suivie d'un guillemet étazunien (d'"American), du plus mauvais effet typographique. Et, chose bizarre, une apostrophe intempestive s'est glissée devant Tis. Est-ce une contraction (it is) ? Et, évidemment, les mots anglo-américains ne sont pas traduits. Autre exemple dans le même article : Les internautes ont été nombreux à applaudir la prestation de Beyoncé, tout comme les médias, saluant la prouesse vocale de l'artiste. On parle aussi de prestation dans le cas d'un sportif qui joue dans une rencontre, qui participe à une course, à un tournoi. On parle encore de prestation quand un artiste donne un spectacle, une représentation. Importation frauduleuse de l'anglo-américain.

Étymologie : latin præstatio, -nis : acquittement, paiement, garantie. Du verbe præsto, præstare (præ-sto) : se tenir en avant, se porter garant, répondre de, garantir, fournir, exécuter.

Présumé (néo-crétinisme) : le verbe présumer veut normalement dire : juger d'après certaines probabilités. De nos jours présumé est une précaution de langage pour signifier que tout le monde est supposé être innocent jusqu'à preuve du contraire par décision de justice, – surtout les truands qui sont de présumés innocents, et qu'une justice malvoyante relâche dans la nature (loi de la fameuse « présomption d'innocence »).

Un présumé innocent n'est parfois qu'un futur probable coupable, – si l'on respecte la logique judiciaire d'une part et la manie contemporaine de parler d'autre part. Dans le même esprit, un inculpé est désormais mis en examen etc.

Les néo-crétins y vont fort : La présumée coupable a avoué le meurtre de X...(sic), ou bien : Le présumé assassin a été arrêté pour le meurtre de Y... Inversion anglicisante + illogisme. Ou bien, lu sur Internet : L'agresseur présumé a des antécédents judiciaires et a déjà été condamné puis incarcéré à plusieurs reprises (Le Figaro point fr, L'Express point fr, 07-08.10.2012). L'agresseur « présumé » a donné douze coups de couteau à sa victime et ce, devant témoins. On en arrive à des inepties pareilles, car on tient à respecter la très fameuse et néo-crétine « présomption d'innocence ».

Précaution oratoire : un tueur ou un délinquant n'est que présumé coupable tant qu'un jugement de tribunal ne l'a pas reconnu comme tel : Le père du tueur présumé d'Oslo habite à Cournanel, un village de l'Aude (Le Midi Libre point fr, 24.07.2011). Il est l'auteur du massacre de 77 personnes en juillet 2011, mais il n'est que tueur présumé. Même chose avec le tueur du Colorado (juillet 2012, douze morts, soixante blessés) : Les débats sur la santé mentale de James Holmes, auteur présumé de la tuerie d'Aurora qui a fait 12 morts en juillet 2012, ont repris cette semaine (L'Express point fr, 29.01.2014). Même chose encore avec le tueur du Connecticut (vingt-six victimes) : Le tueur US présumé était considéré comme timide et intelligent (Le Nouvel Obs point com, 15.12.2012). A signaler que pour les trois derniers exemples, les tueurs sont étrangers et ont opéré à l'étranger (Norvège, États-Unis), et que ces précautions oratoires ne s'imposent donc pas : nous ne sommes pas dans le système judiciaire français. Noter également « Le tueur US » : le tueur Étazunien, le tueur Américain.

En France, par contre : Le meurtrier présumé, âgé de 24 ans, a été interpellé alors qu'il était sur le point de quitter le domicile familial (Le Figaro point fr, 27.07.2012). Il a assassiné sa famille, mais il n'est que meurtrier présumé. Toutes ces précautions oratoires de la part de nos intrépides journalistes sont horripilantes et induisent en erreur.

Encore un exemple piqué dans L'Express point fr du 06.08.2012 : Fusillade dans un temple sikh: ce que l'on sait de Wade Michael Page, le tueur présumé (six morts à son actif, abattu par la police). Bon v'là que la police abat des tueurs présumés maintenant ! Voir Supposé. Et puis, tiens, encore un exemple : L'auteur présumé du meurtre a lieu même appelé la gendarmerie et a avoué le crime par téléphone, a-t-on appris ce vendredi de source judiciaire. Le suspect, âgé de 24 ans, a été placé en garde à vue, a indiqué le parquet de Nice (L'Express point fr, 07.09.2012). Et, plus loin : Le suspect a été interpellé sur la terrasse de la maison avec un couteau de plongée. C'est un tueur présumé, bien qu'il ait avoué son forfait, et de plus il est simplement suspect. Ça fait beaucoup d'illogismes.


(tuerie du Connecticut, déc. 2012) Tueur US présumé : il s'est suicidé après la tuerie (vingt-six victimes).
Question : est-ce que quelqu'un qui se suicide est un suicidaire présumé ?
Noter encore le sigle U.S. (sans les points) dans le sens d'américain, étazunien.

Loteur a trouvé sur internet la phrase suivante qui l'a singulièrement frappé : Un agriculteur de 51 ans a été placé en garde à vue vendredi soir, soupçonné du meurtre d'un homme de 48 ans qu'il a reconnu avoir délibérément percuté avec son tracteur dans son champs (sic) à Couvertpuis (Meuse), a-t-on appris samedi auprès du parquet de Bar-le-Duc (L'Express point fr, divers media, 18.08.2012). Le meurtrier est soupçonné d'un meurtre qu'il reconnaît avoir commis ! Ces journalistes nous étonneront toujours. A noter que la faute à « champs » est reproduite dans tous les media. Scotomisation ?

Cette précaution oratoire présumé semble provenir de l'anglais « presumed ». Ce néo-crétinisme date de quelques années déjà ; avant on disait : la personne suspecte (ou soupçonnée) de meurtre, de vol, de telle ou telle chose, etc.

Étymologie : du latin præsumere, de præ : avant, et sumo, sumptum, sumere : prendre, proprement : prendre d'avance, d'où : se représenter d'avance, conjecturer. Bref, on conjecture, on suppose qu'un assassin est innocent alors même qu'il vient de tuer une ou des personnes devant témoins. Ce n'est que la justice qui, par une condamnation explicite, donne un statut d'assassin à un assassin.

Prêt, prêt de : au lieu de près de : Dans cette interview qui dure prêt de 13 minutes, on assiste à un véritable interrogatoire (article de w41k point com du 12.01.2011, rapportant un article d' Acrimed point org [qui, lui, ne comportait pas cette erreur])... Ou bien : Avec prêt de 4 000 visiteurs, le site est une réussite (Afrik point com, 07.02.2003). L'orthographe, elle, n'est pas près d'être une réussite. Et l'expression désormais classique : Elle n'est pas prête de l'oublier. Et puis, tiens, cet exemple d'un auteur sur le site Agora-Vox qui maîtrise magistralement le français : Nous sommes trop prêt d'un possible fin de civilisation pour que je ne vous entretienne pas de ce sujet majeur. « Trop prêt » : l'adjectif est au singulier – peut-être parce que le néo-rédacteur le prend pour un adverbe ; « un possible fin » et non une fin possible. Loteur n'a pas eu le courage de lire le reste de l'article.

Une curiosité que loteur livre au lecteur avide : [...] pas de place à l'amateurisme car les lèvres épaisses, de ces géantes de 10 à 25 mètres qui sont prêtent (sic) à se fracasser n'importe quel surfer (sic) qui osera les défier (blogue d'Harold Quinquis, repris par Yahoo Sport du 24.01.2013). Remarquer : une virgule intempestive entre ‹‹ lèvres épaisses › › et ‹‹ de ces géantes ›› ; qui sont ‹‹ prêtent ›› à ; ‹‹ se fracasser n'importe quel surfer ›› (il manque sur ou contre). Du grand style, signé d'un « sportif expert ». Pas expert en orthographe, en tout cas. Par contre, l'emploi de prêtes à (s'il avait été correctement orthographié) conviendrait ici. Mais cela prête à sourire.

Ou encore cette confusion près / prêt (les fautes et les omissions sont bien sûr dans le texte, qui a été piqué sur un blogue) : Tous cela est a peu pret inutile meme si c'est couteux pour le contribuable. Et cet autre exemple, donc : Je connais bien la sphère Dieudonné car je la fréquente de très prêt de part (sic) mon travail (commentaire d'un article de Slate point fr du 30.09.2013). Loin de moi de supporter de tels barbarismes, s'exclame loteur, près de tomber en syncope.

Étymologie : prêt à : du latin præsto, præstare (præ-sto) : se tenir en avant.

Près de : du latin premo, pressum, premere : presser.

Prêtre : est devenu pour de nombreuses personnes (surtout journalistes) synonyme de pédéraste ou, comme on dit maintenant, pédophile. Peut-être à cause de la parole du Christ : « Laissez venir à moi les petits enfants. » Ceci est particulièrement vrai dans les pays anglo-saxons, ou le mot faith (foi) se prononce comme fesse.

L'indécent harcèlement médiatique actuel (printemps 2010) contre l'Église catholique sent la manipulation contre l'Église catholique toute entière et non contre quelques prêtres. Tandis qu'un certain sinistre du Minicul (Ministère de la Culture) continue à exercer sa charge, malgré le scandale du tourisme sexuel évoqué à son propos. Voir Pédophile.

Étymologie : du latin presbyter : prêtre, emprunt au grec
πρεσβύτερος (presbyteros) : plus vieux, plus âgé. Comparatif de πρέσβυς (presbys) : vieux, âgé, ancien, chef. Cf. en français presbytie (déclin de la vision lié à l'âge), presbytère (bâtiment où logent les prêtres). Et comme le lecteur a toujours l'esprit mal placé, loteur tient à rappeler que presbyte n'a rien à voir avec presse-bite.

Preuve : opération de manipulation et d'intox. Exemple : les preuves, exhibées par les Étazuniens et Colin Powell au monde entier incrédule et ébahi, de détention d'armes de destruction massive par Saddham Hussein, pour justifier l'invasion de l'Irak. Les preuves n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. Dicton populaire : « Ça, c'est une preuve à la Colin Powell ! » (c'est une preuve truquée, une preuve falsifiée).

Étymologie : du latin proba : épreuve, essai. Verbe probo, probatum, probare : essayer, éprouver, vérifier.

Prévaloir (sur) : ce verbe signifie normalement : avoir l'avantage, prendre le dessus. [...] il fut donné à un homme de prévaloir par l'armée sur le peuple et sur la France (Sainte-Beuve). Ce verbe signifie aussi : avoir plus d'importance, jouer un rôle prééminent. Dans les nations civilisées, l'intelligence a toujours prévalu sur la force.

Alors, dans quel sens les journalistes et néo-rédacteurs emploient-ils ce verbe en absolu ? "La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée", indique le communiqué diffusé par l'agence de presse officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA) (Le Monde point fr, L'Express point fr, Le Nouvel-Obs point com, Libération point fr, divers media P.L.C.C., 30.03.2013). Prévaloir : être, exister, se produire, avoir lieu ? Faux sens évident commis par des journalistes qui ne maîtrisent pas le français et veulent écrire de façon pompeuse. Le Cnrtl signale cette dérive du verbe, que Littré ne connaît pas.

Étymologie : du latin prævalere : valoir plus, l'emporter sur ; de prae : avant, et valere : valoir. La dérive journalistique « avoir lieu, se produire » vient sans doute de l'anglais to prevail, employé dans le sens affaibli de « se produire ».

Prévenir : chez les journalistes anglo-américanisés, le verbe prévenir signifie : ‘empêcher’ (de l'anglais : to prevent, empêcher). Titre d'un article du très sérieux Doctissimo point fr du 12.06.2014 : « Prévenir les risques alimentaires ». Comment les prévenir ? Par téléphone ? Les exemples, hélas, sont fort nombreux. Saturnisme : le dépister et le prévenir, ou bien : L'amiante, en prévenir les risques, ou encore Prévenir les risques sanitaires chez la personne âgée (Tiens ! on n'a pas écrit : chez un sénior) etc. etc. etc.

Le sens du verbe est tellement ambigu dans les exemples ci-dessus qu'on se demande si prévenir veut dire devancer, anticiper (sens premier), faire savoir à l'avance, avertir, alerter ou mettre en garde, ou bien alors (comme ici) : empêcher.

Étymologie : du latin prævenio, præventum, prævenire (præ-venire) : prendre les devants, venir avant, devancer.

