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« Céline aurait-il écrit avec Word, Wordperfect ou Wordstar ?
Descartes aurait-il programmé en Pascal ?
 »
Umberto ECO

« Homme de bas calculs, l'informaticien ne comprendra jamais
qu'il faut plus de bon sens pour se passer d'un ordinateur que pour l'utiliser
 »
Georges ELGOZY






Deuxième partie




Éolienne : appareil monstrueux qui enlaidit les paysages. Voir un champ d'éoliennes fait déprimer et rend malade quiconque a le moindre sens esthétique – un peu comme le homard de Jeff Koons au Château de Versailles, quelque chose à la fois d'incongru et d'insultant. La secte écologique, qui ne s'embarrasse pas d'esthétique, prône ces pylônes à vent qui ne sont, après étude, pas si écologiques que ça.

Étymologie : éolienne vient d'Éole (
Αιολος), le Maître des vents. Il faut remarquer qu'Éole souffle le vent (= actif), mais que les éoliennes reçoivent le vent (= passif). Les éoliennes, normalement, devraient souffler le vent. Mais loteur arrête de souffler le chaud et le froid.


Aiolos (Éole), le Maître des vents

Épargne c'est le fait, par exemple, de mettre des sous de côté en vue de quelque chose : acheter une voiture ou un logement, prévoir sa retraite, etc. Les différentes caisses d'épargne pratiquaient avant (in illo tempore) un taux d'intérêt relativement intéressant, taux qui, au fil des temps et des différentes républiques, s'amenuisa progressivement en moins de quinze ans. « Épargne : Si vous avez un livret A, vous n'avez jamais perdu autant d'argent », titre La Voix du Nord dans son édition du 03.01.2019. De nos jours, le taux pratiqué (0,75 %) est totalement dérisoire. C'est une aumône qu'on jette à la gueule des épargnants. Courage, MM du Trésor public et MM les banquiers ! Encore un peu et c'est nous, citoyens, qui devrons payer pour déposer de l'argent dans une banque ou une caisse d'épargne (« droit de dépôt »). Exemple flagrant d'escroquerie officielle. Autant garder l'argent chez soi. Mais les zotorités (le Trésor public aidés des banksters), voyez-vous bien, ont prévu le coup : dans un avenir relativement proche, tout mouvement d'argent devra être fait par carte bleue ou virement bancaire. Plus de monnaie-papier : Touchez pas au grisbi !

Étymologie : d'une racine germanique signifiant traiter avec indulgence, puis laisser la vie sauve.

Épicentre (néologisme, XXe siècle ; Littré ignore ce mot) : on définit l'épicentre comme le « lieu de la surface terrestre situé exactement à la verticale d'un foyer sismique, et où l'intensité d'un séisme est la plus forte » (Futura-Sciences point com). Exemple exact tiré d'une dépêche Reuters du 16.08.2013 : L'épicentre a été localisé à la pointe nord de l'île du Sud, selon l'institut néo-zélandais Geonet, à seulement huit kilomètres de profondeur. Mais un certain nombre de chaînes de télévision, relayant les événements du Caire (1er trimestre 2011), parlent de la fameuse place Tahrir comme étant l'épicentre du mouvement révolutionnaire égyptien. Idem pour la ville de Benghazi en Libye, considérée par les journalistes de la french TV comme l'épicentre de la révolte libyenne (fév. 2011). Est maintenant qualifié d'épicentre par les 'journalistes' le point de départ, ou le centre d'un mouvement quelconque : Ce quartier (Abobo) est considéré comme l'épicentre du conflit (entre Gbagbo et Ouattara) (A2, 04.03.2011, 08h 00).

A moins de considérer les événements du Caire ou de Benghazi comme les manifestations de quelque chose profondément enfoui, et qui éclate brusquement au grand jour, on ne comprend pas l'emploi de cette métaphore empruntée au vocabulaire de la géologie. Le mot “ centre ” suffit amplement. À mettre sur le compte de la tendance naturelle à exagérer propre aux journalistes et à tout rédacteur d'article, et de leur psittacisme naturel. Psittacisme d'autant plus odieux en raison du séisme et du tsunami qui ont endeuillé le Japon (11 mars 2011). Loteur à ce propos a relevé ces phrases datées du 09.03.2011 sur Terra Nova :

[...] la communauté nationale, hier blanche et d'origine judéo-chrétienne, s'enrichit aujourd'hui des apports des Français issus de l'immigration d'après-guerre, aux couleurs de la diversité et d'origine musulmane pour l'essentiel. A l'épicentre de cette mutation, il y a la question de l'islam, religion quasi inexistante en France il y un siècle et référence aujourd'hui pour plus de 10% des Français. Doit-on maintenant s'attendre à un tsunami (raz-de-marée) islamiste ?
Un autre emploi du mot épicentre, que loteur comprend mal (dépêche de l'A.F.P. du 17.12.2012, reprise par divers media) : Le "Global centre" est l'épicentre du bouleversement planifié de Chengdu, théâtre d'une effervescence urbanistique (sic) à faire tourner la tête. En tout cas, le « Global centre » est un « épicentre d'effervescence urbanistique » ; pourquoi dans ce cas ne pas le nommer le « Global épicentre » ?

Étymologie : formé du préfixe épi (επι) : sur, dessus, au-dessus, + centre, centre du latin centrum, qui l’a emprunté au grec κέντρον (kentron) proprement : aiguillon, puis au sens géométrique : point central d'une circonférence, rayon.


épi (dictionnaire Bailly)

kentron (dictionnaire Bailly)

Épisode : néo-néocrétinisme en vogue. Le mot épisode désigne précisément une action incidente dans un ouvrage d'imagination en vue d'y jeter de la variété. La scène entre Fandor et Fantômas est un épisode excitant du film. Par extension, le mot épisode désigne une division, une partie d'un roman, d'un film ou d'une œuvre, une circonstance ou un événement particuliers dans une œuvre, une vie etc. : Roman à épisodes.

La french TV, réservoir inépuisable et imbattable en néo-crétineries de toutes sortes, vient de lancer dans ses bulletins météos l'expression épisode pluvieux (sic) pour dire averse, chute de pluie. En centre Bretagne, des flocons apparaîtront dès le milieu de nuit suivis d'un épisode de pluies et de neige mêlées. Épisode fait mieux ici que ‘chute’. On attend la suite du roman météorologique avec impatience. Et puis, cette phrase elliptique dans un bulletin météo qui parle d'un épisode méditerranéen (perturbation venant de la Mer Méditerranée ?), expression rare par son flou artistique.

Les épisodes de toutes sortes ont d'ailleurs tendance à se multiplier non seulement à la french TV mais aussi un peu partout : épisode pluvieux (chute de pluie), épisode nuageux (apparition de nuages), épisode neigeux (chute de neige). Relevé sur l'excellent Y'aoù? : « Météo France a prévenu : c'est un nouvel épisode hivernal qui devrait toucher 34 départements »... Ou encore extrait d'un entretien avec un spécialiste de Météo France : « Un épisode toutefois un peu moins froid que le précédent, selon Jérôme Lecou ». Té, encore un exemple relevé sur Yaourt! : Le premier épisode neigeux de cette fin d'année [2012] en plaine est arrivé cette nuit, comme annoncé par Météo France qui a placé 37 départements en alerte. Dans la suite de l'article de quelques lignes, l'expression « épisode neigeux » revient trois fois. Et puis Météo-France remet ça : Cette décision a été prise en raison «d'un épisode hivernal de neige et de pluies verglaçantes non exceptionnel». A noter l'expression « non-exceptionnel », pour dire banal, ordinaire, classique, normal ... Même le site officiel du gouvernement français s'y met : La CIC (Cellule interministérielle de crise), composée de l'ensemble des ministères concernés par les épisodes neigeux, coordonnera les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour garantir la sécurité et les déplacements de nos concitoyens sur le territoire national (mars 2013). Répétons encore une fois la définition du mot « épisode » : action incidente dans un ouvrage d'imagination en vue d'y jeter de la variété. Les blocages de la circulation, les coupures d'électricité, les accidents divers et toutes sortes de retards sont-ils considérés comme des « actions incidentes » par le gouvernement français au point de déclencher une cellule de crise ?

Les épisodes peuvent aussi concerner la chaleur : Cet épisode de très forte chaleur devrait durer jusqu'à la fin de la semaine. Les bulletins météo ? Un vrai roman à épisodes.

Et depuis la catastrophe de Fukushima (Japon, mars 2011), on emploie le mot épisode aussi dans le cas du nucléaire : En ce qui concerne le nucléaire et la sûreté des centrales, il faudra bien sûr tirer toutes les conclusions utiles lorsque l'épisode sera terminé. Le soleil lui aussi connaît des épisodes, ainsi que l'atteste cette phrase : L'astre roi risque de connaître de fortes éruptions en 2012 et 2013, selon la Nasa. Un premier épisode s'est produit entre le 22 et le 25 janvier, provoquant une forte tempête dans le champ magnétique terrestre près des pôles. Un épisode de trois jours, avec une forte tempête magnétique !

L'insistance de Météo-France et des présentateurs des bulletins de météo pour employer épisode à la place de chute ou d'intempérie sert-il à euphémiser la chose, à gommer le caractère ennuyeux des chutes (de pluie, de neige), à suggérer que cela n'est que provisoire, passager, anecdotique ? (épisode = action incidente en vue de jeter de la variété). Bref, ce serait pour le fun. Dans ce cas, l'on aurait affaire encore une fois à un procédé de novlangue, qui édulcore tout ce qui pourrait inquiéter les braves citoyens que nous sommes, – surtout par cette période de réchauffement climatique. Les autorités en place nous prennent en permanence, et non pas épisodiquement, pour des imbéciles. Voir Naufragé, Pagaille, Précipitation, et aussi Cellule orageuse. [Rubrique refaite à la suggestion de Gilles D.]

Il est une autre sorte d'épisode, qui désigne une sorte d'épidémie ("phase d'épidémie", diraient les néo-crétins), ainsi qu'en témoigne cette phrase extraite d'un article de presse : Selon le site du ministère canadien de la santé, il s'est produit au moins 37 épisodes de maladies liées aux graines germées entre 1973 et 2005 dans le monde (à propos de la bactérie Escherichia Coli). Qualifier d' « épisodes » des maladies qui ont touché de milliers de personnes, et ont fait des dizaines de morts, le mot est plaisant.

Autre emploi d'épisode dans le sens d'affaire, d'aventure, d'événement... : Mais à l'heure de conclure, il revient sur le point clef pour lui de ce nouvel échec : l'attitude de cette génération, qui n'a visiblement pas retenu tous les enseignements de l'épisode sud-africain. L'« épisode » en question est l'affaire honteuse liée à une équipe de fouteballe qui s'est ridiculisée devant le monde entier. Ce ne fut pas une « action incidente » (sens du mot épisode), mais un véritable scandale. De toute façon, l'équipe de France se signale par des scandales à répétition (caprices, insultes, call-girls ...) « Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue » (Simone de Beauvoir).

Tiens, encore un épisode pour la bonne bouche : La Cnil profite de cet "épisode" pour rappeler à Facebook la "nécessité d'une plus grande transparence vis-à-vis des utilisateurs" (lexpress point fr). L'épisode en question a été la publication de messages à caractère privé dans l'espace public (sept. 2012). Noter l'indécrottable manie des néo-rédacteurs d'utiliser les guillemets étazuniens "..." au lieu des guillemets français « ... ». Et pour finir (pour le moment) : Dans le documentaire, ce dernier revient bien évidemment sur l'évènement qui a bouleversé la vie et la carrière de DSK: l'épisode du Sofitel de New-York (l'express point fr). Un événement qui a brisé la carrière politique de DSK est qualifié d'« épisode », c'est-à-dire, littéralement, d'une action incidente.