Pride (anglicisme et néo-crétinisme, prononcer praɪd) : veut normalement dire fierté ou amour-propre dans la langue dans Albionais, comme dans la locution moderne gay pride : fierté homo, traduite par Marche des fiertés [sic]. Cette pride (marche ou parade) donne lieu chaque année à un rassemblement et à un défilé d'êtres accoutrés bizarrement. Pour loteur, l'homosexualité, c'est comme la religion : ce doit rester intérieur et discret (opinion personnelle de loteur qu'il partage entièrement). La Gay Pride 2019, autrement dit la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi, Trans (LGBT), revient ce samedi 29 juin 2019 à Paris... (Sortir à Paris . com, 25.01.2019). Cette « marche » provoque des bouchons, des ralentissements que maudissent les automobilistes, qui maudissent déjà les zédiles de la mairie de Paris pour leurs décrets farfelus et illogiques. Voir Gay.

Étymologie : pride, proud, du vieux-français preux : vaillant, brave, et prude (surtout au fém.) : vertueuse.

Prime (anglicisme et néo-crétinisme, prononcer praɪm) : jargon branché des néo-crétins de la french TV. Loteur ne sait pas trop ce que ça veut dire ; heure de grande écoute ? Il l'a entendu des lèvres d'un homo televisionus : On la (l'animatrice) connaissait en prime, la voici dans cette nouvelle émission. Autre exemple : J'aimerais savoir comment faire ou qui contacter afin de pouvoir participer au prime de la star académie ? C'est peut-être une émission de présélection. A moins que ce ne soit l'abrégé de prime-time. Quant à l'exemple suivant, on voit qu'il entretient l'ambiguïté : [...] selon le 1er baromètre Quali TV, sur l'ensemble des programmes proposés en prime sur les quatre grandes chaînes (TF1, France 2, France 3 et M6), ce sont ceux de France Télévisions qui sont le plus appréciés par les téléspectateurs (Première point fr, 05.02.2013). En prime veut dire ici à l'heure de grande écoute, et non 'en plus'. Remarquer les néo-crétinismes : Quali TV (et non Télé, avec le jeu de mots QualiTé Vé), sur l'ensemble (et non pour l'ensemble). Noter aussi le mot baromètre utilisé pour indicateur (un baromètre est normalement un instrument pour mesurer la pression atmosphérique), et France Télévisions pour Télévision française. Dans la plupart des cas, prime peut être traduit par émission, ou émission du soir.

Autres exemples : Les premiers primes (sic) sont toujours un peu ennuyeux. Ou encore : Pour lancer le prime, la Voix a débuté par une grosse annonce, agréable pour certains. Dans cette acception prime est donc masculin, et il se prononce praïme. Encore un exemple : Selon une enquête, cette émission [The Voice ()] est celle qui génère le plus de recettes publicitaires par prime (Ozap point com, 04.02.2013). Le mot prime ici ne signifie pas une somme d'argent donnée en plus (« prime de fin d'année »), mais c'est l'abrégé de prime-time, qui signifie une émission diffusée en première heure le soir. Noter la manie de donner des titres anglais à des émissions françaises, mais apparemment cela ne dérange personne car cette émission a beaucoup de succès, et elle entraîne des recettes publicitaires importantes. Remarquer encore le verbe passe-partout générer.

() en français dans le texte.

Prime n'a donc rien à voir avec ses homophones féminins : prime d'assurance ou de rendement, prime ou première heure de prière, prime en escrime ... sans oublier l'adjectif prime ( ' ) signifiant le premier degré comme dans A - A', S - S'. Dans ce cas, prime se prononce prime, et non à l'anglaise praïme.

Quant aux sub-primes (anglicisme, prononcer
səbpraɪm [ce qu'il y a de bien avec les mots anglais, c'est qu'ils sont imprononçables]), elles ont fait couler beaucoup d'encre – et de sang. A traduire par « prêts à haut risque ». Encore un anglicisme inutile. À éviter, donc. Voir Subprime.

Étymologie : (1er ) anglicisme issu du latin primus : premier.

Prime time (anglicisme, prononcer praɪm taɪm ou praïme taïme) : c'est à la télévision la première partie de soirée, ou l'heure de grande écoute, après le journal télévisé. Juste après le journal, on diffuse des films ou des émissions censés intéresser le plus grand nombre. Cette expression anglaise s'imposait vraiment, attendu que l'expression française « heure de grande écoute » n'est plus comprise de personne. [...] on est en droit de s’interroger sur le rôle actuel d'un service public qui programmait en 1961 « Les Perses » d'Eschyle en prime time et sur la dégradation d'une pensée collective qui semble encouragée par les politiques (Agora-Vox, 05.11.2012). Remarquer les termes « prime time » (début de soirée), dégradation (altération, régression, recul...) et politiques pour hommes (ou femmes) politiques.

A ne pas confondre avec access prime time, émission ou programme diffusés en avant-soirée, avant la messe du journal télévisé de 20 heures. M6 a décidé d'enrichir son offre d'access prime-time ! (pas le vocabulaire français, en tout cas).


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Et en prime, c'est en anglais !

Étymologie : pour prime, voir rubrique précédente. Time (temps, heure), d'une vieille racine indo-européenne *dim : couper, diviser.

Primo-arrivant (élève): cette expression à la limite du charabia désigne un élève ou un immigré venant d'un pays étranger et qui ne connaît pas un minimum de français. Non francophone ou immigré non francophone ne suffisent pas ? L'accueil des primo-arrivants. Pour préparer et favoriser l'intégration républicaine d'un étranger dans la société française, l'Etat [sic] met à sa disposition plusieurs dispositifs (Immigration point intérieur point gouv point fr [point final]). Loteur pensait qu'un primo-arrivant, c'est celui qui arrive le premier.

Étymologie : primo, du latin primus : premier. Adverbe primo : d'abord, au commencement.

Arrivant, participe présent du verbe arriver, du latin ad (à, vers, jusqu'à) + rive. Arriver, c'est le fait d'atteindre la rive.

Primo-délinquant, homme politique qui occupe un poste pour la première fois. S'il est nommé à un autre poste ou ministère, c'est un récidiviste.

Princesse de Clèves (La ~) : l'avoir lue est totalement inutile, et c'est même une insulte pour des tenants du bon sens. Tandis que connaître l'informatique est hautement appréciable. Les « humanités » ne servent à rien. A noter cependant que depuis sa diatribe contre La Princesse de Clèves, N. Sarkozy a fait décoller les ventes du livre de Madame de La Fayette.

L'informatique, quant à elle, avec son triste cortège d'ignorance et d'approximations, et truffée de mots anglais, est le triomphe de la pensée des Anglo-Américains qui, comme on le sait, sont infiniment tolérants et humanistes.

Étymologie : prince, princesse, du latin princeps : qui est le premier. Venant de primus : premier, et capere : prendre ; littéralement le prince (princeps), c'est celui qui occupe la première place.

Principe de précaution : c'est une loi, dite Loi Barnier [cliquer sur Loi Barnier], qui introduisit en France le principe de précaution, de manière officielle. C'est surtout un concept politiquement et médicalement correct qui veut qu'on abatte un troupeau entier, dès lors que plane un soupçon de maladie en ce qui concerne un seul animal. Peut-être que par ce même principe, il faudrait écarter ou abattre un gouvernement entier, dès lors qu'un ministre a trafiqué son CV (ou est soupçonné de l'avoir fait), ou bien même quand des soupçons de malversations touchent un ministre ou un sous-ministre.

C'est en vertu de ce principe dit de précaution que l'on maintient au sol des avions et que l'on ferme des aéroports dès qu'un nuage de cendre se balade entre l'Islande et l'Europe ; que l'on immobilise des milliers de véhicules sur les autoroutes dès que quelques flocons de neige tombent ; que l'on commande des millions de vaccins qui ne seront jamais utilisés pour une grippe qui fait cent ou mille fois moins de morts qu'une grippe saisonnière etc.

Étymologie : principe, du latin princeps : qui est à la première place. Voir prince, rubrique précédente.

Précaution, du latin præcautio, -nis : précaution, composé de præ : en avant, devant, + verbe caveo, cautum, cavere : prendre garde, faire attention. Cf. la fameuse inscription Cave canem. D'une racine *kew, qui a donné en grec
κοεω (koeô) : remarquer, et ακουω (akouô) : entendre. En latin cautus : prudent, d'où en français cautèle (cf. la cautèle cauchoise, dont parle Flaubert).

Print (anglicisme, prononcer prɪnt) : on ne dit apparemment plus « papier » ni « édition papier » chez les respectables journalistes du « journal de référence », mais print, ce qui vous prend tout de suite un air plus branché. Selon Le Monde.print, alors que Bachar Al-Assad a “démenti”, lors d'une interview sur la chaîne CBS, “avoir fait usage d'une arme chimique contre son propre peuple”, John Kerry, ministre des affaires étrangères états-unien, aurait rétorqué : “L'évidence parle d'elle-même”. Noter la transcription Al-Assad, au lieu du traditionnel el-Assad. Fait rare, on donne à l'Étasunien J. Kerry un titre français (ministre des Affaires étrangères, mais sans A majuscule), au lieu du classique « Secrétaire d'État », qu'on retrouve dans tous les media français dignes de ce nom.

Étymologie : print, anglais to print : imprimer. Emprunt au vieux français preint : impression. Du latin premo, pressi, pressum, premere : presser, enfoncer, imprimer. Du supin pressum vient le mot presse.

Prioriser (barbarisme) : faire, traiter ou placer en priorité ; donner la préférence, donner la priorité ; préférer. Certaines gens adorent créer ou utiliser des mots lourdingues, alors même que des mots français existent déjà. Vous devez prioriser (donner la priorité à) la livraison à domicile. Semble être un emprunt à l'anglo-saxon (« to prioritize »). Autre exemple : Il s'agit de la zone [du cerveau] de responsabilité, de capacité à planifier, prioriser et maîtriser ses impulsions (Slate point fr, 21.08.2012). Comment comprendre prioriser ? Attribuer une priorité ?

Le verbe prioriser est déjà moche (c'est un momoche) ; hé bien il y a pire : ... l’avantage de « l’Utilisation de DPI (Deep Packet Inspection) », c'est celui de « détecter les flux au niveau applicatif et favoriser le transport P2P video et déprioriser les autres flux (approche intrusive) en cas de congestion réseau » (Next-Impact point com, 08.02.2011, citant l'opérateur Orange). Hé oui, des informaticiens intrépides ont créé le verbe déprioriser (ne pas donner la priorité, enlever la priorité ?) Outre le fait que le mot est moche, il faut en plus décoder ce que l'auteur a voulu écrire. Question : pourquoi les spécialistes de l'informatique parlent-ils une langue aussi informe à tics ?

Étymologie : prioriser, déprioriser, faits sur priorité, venant du latin prior : qui est avant.

Priorité : ce qui vient en premier, qui passe en premier : en France, la priorité est à droite (loteur parle ici d'une règle de circulation des véhicules). Il peut aussi y avoir des priorités tout à fait étonnantes : Sept pour cent seulement des personnes interrogées estiment que c'est une initiative "tout à fait prioritaire" (Le Nouvel Obs point com, 20.12.2012). Il s'agit d'un sondage sur le mariage homosexuel ; quelles sont donc les initiatives pas tout à fait prioritaires pour ces personnes qui placent le mariage homo en première place ?

Mais il y a maintenant des priorités premières, et sans doute des priorités secondaires. Voici quelques premières priorités que loteur a recensées :

Logement : l'accession de la propriété, première priorité pour les Français (nouvelobs point com).
Campagne présidentielle. Première priorité, l’emploi (ouest france point fr).
Législative : la première priorité sera de relancer la production (la voix des Roannais).
La citoyenneté, première priorité de l'Union Européenne (un forum).
L'ÉDUCATION, PREMIÈRE PRIORITÉ DU QUINQUENNAT! (blogue de l'U.M.P. ; en majuscules dans le texte).
La retraite, la première priorité d’épargne pour les Français (site de gestion de patrimoine).
etc. etc. etc.

On s'aperçoit qu'il y a une foule de premières priorités, selon les journaux, leur orientation politique ou sociale, etc. Il existe aussi des priorités secondes, comme dans ces exemples : Les différences selon la proximité partisane, bien que toujours significatives, sont sensiblement atténuées lorsque la seconde priorité budgétaire est prise en compte (trielec). Ou bien : Sa seconde priorité est la réforme et la revitalisation (???) des Nations Unies (site français de l'O.N.U.) Donc, pour l'O.N.U., « la réforme et la revitalisation des Nations Unies » sont une priorité et passent donc en premier, mais à la deuxième place. Les puissants cerveaux qui conçoivent de telles phrases courent le risque de la surchauffe.