Étymologie : du grec
επεισόδιον (epeisodion) : accessoire, επεισόδιος (epeisodios) : introduit en plus, littéralement quelque chose qui survient en plus.

Éplucher : si la secte Micromou fait pousser des clefs aux bouts des branches, les policiers, eux, épluchent les ordinateurs comme de simples bananes : « […] Il y a aussi des ordinateurs que les enquêteurs vont désormais éplucher afin de déterminer si les saboteurs ont agi seuls ou avec des complices ». Éplucher un ordinateur, c'est lui enlever sa carcasse en métal ? Ou est-ce éplucher les données de son disque dur ?

Étymologie : éplucher, c'est enlever les parties inutiles ou non comestibles. Formé du préfixe é- (enlever) + vieux verbe peluchier : nettoyer. Latin tardif pilare : épiler, peler.

Éponyme : qui donne son nom à quelque chose. Exemple : le préfet Poubelle a donné son nom aux boîtes à ordures. Ce préfet est l'éponyme des poubelles. La déesse Athéna a donné son nom à la ville d'Athènes ; elle est la déesse éponyme d'Athènes. Le religieux italien Ambrogio (Ambroise) Calepino a donné son nom à un dictionnaire ; il est l'éponyme du calepin, au départ un dictionnaire, et maintenant un simple carnet de notes.

Mais dans la plupart des cas, l'adjectif éponyme est compris comme : qui a le même nom que, ou qui tire son nom de, ou homonyme. Exemples : Premier album éponyme de Nolwenn Leroy ou Le premier album éponyme de Jeremih : ce ne sont pas les albums (= les disques [vinyle ou laser]) qui sont éponymes, c'est-à-dire qui ont donné leur nom, mais c'est le chanteur ou la chanteuse qui sont éponymes des albums (= des disques), c'est-à-dire qui leur ont donné leur nom. Toutes nos excuses d'insister aussi lourdement, mais la faute est tellement courante, surtout dans le milieu ‘artistique’, où l'on parle d'albums éponymes, qu'elle doit être relevée : Nouvel album éponyme de Killswitch Engage, The XX - Album Eponyme, Avant revient avec un nouvel album éponyme. Au lieu d'album éponyme, il serait plus simple de dire : album du même nom, album qui porte son nom, album homonyme, voire album sans titre. Ceci touche surtout le milieu musical, fortement influencé par les Anglois et les Anglo-Américains, grands distorseurs de sens.

Il en est de même dans les chroniques concernant l'opéra : Evgueni Nikitine devait jouer le rôle éponyme du «Hollandais volant», mais des médias allemands ont diffusé des photographies où un tatouage en forme de croix gammée apparaît sur la poitrine du chanteur. Au lieu de rôle éponyme du « Hollandais volant », il était plus simple d'écrire : rôle du Hollandais volant dans l'opéra du même nom. En fait, le nom de l'opéra de Wagner Der Fliegende Holländer se rend en français par Le Vaisseau fantôme. Si le rédacteur avait adopté la traduction française, il n'aurait pas commis cette erreur.

On trouve aussi cette erreur à propos de romans. Relevée dans un forum (Projet Babel point org) la phrase suivante : Frédéric Dard, autrement connu sous le nom du personnae (sic) éponyme de San Antonio, a écrit un livre s'intitulant le coup du père françois. En voilà un qui cause bien françois. Ou enfin, cette phrase relevée sur un site internet : La Mosquée Notre Dame de Paris, est la traduction française du best-seller Russe éponyme, vendu à plus de 100.000 exemplaires. Éponyme ? L'auteur du livre s'appelle Héléna Tchoudinova. A moins qu'éponyme signifie ici qu'en russe le livre s'appelle aussi « La mosquée Notre-Dame de Paris » – ce qui est le cas : Мечеть Парижской Богоматери (metchet' parijskoï bogomateri). Allez, encore un exemple pour la route : Gargantua est le héros du second livre éponyme de François Rabelais publié en 1534. Cela voudrait dire que le livre s'appelle François Rabelais, – et non Gargantua.

Il en est de même pour les films, et loteur a attrapé avec son lasso cette phrase mystérieuse : [...] tous ces ingrédients participent à créer l'atmosphère étrange et inquiétante de Belphégor, qui réconciliera les déçus du film éponyme avec ce feuilleton culte des années 60 qui fit trembler la France pendant un mois. Un film éponyme ? Un film qui donne son nom – à qui, à quoi ? A moins qu'il ne s'agisse ici d'un film ayant le même nom ?

Un exemple dans le domaine informatique, trouvé dans un communiqué de l'A.F.P. : John McAfee, fondateur et ex-patron de la société éponyme de sécurité informatique, est recherché pour meurtre. Ce n'est pas la société qui est éponyme, c'est le fondateur et patron McAfee. Rappelons la définition d'éponyme : qui donne son nom à, – et non pas : qui est du même nom que.

Dans le vocabulaire d'entreprise, une marque éponyme est une marque dont la ‘racine’ est utilisée pour la conception de produits dérivés : Nestlé → Nestea, Nescafé, etc. Danone → Danette, Danao, Danacol, etc.

Étymologie : du grec
επώνυμος (epônymos) : surnom, formé de επί (epi) : sur, et de όνομα (onoma) : nom. L' « épônymos », c'était un dieu ou un héros qui donnaient leur nom à une cité, et la prenaient sous leur protection.

Epsilonesque : insignifiant. Définition trouvée sur les Dictionnaire des mots qui n'existent pas : « Epsilonesque (adj.) : d'une insignifiance aux limites de l'insondable. En mathématiques, epsilon (ε) désigne une quantité infinitésimale qui tend vers zéro. Par suite, l'adjectif epsilonesque qualifie ce qui est dérisoire, anecdotique, tellement insignifiant que le simple fait de le mentionner relève de l'imposture intellectuelle ». Que penser, alors, de cette phrase relevée sur la page Finances de Yaourt! : Le "deal", conclu en un week-end par Mark Zuckerberg, apparemment sans consultation préalable du conseil d'administration, a surpris par son ampleur. Facebook a mis un milliard de dollars sur la table pour acquérir [Instagram] une base [de données] de 30 millions d'utilisateurs, mais [avec] un chiffre d'affaires epsilonesque. Étant donné qu'epsilonesque signifie insignifiant (si l'on ose dire), cela veut-il dire que Facebook aurait racheté un milliard de dollars une société qui ne rapporte rien ?

C'était notre rubrique « Les dirigeants des grandes sociétés étazuniennes sont de grands philanthropes ».

Épuration ethnique ; nouveau nom donné par les néo-crétins à ‘ massacres de populations ' ou alors ‘ génocide '. Mais purifier la race, ce n'était pas une théorie national-socialiste ? Un Historien Accuse La Pologne D'épuration Ethnique (pourquoi tant de majuscules – dont une illogique : D'épuration – dans cet énoncé ?) Une page internet titre joyeusement : Quand la discrimination positive prend des allures d'épuration éthnique en France (avec un accent aigu sur le ‘ e ' d'ethnique). Il faudrait que l'auteur épure son langage autant que sa pensée.

Étymologie : épuration, d'épurer : rendre pur.

Ethnique, du grec
εθνικός (ethnicos), proprement : de la nation, de la race, dans le sens de païen, en opposition aux chrétiens. Les nations ethniques. Et εθνος (ethnos) : race, peuple.

Équine (viande ~) : viande de cheval. Équin signifie normalement : propre au cheval, aux équidés. L'expression ‘viande équine’ est donc employée à contresens. La viande équine n'est normalement pas disponible dans le commerce au Royaume-Uni, pays par excellence des courses de chevaux (dépêche A.F.P.). Viande de cheval, est-ce trop plat, trop ordinaire ? Notons au passage que, dans un monde où de plus en plus de gens ne mangent pas à leur faim, les Britanniques font la fine bouche devant une viande excellente (loteur est friand de viande de cheval, tendre et goûteuse, ce qui va le rendre totalement antipathique aux Anglois, et c'est bien dommage). Voir Animalier, Viande bovine, Viande chevaline.

Étymologie : équin, équine, du latin equus : cheval.

Éradiquer (néologisme ; ni le Littré, ni le Cnrtl ne connaissent ce verbe) : éliminer totalement (virus, maladie, animaux nuisibles). La peste n'a pas été totalement éradiquée de la surface du globe, même au XXIe siècle. Certains néo-rédacteurs emploient ce verbe dans le sens d'enlever, de supprimer : Après Beyoncé qui a voulu éradiquer ses photos peu flatteuses de la toile, le rappeur n'assume plus certains de ses looks et veut faire disparaître les preuves de ses fashion faux pas (Closer-Mag point fr). Remarquer l'expression charabiatesque : « fashion faux pas » (faux pas en matière de mode). Il est vrai que certains néo-rédacteurs semblent rédiger avec un balai à W.C.

Étymologie : composé du préfixe é- : hors de, + latin radix : racine. Éradiquer, c'est enlever jusqu'à la racine. Le mot éradication est attesté dans tous les dictionnaires, mais pas le verbe éradiquer, qui semble un calque de l'anglais to eradicate : faire disparaître totalement.

Éraser (ne pas confondre avec araser) : on n'efface plus chez les néo-crétins informatisés, on érase. Mon compteur ne fonctionne plus du tout, et a érasé toutes les vieilles données. Est-ce mieux effacé pour cela ? En tout cas, c'est l'effacement de nos valeurs.

Étymologie : racine latine. Verbe erado, eradere : enlever en raclant, rayer.

Érémiste : celui qui touche le RMI (Revenu Minimum d'Insertion). On se demande ce que vient faire le mot « insertion », étant donné que le RMI sert à tout, sauf à s'insérer. On se souvient peut-être d'un certain maire d'Alger que le Président Chirac voulait rencontrer à Alger, et qui était parti ... toucher son RMI en France. Sans doute un érémiste qui a réussi. Depuis 2009, le R.M.I. a été remplacé par le R.S.A. ou Revenu de solidarité active. Voir RMI.

Érotisme (néologisme, XXe siècle) : les pubs ont toujours utilisé l'érotisme comme moteur pour faire vendre des produits, en exhibant des jeunes femmes attirantes et court vêtues. Il est cependant, à la télévision, une forme de pub à l'érotisme vulgairement suggéré, celle par exemple où une femme s'exclame : « Waouh ! Elle est énorme ! » (pas ce que vous pensez, mais une pépite de chocolat), ou bien : « Aujourd'hui, je l'ai fait, ils vont le faire, ils viennent de le faire ... » (pas l'amour, comme on pourrait le croire, mais s'inscrire à une banque en ligne), ou encore : « Elle n'est pas très grande » (non pas la zigounette du monsieur, mais une bouteille de gaz). Ou enfin, une pub pour une marque de voiture utilise presque systématiquement l'argument sexuel (lolita, travelos, capote de couleur fraise) pour vendre des tas de ferraille sous le nom de voitures.


C'était notre rubrique : « la pub vise toujours au-dessous de la ceinture ».

Étymologie : d'après Éros, dieu grec de l'amour. Ce mot a été propulsé par la psychanalyse.