Un homme peut avoir aussi plusieurs priorités à la fois : Manuel Valls, a "condamné fermement ces faits graves, qui mettent en jeu la circulation et l'usage d'armes de guerre sur le territoire national", dans un communiqué qui précise qu'il "a fait de la lutte sans relâche contre le trafic et la détention illégale de telles armes une des priorités de son action". Quelles sont les autres priorités (celles qui passent avant les autres) ?

Dans une valeur superlative, on peut trouver la priorité des priorités : J'ai toujours considéré que la question sociale devait être la priorité des priorités (Agora-Vox, 04.12.2012). Ce n'est pas assez que ce soit en première place, il faut aussi que la première place soit avant la première place. Un peu comme les lessives qui lavent « plus blanc que blanc », dont s'est moqué Coluche en son temps. Surenchère linguistique. Et, encore plus fort, il y a aussi des priorités absolues, – comme sur l'autoroute. Je suis passionnée par mon métier, mais mes enfants sont ma priorité absolue (une actrice, citée par Closer-Mag point fr, 26.08.2013). Existe-t-il des priorités relatives ? Et puis aussi on peut trouver des priorités majeures : «Résorber le déficit de la Sécurité sociale doit constituer une priorité majeure», relève-t-elle [la Cour des Comptes], soulignant que cet effort est «indispensable pour notre pays» et que «sa réalisation est possible» (Libé, 17.09.2013). A quand les priorités mineures ?

Bref, il ressort de tout cela que toute priorité n'est que relative.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Prise de tête (parfois écrit prise2tete) : à une époque où, grâce à la novlangue (néo-langue) et au politiquement correct, les têtes se caractérisent par un vide quasi sidéral, l'expression prise de tête s'emploie à tout propos pour désigner une chose un peu compliquée qui oblige la personne à réfléchir ou à faire des démarches pénibles pour elle. C'est ainsi qu'un site propose : Arrêter de fumer sans prise de tête ni prise de poids (remarquer au passage la mise en parallèle : prise de tête / prise de poids). Un autre site propose : Zéro prise de tête : Quelques règles simples et un zeste de bon sens pour concevoir des sites web intuitifs et efficaces. Remarquer le Zéro prise de tête : sans se fatiguer, sans problème, en toute facilité... et l'adjectif intuitif, qui a été détourné de son sens : facile à comprendre, d'un maniement aisé.


Sous sa forme verbale « prendre la tête », l'expression peut aussi avoir le sens de quelque chose de difficile et animée, comme une discussion : je me suis pris la tête avec lui pour ce problème de routeur ; y voulait rien comprendre ; le contexte peut parfois être agressif : il m'a pris la tête à cause de sa mob, qu'il m'avait prêtée, et qu'il m'accuse que c'est moi qui lui ai fait un choc, etc.

Prendre la tête, c'est vulgairement faire chier, emmerder (les psychanalystes parleraient ici de déplacement). Ça me prend la tête ! (variante : ça me prend le chou !). Avant on disait : casser la tête, se casser la tête. Cf. les jeux de casse-tête.

Enfin, prise de tête peut devenir une expression adjectivale : Ah, on nous murmure à l'oreillette que la presse féminine est simplement «frivole» et «pas prise de tête» (Slate point fr, 20.08.2011). Pas prise de tête = qui ne complique pas la vie. Bref prise de tête = casse-pieds.

Étymologie : prise, du verbe prendre ; latin prehendo (prendo), presum, prehendere (prendere) : prendre.

Tête : du latin testa : cruche à deux anses, vase, pot. L'étymologie confirme avec bonheur la vacuité de la plupart des têtes contemporaines. Quand Pierre Brochant dit à propos de François Pignon, dans Le dîner de cons, « Il a une belle tête de vainqueur », le mot tête est employé dans son sens étymologique : cruche à deux anses.

Le latin avait le mot caput pour désigner la tête, d'où viennent capitale, capitaine etc.

Privilèges : dans la nuit du 4 au 5 août 1789 on a aboli tous les privilèges liés à la noblesse. Cependant, certains néo-privilégiés (députés, sénateurs, maires...) ont réhabilité des privilèges en ce qui concerne les primes, les indemnités, les retraites et le droit de s'enrichir sur le dos des Français. C'est ce qu'on appelle l'égalité des droits des citoyens. Qui sont ces néo-privilégiés ? Environ 1 000 parlementaires, les conseils régionaux, les conseils généraux, les 3 6000 communes et les communautés de communes, 16 500 « diplomates » ou prétendus tels. La république est généreuse envers ses agents.

Exemple de privilège : « Avant de quitter son perchoir, Jean-Louis Debré a fait voter à l'unanimité, et dans le silence le plus complet, une loi pour que désormais un député non réélu touche pendant 60 mois au lieu de 6 mois son indemnité mensuelle nette, qui est à ce jour - selon info sur site Assemblée nationale - de 5.178 euros, soit 6.952 euros brut. Chaque député non réélu coûte donc aux Français 417.180 euros pour 5 ans ! Sans parler ce ce qu'il leur coûtera 'à vie' ! » (Cette information sur cette indemnité de chômage des députés a été révélée par « Le Canard Enchaîné » du 7 février 2007). Ce même Canard enchaîné révèle (en 2008) qu'un député cumulait depuis le 17 juin 2007 ses indemnités de député et de maire avec son allocation de retour à l'emploi. Député ou députain ? (Le maire d'Alger, lui, venait à Paris pour toucher le RMI.)


Avec l'aimable autorisation de Delucq. Visitez son site.

Étymologie : privilège, du latin privilegium, de privus : privé, et lex, legis : loi. Un privilège, c'était une loi exceptionnelle en faveur d'un particulier. Cf. l'expression Par privilège du Roy : permission exclusive accordée à un éditeur d'imprimer un ouvrage.

Privilégier : ce néo-verbe a pris les sens suivants : préférer, donner la préférence à, donner la priorité, à, faire passer avant, favoriser, distinguer, accréditer ou tout simplement adopter, choisir. Pour préparer votre levain, privilégiez l'eau non calcaire et non chlorée, et plus loin : Afin de privilégier le développement des bactéries, stockez votre levain dans un endroit plutôt chaud (dans un placard, près du four, etc.) et à l'abri des courants d'air. (Le Coconut blog . com). Une fois privilégier a les sens de « choisir » ou de « préférer », une autre fois celui de « favoriser ». Autre exemple : Gérard Mestrallet : "Privilégier les énergies renouvelables pénaliserait notre compétitivité" (Le Monde . fr, 06.02.2012). Cette phrase en néo-langue signifie à peu près : « donner la préférance aux énergies naturelles freinerait notre efficacité commerciale ». Trouvée dans un article cette construction bizarre : "On privilégie les bénéfices commerciaux à la santé publique", regrette Etienne Cendrier (Vingt Minutes . fr, 02.07.2012). Cela doit signifier : « On fait passer les bénéfices commerciaux avant la santé publique ». La police suédoise privilégie la thèse de l'accident pour expliquer l'incendie d'une mosquée qui a fait cinq blessés à Noël, a affirmé lundi la chaîne de télévision TV4 (Le Parisien . fr, 05.01.2015) : « la police suédoise accrédite la thèse, considère comme la plus probable la thèse ».

appel : le verbe privilégier signifie normalement : accorder un ou des privilège(s), un ou des avantage(s). C'est aussi le fait de préférer un créancier par rapport à d'autres. Le verbe privilégier dans le sens de préférer est un néologisme, un néo-crétinisme.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Proactif ou pro-actif (anglicisme rampant, barbarisme) : volontaire, volontariste. N'est pas le contraire de rétroactif, mais celui de réactif : on prend la situation en main, on devance la situation. Mieux vaut adopter une démarche pro-active avec une question du type « Où en êtes-vous dans le process de recrutement ? » (career-builder point com). Noter l'anglicisme process : processus. Autre exemple : "Le Premier ministre va poursuivre sa politique de "pacifisme proactif", mais il devra peut-être baisser d'un ton en mettant l'accent sur l'aspect non militaire de la diplomatie traditionnelle japonaise, par exemple sous la forme d'un soutien humanitaire aux plus faibles", juge M. Yamamoto (dépêche A.F.P., 01.02.2015). Noter les guillemets étazuniens "..." à l'intérieur d'autres guillemets étazuniens. Noter encore la lassante habitude de rejeter la principale à la fin, en incise, manie sans doute imitée du style journalistique anglo-saxon.

Avec l'adverbe proactivement : Réagissez proactivement.

Étymologie : le mot n'existant pas en français, sauf dans la bouche ou les écrits de quelques néo-crétins, loteur suppose que c'est une importation frauduleuse de l'anglo-saxon. Du latin pro : avant, en avant, et activus : actif. Attesté depuis 1971, selon Etymonline.

Problématique (néo-crétinisme) : normalement, une problématique est un “ ensemble complexe de problèmes dont les éléments sont liés ”. En philosophie, c'est l' “ art de bien poser un problème ”. En tant qu'adjectif, problématique signifie “ dont l'issue est douteuse ” : résultat problématique.

Mais en tant que néo-substantif, le mot problématique est devenu tout simplement synonyme de difficulté, de problème, voire de souci pour toute une cohorte d'ignares, qui pensent que « ça fait mieux ». Untel a une problématique infantile : il a des problèmes liés à son enfance. L'artiste se sert du rire pour tenter d'installer le débat au sein de problématiques sensibles (???). Encore une fois, plus un mot est long, plus cela lui donne de l'importance. Un autre exemple, édifiant : Outre la problématique santé, le poil est donc aussi sociologique (sic ; Le Parisien point fr, 09.08.2012, divers sites P.L.C.C.). Cette juxtaposition (« problématique santé ») signale que nos contemporains commencent à perdre l'habitude de mettre des prépositions (qui est un procédé analytique), cest-à-dire qu'ils commencent à faire du français une langue synthétique.

Même chose avec le mot thématique au lieu de thème, avec méthodologie au lieu de méthode, avec technologie au lieu de technique.

A donné le verbe problématiser comme dans cet exemple : Pour questionner et problématiser, pour identifier et comprendre des mots-clefs, pour faire des recherches, reportez-vous au glossaire en ligne (Géo-Confluences point Ens-Lyon point fr). Fichtre ! Si après ça, on ne se sent pas plus savant, c'est à désespérer d'internet.

Étymologie : emprunt au latin problematicus (adj.) : problématique. Du grec
προβληματικός (problêmatikos), de πρόβλημα (problêma) : écueil, obstacle ; abri ; question posée, objet de controverse, d'où problème.

Problème (poser ~) : “Cela me pose un problème” : cela me crée de l'embarras, cela m'embarrasse, cela me gêne. Maintes fois entendue l'interrogation sur un mode agressif cette phrase : ça vous pose un problème ? Souvent réduit en poser problème, en faisant sauter le 'un'.

Étymologie : pour problème, voir rubrique précédente.

Pour poser, il y a eu fusion et confusion entre les verbes pauso, pausare : s'arrêter, cesser, et pono, positum, ponere : poser.

Process (anglicisme, prononcer prəʊses) : processus. Process au lieu de processus, une syllabe gagnée, grande victoire. Mieux vaut adopter une démarche pro-active avec une question du type « Où en êtes-vous dans le process de recrutement ? » (career-builder point com). Noter le néo-crétinisme « démarche pro-active ».

Processus : s'emploie de plus en plus dans le sens de procédure (ou ensemble de points ou d'étapes logiques qui se succèdent), procédé, déroulement ... Le processus de paix au Moyen-Orient connaît de fortes fluctuations. Le contraire serait étonnant.

Étymologie : du latin procedo, processum, procedere : s'avancer.

Processus identitaire (barbarisme) : encore une fichaise à mettre sur le compte des tenants de la novlangue. Lu sur le site de l'I.N.R.P. (Institut National de la Recherche Pédagogique) : La perte d'emploi a généré (sic) une rupture du processus identitaire, en déstructurant l'identité professionnelle. En clair, il marche à côté de ses pompes car il a perdu son emploi. Quels (sic) sont les causes et conséquences d'un processus identitaire mal vécu ? Спрашивается (on se le demande. Loteur met de temps en temps des mots russes pour contrebalancer le globish).

Le processus identitaire est quelque chose de très compliqué, mis au point par les psychologues et les sociologues modernes, un peu aidés par des psychanalystes, et qui signifie, en gros, la perception que l'on a de soi + la conscience que l'on a de soi + la représentation de soi + l'image que l'on a de soi + la présentation de soi + l'image de soi que renvoie l'autre + l'interaction sociétale (il y a encore d'autres ingrédients, mais ils sont moins importants). S'il faut songer à tout ça quand on descend dans la rue, c'est sûr que de nombreuses personnes peuvent souffrir d'une rupture du processus identitaire.

Étymologie : pour processus, voir rubrique précédente.

Identitaire, formation adjectivale barbaresque à partir du mot identité, du latin identitas, -tatis : nom abstrait à partir de "idem" : le même. Voir Identité.

Prochain : employé dans le sens de 'suivant' par certains ignares : Clic sur Prochain pour continuer. C'est ici une traduction stupide de l'anglais Next. Mais on peut trouver prochain au lieu de ‹ suivant › dans des articles web : ... quand il n’y a plus d’unités, le téléphone ne fonctionne plus jusqu'au mois prochain (Yaourt!), ce qui renseigne assez bien sur la jeunesse et le manque de maîtrise du français des néo-rédacteurs (-trices).

Étymologie : du latin proximus : très proche.

Prochain, prochaine : l'anglicisation systématique du langage amène la plupart des gens à dire : Les prochaines 25 minutes ... au lieu bien sûr de : Les 25 prochaines minutes. Voir Dernier, dernière.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Procrastination : fait de remettre une tâche au lendemain. C'est, signale le Cnrtl, un mot rare et littéraire. Lu dans un article web (lexpress point fr) : La procrastination: un mot barbare, une réalité assez courante. Celui qui procrastine (le procrastinateur) remet systématiquement à demain (en latin crastinus) ce qu'il doit faire tout de suite. Petite erreur : demain se dit cras en latin, et crastinus est un adjectif dérivé de cras, et qui signifie ‘de demain’. On peut tiquer devant le fait que le néo-rédacteur traite de “ barbare ” un terme qui est rare et littéraire, mais les termes savants peuvent paraître barbares aux ignorants.

Producer (anglicisme, prononcer prədju:sə(r) ou plus simplement prodiousseur). Entendu de la bouche d'une journaliste : C'est notre producer qui a traduit en russe. 'Producteur' fait trop français, donc trop banal, sans doute. Il est vrai qu'en russe, c'est un peu plus délicat à dire (производитель : proizvoditel, prononcé à peu près praizvaditiel).

Étymologie : du latin produco, productum, producere : mener en avant, faire avancer, faire pousser, procréer, élever.

Produire : Lu sur l'excellent Yaourt' : Obama produit (= présente) son certificat de naissance pour tuer (= faire taire) la rumeur.

Étymologie : du latin produco, productum, producere : mener en avant, faire avancer.

Produit : désormais, tout est un « produit », aussi bien la pièce détachée pour une voiture, des légumes ou un plat cuisiné dans un supermarché, un disque, un livre, bref un objet, un article... Lu sur un site internet : « Description du produit : C'est en 1931 que Bernanos fait paraître sa Grande peur des bien-pensants, son premier pamphlet » etc. Le produit, ici, c'est un livre, – simple objet de consommation. Autre exemple lu sur l'excellent Yaourt!, citant lexpress point fr : L’enseigne Carrefour a décidé le rappel de deux produits fromagers en France et à Monaco. Traduite en vieux français, cette phrase devient : Carrefour a décidé de retirer de la vente deux fromages en France et à Monaco.

Les produits, pour ce qui est de distribution moderne, cela fait penser à la parole de Céline : « L'homme n'est que le produit de ce qu'il mange » (= de la merde).

Étymologie : produit, même étymologie que pour les deux rubriques précédentes. Rappeler, composé de re- : à nouveau, + appeler, composé de ad : à, et pellare, inusité et signifiant parler.

Profaner, profanation : profaner, c'est porter atteinte à quelque chose considéré comme sacré : profaner un temple, profaner une église, profaner une tombe ... Ces atteintes peuvent être physiques : incendies d'églises, exhumations de cadavres ; ou verbales : On craint, dès qu'on ne le prononce pas à genoux et en l'adorant, de profaner, rien qu'à le répéter, ce nom ineffable [celui de Jésus-Christ] (Sainte-Beuve, cité par le Cnrtl). Dans ce cas, on pourrait parler de blasphème s'il s'y ajoutait la volonté d'insulter à la divinité.

Régulièrement, des tombes de cimetières musulmans sont profanées, et on met allègrement cela sur le compte de groupuscules néo-nazis. Cependant depuis quelque temps, en l'an de grâce 2012, des activistes s'en prennent à des mosquées. Après des têtes de cochon déposées devant une mosquée de Montauban (août 2012), ce sont des excréments (d'animal ? d'homme ?) qu'on a retrouvés sur les portes d'une mosquée de Limoges (septembre 2012), ce qui provoque ire, fureur et indignation de la part de toutes sortes de milieux.

Voir  ICI  un petit condensé de diverses réactions de nos très excellents media.

On admirera au passage, dans l'affaire de la mosquée de Limoges, le fait que tout le monde, dans les milieux de la politique, du journalisme et de la religion, parle de profanation – alors qu'il ne s'agit que de souillure ou de provocation, le ministre de l'Intérieur lui-même se disant indigné par cet acte anti-islamique, qu'il considère comme une profanation.

Étymologie : d'après Littré, profaner est fait sur profane. Profane, du latin profanus, « quod pro fano est » : ce qui est devant (pro) le temple (fano, ablatif de fanum : temple), en dehors, livré au public, et de là profane. Le profane, c'est ce qui est en dehors du temple, tout comme l'exotérisme (en dehors) s'oppose à l'ésotérisme (en dedans).

Professeure (barbarisme) : féminin de professeur, de plus en plus répandu par la gent journalistique. Fait partie des mots terminés en -eur, comme auteur, procureur, etc. que l'on a « féminisés » (Jacques Guillet [cité dans la page d'accueil] propose fémininisés : mis au féminin) de force. Ceci s'apparente à un viol. Une étude menée par Elizabeth Dowdell, professeure à l'université de Villanova en Pensylvanie, fait en effet état de ce phénomène croissant chez les jeunes (slate point fr). Autre exemple : Décryptage de ce chef d'accusation avec Audrey Darsonville, professeure de droit à l'Université de Lille (libération point fr). Le décryptage en question ne sont que de simples explications, répétées sur tous les media. Quant au terme professeure, les féministes veulent imposer ce barbarisme, et les journalistes suivent comme un seul homme. Les journalistes, ou les chevaux de Troie des groupes de pression (lobbies).

Professionnel (diminutif : pro) (adjectif et substantif ; néologisme) : notion vague et floue. Toutes les sociétés exigent de leurs salariés un comportement professionnel. On ne sait pas trop ce que ça veut dire. Théoriquement : faire les choses dans les règles de l'art. Cette notion inclut un savoir-faire dans une spécialité donnée, de la compétence, du sérieux, de la conscience professionnelle, le sens des responsabilités. Avoir l'esprit pro.

Un vrai pro sera théoriquement soucieux de la qualité, et facturera au meilleur rapport qualité/prix. Cette notion de pro peut s'étendre très loin : Profession : parents, ce qui en dit long sur le prétendu esprit professionnel (répondre à des normes édictées par quelque « autorité »). Cette notion de « pro » ou de « professionnalisme » inclut normalement l'idée de rémunération. Un amateur ou un bénévole ne sont pas payés ; ils ne sont pas pros. L'esprit pro permet de gagner plus en travaillant encore plus.

Il semble en effet que le mot professionnel subisse un glissement linguistique, et ce mot tend à signifier maintenant : qui répond aux critères établis arbitrairement par des organismes de qualification (ISO). Autrement dit : de l'amour du métier, de la "belle ouvrage", on passe à un système de coercition "managériale". A mettre sur le compte de la néo-langue et de la glorieuse mondialisation.

L'antonyme de pro n'est pas 'contra', mais : amateur, dilettante, bénévole, non-qualifié.

Substantif : professionnalisme. Le professionnalisme, qui s'oppose à l'amateurisme, pose un ensemble de critères afin de définir la qualité professionnelle d'un service ou d'une prestation d'une spécialité donnée : qualité du service, délai optimal d'exécution, rapport qualité / prix par exemple. Bref, ce qu'on appelle, en bon vieux français, la conscience professionnelle ou la compétence professionnelle.

On ne peut cependant qu'être étonné par les concepteurs de pages web, pour qui les sites ‘pro’ doivent être présentés en petits caractères, à peine lisibles. Si vous avez devant vous une page internet agréable à lire, sans effort, vous avez affaire à un amateur. Si vous vous crevez les yeux pour déchiffrer une page en caractères minuscules, alors là aucun doute : vous avez affaire à un pro. Il en est de même des produits de la secte Micromou, où à chaque 'sortie', les produits foirent lamentablement.

Étymologie : d'après l'anglais professional : relatif à une profession. Profession, du latin professio, -nis : déclaration. Verbe profiteor, professus, profiteri : déclarer, professer, offrir, proposer. D'où professeur (celui qui parle devant), profession de foi etc. Le sens de profession comme activité rémunératrice date du XIVe siècle.

Profil (anglicisme rampant) : bas ou haut, selon que l'on est vaincu ou vainqueur, que l'on veut être discret ou non, sobre ou non, passer inaperçu ou non. Faire profil bas : se faire discret. De toute façon, il s'agit d'un calque de l'anglais, et la traduction ne présente donc aucun intérêt. La France joue profil bas [ à propos de l'Arche de Zoé ]. Les Bleus finalement profil haut face au (sic) Pays-Bas [ l'Humanité ]. Évidemment, les adeptes de la novlangue préfèrent utiliser l'expression anglaise low profile par exemple au lieu de profil bas, qui fait sans doute plus con chic : Procès de Fabrice Tourre : l'ancien trader de Goldman Sachs joue la carte du "low profile" (titre de La Tribune point fr, 26.07.2013). On sent se profiler l'anglo-saxonisation à outrance. Noter le mot trader : courtier, négociateur.

Un sens actuel de profil, c'est tout simplement une description, un portrait, une fiche signalétique (calque de l'anglo-américain) : Je suis allé sur son profil, on s'est envoyé des messages, on a échangé nos N°, et au son de sa voix, waououh, le coup de foudre (réclame pour un site de rencontres au nom anglo-américain). L'acteur qui prononce cette phrase met tellement peu d'enthousiasme dans la si intelligente interjection waououh qu'on n'a pas envie d'adhérer à un tel site. Autre exemple : Sur son profil Facebook, l'ancien policier Marc L. revèle (sic) son malaise (L'Express point fr, 09.12.2011). On ne voit pas trop comment on peut lier ce qui a trait aux sentiments ou aux opinions avec une description de sa personnalité. Mais les Anglo-Américains, et les rédacteurs qui leur emboîtent le pas, mélangent tout. Voir Facebook, le P.S. 3.

Étymologie : du latin profilum, composé de pro : avant, en avant, + filum : fil, trait, forme.

Profilage : portrait psychologique (de criminels), dans la langue des accros de séries B étazuniennes. Quelques secondes plus tard, le tueur entre de nouveau dans le champ de la caméra qui le reprend en train de s'éloigner, sans courir pour ne pas attirer l'attention sur lui. Profilage (le point point fr).

Ceux qui exercent le profilage sont des profilers (prononcer profaïleur), c'est-à-dire qu'ils établissent le portrait psychologique d'un criminel à partir des données fournies par les polices. « Profiler » est une série télévisée américaine en 84 épisodes de 42 minutes, créée par Cynthia Saunders. Équivalent proposé : psycho-flic, au lieu du terme adopté, trop lourdingue : comportementaliste.

Étymologie : voir plus haut, à Profil.

Profitabilité (barbarisme) : profit, possibilité de profit, rentabilité. Dès lors, les coûts et le risque augmentent avec un effet ciseaux sur la profitabilité attendue (article d'Agora-Vox) .
Citation d'Hervé (?) : « A chacun selon ses besoins : Le travail aux travailleurs, le profit aux profiteurs ».

Étymologie : profitabilité, fait sur profitable, adjectif verbal du verbe profiter. Profiter, profit : du latin proficio, profectum, proficere : avancer, pousser, croître, être utile. De pro : en avant, et facere : faire. Profectus : avancement, progrès, succès, profit.