Ès : préposition, contraction de 'en les', et employée dans le sens de 'en matière de'. Licence ès Lettres, Docteur ès Sciences. Les néo-rédacteurs sont passés par là, et emploient cette préposition pour faire joli : Si tel était le cas, un avantage en nature ou financier versé directement par le Qatar à un Beckham devenu son ambassadeur ès football serait taxable dans son pays de résidence fiscale, soit aujourd'hui l'Angleterre. Cet emploi est théoriquement possible, mais vieilli. De plus, la préposition ès est plutôt littéraire, ce qui jure avec le sport de prolétaire qu'est le fouteballe (loteur n'aime pas le fouteballe). Noter la formulation « un avantage en nature ou financier ».

Escalade : sous l'influence du mot anglo-saxon escalation, sert à désigner un renforcement, une intensification de mesures : escalade des opérations militaires. Il peut y avoir aussi une escalade de la terreur dans les représailles terroristes. Le contraire est désescalade (désengagement, repli).

Les néo-crétins de l'informatique emploient le mot d'escalade pour signifier une remontée à un niveau supérieur, avec le verbe escalader (faire remonter) : escalader un problème (sic) à la cellule Expertise. On assiste à une escalade du néo-crétinisme dans l'informatique ; qui est premier de cordée ?

Étymologie : au sens premier : prendre d'assaut une ville au moyen d'échelles dressées contre les murailles. Escalade renvoie donc à l'idée d'échelle, qu'on grimpe échelon après échelon. Ou bien à l'escalade de montagne : efforts mesurés, gradués, répétés. Du latin scala : échelle. Même mot que la Scala de Milan, le fameux théâtre d'opéra, dont le nom est dû à l'église Santa Maria della Scala (Vierge à l'échelle) à proximité dudit théâtre.

Escalier (esprit de l'~) : c'est J-J Rousseau – dit-on – qui déclarait avoir « l'esprit de l'escalier », c'est-à-dire qu'il trouvait la bonne réplique une fois parti, et dans l'escalier (secondarité lesenienne pour les psys de service).

Des variantes modernes existent : manquer d'à-propos, retard à l'allumage, esprit « Diesel », ou même avoir le cerveau lent. Certains croient obvier à ce défaut en prenant l'ascenseur, en demandant anxieusement : « Esprit, es-tu là ? »

Pour certaines personnes, « avoir l'esprit de l'escalier » signifie aller progressivement, par étapes successives. Sans doute à cause de l'image des marches d'escalier qu'il faut gravir une à une. Encore une expression détournée de son sens initial, comme « tirer les marrons du feu », « (se) dorer la pilule »...

Étymologie : Littré note : « Escalier, étymologiquement, est collectif et signifie une réunion de degrés ». On ne peut donc gravir des escaliers, mais un escalier. Du latin scala : échelle.

Escalator : paléo-crétinisme. Désigne un escalier mécanique ou escalier roulant. Est-ce que c'est plus perfectionné ou plus rapide si on utilise un terme anglo-saxon ? That is the question.

Esclavage : la France, et c'est tout à son honneur, fait acte de repentance pour son passé colonial et « esclavagiste ». Mais c'est oublier qu'en matière d'esclavagisme, les Chinois arrivent en tête, talonnés par les Arabes, suivis de près par les Africains, et notre beau pays arrive en 7ème ou 8ème position, derrière les Anglais et Hollandais qui, eux, sûrs de leur bon droit, ne manifestent bizarrement aucune repentance ni repentir d'aucune sorte.

Si beaucoup de Noirs en veulent à la France, c'est en raison de son passé de traite négrière. C'est oublier que ce sont les Arabes qui ont mis en place le principe de la traite des Noirs (). C'est oublier aussi que certaines tribus noires capturaient d'autres Noirs pour les revendre aux nations coloniales. C'est oublier que George Washington possédait lui-même plus de deux cents esclaves. Lui crache-t-on à la figure pour autant ? Quant à Lincoln, le « père de la Nation américaine », il a déclaré : « Si je pouvais sauver l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais ». Et beaucoup de Français de souche (les « souchiens », comme disent plaisamment nos amis immigrés) descendent de familles qui étaient asservies durant des siècles à quelques seigneurs (le « servage »). Les Français aussi sont des descendants de serfs, c'est-à-dire presque d'esclaves (en fait les serfs étaient attachés à la terre – mais la différence est mince quant aux droits).

() Voir la thèse de l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau « Les traites négrières : Essai d'histoire globale ».

Quand on voit maintenant un grand nombre d'immigrés (comme de Français) asservis au triptique métro-boulot-dodo, on se dit que là, c'est vraiment de l'esclavage.

Étymologie : esclave vient d'« esclavon », qui veut dire 'slave'. Les Slaves en effet avaient été réduits en esclavage par les Germains et les Byzantins. Le régime du 'servage' (крепостное право : krépostnoïé pravo) a duré en Russie jusqu'en 1861. On se sert donc d'un mot slave pour décrire une réalité qui touche principalement des Africains.

Escorter : escorter, c'est accompagner quelqu'un en veillant sur sa sécurité : Un service d'escorte sera proposé aux médecins lors de visites de nuit dans les quartiers difficiles. C'est devenu synonyme d'accompagner tout court. Entrée gratuite pour les enfants escortant leurs parents. Finis les gardes du corps escortant une personnalité, ou une call-girl en « escorte » d'un client. Maintenant n'importe qui peut escorter n'importe qui. C'est le progrès.

Substantif anglo-saxon : escorting. L'escorting pour moi, ce n'est pas ça. J'ai toujours eu affaire à des gentlemen, a-t-elle confié aux enquêteurs (une "escort girl" à propos de l'affaire D.S.K.). Même si les putes filles de joie parlent la novlangue, on n'est pas dans la merde.

Autre substantif : escort girl : accompagnatrice. Définition trouvée dans un forum féminin : Une escort girl escorte, accompagne des hommes seuls à des diners (sic) ou (sic) il y a une nette majorité de couples par exemple, elles servent de guide (sic) accompagnant des hommes qui ont envie de sortir mais sans draguer ou se faire accompagner d'une prostitué (sic).

appel : en français, une escorte est un groupe composé de plusieurs hommes pour assurer la sécurité de quelqu'un. Ce ne peut donc être une personne seule, comme dans l'expression anglo-saxonne escort-girl.

Étymologie : de l'italien scorta : escorte (groupe d'hommes armés chargés de veiller sur quelqu'un). Du latin ex-corrigere : diriger, dérivé de corrigo, correctum, corrigere : redresser, corriger.

Escroc : les escrocs se recrutent surtout chez ceux qui ont le plus d'argent : organismes de prêt, banquiers, assureurs principalement. « Quand le nombre des sinistres augmente, il faut relever le prix des assurances ; quand le nombre des sinistres diminue, il faut quand même relever le prix des assurances, en prévision d'une augmentation éventuelle du nombre de sinistres. » Quant aux banques, ce n'est guère mieux. L'essentiel de leurs activités consiste à flouer et à endetter leurs clients au maximum afin de faire de grands bénéfices. Ces mêmes banques à leur tour peuvent se faire escroquer par leurs courtiers, petits malins qui savent truquer les comptes. L'année 2008 a été fertile en révélations de ce genre (Société Générale, Caisse d'Épargne ...)

Parfois un escroc qui a réussi peut devenir ministre, comme un certain B. Carpette, – ce qui en dit dit long sur la fonction de ministre. Mais l'inverse s'observe aussi : des ministres peuvent être de francs escrocs quand il s'agit de leur fortune personnelle (citer des noms serait de la diffamation).

En anglais, ‘con’ signifie escroc ou arnaqueur. Pour une fois, l'auteur est d'accord avec l'anglais. Voir Assureur, Banquier.


Étymologie : de l'italien scrocco : écornifleur.
Espace : nom masculin quand il s'agit d'un lieu, d'une surface, d'une étendue, mais féminin quand il s'agit d'un blanc entre deux mots. Quand vous appuyez sur la barre d'espacement de votre clavier, vous obtenez une espace (blanc) et non un espace (que ce soit celui de l'astronome ou celui du capitaine James T. Kirk). Mais apparemment, dire un espace au lieu d'une espace pour un blanc semble admis. Une espace entre des chiffres et le signe pourcentage est plus fin, et s'appelle en conséquence une « fine » ; il en est de même entre des chiffres et les groupes de trois zéros ou de trois chiffres dans les sommes supérieures à mille : 15 %, 1 000, 10 000, 1 000 000, 1 235 500, etc. Quant à l'espace entre deux lettres en typographie, c'est une 'approche'. Voir Typographie.


Le Capitaine J-T Kirk (William Shatner)
un conquérant de l'espace (masculin)

Étymologie : du latin spatium : champ de course, arène, carrière ; étendue, espace, espace de temps, délai, durée (Gaffiot). Déjà l'espace-temps. L'espace (féminin) en typographie s'emploie depuis la fin du XVIIe siècle.

Espace : s'emploie dans le sens de coin, domaine, emplacement, endroit, lieu, pièce, salle, secteur, zone ... souvent suivi d'un substantif orphelin (sans article ni préposition) dans une fonction quasi adjectivale : espace fumeurs (= espace réservé aux fumeurs) ou espace non-fumeurs (= espace réservé aux non-fumeurs), espace clients, espace membres, espace sportif, espace liberté (?), espace carcéral (= prison), espaces verts (= parcs et jardins). Un joli exemple : l'œuvre des Beatles constitue l'espace privilégié de tous les « investissements identitaires » (qu'est-ce que ça veut dire ?) [...] Un journaliste parlant sans doute des asssemblées du peuple : espaces de représentativité nationale. Lu sur un bureau d'accueil : Nous vous remercions de bien vouloir respecter un espace de courtoisie (se tenir à distance de la personne qui explique son cas à la secrétaire de l'accueil). Piqué dans un article : la perception ethnique de la différence sociale est très présente dans l'espace urbain français. Plus loin, l'auteur de l'article parle d' « espaces sexués ou l'imperceptibilité féminine » (en gros, la ville appartient aux mecs). Dans une société où l'espace-temps devient un luxe, ceci n'est pas un mince paradoxe. Quant aux espaces de convivialité (?), il doit sans doute s'agir de lieux de rencontre où règne une promiscuité des plus désagréables. Bref, les espaces ne cessent de se multiplier, alors qu'on manque de plus en plus d'espace. Piqué dans la presse : Nous publions un magazine mensuel, Next, l'espace tendance et culture de Libération (en français dans le texte).

Parole historique : « Cette loi va permettre l'élargissement de l'espace des libertés » (Bertrand Delanoë à propos de la loi sur le mariage des homosexuels, dite « mariage pour tous »).

« Espace non-fumeurs », autrement dit
Interdiction de fumer

Lu sur internet : Selon ses partisans, un espace linguistique unifié (= une langue commune ?) faciliterait la compréhension mutuelle des peuples européens et le débat public au niveau européen. Autrement dit, en Europe parler anglo-saxon pour acheter les mêmes produits, c'est-à-dire les mêmes merdes ?

Extrait de la Constitution européenne, rédigée par un comique de service : « L'Europe leur offre [ aux peuples ] les meilleures chances de poursuivre, ... , la grande aventure qui en fait un espace privilégié de l'espérance humaine ». Il ne manque plus que la foi et la charité, et le tour est joué. Ou encore, toujours dans le registre comique : Europe Ecologie (sic), rassemblement constitué autour de Daniel Cohn-Bendit, José Bové et des proches de Nicolas Hulot en vue des Européennes, a adopté un "Manifeste: changer d'ère", visant à définir un "nouvel espace politique" en phase avec la "rareté qui s'annonce". Tous les ingrédients du néo-crétinisme écologique sont là, réunis en l'espace de quelques mots. Et puis, ce nouvel exemple : Deux think tanks dominent le paysage à gauche. Ils revendiquent leur liberté d'esprit mais ne cachent pas leur inscription dans l'espace socialiste. « Paysage », « espace » : la politique s'inscrit dans l'espace, mais non dans le temps.