Programmatique : loteur ne le connaissait pas, celui-là. Signifie sans doute dans la langue des novlangais : lié à un programme, qui concerne un programme, relatif à un programme ... Ajoutons que programmatique est normalement un adjectif, et non un substantif. Pour l'instant, "elle est juste passée de Sœur Emmanuelle à Rosa Luxembourg, sans contenu programmatique", ironise un jeune élu de la gauche... ('sans programme' aurait été trop simple à dire). Ils attendent de voir la plate-forme programmatique du parti de M. Bayrou. Ou encore : « L’Etre allemand doit apporter au monde la guérison », ce vers écrit par un obscur poète de l’époque bismarckienne est redevenu programmatique pour une Allemagne ayant retrouvé sa dignité et son unité. Décidément, les représentants de la politique et du journalisme adoptent des mots de plus en plus longs et biscornus.

Étymologie : programmatique, adjectif fait d'après programme. Programme, du grec
προ (pro) : avant, et γράφειν (graphein) : écrire.

Programmes (de la télévision française) :


Remarquer la manie d'écrire « Acteur », alors qu'il y a plusieurs acteurs.


Loteur aurait pu multiplier les exemples (des dizaines), mais il suffit au lecteur de se reporter aux programmes de télévision présentés par certains sites spécialisés pour se rendre compte de visu que 1. la télévision
française nous fourgue une infinité de programme étazuniens, et que 2. les titres des séries ou des films qui ne sont pas traduits la plupart du temps. La télévision française, ou le Cheval de Troie des Étazunis ? Le C.S.A. ou Conseil Supérieur de l'Audio-visuel, si pointilleux pour certaines choses (parité, racisme, égalité des représentativités politiques), semble totalement ignorer l'invasion et l'envahissement « culturels » des Anglo-Saxons, voire semble les favoriser par sa complicité passive.

Programmeur : celui qui écrit un programme : programmeur informatique, dont le travail consiste, après analyse d'un projet, de créer des algorithmes et organigrammes, et de les réaliser en utilisant un langage informatique. Manpower TOULOUSE INFORMATIQUE recherche pour son client, un Ched (sic) de projet développement et un Analyste programmeur informatique H/F à Aurillac. Loteur ignore qui a rédigé cette annonce, mais elle est réelle.

Au lieu de programmeur, c'est le mot programmateur qu'on voit parfois utilisé par erreur : Comme les lexicographes l'indiquent, "les programmateurs qui ont développé le format gif préféraient la prononciation avec un g doux ; [...] cependant, la prononciation avec un g dur est maintenant très répandue et facilement compréhensible." Bizarre, cette distinction entre g dur et g doux, alors qu'il s'agit du son ' g ' (occlusive vélaire comme dans gaga ; "g dur" pour le rédacteur de l'article) et du son ' j ' – ʒ en transcription A.P.I. – (fricative post-alvéolaire comme dans Juju ; "g doux" pour le rédacteur). Le rédacteur a tout faux, comme on dit : confusion entre programmeur et programmateur, et utilisation de termes phonétiques erronés. Preuve, une fois de plus, qu'on utilise maintenant les mots n'importe comment, et surtout sans vérifier.

Pour loteur, un programmateur est un composant électronique dans des machines (dans l'électro-ménager par exemple) qui lance une action à un moment donné. C'est aussi un responsable de programmes à la radio.

Parfois, on trouve aussi développeur au lieu de programmeur. Voir ce mot.

Étymologie : voir plus haut.

Prohibition : « La Prohibition fait référence à plusieurs périodes de la première moitié du XXe siècle où la fabrication, le transport, l'importation, l'exportation et la vente de boissons alcoolisées étaient prohibés dans certains pays, comme par exemple aux États-Unis entre 1919 à 1933 » (Wikipédia).

La notion de prohibtion s'est considérablement étendue, et on entend maintenant par prohibition l'interdiction de fumer du tabac ou des vapoteuses, de boire de l'alcool et d'avoir des rapports sexuels avec des prostituées, tout cela pour la bonne marche du Nouvel Ordre mondial. Bientôt l'État va instituer une nouvelle police des mœurs afin de veiller au bon fonctionnement d'une société idéale.

Projet (d'avenir) : loteur, par pur esprit ludique à propos de projet d'avenir, a fait des recherches sur Google.fr. Résultats (des milliers) : Les 52 projets d'avenir financés par le grand emprunt (le monde point fr). Ou bien : Projets d'avenir : un soutien au développement de projet (région midi pyrénées). Ou encore : Un projet d'avenir pour les hommes et les territoires (réseau ferré de France). Il existe aussi des projets du futur : Etudes et projets du futur (Lafarge). Il n'y a pas, à la connaissance de loteur, de projet du futur antérieur, ni du passé simple, c'est pourquoi il n'a pas lancé de recherches sur ces thèmes.

Projet (professionnel) : remplace désormais le mot “ ambition ”, trop ringard, passéiste ou personnel. Quel est votre projet professionnel ? demandera, l'œil gourmand, un placeur du Pôle emploi. Quant au noble mot “ vocation ”, il ne se trouve plus que dans les dictionnaires (à part l'expression néo-crétine 'avoir vocation à').

Étymologie : projet, déverbal de projeter, littéralement jeter en avant. Du latin projicio, projectum, projicere : jeter en avant, projeter, de pro : en avant, et jacere : jeter.

Prolongations (jouer les) : expression héritée du vocabulaire du sport, et qui signifie faire durer, continuer. Les grèves anti-CPE sont terminées, mais certains étudiants veulent jouer les prolongations. Voir le Vocabulaire du sport.

Étymologie : latin d'église prolongatio, -nis : prolongement, éloignement, prolongation. Verbe prolongo, prolongare : prolonger, allonger.

Promesses : fondement même du mensonge politique. Tous les politiques y ont recours et l'étonnant, c'est que ça marche encore. Il se trouve toujours des millions de crétins (néo-crétins, paléo-crétins, méso-crétins ... ) pour aller voter. Et faire la grève des élections, ça ne vous dit rien ? Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

Étymologie : promettre, du latin promittere : promettre, formé de pro : en avant, et mitto, missum, mittere : envoyer, lancer, lâcher.

Promo, promotion (anglicisme rampant ?) : vente réclame, avec des tarifs intéressants. La promo du mois. Une promotion signifie normalement une élévation en grade, ou bien une classe, un groupe d'étudiants. Comment les commerciaux et les publicitaires ont pu dénicher un tel sens ? Avec en prime l'adjectif promotionnel : vente promotionnelle. Les Bulgares ont repris ce mot, et une « promotsiya (промоция) » est une vente à prix intéressant. Voir Promotion virale.

Étymologie : promotion, promouvoir, du latin promoveo, promotum, promovere : faire avancer, faire monter en grade. En anglais, to promote veut dire : faire la publicité de.

Pronoms (concordance des ~) : tend à ne plus être respectée, comme dans l'exemple suivant : Lorsque nous sommes arrivés, en pleine obscurité, les tirs ont été très précis, il n'a fallu que trente secondes pour se rendre maîtres du premier véhicule. Nous sommes arrivés, mais se rendre maîtres au lieu de nous rendre maîtres. Peut-être que dans l'esprit du rédacteur 'nous' alterne avec 'on'. La logique mentale s'estompe.

Étymologie : pronom, du latin pronomen, -minis, formé de pro : au lieu de, et nomen : nom.

Pronostic vital (néo-barbarisme alacon). C'est sans doute une des expressions les plus cons qu'on ait créées ces dernières années. « Le pronostic vital est engagé » (néo-charabia) : phrase dite le plus souvent par des journalistes ou des médecins et qui signifie : on craint pour la vie (d'une personne), ou bien la vie (d'une personne) est menacée, les jours (d'une personne) sont en danger, elle risque de mourir, elle est entre la vie et la mort, son état est critique, le pronostic des médecins est réservé, etc. ou, dans un registre plus familier : sa vie ne tient qu'à un fil. Ce ne sont pas les équivalents qui manquent.

Quelques exemples : La victime a été transportée à l'hôpital Nord, où son pronostic vital est engagé (Le Monde point fr, 09.08.2013). Ou bien : Transporté dans un état désespéré à l'hôpital Nord par les marins-pompiers, son pronostic vital est engagé (Vingt Minutes point fr, 10.08.2013). Le pronostic vital est engagé : on craint pour sa vie, il est entre la vie et la mort. Ces dernières expressions ont le mérite d'être claires, alors que « le pronostic vital est engagé » est une expression fumeuse, et remplie de contresens (voir plus bas) : Le garçon de 11 ans est dans un état grave mais son pronostic vital n'est pas engagé (L'Express point fr, 20.11.2010). Son pronostic vital n'est pas engagé = ses jours ne sont pas en danger. Ou bien : Le pronostic vital de ces trois blessés n'est plus engagé, a annoncé la préfecture de police (PP) à l'AFP (La Dépêche point fr, 17.12.2012). Le pronostic vital de ces trois blessés n'est plus engagé = leurs jours ne sont plus en danger. Autre exemple : Il est dans le coma et son pronostic vital est engagé (un grand nombre de media, à propos de l'accident de ski du pilote M. Schumacher). Son pronostic vital est engagé = ses jours sont en danger, on craint pour sa vie, il est dans un état très grave. Ou bien encore : L'explosion de Bondy a fait un mort, pronostic vital « très réservé » pour 4 blessés (La Dépêche point fr, 31.10.2007). Le pronostic vital est très réservé = on craint pour leur vie, ils sont en danger de mort.

Une petite étude de cette expression est parue sur Slate.fr, qui vaut ce qu'elle vaut. L'expression viendrait des urgentistes, mais s'est surtout propagée avec les journalistes, toujours friands d'expressions alacons.

On peut aussi trouver processus vital dans le même sens. Une telle attaque est toujours très grave, le processus vital est engagé (Psycho-web point fr). Ou bien : Un collégien de 14 ans battu à mort (Processus vital engagé) (un blogue). Ou bien encore, dans un sens dérivé : Syrie : processus vital engagé (Libération point fr, 22.04.2012). « Langue française : processus vital engagé », réplique loteur.

Et on peut aussi trouver diagnostic vital : Retenu automutilé au centre de rétention de Perpignan : le diagnostic vital reste réservé (L'Indépendant point fr, 09.04.2013). Noter le néo-crétinisme « centre de rétention » (prison). Diagnostic vital ? Pronostic vital ? Processus vital ? Tout ce vocabulaire est horripillant. Le mot mort a été remplacé par son contraire : vital (principe de la novlangue). Rares sont les articles où le mot “ mort ” est clairement marqué : Le sixième passager de la voiture est toujours hospitalisé, entre la vie et la mort, selon le procureur (LCI point TF1 point fr, 17.08.2013). Questions vitales : a-t-on peur de regarder la mort en face ? A-t-on peur de la nommer ?

En ce qui concerne la construction de ces expressions, il faut d'autre part remarquer que vital veut normalement dire : relatif à la vie, qui concerne la vie, propre à la conservation de la vie ; par extension, vital veut dire : important, grave (question vitale). Dans les expressions pronostic vital (processus ~, diagnostic ~), on pourrait comprendre que c'est le pronostic qui est vital, c'est-à-dire grave ou primordial. Cela relève de l'adjectivation à outrance, propre à la néo-langue. On peut enfin contester l'emploi du verbe 'engager', qui veut dire mettre en gage, mettre en jeu comme dans un pari. Cela veut dire aussi : enrôler, lier, obliger, contraindre... L'expression pronostic vital engagé ne veut pas dire qu'on met en gage un pronostic grave ou qui concerne la vie d'une personne, mais qu'on a des craintes quant à l'évolution de la maladie ou de l'état d'une personne. Ce n'est pas un jeu dans lequel on engage des paris sur la vie de quelqu'un : Quitte ou double ? La néo-langue entretient une confusion détestable. Loteur prie instamment les médecins, mais aussi et surtout les néo-journalistes de nous épargner cette expression charabiatesque. Mais ... « vox clamans in deserto » (voir les pages rousses du petit Larose pour la traduction).

Étymologie : pronostic (prognostic) veut dire : appréciation du degré de gravité et de l'évolution ultérieure d'une maladie. Du grec
προ (pro) : avant, et γνωσις (gnôsis) : connaissance. Pour processus, voir la rubrique Processus. Diagnostic, du grec διάγνωσις (diagnôsis), composé de διά (dia) : à travers, par, et de γνωσις (gnôsis) : connaissance.

Vital, du latin vita, vitæ : vie.

Propagande : une définition de la propagande, toujours d'actualité : « À qui doit s'adresser la propagande ? Aux intellectuels ou à la masse moins instruite ? Elle doit toujours s'adresser uniquement à la masse ! La tâche de la propagande consiste non à instruire scientifiquement l’individu isolé, mais à attirer l'attention des masses sur des faits, événements, nécessités, etc., déterminés. Ici l'art consiste à procéder d'une façon tellement supérieure qu'il en résulte une conviction générale. Son action doit toujours faire appel au sentiment et très peu à la raison.

Toute propagande doit être populaire et placer son niveau spirituel dans la limite des facultés d'assimilation du plus borné parmi ceux auxquels elle doit s'adresser. Dans ces conditions, son niveau spirituel doit être situé d'autant plus bas que la masse des hommes à atteindre est plus nombreuse. La faculté d'assimilation de la grande masse n'est que très restreinte, son entendement petit ; par contre, son manque de mémoire est grand.

Donc toute propagande efficace doit se limiter à des points fort peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu'il le faudra pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l’idée ». Adolf Hitler, Mein Kampf.

N'est-ce pas la définition même de la « publicité » qui sévit dans les media actuels ? N'est-ce pas la définition même des informations répandues par certains media actuels (télévision, radio) ? N'est-ce pas la définition même du bourrage de crâne continu asséné par toutes sortes d'organismes ?

Étymologie : voir paragraphe suivant.

Propaganda Staffel (germanisme) : un des synonymes de la télévision. L'ambition d'un directeur de l'« information » d'une grande chaîne de télévision était de vendre du temps de cerveau disponible pour boire du Caca-cool (5). Et ce, avec des procédés publicitaires qui ne sont que l'exercice de la propagande. Les media, en effet, vendent moins des informations à un public que du public à des annonceurs et aux multinationales (voir ICI). C'est ça, l'information moderne, c'est la machine à décérébrer du Père Ubu. Voir Pub, Sachez.

Étymologie : propagande est emprunté au catholicisme, et vient de la fameuse Congrégation pour la propagation de la foi (Sacra Congregatio de Propaganda Fide). Vient de propager, latin propago, propagatum, propagare : bouturer, propager, perpétuer. De pro : avant, en avant, et pago (ou pango), pactum, pagere : enfoncer, ficher, fixer. Le sens premier (évangélisation) a été balayé par celui, plus moderne, de manipulation, conditionnement, intox.

Staffel : mot allemand signifiant échelon, escadrille. Cf. anglais staff.

Propre : sous l'influence de l'écologie et de ses activistes, le mythe de la propreté est maintenant étalé partout, surtout pour défendre l'environnement (= la nature) et lutter contre la pollution : énergies propres, voitures propres ... et même bombes propres (6) – sublime oxymoron. Avant, nous vivions salement. Grâce aux écolos et aux militaires, et comme par magie, nous voici maintenant propres, physiquement et moralement.

Peut-on considérer l'épuration ethnique comme une solution de propreté, accomplie par nos hygiénistes politiques ?

Étymologie : du latin proprius : qui appartient en propre, propre, spécial, caractéristique. Par glissements de sens successifs, propre en français a fini par signifier net.

Propriétaire (barbarisme + anglicisme rampant) : propriétaire qui signifie normalement en français 'titulaire d'un droit de propriété' est souvent employé maintenant à tort au sens anglais de 'breveté', 'déposé', 'exclusif', 'propre à une marque', 'protégé'. La secte Micromou détient le triste record des logiciels ou systèmes dits propriétaires (= déposés). Un logiciel ou un système ne peuvent pas être propriétaires en français ; ils sont la propriété de telle ou telle marque. Autre exemple : D'un côté, ceux qui ont développé des systèmes propriétaires (= brevetés) : à une machine correspond un type de capsule spécifique. Encore une preuve de l'ignorance des néo-rédacteurs : ils procèdent par calques de l'anglo-américain.

Étymologie : du latin proprietarius : qui appartient à quelqu'un (adj.) ; propriétaire (subst.) Venant de proprietas : propriété. Anglais proprietary : proprietary software = logiciel déposé ou protégé. Voir rubrique précédente.

Prospect : fait mieux que client (potentiel, effectif) dans le jargon des « marketeurs ». Nous pouvons prendre en charge votre campagne d'acquisition de prospects, car nous utilisons notre propre plateforme d'emailing (Prospect-Marketing point com). Noter le mot « plateforme », prétentieux et jargonneur, qui veut simplement dire service. Quant à l'e-mailing, c'est bien sûr le courrier électronique, expression qu'aucun Français ne comprend.

Prostituée : selon Anatole France, cité par André Bourgeois : « Personne qui donne deux jambons à une andouille » (L'Île des Pingouins). Voir Travailleuse du sexe.

La prostitution, anciennement, c'était le fait de s'adonner au culte des idoles puis on la définit comme l' « usage dégradant que l'on fait de ses qualités, de son savoir ou de son art, par intérêt, ambition, nécessité ou obligation ». Ce n'est que bien plus tard que le mot prit son sens moderne, celui que nous connaissons : fait de monnayer ses charmes. De plus en plus de femmes députés ou ministres entendent faire disparaître la prostitution, en sous-entendant que baiser devient un délit. Madame Bachelot voulait « taxer » les clients (au lieu des proxénètes) ; cette idée a été reprise par le ministre socialiste, Madame Najat Belkacem, arguant que la prostitution dégrade la femme : Vallaud-Belkacem veut abolir la prostitution, titre élégamment Le Figaro point fr du 24.06.2012. Un projet de loi veut dorénavant pénaliser les clients des fleurs de trottoir. Non seulement, les clients crachent au bassinet pour payer ces demoiselles, mais ils crachent aussi au bassinet pour payer l'État. (La loi a été votée par l'Assemblée nationale en juin 2015 ; désormais, le seul maquereau, c'est l'État). Plus de tabac, plus d'alcool, plus de bordel, la prohibition intégrale. Il est à craindre, dans ce cas-là, que la pénalisation des clients de ces dames n'entraîne la recherche de l'acte de chair à l'étranger, dans des pays limitrophes, où les lois sont moins sévères. Mais, avec les délires fascisants de l'Union dite européenne, on ne sait jamais...

Étymologie : du latin prostituo, prostitutum, prostituere : placer devant, exposer, prostituer. Verbe formé de pro : devant, et statuo, statutum, statuere : placer. Du supin de statuere vient statut (statue vient de stare : être debout). On a, dans le même registre étymologique que prostituée : président (celui qui est placé devant), prostate (protecteur, et aussi glande de l'appareil génital masculin, qui est située en-dessous de la vessie et devant le rectum).

Protéger, protection : encore des mots détournés de leur sens. Protéger, c'est normalement prendre sous son toit (tectum), c'est abriter, et puis par extension défendre, aider, favoriser (protéger quelqu'un d'un péril, “ protection rapprochée ”, protéger de la pluie, protéger ses intérêts...)

Par un détournement de sens propre à la néo-langue, la protection indique une politique de défense sourcilleuse des intérêts de grandes sociétés, avec un système progressif et cynique de dissuasion et de répression. Autre exemple, la vidéo-surveillance s'est muée, par un coup de baguette magique du ministre Brise-Portefeuille, en vidéo-protection.


Vidéo-« protection »

Ou encore : Haute Autorité pour la protection des droits sur Internet ou Hadopi ; l'on n'a que le droit de payer ; les téléchargements sont interdits et la diffusion d'œuvres artistiques ou culturelles est réservée à une élite qui paie. C'est la victoire du mercantilisme sur la culture. Perversion du système mercantile : les gens honnêtes, qui achètent des disques, ne peuvent même plus les visionner ou les écouter à cause des systèmes de protection en vigueur. En français, ça porte un nom : escroquerie.

Étymologie : protéger, du latin protego, protectum, protegere (pro-tegere) : couvrir. Le supin verbe tectum du verbe tego, tegere a donné le mot français "toit".

Provider (anglicisme, prononcer prəvaɪdə(r) ou provaïdeur) : employé à la place « d'access provider » : fournisseur d'accès (internet). Contactez votre provider pour tout problème de débit. Débile, isn'it ?

Étymologie : provider (fournisseur) vient du verbe latin provideo, provisum, providere : prévoir, organiser d'avance, prendre des précautions, pourvoir à. Du supin de providere vient le mot français "provision".

Proximité : de nos jours, où les valeurs chrétiennes (son « prochain ») se perdent, tout est devenu de proximité : police, commerces, emplois ... Nous sommes tous proches, tous frères. C'est le grand métissage politico-social. Proximité vient du latin proximus : le plus proche. On n'est donc pas 'proche' mais 'le plus proche'. Proximité ou promiscuité ? La proximité selon la bien-pensance déferlante, c'est la loi de « Tous en tas ».

Étymologie : du latin proximitas, -tatis : proximité, voisinage. Venant de proximus : le plus proche, très proche.

Pssschit (ou pssshit) : cette magnifique onomatopée, qui évoque le bruit d'un gaz ou d'un liquide sous pression qui s'échappe, fait dorénavant partie du vocabulaire courant. Exemple historique : Ça va faire pssshit (J. Chirac). Autre exemple : François Hollande a remis les points sur les "i" hier soir. Non, sa mesure ne va pas faire pssschit (L'Expansion point fr, 10.09.2012). Loteur ne comprend absolument pas le sens de cette phrase sublime. Mais peut-être que loteur n'a pas le sens du sublime. Peut-être pssschit est-il pris dans le sens de fiasco, de pétard mouillé, d'échec ? Y'a pas à dire, le français s'améliore, ma bonne dame.

Pseudo : pseudonyme, dans le sens de surnom. Les internautes, pour aller sur les forums, les blogs, ou même pour leurs messages adoptent des pseudos, parfois originaux ou drôles, souvent ridicules – en particulier en sacrifiant à la manie des mots angloïdes. Un exemple : (commentaire) il y a 11 mois par Smile-too. Mdr si sa (sic) aurait (sic) été des musulmans GROSSE POLÉMIQUE chaque JT chaque émission parlerais (sic) que de sa (sic) ! Les magazines sortirais (sic) en grosse couverture L'ISLAM ET LE DROIT DES FEMMES INCOMPATIBLE ! Pfff Fuck les médias occidentaux !!! Pfff ! Fuck ce type de commentaire alacon de la part de « Smile-too » ! C'est bien d'utiliser du globish, mais il serait mieux de soigner son français.

Certains internautes allient l'ingéniosité à la recherche d'originalité. Un internaute surpasse tous les autres par la recherche de son pseudo, dont le résultat est un rébus qu'il faut déchiffrer : Ҽ尺しUイエהOҼC. Ça laisse loteur rêveur, à cause du mélange : des katakana japonais, un caractère chinois, une lettre hébraïque et des lettres latines.

Pseudo tout court signifie normalement 'faux' en français : des pseudo-révélations, une pseudo-science, des pseudo-médecines, etc.

Étymologie : pseudonyme, du grec
πσευδος : faux, et όνομα : nom.

Psychanalyse : mythe entretenu par les marchands de canapés (définition de D. Vinay). Pour les curieux, loteur a mis   ICI   un petit vocabulaire de psychanalyse.

Étymologie : de l'allemand psychoanalyse. Venant du grec
ψυκή (psychê) : âme ; ανάλυσις (analysis), venant de άναλύω (analuô) : résoudre, du verbe λύω (luô) : délier, avec ανα (ana) indiquant le renversement.

Psychologiste : sans doute une nouvelle race de psychologue, made in U.S.A. : Walter Mischel, psychologiste américain, avait soumis de larges échantillons d’enfants au Marshmallow Test (Analyse économique point word-press point com, 08.07.2011). Encore un adepte du psychologisme !

Étymologie : psychologiste, du grec
ψυκή (psychê) : âme ; et λόγος (logos) : mot, parole, discours, science ; avec un suffixe -iste.

Psittacisme : c'est le fait de répéter bêtement, sans toujours les comprendre, les propos d'autrui. Le psittacisme est une particularité des journalistes, qui répètent à l'infini des mots ou des expressions qu'un de leurs congénères a lancés. Voir par exemple les rubriques S'accrocher, Contagion, Épicentre, Épisode. Il semble donc qu'un discours sobre, original et en bon français soit désormais “ mission impossible ” pour les journalistes de la french TV. Voir Perroquet.