Le mot espace en est venu presque, avec le jargon néo-crétin, à signifier 'temps' : Aussi, les espaces publicitaires télévisés (gérés par des régies publicitaires liées aux chaînes de télévision) se monnayent-ils à prix d'or. Parce qu'une séquence publicitaire télévisée, pour loteur, ce n'est pas de l'espace, mais du temps. Enfin, question de point de vue. Même remarque qu'au paragraphe précédent : on réduit les choses à l'espace, on ne les inscrit plus dans le temps. Est-ce symbolique ? Il va autrement des réclames sur les sites internet, où là, on peut encore parler d'espace, puisque c'est l'espace (surface) d'un écran ou d'une partie d'écran.

Parfois le mot espace peut être remplacé par « zone » : Lire aussi (zone abonnés) : Vingt-quatre heures dans la vie du président de l'université de Strasbourg (le monde point fr).

Étymologie : voir rubrique précédente.

Espace de culte : une église, un lieu de culte. Au XXe siècle, rares sont les architectes qui ont compris l'importance du son dans l'espace du culte. Rares aussi sont les néo-crétins qui ont compris qu'un lieu de culte est sacré, et qu'il ne saurait être nommé espace de culte.

Espaces verts : anciennement 'parcs et jardins'. Et quand vient l'automne, ces espaces verts se transforment-ils en espaces roux ou bruns ?

Espèce : en un temps où tout se féminise, le mot espèce (dans le sens de sorte) est senti depuis longtemps comme masculin par beaucoup : c'est un espèce de machin ...

Est : cette forme du verbe être est désormais presque systématiquement confondue avec le verbe avoir. Il y a toujours un temps de latence avant que l'on est [ait] réellement la main. Ou bien : Ce n'est pas moi qui est [ai] fait un communiqué de presse dont la teneur induit en erreur.

Autre exemple, aberrant, lu sur un forum, vrai repère de néo-crétinismes : Tout le monde c'est que les politiques ne se restaurent à la cantine de l'armée du salut. C'est au lieu de 'sait', et ne se restaurent au lieu de 'ne se restaurent pas'. A kan lortograf fonétik ki simplifiré lé problèm, ou the passage to globish ? Voir SMS.

Establishment (néologisme et anglicisme, XXe siècle, prononcer ɪstæblɪʃmənt) : pouvoirs ou autorité en place. Ça fait mieux de dire establishment, ça vous a un côté expert qui sait ce qu'il dit. Establishment peut aussi avoir le sens particulier d'une minorité sociale exerçant une prise en main ferme sur l'ensemble de la société. Il y a donc fort à parier que cette réforme constitutionnelle sera encore l'occasion de très fortes tensions entre le gouvernement et l'establishment.

Étymologie : mot employé en Grande Bretagne pour désigner des groupes de pression de type conservateur. La nuance est plutôt péjorative. Français : établissement, établir, venant de stable. Racine riche qui a donné en latin stare : être debout ; en allemand stehen ; en anglais to stand, et aussi star (qui est fixe dans le ciel) etc. etc. etc.

Estrade : sorte de plancher surélevé d'une ou plusieurs marches, sur lequel était le bureau du maître ou du professeur. Debout sur l'estrade, devant le tableau, le maître faisait la leçon, sa baguette à la main. Signe des temps, il n'y a plus d'estrade dans nos sympathiques écoles laïques et républicaines, suggérant le fait qu'il n'y a plus de différence de niveau entre le prof et les élèves (nivellement par le bas, dégringolade). La suppression des estrades comme signe d'un changement profond : passage du professeur à l'animateur, de la transmission à la communication, de l'empathie à la sympathie (Daniel Faivre).

Étymologie : du latin strata : voie pavée, venant de stratum, supin du verbe sterno, sternere : étendre.

Et bien : s'emploie dorénavant par tous les ignorants à la place de « Eh bien » ou « Hé bien » : Fier d'avoir appris des trucs cools (sic) par moment, on a tous joué l'élitisme un jour ou l'autre. Et bien, c'était nul. Dans le même genre : et oui au lieu de eh oui.

Étal (néo-adjectif) : trouvé sur Yaourt!-Finances : A 14H30 (05H30 GMT), le titre Samsung dévissait de 7,76%, à 1.176.000 wons (828 euros) à la Bourse de Séoul, dans un marché quasi étal. Un marché quasi étal ? Un dit un étal de marché, mais marché étal ? Apparemment, étal est un néo-adjectif, fait d'après étaler, et doit vaguement signifier plat, calme (?) C'est très ennuyeux de toujours devoir interpréter ce qu'on lit dans la presse internet.

appel : un étal est une table sur laquelle on dispose des marchandises à vendre. Ce mot est uniquement substantif, pas adjectif.

Il existe, par contre, l'adjectif étale en parlant de la mer, employé uniquement au féminin, et qui signifie que la mer ne monte plus, mais ne descend pas encore. Ce n'est pas synonyme de plat ou de calme.

A remarquer également dans cet exemple le verbe dévisser, emprunté sans doute au vocabulaire de l'aviation, le signe % accolé aux chiffres et non séparé par une espace fine, et la notation 05H30 GMT au lieu de 05H 30 T.U.

État de droit : synonyme = État de passe-droit.

Étymologie : état, du latin status : état, venant du verbe sto, statum, stare : être debout, être fixe. Droit, du latin directum, substantivation de l'adjectif directus : droit, dans le sens de justice.

État de grâce (vocabulaire religieux) : cette expression désigne une personne qui n'a aucun péché mortel sur la conscience. Cette expression a été détournée par le néo-crétinisme journalistique pour désigner quelqu'un à qui tout réussit, ou qui bénéficie d'une opinion publique favorable : Hollande profite d'un état de grâce sur le marché de la dette (lexpress point fr, 25.05.2012). Mais cet état dure peu longtemps, en général à peine trois mois. Hollande : fin de l'état de grâce (BFM-Télé, 29.08.2012).

On remarquera, une fois de plus, la manie de nos contemporains de détourner le vocabulaire religieux ; cf. Agnostique, Immoler, Ordinateur.

Étymologie : pour état, voir rubrique précédente. Grâce, du latin gratia qui veut dire tout à la fois : faveur, complaisance, reconnaissance, bonnes grâces, agrément, charme. Adjectif gratus : agréable (cf. gré [bon ~]).

Étazunis : état terroriste situé en Amérique du Nord. Le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre déclaraient la guerre à l'Allemagne. Trois jours plus tard, les Étazunis proclamaient leur neutralité. Sans doute pour avoir quelque chose à vendre aux belligérants (selon Pierre Desproges). Le 11 septembre 2001, le jeune et sympathique terroriste Oulala ben Saden, – ou Oussama ben Laden, selon certains historiens maîtrisant mal l'arabe –, lançait des avions contre divers monuments étasuniens pour commémorer l'événement (version officielle de la CIA et du gouvernement américain). Autre version : ce sont les mânes de Salvador Allende (assassiné le 11 septembre 1973 par les sbires de Pinochet, qui était manipulé par la C.I.A.) qui se seraient vengées des Étazuniens.


Illustration trouvée sur le site www.mondialisation.ca

Dans les années 70, Henry Kissinger avait lancé dans une boutade : « Quel est le numéro de téléphone pour appeler l'Europe ? » Et si l'on veut maintenant appeler les Étazunis, quel est le numéro ? Le 666 ? (allusion, bien sûr, au grand Satan)

Étazunien, -ne : qui se rapporte aux Étazunis, qui vit au Étazunis, dont le peuple est « le plus assassin, pervers et immoral de la planète » selon Hugo Chavez, ou « l'empire le plus criminel qui ait jamais existé » selon Nicolas Maduro (guerres et destructions massives de populations [Japon, Viet-Nam, Irak, Afghanistan ...], pollution, pillage de la terre... ) : L'impérialisme étazunien. Loteur a été très frappé par la mentalité d'assassin qu'on trouve dans de très nombreux feuilletons télévisés (« séries ») qui tournent autour des assassinats (tiens, justement, il y a un feuilleton qui s'appelle Criminal minds [mentalités d'assassins]). Et ce n'est pas par hasard que la possession d'armes est inscrite dans la Constitution des Étazunis. Ce n'est pas un hasard non plus si les Étazunis ont récupéré nombre de savants allemands après la guerre de 39-45, soit pour leurs programmes spaciaux (comme Werner von Braun), soit pour perfectionner leurs techniques d'espionnage, voire de torture (comme le Dr Walter Schreiber).

Cette nation a inventé une nouvelle forme de terrorisme : mener des combats ‘préventifs' contre les pays accusés ou simplement soupçonnés d'entretenir un terrorisme incertain. Rappelons que la « guerre préventive » est une doctrine nazie qu'on attribue à Adolf Hitler. Selon Henry Kissinger, les Étazunis sont « un pays qui n'a pas d'amis mais seulement des intérêts ». Logique des Étazuniens : tout ce qui n'est pas étazunien (américain), ami ou ennemi, peut ou doit être écrasé. Voir Américons.

Pour loteur, les Étazuniens sont les plus grands créateurs de bordel de la terre (guerres) ; cela se ressent aussi sur le plan du langage (invasion culturelle, invasion linguistique, soft power).

N.B. : on pourra trouver dans ce glossaire deux graphies Étazunien ou Étasunien. Les deux graphies sont valables, surtout la première et la deuxième.

Été : toujours pourri, surtout depuis le « réchauffement climatique (ou planétaire) ».

Étymologie : sous nos latitudes, l'été commence au solstice de juin et se termine à l'équinoxe de septembre. Du latin æstas, æstatis : été ; æstus : chaleur ; grec
αιθω (ethô) : faire brûler, αιθήρ (ether) : région supérieure de l'air, éther.

Éteindre : s'emploie dans de nombreux sens qui signifie couper, fermer : éteindre l'eau (sic), éteindre une fenêtre (informatique), éteindre un programme. Tous ces contresens – c'est l'extinction du français. Et évidemment, au lieu d'ouvrir une fenêtre, – on l'allume, maintenant. Et là, nous avons affaire à des allumés.

Étymologie : du latin ex-stinguere, préfixe ex + stinguo, stinguere : éteindre. Le contraire est in-stinguere : pousser à, exciter, d'où instinct, instigation. Grec
στίγμα (stigma) : piqûre, puis marque au fer rouge, d'où stigmates. La racine stng suggère l'idée d'appuyer sur, presser sur, piquer. Anglais moderne sting : dard, aiguillon.

Éternuer : les créatifs schizophrènes des agences de publicité ne savent plus quoi inventer en matière de réclames. Ils ont fait déglutir, ils ont fait péter, ils ont font crier, maintenant ils font éternuer les acteurs, qui auraient contracté le virus d'achat pour une marque de chaussures, virus particulièrement contagieux (= forcer à acheter). Loteur se posait déjà la question : est-ce que les crétins de la pub vont montrer un type en train de faire son tas devant tout le monde pour vanter les vertus d'un laxatif ?

Étymologie : latin sternuo, sternuere, fréquentatif sternuto, sternutare : éternuer. Grec πτάρνυσται (ptarnustai) : éternuer. Origine expressive (cf. atchoum !)

Éthique : en tant que substantif, l'éthique est la science de la morale, ou plus précisément sur le plan philosophique : « Science dont l'objet est l'élaboration d'un système de référence permettant de définir un code moral ». Employé dorénavant au lieu de 'morale' tout court. Le mot grec doit faire plus savant, comme déontologie au lieu de morale professionnelle, ou de règles professionnelles. S'agit-il d'une simple érosion du langage ? D'une ignorance qui se pare des plumes du savoir ? Ou d'un détournement du langage afin de maquiller la réalité, pour donner l'illusion d'une société régie par la morale ? Voir Déontologie.

En tant qu'adjectif, éthique signifie 'qui concerne la morale' : valeur éthique. Mais cet adjectif est souvent employé dans le sens de 'moral' : "Chacun doit avoir un comportement éthique, quel que soit le métier qu'il exerce", a déclaré le chef de l'Etat français (à propos de G. Depardieu). Le chef de l'État français confond morale et éthique.

Curiosité : la mode éthique (sic). On appelle « mode éthique » une mode inspirée du modèle du commerce équitable et des principes de l'éthique, avec deux types de préoccupations : sociales et environnementales (Wikipédia). Exemple puisé dans Pure People point com : Le site de l'hebdomadaire a en effet révélé que la (sic) mariage de l'aîné de la fratrie Casiraghi et de l'héritière colombienne devenue une figure de proue de la mode éthique aurait lieu le 31 août, à Monaco. Une preuve supplémentaire du détournement des mots par les néo-crétins officiels (voir étymologie).

Étymologie : du grec
εθός (ethos) : coutume, usage, mœurs. L'éthique est une partie de la philosophie qui traite des principes régulateurs de l'action et de la conduite morale.

Ethnique : mot à la mode, et signifiant exotique, qui provient de l'artisanat exotique. Objets ethniques en vente sur Ibuy. On trouve même des « pantalons ethniques » sur Ibuy : « SAROUEL, PANTALON ETHNIQUE ». Sempiternel emprunt à l'anglo-saxon.

A noter que les fonctionnaires, toujours à la pointe des néologismes percutants, ont introduit la notion de « chômage ethnique », qui ne frappe que certaines parties de la population, – les immigrés, ou ceux d'origine nord-africaine principalement. Est-ce vraiment si moche ou insultant que de dire chômage des immigrés, ou touchant les immigrés ? Autre exemple : le vote ethnique ou vote des immigrés : Habilement mobilisé par les socialistes, ce vote ethnique a fait, en mai 2012, pencher la balance en faveur de François Hollande. Autre exemple : Ségolène Royal ne fut pas élue, mais elle bénéficia dans les banlieues de l'immigration d'un puissant vote ethnique (les deux exemples proviennent du site Polemia point com). Donc ethnique = immigré, quelqu'un d'origine étrangère. Ethnique signifie normalement : qui concerne un peuple étranger, avec le sens spécialisé de païen. A noter le néo-concept de « banlieues de l'immigration » (= peuplées par des immigrés).

Enfin, ethnique peut vouloir dire racial ou raciste. C'est ainsi qu'un media peut titrer : « Belgique : vers de nouvelles émeutes ethniques à Anderlecht ? » Les néo-crétins se triturent les méninges pour détourner le sens des mots et trouver des substituts convenables pour désigner des concepts ou idées tout à fait banals.

Il est cependant à signaler que ce détournement systématique et abusif des mots introduit un flou, une ambiguïté dangereux. En effet, comment doit-on comprendre la phrase suivante : La loi «interdit le traitement de données à caractère ethnique». Est-ce à dire que le simple fait de mentionner la nationalité, la race ou le continent de provenance de quelqu'un, c'est enfreindre la loi ?

Adjectif composé : multi-ethnique. Sa vie, son expérience de femme et de mère de deux enfants multiethniques deviennent le terreau de sa croissance intellectuelle (La Vie des idées point fr, 20.01.2009). Multi-ethnique ici signifie de races différentes ; il s'agit de la mère de B. Obama, qui eut un enfant d'un Noir américain d'origine kényanne, et une enfant d'un Indonésien.

Étymologie : du grec
εθνικός (ethnicos), proprement : de la nation, de la race, dans le sens de païen, en opposition aux chrétiens. Les nations ethniques. En grec εθνος (ethnos) : race, peuple.

Ethnocide : se dit de toute politique tendant à supprimer une ethnie et sa culture : la politique ethnocide des Étazunis.

Ethymologie : orthographe néo-crétine pour étymologie. Peut-être parce que ça fait 'savant', peut-être par attraction avec des mots comme éthique, éthylique ... Quel est l'origine éthymologique de "diviser pour mieux regner" ? demande avec beaucoup de finesse un internaute. Passée à un correcteur orthographique « en ligne », la phrase est devenue : Quel est l'origine étymologique de "diviser pour mieux régner" ? Les correcteurs orthographiques ont vraiment du bon. Ceci nous amène (dixit loteur) à faire la remarque suivante : certaines personnes confondent l'étymologie avec le sens, la signification, la définition.

Étymologie : étymologie vient du grec
ετυμος (étimos) : vrai, véritable, et
λόγος (logos) : discours, raison. L'étymologie n'est pas la philosophie ou la science de la vérité, c'est à la base l'étude des vraies significations des mots. Mais il s'agit en fait de la science de l'origine et de l'histoire des mots.

Étonner : est devenu synonyme de ‘ne pas étonner'. Tu m'étonnes ! (ce n'est pas étonnant). Ce procédé par antiphrase est assez fréquent : On n'est pas dans la merde ! Cf le classique : ‘être dans de beaux draps' (être dans une situation embarrassante).

Étymologie : latin vulgaire extonare : ébranler par un coup de tonnerre ; avec changement de préfixe venant du latin classique adtonare ou attonare : frapper de la foudre, frapper de stupeur. De tonitru ou tonitrus : tonnerre et bruit retentissant comme le tonnerre. Cf. en français tonitruant.

Étranger : ce mot pose problème en Belgique, et a été un temps remplacé par allochtone, en opposition sans doute à autochtone. Cependant allochtone est de plus en plus ressenti comme un gros mot, une insulte, voire un mot raciste, et les Belges vont revenir aux appellations traditionnelles 'étranger' ou 'immigré'. Allochtone, c'est le mot politiquement correct en Belgique, surtout flamande, pour dire étranger ou d'origine étrangère ou immigré. Autre exemple : Analysant le sens contemporain de "l'allochtone", le philosophe Edouard Delruelle dit joliment : "Nous ne sommes pas à l'aise avec ce mot car les problèmes qu'il désigne créent le malaise." (la typographie étazunienne est dans l'original du monde [international] point fr).

Étymologie : latin extraneus : du dehors, étranger. Extra : dehors (adv.), en dehors de (prép.).

En français on utilise le mot « allochtone » pour désigner soit un déplacement de terrain, soit une espèce animale d'apparition récente dans une région considérée. Il peut aussi être utilisé en opposition à autochtone. Du grec άλλος (allos) : autre, et χθων  (chtôn) : terre, sol. Cf. en français l'adjectif chtonien (divinités chtoniennes).

Être (à) : de plus en plus employé de façon lourdingue, à l'imitation des Anglo-Saxons, dans le sens de ‘devoir’ : Cette vague est à venir (on attend cette vague) et ça va frapper les grosses agglomérations, en particulier en Île-de-France.... Ou bien cet autre exemple : « Photo ci-dessus : La façade de la cathédrale de Tournai est à être ravalée » (doit être ravalée ? va être ravalée ?). Outre la lourdeur de la phrase, celle-ci pose un problème de compréhension. Autre exemple : Pour l'UEJF, «ces actes, sont à condamner avec la plus grande vigueur à la fois par les pouvoirs publics, mais également par les autorités de l'université». Sont à condamner = doivent être condamnés.

Euphémisme : façon édulcorée d'avancer un mot, une idée. Disparaître au lieu de mourrir, SDF au lieu de clochard, balle perdue au lieu d'erreur de tir, bavure pour violence policière, entrée de gamme au lieu de bas de gamme. Les exemples sont nombreux pour camoufler une réalité pas toujours belle à voir. Voir aussi Mal-entendant, Mal-voyant, (à) Mobilité réduite, Non-Voyant, (de) Petite taille ...

Étymologie : latin euphemismos, emprunt au grec
ευφημισμός (euphemismos), formé du préfixe ευ (eu), indiquant l'idée de bon ou de bien, et de φημί (phêmi) : dire. Voir Enfant.

Euphémisation : tour de passe-passe langagier qui consiste à rendre acceptable l'inacceptable. Procédé typique de la néo-langue. Ceci est employé systématiquement par les media et les hommes ou femmes politiques pour mentir agréablement et cyniquement aux citoyens. Derniers exemples de nos gouvernements : "avancer en âge" pour vieillir (Michèle Delaunay, ministre délégué aux personnes âgées dans le gouvernement de J-M Ayrault), "vidéo-protection" pour vidéo-surveillance (Brise Hortefeux, ministre de l'Intérieur de N. Sarkozy), etc. etc. etc. De nombreux exemples tout au long des pages de ce site.

Étymologie : formé d'euphémiser (voir plus haut) + suffixe -ation.

Eurabia : nom que quelques plaisants personnages donnent désormais à la future Europe, et qui trouvent (quelle horreur !) qu'il y a trop de non-Européens en Europe.

Euro (symbole graphique ) : monnaie étrangère ayant remplacé la monnaie française. Cause de la baisse du niveau de vie (-20 à -25 %, sinon plus) et du surendettement de nombreux Français, cette monnaie a été la plus grande escroquerie perpétrée contre les peuples européens. Elle est pourtant louangée par les néo-crétins de la finance et de l'économie, qui s'en mettent plein les poches. Comme s'il y avait la volonté délibérée d'affaiblir ou d'anéantir les classes moyennes d'une part, et d'uniformiser tous les peuples européens d'autre part afin de les soumettre à la tyrannie de quelques oligarques. L'euro semble être la plus vaste entreprise de paupérisation des Français et des Européens jamais tentée, et réussie, de tous les temps. Remplacer des francs (ou toute autre monnaie) par des euros, c'est comme si on remplaçait des meubles fabriqués par des artisans menuisiers, maîtrisant leur métier, par des meubles Ikéa : on y perd au change. L'euro s'est révélé le plus grand marché de dupes ques les néo-crétins mondialistes aient entrepris.

Selon certains néo-crétins bien informés euro normalement ne prend pas la marque du pluriel. Ce qui veut clairement dire que les Français n'auront pas beaucoup d'euros. Ces lignes ont été écrites en 2007. En 2011 la situation financière de l'Union dite européenne, grâce à de gigantesques trucages des chiffres, était telle qu'on se demande si l'euro passerait l'année. Il apparaît que l'endettement progressif et exponentiel de certains états de l'Union européenne amène l'Union à une explosion imminente (voir exemple de la Grèce). L'on mesure ainsi la formidable somme d'intelligences qui a présidé à la création de cette monnaie artificielle. Beaucoup de citoyens se posent la question de l'utilité de l'euro, et envisagent de revenir au franc.


Vive le passage à l'Euro !
« Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. »

« La politique de libre-échange mondialiste poursuivie par Bruxelles a entraîné à partir de 1974 la destruction des emplois, la destruction de l'industrie, la destruction de l'agriculture, et la destruction de la croissance […]. La mondialisation ne profite qu'aux multinationales. Elles en tirent d'énormes profits. »

Maurice Allais, prix Nobel d'économie

« La mise en application de l'euro obligera à quelques sacrifices bien légers (sic) en comparaison de la crise que devrait affronter l'Europe sans monnaie unique » déclarait Dominique Strauss-Kahn, ancien Sinistre (socialiste) de l'Économie, Directeur du FMI déchu (2011), aux appointements annuels d'environ 500.000 dollars, nets d'impôts. Les sacrifices doivent sans doute être « bien légers » pour lui (écrit en 2007)..