Étymologie : du latin psittacus : perroquet, emprunt au grec
ψιττακός (psittakos) : perroquet.

Publication : semble vouloir dire 'texte' dans l'esprit des auteurs informatisés : Dans votre publication, cliquez dans une zone de texte ou une cellule de tableau, là où vous voulez ajouter un caractère spécial (site de la secte Micromou).

Verbe : publier. Ce verbe signifie normalement ‘rendre public’, mais s'est spécialisé dans le sens de : faire connaître par l'intermédiaire d'un texte écrit. Étant donné que les S.M.S., tweets et autres joyeusetés informatiques ne sont que des textes numérisés, et donc virtuels, le verbe publier ne convient pas a priori à au fait d'envoyer des messages. Pour officialiser sa victoire à l'élection présidentielle, Barack Obama a publié ce matin trois tweets, dont l'un contient une photo (Pure media (Ozap) point com, 07.11.2012). Cela dit, on utilise de nos jours les mots comme on veut ; on peut revenir au sens initial, indiqué par la racine ; on peut complètement déformer le sens des mots comme le font les journalistes et les néo-rédacteurs.

Étymologie : latin publicatio, -nis : publication, de publico, publicatum, publicare : mettre à la disposition du public, montrer ou exposer au public, publier.

Pub (Publicité) : la publicité, c'est normalement ce qui est d'ordre public, ce qui appartient au public : Publicité des débats parlementaires. Mais le mot a été détourné de son sens initial, et désigne maintenant surtout un système de manipulation et de propagande pour attirer l'attention du public sur quelqu'un ou quelque chose... C'est un art de communication, c'est-à-dire de propagande sur un mode répétitif, pour conditionner le public à acheter tel ou tel type de produit, à voter pour telle ou telle personne, à avoir tel ou tel comportement.

« L'idée centrale [...] est simple : lorsqu'on s'adresse aux masses, point n'est besoin d'argumenter, il suffit de séduire et de frapper. Les discours passionnés, le refus de toute discussion, la répétition de quelques thèmes assénés à satiété constituent l'essentiel de son arsenal propagandiste, comme le recours aux effets théâtraux, aux affiches criantes, à un expressionnisme outrancier, aux gestes symboliques dont le premier est l'emploi de la force. »
Henri Burgelin, « Les succès de la propagande nazie »

Anciennement on disait 'réclame' (faire la réclame). La pub est un des supports obligés du néo-capitalisme triomphant, qui abrutit les citoyens de réclames tapageuses, insipides, lamentablement crétines, avec un déferlement de décibels de zizique anglo-saxonne (la pire !). Les publicitaires cultivent l'art de faire la pute pour flatter et manipuler un public passif et malléable. La pub prône un égalitarisme de masse, en incitant tout le monde à acheter et consommer les mêmes produits. L'utilisation du corps humain, surtout féminin (mais de plus en plus masculin), est primordial. Voir Érotisme.

Dans les spots (séquences) publicitaires, l'homme est souvent mis en situation d'infériorité face à la femme, les enfants – de plus en plus jeunes – prennent le pas sur les adultes ou les parents (même dans des publicités pour des voitures), et les animaux arrivent à prendre le pas sur les humains (7). Les enfants se permettent de juger leurs parents, de les conseiller, voire de les prendre pour des demeurés. On a affaire à de petits singes consommateurs, déjà victimes du consumérisme, et prêts à tout pour faire vendre de répugnantes barres chocolatées ou des céréales (flocons d'avoine ou de maïs). La pub désacralise tout, et l'on montre de petites gens, très ordinaires, supplanter pour un produit de consommation courante des vedettes de l'écran (George Clooney avec un expresso, what else ?) ou du sport (Lizarazu avec du yaourt, Didier Drogba avec une barre chocolatée etc.)


Exemple de "récupération" de la
publicité, au moment de l'affaire Georges Tron. Coïncidence ?
Et puis Tron & Tron (= étron),
c'est pas mal, non plus.
L'univers de la publicité, c'est le monde à l'envers, c'est une déviance pernicieuse et redoutable, car passant par l'intermédiaire de l'image et de la musique (ou du moins des éléments sonores), qui imprègnent l'inconscient. La publicité a une action subliminale – pas sublime du tout ! La publicité utilise les mêmes principes que la propagande : réunion du pouvoir de la langue (sous forme de slogans ; plus c'est simple ou simpliste, mieux ça marche), du pouvoir de l'image et du pouvoir du son (jingles ou scies musicales). Une des pires réclames (pubs) est sans doute celle pour une marque de voiture, où l'on oppose deux à deux des produits censés être bons contre des mauvais : Good ! - Bad ! répète en anglo-saxon et sur un ton particulièrement crispant un acteur à la voix horrible. Si les géniaux créateurs de ce clip publicitaire pensent que cela fera acheter des voitures en agressant inutilement, ils se mettent le doigt dans l'oreille. Ces clips et ces scies agissent comme la fameuse cloche de Pavlov, obligeant le chien à saliver.

À noter que la publicité se fait complice de comportements criminels en aidant à vendre des aliments et des produits dénaturés (même s'ils sont vérifiés par des organismes de contrôle) : barres chocolatées, nombreux produits à base de sucres rapides, occasionnant des cas d'obésité, avec toutes les conséquences psychologiques et physiologiques que cela comporte (sans compter le coût pour la santé publique).

Il existe même des émissions de télévision consacrées à la publicité : ce qu'elles ont d'intéressant, de drôle etc. Non seulement on subit ces avalanches de médiocrité et d'inepties à longueur de journée, mais encore on glose dessus.

La pub utilise de plus en plus une langue (merdique), l'anglo-américain, ou plutôt le globish, pour s'exprimer : l'on fait de la publicité pour les voitures de marque française sur des musiques ou des ryhtmes anglo-américains et les commentaires écrits sont en anglais. Certaines réclames sont faites par des acteurs anglais, avec leur inimitable accent anglais, ou sont entièrement en anglais même pour des marques françaises. Les noms des produits, livrés au public, sont de plus en plus anglicisés. Cela répond à quatre buts :
  • 1. le besoin d'exotisme d'une part ; un nom dont le nom est en globish fait exotico, se vend mieux ;
  • 2. le besoin de toucher le plus grand nombre, sans doute pour se plier aux exigences des multi-nationales. Les publicitaires, sous les ordres de ces multi-nationales, se prostituent pour une poignée d'euros, violent la langue, et c'est aussi le français qu'ils assassinent. La publicité, ou l'art et la manière de désapprendre le français. Et ce, en toute impunité.
  • 3. la nécessité d'introduire ou d'imposer le globish, afin de standardiser les mentalités occidentales. Cette standardisation, ce conditionnement des esprits sont absolument nécessaires afin que tout le monde achète les mêmes produits au déclic provoqué par les réclames ("pubs") ; il s'agit d'un réflexe pavlovien. L'univers de la publicité traite les citoyens comme des chiens. Le globish favorise cette mainmise sur les esprits.
  • 4. il y a enfin une visée idéologique dans toute cette manipulation publicitaire : comme pour le globish, que la publicité essaie de faire entrer de force, ce sont des comportements non seulement de consommateurs, mais aussi des comportements sociaux et des structures mentales que la publicité essaie d'inculquer. Consommer les produits offerts par exemple par les industries agro-alimentaires, c'est se priver de vitamines et d'éléments nutritifs naturels. C'est pour cela que les yaourts, le beurre, les jus de fruits et nombre de produits contiennent des vitamines et des éléments de synthèse que les viandes, les fruits et légumes naturels ne sont plus capables de nous apporter. La publicité conditionne les citoyens à acheter toujours plus de ces produits anti-naturels, ce qui fait la joie et la fortune des grosses sociétés chimiques étazuniennes qui imposent leurs engrais, – qu'ils appellent fertilisants. Et quand on est malade, il ne nous reste plus que la possibilité d'acheter des médicaments, fabriqués par ces mêmes sociétés chimiques. Cercle vicieux.

À signaler l'alliance, pénible pour les yeux, de la pub avec le sport dans tous les stades, sur tous les maillots des sportifs, de quoi vous dégoûter à jamais du sport – et de la pub !

Pour loteur – comme pour beaucoup de personnes, sans doute   le seul intérêt de la publicité à la télévision, c'est la possibilité d'aller aux toilettes pendant les coupures publicitaires. Pour lui, donc, et sans doute pour beaucoup d'autres personnes, pub est associé à chiottes.

Des exemples de stupidité de la publicité ? Des réclames pour des nettoyants ménagers montrent des cuisines ou des salles de bain, des chiottes d'une saleté effroyable, et le produit miracle nettoie tout parfaitement, tout brille de façon éclatante. Il n'y a qu'un détail : quelle est la maîtresse de maison qui tolérerait un intérieur aussi repoussant ? Tous les « Monsieur Propre » de la publicité devraient avoir une once de réalisme : personne ne vit dans des cuisines ou des salles de bain aussi crasseuses, des WC aussi dégueulasses. Coluche en son temps s'était déjà moqué de ces imbécillités (sketches sur les poudres à laver) ; cela n'a apparemment servi à rien.

On pourrait aussi discuter sur la probabilité qu'un piano tombe sur la tête d'un acteur (G. Clooney et sa pub pour une marque de lavasse lyophilisée), – mais il y a peut-être là une référence aux dessins animés de Tex Avery, où toutes sortes de choses, y compris des paquebots, peuvent tomber sur la tête des héros.

Les messages publicitaires vides de sens datent de longtemps. C'est ainsi que Lustucru lance en 1921 ses fameuses pâtes aux œufs frais. Tandis que les autres marques se contentent, elles, de faire des pâtes aux œufs pourris. Autre message vide de sens : les produits cosmétiques à base de beurre de karité. Le beurre de karité est un excipient d'origine végétale, qui n'apporte rien, et qui ne modifie en rien les principes actifs d'un produit. Mentionner qu'il y a du beurre de karité, c'est comme si on mentionnait qu'il y avait de l'eau. Et puis que penser de cette pub (à propos du pain Harris) : « Des idées qui donnent des idées » ? Voir Parabène.

Autre exemple de crétinerie : une pub sur des gourmandises au chocolat met en scène les dieux de l'Olympe ; la recette aurait été apportée aux dieux de l'Olympe par Ulysse. Il serait étonnant qu'Ulysse et Homère connussent les Amériques, d'où vient le chocolat, et qui ne furent découvertes que bien des siècles plus tard. C'est avec des telles uchronies () que les néo-crétins de la publicité font de l'argent.

() Le Popol Vu (le livre maya de la Genèse) attribue la découverte du chocolat (xocoatl) aux dieux. D'après la légende, la tête du héros Hun Hunaphu, décapité par les seigneurs de Xibalba, est pendue à un arbre mort, qui donna naissance à des fruits en forme de calebasse appelés cabosses de cacao (Wikipédia). Il s'agit non seulement d'une uchronie (uchronie : qui se passe en un autre temps) amis aussi d'une utopie : qui se passe en un autre lieu. La malhonnêteté intellectuelle et l'ignorance sont caractéristiques des publicitaires.

Une tendance récente (début année 2011) dans les réclames télévisées consiste à utiliser tout ce qu'il y a de plus laid en matière musicale ou visuelle : musiques merdiques ou crispantes, images ou graphismes hideux à dégueuler vomir (pubs pour des voitures, des boissons gazéifiées...), bref tout pour dégoûter le téléspectateur. Les publicitaires sont-ils trop shoutés à la coque ou à l'héro ? Et comment se fait-il qu'on les laisse faire ainsi étalage de leur mauvais goût ?

Enfin, il est de bon ton maintenant de montrer des acteurs non-blancs (sic) dans les réclames télévisées. Pour prétendument répondre aux exigences de la diversité. Loteur, qui est presque sourd, trouve qu'il n'y a pas assez de sourds à la télévision. Va-t-on lui rendre justice pour répondre à cette exigence de non-discrimination ? Sûrement pas, car le C.S.A. restera sourd à sa demande.

Étymologie : publicité, composé de public, avec le suffixe -ité. Public, du latin publicus : qui concerne le peuple ou l'État ; d'un usage public ; commun à tous. En relation avec populus : peuple.