D'autre part, les néo-crétins disent volontiers euroland au lieu de zone euro. Ceux qui sont économiquement corrects – et donc néo-crétins – ont tendance à écrire le symbole euro avant la somme, à l'américaine : Il a été condamné à € 1000 d'amende et € 1 de dommages-intêrets (sic).


– Tu vas pas me croire, George Deubel-You en a une petite comme ça !
– Ah, c'est comme chez tous les Européens qu'on a niqués avec l'euro !

Barack, lui, il est baraqué

Pour mille euros, l'on utilise la graphie K€, pour un million d'euros M€, pour un milliard d'euros G€. C'est vrai que, quand des citoyens comme nous comptons autant d'euros tous les jours, cela facilite les choses. Voir Europe.

Enfin, – last but not triste –, ces crétins de financiers européens ont fait exprès de donner à l'euro une valeur délirante ; essayez donc de convertir mentalement 1.234,56 euros en anciens francs et centimes français ! (Pour les Bulgares, c'est simple, il suffit de multiplier par deux, selon la règle : un euro égale deux lévas).

Étymologie : euro, troncature d'Europe, ou plutôt de monnaie européenne.

P.S. qui n'a rien à voir : loteur fut étonné de voir ce titre d'article paru sur internet (Yaourt!) : la Bleus (?) en finale de l'Euro. Loteur pensa naïvement que la France allait abandonner l'euro ; mais non, cela voulait tout simplement dire que l'équipe de France était qualifiée pour la finale d'un championnat européen de basket-balle. On admirera au passage l'expression « la Bleus ».


Euro-fonctionnaire (barbarisme) : espèce de monstre, tant sur le plan linguistique (euro-fonctionnaire = fonctionnaire ‘européen’ (), avec un procédé de formation typique de la novlangue, c'est-à-dire par agglutination et inversion des termes) que sur le plan politique. Il s'agit d'un fonctionnaire, c'est-à-dire d'un parasite, mais de haut vol, anonyme, irresponsable et omnipotent. Comme disait Michel Audiard : « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ».

Sur le même modèle, on a euro-commissaire, ou commissaire européen (). Tous ces gens-là touchent-ils plus d'euros que les autres ? Autre barbarisme : euro-député, qui signifie 'député européen', et qui peut même prendre la marque du féminin – double barbarisme (). Sur son blog, M. Debré a répliqué de manière cinglante à l'eurodéputée: "pendant au moins deux ans, tu as 'tapé' contre ton camp en injuriant le Premier ministre..." (Le Point point fr, 22.05.2012). Pour faire encore moins français, euro peut être agglutiné au mot suivant : A la question de la récupération, l'eurodéputé répond: Qu'est-ce que c'est que cette histoire de récupération politique? (The Huffington Post . fr, 09.01.2016). Noter la typographie à l'anglo-saxonne, typique des media inféodés aux Anglo-Américains. Voir Directives européennes.

() euro, dans ces mots formés par agglutination, signifie non pas l'euro (unité monnétaire), mais c'est le diminutif d'européen, ce qui introduit une ambiguïté, car européen signifie ici : qui appartient à l'Union européenne, et non : qui est ressortissant du continent Europe. Les journalistes et les néo-crétins confondent allègrement les deux sens.

Paradoxe : on se demande qui sont tous ces euro-fonctionnaires et ces euro-députés (= fonctionnaires et députés de l'Union européenne) qui, pour faire une hypothétique et monstrueuse Union européenne, celle des capitaux, défont allégrement la véritable Europe, celle des esprits.

Étymologie : formé d'euro, contraction d'européen, + fonctionnaire. Fonctionnaire, c'est celui qui a une fonction. Fonction, du latin functio, -nis : accomplissement, exécution. Verbe fungor, functus sum, fungi : s'acquitter de, accomplir, remplir. D'où vient défunt : celui qui a accompli (sa vie).

Euroland : néo-crétinisme mondialiste signifiant zone “ euro ”.

Étymologie : substantif créé sur le modèle "disneyland", sans doute. D'euro, contraction d'Europe, + land : sol, terre, territoire, pays en anglais. Land, racine indo-européenne ayant donné land en anglais, Land en allemand, en français lande : terrain inculte couvert de genêts, de bruyères ou de fougères. L'Euroland est véritablement une terre inculte sur beaucoup de plans, touchée par la main glacée de Lilith.

Europa league : cet épouvantable faux anglicisme, qui traîne chez les chroniqueurs sportifs de la french TV, prétend signifier « Coupe d'Europe ». On prend deux mots que l'on juxtapose en les inversant (par rapport à la logique française). Europa n'est pas d'autre part un mot anglais, car dans cette langue on dit Europe (prononcer jʊərəp). Pour faire encore plus con néo-crétin, on trouve quelquefois la graphie « Europa ligue ». Psittacisme naturel des journalistes ? Ou vocabulaire imposé par quelques dirigeants irresponsables ? Engagé en UEFA Europa League (sic), le Tottenham Hotspur FC se renforce avec l'arrivée de Cristian Ceballos qui signe en provenance du FC Barcelona. On admirera le charabia de cette phrase, extraite d'un site consacré au sport.

Rappelons la définition de ligue : c'est une union de plusieurs princes ou États pour se défendre et pour attaquer. Ligue signifie aussi actuellement un regroupement de personnes animées par un but commun, souvent à connotation sociale ou politique (Ligue des Dwadlom). Rappelons la définition d'Europe : région de la Terre, aussi appelée « Vieux continent », qui a édifié une brillante civilisation, sur les bases de l'effort, de l'intelligence, du sens du sacré, qui est maintenant sous la coupe linguistique des Anglo-Américains, et qui est livrée en pâture aux autres continents qui entendent la dépecer avec l'accord de ses dirigeants. Voir League.

Étymologie : Europe (Europa en latin,
Εύρώπη en grec) était une princesse phénicienne que Jupiter enleva sous la forme d'un taureau et transporta en Crète. Le mot Europe proviendrait des deux mots grecs ευρύς (eurys) : large, et ωψ (ôps) : œil.

Une autre étymologie propose l'hypothèse selon laquelle le mot Europe proviendrait d'une stèle assyrienne qui distinguait les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, « le couchant » (et peut être rapproché du mot arabe 'arab' : coucher du soleil), et Assou, « le levant ». Les noms grecs Eurôpê et Asia se trouveraient ainsi dans ces deux termes d'origine sémitique.

Ligue, emprunt à l'italien liga : alliance, forme ancienne de lega, déverbal du verbe latin ligare, ancienne forme de legare : lier.

Europe : abréviation novlangaise d' « Union européenne » : TOUS les partis politiques, TOUS les journalistes et rédacteurs parlent de l'Europe, au lieu de dire « Union européenne ». « Sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire » (déclaration de du président François Hollande lors des cérémonies du 8 Mai [mai 2014]). Dire Europe au lieu d'Union européenne, c'est exactement comme dire Amérique au lieu d'États-Unis d'Amérique (du Nord). C'est volontairement flouer politiquement les citoyens en les trompant sur les mots. L'Union dite européenne (Ude) est une vaste entreprise de mystification et de néo-crétinisation des individus, au même titre que la mondialisation (globalisation). L'expression « Union européenne » est vide de tout sens – à part les sens commercial (mercantilisme) et administratif (lourdeur des directives). L'Union dite européenne s'est approprié le concept géo-politique d'Europe, pour en faire un concept politico-mercantile. Construire l'Europe politique, ou mourir, clame bien haut, bien fort notre Danube de la pensée (B.H.L.). Qu'il crève donc ! L'Union européenne a massifié les peuples. Tout ce qui est massificateur est réducteur, et les citoyens de l'Union dite européenne qui ont les moyens en sont réduits à deux libertés : voyager et dépenser leurs sous – quand ils en ont. Quant aux autres, ils ne connaissent plus que les interdits bancaires.

Et, pour mieux représenter ce concept vide de sens, ce bateau ivre qu'est devenue l'Union européenne, on n'a pas mieux fait que de choisir et de placer à la tête de la Commission européenne un alcoolique notoire, un rustaud, risée de toutes les Nations.

L'union des nations appelée « Union européenne » a reçu le Prix Nobel de la Paix (sic) en décembre 2012, ce qui ne l'empêche pas de faire la guerre quand elle le peut (Irak, Afghanistan, Serbie, Libye, Mali...) pour mieux défendre et développer ses intérêts économiques. L'Union européenne suit en cela l'excellent exemple de Barack Obama, président des Étazunis et Prix Nobel de la Paix, mais qui intensifia la guerre en Afghanistan (écrit en décembre de l'an de grâce 2009).

Les coupures bancaires de cinq à cinq cents euros représentent des ponts, des arches, des portes, laissant passer le vent, synonyme de vide, de vacuité, symboliques de cette Europe qu'on veut faire gober aux citoyens. Mais, signe des temps, en novembre 2012 la Banque centrale européenne (B.C.E.) vient d'annoncer que les nouveaux billets seront émis à l'effigie d'Europe, qui a donné son nom au continent. Et certains néo-journalistes (télévision, magazines) de préciser : les billets porteront désormais la figure de la déesse grecque Europe. Les billets actuels vont bientôt changer. La banque centrale européenne va lancer une deuxième série de billets de banque baptisée «Europe», illustrés du visage de la déesse grecque [sic] Europa [sic] (newsring point fr). Il n'y a qu'un hic, c'est qu'Europe était une princesse phénicienne, et le resta. Elle ne fut jamais déesse. Et loteur se demande naïvement : si des journalistes qui ne savent pas qui est la princesse Europe, mythe fondateur du continent Europe, quelle connaissance et quelle compréhension peuvent-ils avoir de l'Europe ? Cependant l'A.F.P. parle de « figure mythologique » et non de déesse ni de princesse, réduisant la pauvre Europe à une abstraction : « Le lancement de cette série, baptisée "Europe" du nom de la figure de la mythologie grecque qui a donné son nom au continent, commencera avec l'introduction d'une nouvelle coupure de cinq euros ».


Pièce grecque de deux euros représentant Europe.
Europe (Εύρώπη) n'aura pas porté bonheur aux Grecs.

Définition de l'Union européenne, selon une comique de service : « L'Europe, ce sera plus d'emplois, plus de protection sociale et moins d'exclusion » (bien vu, Martine !). Conception des citoyens européens selon l'ancien secrétaire d'État aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet : « Je pense sincèrement que le référendum n'est pas la bonne formule pour adopter à l'échelon national les traité et les règlements internationaux. Donc, en effet, si d'autres référendums [sur le traité de Lisbonne] avaient été organisés, il est probable que certains auraient aussi vu le “non” l'emporter. Mais ce n'est pas au peuple de trancher ces questions très complexes ». Au peuple, ou au bas peuple, Monsieur le Secrétaire d'État aux affaires européennes ? Merci, en tout cas, de prendre les citoyens pour des mineurs. Voir Directives européennes, Euro.


Le drapeau européen : 12 étoiles, quel que soit l'élargissement, pour 27 membres de l'Union et 46 membres du Conseil de l'Europe L'emblème a été conçu par l'Autrichien Arsène Heitz, modeste fonctionnaire et catholique fervent. Selon ses dires, il s'est inspiré de la médaille miraculeuse de la rue du Bac (Paris). Celle-ci représente la Vierge avec la corona stellarum duodecim ou couronne de 12 étoiles qu'évoque l'Apocalypse de Saint Jean (« Un signe grandiose est apparu dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de 12 étoiles », Apocalypse 12,1). Il lui a ajouté un fond bleu de la couleur traditionnelle du manteau de la Vierge « pour faire plaisir à sa mère ». (Source : Wikipédia).

La Vierge, l'Apcalypse : que de références chrétiennes pour une fédération pro-islamique ! A moins que ce ne soit un canular...

Quant aux “européistes” – ou partisans de l'Union dite européenne, ils sont en fait profondément et viscéralement anti-européens, puisqu'ils privilégient l'économie mondiale de marché et l'esprit mercantile des “multinationales”. Conscients de détenir la Vérité, le Droit, la Force, l'Argent et la Conscience universelle, ils considèrent avec mépris les « souverainistes », qu'ils traitent de naïfs et de rétrogrades.

Les états abandonnent progressivement leur souveraineté, et la France est devenue par exemple une province européenne. Quant au Président de la République française, c'est une sorte de gouverneur provincial, nanti de quelques pouvoirs. Comme les Français dans leur majorité (52%) ont dit NON à cette Europe des politicards, des combinards et des escrocs, on leur a tout simplement retiré le droit au suffrage universel (2007-2008, et ça, c'est une escroquerie). Quant aux 48% restants, il y a fort à parier qu'ils ont été conditionnés par le battage médiatique des néo-journalistes, à genoux devant la pensée unique, et prêts à lécher tout cloaque génito-anal qui se présente, pourvu qu'ils soient bien payés.


Les Irlandais ont voté NON à l'Europe
mais une seule fois, hélas.

Pas d'Europe ! Retour à la France !

L'« Europe » (l'Union dite européenne) a une immense utilité politique, économique, sociale. Elle fourre son nez partout, même dans nos chers légumes. C'est ainsi que, pendant que l'on s'extermine au Congo, qu'on se fait sauter en Afghanistan, au Moyen-Orient ou à Bombay, l'Union Européenne débat sur les concombres et autres légumes. Les vingt-sept pays membres de la Commission de Bruxelles chargée de l'Agriculture ont pris la décision de laisser commercialiser les légumes hors normes (concombre courbes, carottes tordues etc.) [nov-déc 2008]. Une instance non seulement utile, vous dit-on, mais in-dis-pen-sable. A tel point indispensable que l'Union dite européenne a été désignée pour le Prix Nobel de la Paix (sic) en 2012.


Un carotte de sexe mâle et une tomate de même sexe
(pour faire la nique aux féministes)

Quant aux habitants du concept gazeux qu'est l'Union dite européenne, on les appelle ... euh ... on ne les appelle pas, – surtout pas Européens. Car un Européen ne vit pas forcément dans l'Union dite européenne. Exemple : les Suisses. Quant aux Turcs, inutile d'insister : ils ne sont pas Européens, et ne font pas partie de l'Europe. Même chose pour la Grande-Bretagne, qui n'a jamais été européenne. Les partisans de l'Union dite européenne sont appelés européistes, ou plus familièrement eurogagas. Quant à ceux auxquels ils mentent (les citoyens européens), ce sont les eurogogos. Les Européens sont devenus des vaches à lait. Ils sont dépendants d'un système qui les dépasse totalement et totalitairement.


Carte de l'Europe.
La Turquie et la Grande-Bretagne, qui ne font pas partie de l'Europe, ont été enlevées.

Étymologie et mythologie : Europe (Europa en latin,
Εύρώπη [Eurôpê] en grec) était une princesse phénicienne d'une très grande beauté, fille d'Agénor, roi de Phénicie, que Jupiter (Zeus) enleva sous la forme d'un taureau et transporta en Crète. Après avoir eu avec elle trois fils : Minos, Rhadamanthe – qui deviendront tous deux juges des Enfers – et Sarpédon, Zeus la donna par la suite comme épouse au roi de Crète Astérion. Le mot Europe proviendrait des deux mots grecs ευρύς (eurys) : large, et ωψ (ôps) : œil. La princesse avait-elle de grands yeux ?


Jupiter, métamorphosé en taureau, enlevant Europe. Tableau de Véronèse.

Une autre étymologie propose l'hypothèse selon laquelle le mot Europe proviendrait d'une stèle assyrienne qui distinguait les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, « le couchant », l'obscurité, et Assou, « le levant ». Les noms grecs Eurôpê et Asia se trouveraient ainsi dans ces deux termes d'origine sémitique.

Européen (de type ~) (néo-crétinisme) : synonyme politiquement correct, bien-pensant et novlangais de “ Blanc ”. Anecdote : loteur se souvient que, quand il vivait au Maroc, les Français se désignaient entre eux par le mot “ Européens ”. Voir Caucasien.

Étymologie : européen : relatif à l'Europe. Type, latin typus. Venant du grec
τύπος (typos) : marque imprimée par un coup, empreinte, caractère gravé, signe d'écriture. Forme, figure, image.

Euro-sceptique : personne qui manifeste une prudence élémentaire face aux mensonges et au chaos de l'Union dite européenne. Substantif : euro-scepticisme. Par exemple, on aura à cœur de manifester son euro-scepticisme quand, au lendemain du (faux) scandale de la viande de cheval utilisée au lieu de la viande de bœuf dans des plats préparés, l'« Europe » décide de retirer tous les plats à base de viande de bœuf des rayons des magasins. Qui plus est, les députés européens autorisent, tout juste au même moment, l'alimentation des poissons d'élevage avec des « farines » dites animales, de triste mémoire (cf. les « vaches folles »). Les députés européens sont-ils atteints d'E.S.B. (encéphalopathie spongiforme bovine, et non Empire State building) ?

Antonyme : euro-enthousiaste. Et dans le même texte il était précisé que les candidats devaient être euro-enthousiastes...

Étymologie : pour euro, voir Europe. Sceptique : du grec σκεπτικός  (skeptikos) : qui voit, qui observe, qui considère, qui réfléchit. Avec la métathèse skept / spect, c'est le même radical que dans le latin specio, spectum, specere, fréquentatif : specto, spectatum, spectare : regarder, observer. Cf spectacle, spectateur...

Euthanasie : s'emploie dorénavant à la place du mot abattage, sans doute jugé trop violent par les néo-crétins corrects politiquement : les équipes d'euthanasie [des volailles frappées de la grippe aviaire] qui manipulent un matériel spécifique… (spécifique et non approprié ou spécial, ça ‘classe' tout de suite). Avec le verbe euthanasier : ... les deux chiens devraient être bientôt euthanasiés (piqués, abattus). Ce sont les néo-crétins qu'on devrait euthanasier !

Pour les humains, l'euthanasie 'traditionnelle' provoque maintenant nombre de prises de position, et elle est devenue le « Droit de mourir dans la dignité ». Et le droit de mourir dans l'indignité, c'est quoi ? Des frappes chirurgicales ?

Le droit de disposer de son corps, de sa mort est toujours fortement contesté par les autorités en place, car pour nozélites notre corps ne nous appartient évidemment pas. Par contre un grand intellectuel et économiste français a émis cette très pertinente réflexion : « ... Je suis, pour ma part, en tant que (national-)socialiste contre l'allongement de la vie parce que c'est un leurre, un faux problème. L'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. » Cet Attila de la pensée a sans doute co-écrit le scénario du film « Soleil vert ».

Étymologie : préfixe grec
ευ (eu), suggérant l'idée de bon ou bien + θάνατος (thanatos) : la mort. L'euthanasie, c'est « la belle mort ». Voir Oxymore.

Événement : de plus en plus souvent écrit évènement. Mais il paraît que c'est admis. La société de production a dévoilé les premières images du film évènement sur l'affaire Strauss-Kahn (chapô Yaourt). Autre exemple : Mais la réalité est quelque peu différente : ils sont totalement dépassés par les évènements, ne sont jamais d'accord sur rien, changent tout le temps de système éducatif et faillissent (sic) dans leurs tentatives d'autorité (éléphant-rouge point com). On admirera la conjugaison du verbe faillir à l'indicatif présent : ils faillissent, au lieu de : ils faillent.

L'événement, c'est ce qui se produit de façon naturelle, spontanée : un événement naturel. A cause de la polysémie, propre à la novlangue, le mot événement recouvre maintenant plusieurs domaines de significations. On parlera d'événement à propos d'une manisfestation, d'un accident, d'une réunion, d'une exposition etc. etc. etc. Quand quelque chose est peu digne d'intérêt, c'est un non-événement, calque de l'anglois non-event.

Et quand on fait quelque chose de vaguement intéressant ou qui sort un peu de l'ordinaire (art, spectacle, politique ...), l'expression consacrée est : créer l'événement. Si l'on s'en réfère au sens d'événement (manifestation naturelle et spontanée), on ne peut donc pas créer un événement, tout au plus on peut faire sensation, faire scandale ... C'est donc une expression antinomique : on ne crée pas quelque chose de naturel, on ne crée pas du hasard.

Créer l'événement, c'est faire quelque chose de marquant, de remarquable, c'est décider d'une action – importante ou non – dont on va parler, qui va marquer l'actualité. Expression galvaudée, dont se gargarisent nombre de personnes qui n'ont le plus souvent rien à créer. Ce qui est sûr, c'est que Shy'm sait créer l'évènement à chacune de ses apparitions (closer-mag point fr et divers sites). Elle sait créer l'événement : elle sait faire parler d'elle. Autre exemple : Frigide Barjot, icône médiatique artificielle ? Non, elle a su créer l'événement, déclare un rédacteur du Nouvel Obs. Remarquer le néo-crétinisme icône.

Étymologie : du latin e + venire : ce qui advient. Dans ses acceptions de manifestation, rassemblement, etc. il semble que l'emploi du mot événement soit un calque l'anglo-américain event : situation, cas, circonstance, épreuve, événement mondain, rassemblement... Exemple : Ça s'affiche comme un event Facebook pour l'inauguration du dernier club électro en vogue où vont s'agglutiner tous les hipsters branchés de la capitale (Causeur point fr, 03.10.2015). Le rédacteur a mis le mot event en italiques pour bien prendre de la distance envers lui.

Éventuel : entendue à la french TV cette phrase d'une rare ineptie : Des recherches ont été menées pour repérer son éventuel corps. Outre l'inversion entre l'adjectif et le substantif, du plus mauvais effet, il faut noter l'emploi de l'expression éventuel corps. Qu'est-ce qu'un « éventuel corps » ?, se demande loteur atterré. La possession d'un corps ne serait-elle qu'une possibilité, qu'une éventualité dans l'esprit de ce journaliste ?

Étymologie : éventuel, du latin eventus ou eventa : choses accidentelles, événement. Du verbe evenio, enventum, evenire (e-venire) : sortir, avoir un résultat, arriver, se produire.

Évident (néo-crétinisme) : facile à faire, facile à comprendre... Le plus souvent pris sous la forme négative : c'est pas (ce n'est pas) évident : ce n'est pas facile (à faire, à comprendre), ça demande un effort de compréhension, ça demande de l'expérience, du savoir-faire, il faut savoir s'y prendre, il faut creuser les choses, il faut y travailler etc. Exemple : Certes, se garer dans un parking n'est pas évident. Ou : Vivre en couple c'est pas évident. Ou encore, lu sur Vingt Minutes point fr, 27.01.2012 : Ce n'est pas évident de faire entendre son point de vue (remarquer l'alliance des sens entre évident [qui se manifeste à la vue] ~ entendre ~ point de vue). Ou bien encore cet aveu de S. Royal, dans le style inimitable qui est le sien : Moi les coups, je peux les encaisser, c'est pas évident, c'est pas facile, trop c'est trop... Question : quelle différence entre « c'est pas évident » et « c'est pas facile » ? C'est pas évident d'y répondre. Simple redondance faite pour insister ?