Publicitaires : engeance épouvantable de crétins malfaisants sans scrupules qui dénaturent le français avec la dictature d'une langue stupide. Ils imposent l'anglo-américain, et manipulent les désirs en prônant des produits de médiocre qualité, voire dangereux, et en prenant les citoyens pour des mineurs avec des textes ou des situations à la limite de la débilité. De multiples exemples sont donnés dans ce site. La présence de clips (séquences) sonores ou vidéos sur toutes les ondes, sur toutes les chaînes constitue le plus efficace des lavages de cerveau, au service des multinationales, conditionnant les citoyens pour tel ou tel type d'achat. Le public est d'ailleurs clairement désigné comme du « temps de cerveau disponible », ou comme une cible – qu'il faut dégommer.

On trouve aussi, au lieu de publicitaire, la graphie publiciste (que loteur emploie de temps en temps). Diminutifs dépréciatifs : pubard, pubarde ou pubeux, pubeuse. Et puis personne ne dirait à Inès de La Fressange qu'elle fait gamine [en ballerines], raconte Clémence, 29 ans, pubarde (Lola Mc Ly point com, 03.07.2012).

Puce : c'est un composant électronique, ainsi nommé en raison de sa très grande miniaturisation. Les Anglo-Américains disent chips. Mais ça ne se mange pas.

Vous n'échappez pas aux puces, qui se sont infiltrées partout : cartes accréditives, carte vitale, cartes de fidélité, passes ... Ce qui occasionne de nombreux ratés. Au royaume des bugs (cafards, insectes), les puces sont reines. Voir RFID.

Étymologie : du latin pulex, -icis : insecte aphaniptère (= invisible).

Punch (anglicisme, prononcer pʌnʧ) : un terme très utilisé en communications. Il se dit d'une personne, d'un texte, d'un slogan ou d'une formule qui ont du mordant, du tonus, qui retiennent l'attention. Son emploi est totalement inutile, puisque mordant ou tonus disent tout autant. Un éminent spécialiste mondial du noble art m a fait comprendre que je n y connaissais rien, et que si on a du punch on est par la force des choses puncheur (Net-Boxe point com, 25.06.2012. Les apostrophes manquent dans l'original).

A ne pas confondre avec la boisson alcoolisée punch, qui se prononce ponch. Punch au rhum.

Adjectif : punchy (énergique, incisif, percutant). Exemple tiré d'un magazine (info 2 télé point com), citant les paroles du producteur « français » Laurent Ruquier : Quand la semaine dernière, Nadine Morano a eu son clash (avec Gérald Dahan, ndrl), immédiatement le souvenir du clash qu'il avait eu avec elle sur iTélé m'est revenu en mémoire. C'était assez punchy (L'Expansion point fr, Voici point fr, autres media PLCC, 19.06.2012). Ici punchy pourrait presque se traduire par : y'avait du sport, de la bagarre, ça faisait des étincelles. Noter la manie agaçante d'atténuer les propos en utilisant l'adverbe assez.

Étymologie : mot anglais signifiant donner un coup. Étymologie obscure, peut-être en relation avec l'antillais ponche, boisson censée donner du tonus.

Punch-line (ou punchline) (anglicisme, prononcer pʌnʧ laɪn) : cet horrible anglicisme, dont les néo-rédacteurs aiment parfois agrémenter leurs écrits, représente une phrase choc, un mot percutant, une vanne, une chute, une « pointe », une « saillie », un bon mot, une répartie, une petite phrase, une réplique, une riposte... (ce ne sont pas les équivalents français qui manquent), que ce soit dans un texte humoristique, dans un discours politique, dans le rap, etc. Autant dire que cette expression anglo-saxonne n'offre strictement aucun intérêt. Sincèrement, comment va-t-on faire sans les punchlines de Maurizio Zamparini ? se demande avec angoisse un néo-rédacteur de So foot point com. Autre exemple, tiré de l'organe de presse Vingt minutes point fr du 14.01.2014 : POLITIQUE - Les présidents ont souvent eu l'art de la punchline (les présidents de quoi ?)

Ceci en tout cas confirme le fait que les néo-rédacteurs, ne maîtrisant pas le français, par compensation, parsèment de plus en plus leurs écrits de mots et d'expressions venant de l'anglo-saxon.

Punir (néo-langue politico-militariste) : on n'agresse plus un ennemi, on ne l'attaque plus, on ne contre-attaque plus. Non, on mène une expédition punitive, ou plus simplement on le punit – comme un collégien insolent quand on estime qu'il (l'ennemi) s'est mal comporté. SYRIE. Hollande veut "punir" Assad : l'inquiétant retour de la morale en politique (Nouvel-Obs point com, 04.09.2013). Comment "punir" Bachar Al-Assad ? Frapper les unités qui entourent Assad (Israel Valley point com, 01.09.2013). Washington veut "punir" Damas par une "attaque limitée" (Le Monde point fr, 28.08.2013). Syrie : vers des frappes symboliques et limitées pour "punir" Assad ? (Sud-Ouest point fr, 28.08.2013). Remarquer la mise entre guillemets (étazuniens) du verbe punir. Encore un exemple de ce vocabulaire militaro-infantile ? Une information même plus provocatrice publiée par l'Associated Press jeudi rapporte que le Pentagone envisage de lancer des frappes nucléaires contre la Russie pour punir de prétendues violations russes du traité de 1987 sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (Mondialisation point ca, 06.06.2015). On utilise un vocabulaire infantilisant (pan-pan cucul) pour édulcorer un fait grave de conséquences humaines : la mort de soldats et de civils, pour prétendument punir (attaquer) les dirigeants d'États étrangers, contre lequels on a monté une cabbale, – comme pour Saddam Hussein. L'hypocrisie cynique des dirigeants étazuniens déteint sur les média français, – et sur leur vocabulaire.

Étymologie : du latin punire qui vient de pœna : peine.

Puriste : pour de nombreuses personnes, se conformant sans doute à l'idéologie socialement convenable (P.C.), ce mot est synonyme de réactionnaire. La dérive est intéressante à analyser : puriste = défenseur de la langue = réac. Cela est symptomatique du climat anti-français qui règne dans certaines sphères.

Étymologie : du latin purus : propre, net, pur. Racine sanscrite pu : laver.

Pute, putain : ces termes, péjoratifs et machistes, pour désigner une femme qui vit de ses charmes, sont devenus des insultes des plus courantes, d'abord envers une femme qu'on ne respecte pas beaucoup (je sors avec ma pute ce soir), ensuite envers tout type d'individu à la conduite vénale ou lèche-bottes. Ce type, c'est une vraie pute ! peut-on s'exclamer devant la conduite obséquieuse d'un employé envers son patron. Faire la pute : les as de la pub font la pute pour faire vendre un produit.

En outre, il n'est pas inintéressant de signaler qu'on conseille toujours aux personnes qui recherchent un emploi de bien savoir « se vendre ». Si ce n'est pas là du putanisme, je veux bien m'appeler Tartampion (note de loteur).


Cliquer pour aller sur la page de Marianne
Le mot putain est devenu une simple interjection d'étonnement, de désappointement etc. Ah, putain, je ne m'y attendais pas ! Pas de sexisme là-dedans. Voir par exemple la couverture de l'hebdomadaire Marianne du 03 mai 2008, reproduite ci-contre. Marianne, c'est certain, ne songe pas un instant à traiter le Président de putain, bien que ce mot figure en très gros juste en-dessous de sa tête ().

Un rédacteur du journal internet Yaourt! sports n'hésite pas à écrire : On n’a jamais vraiment su à quoi servait ce putain de dilatateur nasal ... imitant prétendument en cela le style pittoresque qu'on attribue à nos amis étazuniens.

Abrégés : p'tain ! ou bien tain ! Version édulcorée : Purée !, en allongeant le -ééé. Il faut remarquer le niveau exceptionnel de la langue, de haute tenue, tant chez les politiques (par exemple Felfela Amora, agrégée de belles manières) que chez les journalistes, prêts à tout pour vendre du titre. Rappelons que Felfela Amora a créé un mouvement Ni putes ni soumises, avec le mot pute, que l'on peut lire et dire sans danger d'encourrir les foudres de qui que ce soit. Voir Cash, Glandouille.


()  En août 2010, Marianne a fait fort en publiant une photo de lui en le traitant de 'voyou'.

Voir Con, Enculer.

Étymologie supposée : du latin putidus : puant, fétide. Racine indo-européenne ayant donné en sanscrit puyati : pourrir, puer, en grec
πύειν (pyein) : pourrir, en français puer, pus, pourrir, putrescent, pute, putois (l'animal qui pue).








(1) La langue de bois n'est qu'un des aspects des différentes langues parlées. L'on notera aussi la langue de caoutchouc (pour certains dirigeants gluants de la Gauche), la langue de béton (pour les journalistes de TF1), la langue de coton (langue des politiques et des 'media', consistant à employer des mots spéciaux et spécieux, pour mieux dissimuler la réalité et entortiller les citoyens), le parler vrai pour tous les vrais menteurs professionnels... Bizarrement, le langage des hommes et femmes politiques, en contrepartie, semble se dégrader en glissant de plus en plus vers la grossièreté et la vulgarité ; c'est la langue de merde (certains hommes ou femmes politiques). Peut-être s'imaginent-ils, nos chers élus, qu'en parlant ainsi, ils se mettent à notre niveau ? C'est bien nous mépriser en tout cas.      

(2) Technicien de surface ? C'est-à-dire qu'il ne travaille pas en hauteur ? Les Anglo-Américains font pire encore, et disent : domestic engineer. Et puis voici quelques équivalents européens de 'politiquement correct' :

en allemand : Politisch korrekt
en anglais : politically correct
en espagnol : políticamente correcto
en polonais : polityczna poprawnosc
en russe : политкорректный, политкорректность (politkorrektnyi [adj.] ; politkorrektnost' [subst.])
en suédois : politisk korrekthet
en tchèque : politická korektnost      

(3) Le porc était élevé et consommé en Égypte ancienne, mais sa faible représentation iconographique et l'absence de momies de porc proviendrait du fait qu'il était interdit aux prêtres d'en consommer. En effet, le porc représentait Seth, qui dévora Osiris sous la forme d'un porc ou d'un sanglier noir. Les thèses « hygiénistes » (la chaleur ne permettrait pas la conservation de la viande de porc dans les pays chauds) sont de pures fariboles, car toutes les viandes sont soumises à la dégradation. Et les porcs ne sont pas plus sales ni répugnants que les autres animaux. Quant aux maladies dont le porc serait le véhicule, il en est de même des autres viandes. L'interdit pour la viande de porc semble donc d'essence religieuse. Peut-être aussi, à un niveau très profond, le porc (celui élevé en Europe par exemple, glabre et à la peau rose, ou blanche, ou pie) renvoie à une image anthropomorphique (). Manger du porc serait donc équivalent à l'anthropophagie, – horreur absolue en matière de tabous alimentaires. Il est possible que le porc fût à la fois sacré et tabou (impur), ce qui est dans la nature, duelle, des symboles. Pour les Évangiles (Mtt XV, 10-20) "Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur". Alors, assez d'âneries (ou plutôt ici, de cochonneries) ! Il est recommandé à Dieu – ou plutôt à ses prêtres – de se documenter. Plutôt que le porc, Dieu devrait condamner les OGM, le veau aux hormones, les produits des géants de l'agro-alimentaire et la malbouffe en général.

() Il n'est pas inutile de signaler que la chair de porc est celle qui, théoriquement, se rapproche le plus de la chair humaine.
     

(4) OS = Operating System : système de gestion ou d'exploitation. Avec le système Wind-OS, le plus connu, on tombe vraiment sur un os. On trouve même la graphie Operating système (sic).     

(5) Citation exacte : « Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible [ le cerveau du téléspectateur ] : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Caca-Cool, c'est du temps de ce cerveau humain disponible. »     

(6) En opposition à la bombe propre, existe la bombe sale. Une bombe sale est une bombe faite d'explosifs enveloppés d'une matière radioactive quelconque. Une bombe sale, c'est pour une sale guerre ?     

(7) C'est d'ailleurs un scandale de constater que sur une planète où 1,5 milliard d'hommes ne mangent pas à leur faim, l'on fasse autant de publicité pour les aliments destinés à des animaux domestiques. Mode sans doute héritée des peuplades anglo-saxonnes. En effet, selon l'American Pet Products Manufactures Association, les Étazuniens dépensent 41 milliards de dollars par an (statistiques de 2007) pour leurs animaux domestiques. Une somme qui serait supérieure au PIB de 64 pays.     






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