Évident veut normalement dire : qui se manifeste sans peine aux sens, et notamment à la vue : Les rides certainement menues, mais évidentes (le Cnrtl, citant Paul Adam).

Étymologie : latin evidens, -tis : clair, manifeste, évident. Composé du préfixe ex- et du verbe video, visum, videre : voir. Ce qui est évident, c'est ce qu'on peut voir, ce qui saute aux yeux.

Évolution (politique) : à 20 ans, on est communiste ; à 30 ans, on est socialiste ; à 40 ans, on est cocu.

Ex : dans le sens d'ancien, anciennement ou qui n'est plus en exercice : ex-président, ex-patron, ex-ministre ... ex-tout ce qu'on veut. Relevé sur internet : ex-fumeurs : Comment arrêter de fumer (logique bizarre : si ce sont des ex-fumeurs, ils ont déjà arrêté de fumer). Dans tous ces cas, ex- est une particule invariable qui s'adjoint à un mot avec un tiret. Cas particulier : ‹ l'Ex › (avec une majuscule), pour désigner ironiquement V.G.E., l'ancien président de la République – mais cela peut être attribué à toute « ex » personnalité politique : MAM ET VGE, DES EX QUI NOUS COUTENT CHER (en majuscules dans le texte). « Ex- » s'emploie la plupart du temps à propos d'une personnalité qui n'est plus en exercice. On peut le trouver dans un emploi qui peut surprendre : François Hollande se démarque ainsi de son ancien mentor, l'ex-président François Mitterrand. Étant donné que Fr. Mitterrand était mort depuis plus de seize ans à la date de la rédaction de l'article du Point point fr (22 juillet 2012), la présence de « ex- » est étrange ; on aurait pu soit lui garder son titre (le président Mitterrand), soit l'appeler simplement par son nom (François Mitterrand), soit même écrire « l'ancien président Mitterrand »...

Ex est aussi pris dans le sens d'ancien : mari, conjoint, partenaire ... bref toute personne avec qui on vivait ensemble. On peut avoir noué avec son ex un contrat social (mariage, pax) ou avoir tout simplement vécu ensemble (union libre). Dans ce cas, « ex- » est un substantif à la fois épicène et invariable. Loteur a pêché sur internet cette phrase en pur néo-crétin : Top 5 des méthodes pour récupérer son ex. Serait-il trop difficile d'écrire : les cinq meilleures méthodes pour récupérer son ex ? Structurer une phrase en français semble aujourd'hui une tâche ardue, voire insurmontable. Autre exemple : Pour récupérer votre ex, laisser le /la revenir vers vous.

Étymologie : du latin ex : hors de, à partir de. Un certain nombre de locutions françaises sont composées de la préposition ex et d'un mot latin : ex-voto (petite plaque apposée dans une chapelle à la suite d'un vœu), ex-æquo (à égalité), ex nihilo (à partir de rien) etc.

Exaction (néo-crétinisme) : c'est, précise votre dictionnaire préféré, le fait d'exiger ce qui est dû, puis le fait d'exiger plus qu'il n'est dû. Le mot vient d'ailleurs du verbe latin exigere qui, curieusement, veut dire : exiger. Dans quel sens faut-il comprendre la phrase : Côte d'Ivoire : Les exactions commises par les partisans de Laurent Gbagbo ont fait 173 morts ? Les partisans de Laurent Gbagbo, sans doute de zélés fonctionnaires de l'impôt, étaient-ils fâchés que les gens ne payassent pas assez vite, et ils les ont zigouillés ? Il est vrai que le mot exaction au pluriel est souvent pris dans le sens d'actes de violence : “ commettre des exactions ”. Définition vue dans l'encyclopédie « L'Internaute » : exactions, nom féminin. Sens : Actes de violence sur (sic) quelqu'un. Synonyme : sévices. Cette « encyclopédie » ignore le mot au singulier, et donne comme synonyme le mot « sévices », qui signifie brutalités ou mauvais traitements d'un parent envers un enfant, d'un maître envers son serviteur, d'une personne envers une autre personne placée sous son autorité. Autre exemple, issu d'un journal télévisé : Le Conseil de Sécurité de l'O.N.U. parle d'exactions et d'effusions de sang en Libye. Le Conseil devrait soigner son langage. Ou bien encore : A Damas, théâtre depuis plus d'une semaine de combats quotidiens, les exactions se multiplient. « Exactions » est pris dans le sens d'actes de violence souvent injustifiés.

Étymologie : du latin exigo, exactum, exigere (ex + ago) : pousser dehors, mener à terme, achever, faire rentrer, faire payer, exiger.

Examen (mettre en ~) : inculper, tout simplement. Quant au juge d'instruction, il n'est pas devenu un juge d'examen. Pas très logique, tout ça. De toute façon, les juges d'instruction vont disparaître (écrit en 2009). Remplacer le verbe inculper, simple à comprendre, par une périphrase discutable est, sans nul doute, un immense progrès d'une administration soucieuse de clarté (). Suicides à France Télécom : l'entreprise mise en examen pour harcèlement moral (). Certains rédacteurs mettent les deux termes (mettre en examen / inculper) pour plus de clarté : Il a depuis été mis en examen (inculpé) en France pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans le cadre d'une affaire de moeurs (sic) dans le nord de la France (Le Point point fr, 10.09.2012).

() On doit cette périphrase, paraït-il, à Michel Encrevé, linguiste, et membre du feu C.O.S.L.A. (COmité de Simplification du Langage Administratif).

La définition du verbe inculper introduisait déjà la notion de présomption : « mettre en cause dans une procédure d'instruction une personne
soupçonnée d'avoir commis un délit ou un crime » (soupçonnée ici, et non suspectée). On a remplacé la notion de présomption de culpabilité par la présomption d'innocence. Mais les prisons sont toujours aussi surpeuplées. Où est le progrès ?

Étymologie : l'examen, en latin, c'est l'aiguille de la balance qui sert à peser, d'où : action de peser, contrôle, examen. Même racine que dans exiger, exaction. Venant du verbe ago, agere : mettre en mouvement, pousser devant soi, agir. D'autre part examen en latin a aussi donné en français essaim (d'abeilles), un des sens premiers d'examen en latin étant essaim (d'abeilles), troupe (d'hommes), troupeau (d'animaux). Le verbe initial agere explique ces différents sens.

Excellence (néo-crétinisme) : un nouveau venu dans le vocabulaire officiel. Ce mot semble vouloir dire quelque chose comme : valeur, mise en valeur (?), qualité, bonne qualité. Dans le cadre du second appel à projets de pôles d'excellence rurale (sic), si vous êtes porteur d'un projet de développement, vous pouvez remplir en ligne un dossier de candidature à l'aide du lien suivant ... (si un simple péquenot comprend ce charabia, il a gagné ... le prix d'excellence). Dernier avatar du néo-crétinisme novlanguais gouvernemental : Créer un label « internat d'excellence » (???). Ceci a l'air de provenir des Étazunis, comme cette « signature » pour un produit de beauté : Excellence is our passion (Notre but, c'est la qualité). Lu sur un article du web : Tous les 10 ans, Citizen Kane arrive invariablement en tête - totem de l'excellence filmique. « Totem de l'excellence filmique » : il faut oser l'écrire.

Repérée sur les écrans-radar de loteur cette expression : au nom de l'excellence des relations, qui a fait florès au moment de la grâce d'un pédophile espagnol par le roi du Maroc (août 2013) : Selon les médias officiels marocains, la grâce royale a été accordée à 48 prisonniers espagnols au nom de l'excellence des relations entre l'Espagne et le Maroc, quelques jours après une visite du roi Juan Carlos au Maroc au mois de juillet. (A.F.P.) Un nombre impressionnant d'organes de presse (Libé, Le Point, L'Express, Le Monde etc.) reprend telle quelle la phrase ci-dessus, avec cette néo-expression : au nom de l'excellence des relations entre l'Espagne et le Maroc = au nom des bonnes relations, en raison des bonnes relations ? Cette expression « excellence des relations » appartient-elle au vocabulaire diplomatique, comme dans cette déclaration : [...] « sa présence à la célébration du 48-ème anniversaire de l'accession de la République de Gambie à la souveraineté internationale démontre l'excellence des relations séculaires entre les deux pays » (le président de la République du Sénégal, Macky Sall).

Étymologie : excellens, en latin, c'est celui qui surpasse en hauteur. Verbe excello, excellere (ex-cellere) : se dresser au-dessus, s'enorgueillir, surpasser. Participe passé excelsus : élevé, haut. Le verbe inusité cello, cellere signifie aller, mouvoir.

Exception française : à condamner, comme tout ce qui est unique, vivant et créateur. On entend en général par « exception française » les traits politiques, économiques et sociaux qui, pour des raisons historiques, notamment le rôle volontariste de l'État dans l'unification du pays, sont censés (5) distinguer notre démocratie de l'ensemble de ses homologues occidentales. Le Figaro, 21.01.2008. Le Figaro serait-il à la solde des grands oligarques pour autant mépriser l'exception française ?

Étymologie : exception, du latin exceptio, -nis : limitation, restriction, réserve ; condition particulière, exception. Du verbe excipio, excipere : retirer, tirer de, excepter, mais aussi recevoir, recueillir. De capio, capere : prendre, saisir. Excipere veut dire prendre en tirant au dehors, de là le double sens de recevoir et d'exclure.

Excision : des ligues féministes comme le GAMS par exemple (Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles), – et c'est tout à leur honneur –, luttent contre cette mutilation du clitoris ou des lèvres de la femme, visant à les priver d'une part de jouissance, et pratiquée encore dans certaines contrées africaines, – mais pas uniquement (2). Coutume que ces peuplades entendent perpétuer en France, patrie des Droits de l'Homme et de la Femme, sans oublier ceux de l'Enfant. Un procès (mai 2012) a condamné des parents exciseurs à de (légères) peines de prison. Ce procès ne supprimera sûrement pas cette coutume, profondément ancrée dans l'inconscient collectif des descendants de tribus africaines.

A ce procès, curieusement, les journalistes ont courgareusement omis de poser la question de la circoncision. Sujet tabou ? Au XXIe siècle ? Que penser en effet de la circoncision, mutilation tout aussi dégradante pour l'homme ? Aucune ligue masculine n'ose combattre cette pratique barbare et obscurantiste, perpétrée par des religions venues d'ailleurs et d'un autre âge. L'excision et la circoncision sont des mutilations cruelles, qui ne se justifient que rarement, et ce uniquement dans un cadre médical (phimosis pour un homme, par exemple).

Excision en français peut avoir un sens plus neutre, celui d'ablation : excision d'une verrue ...

Voir Céréales (paragraphe sur le Dr Kellog), Circoncision, Tradition.

Étymologie : du latin excisio, -nis : entaille, coupure, venant de 'excisum', supin de excidere, de ex : hors, et cædere : briser, fendre, couper. Cf. ciseau.

Exclu : c'est en langage journalistique une information donnée en exclusivité. En un temps d'exclusion et d'exclus, cette abréviation est vraiment bien venue, car l'on se sent vraiment exclu de la communication journalistique. Exclu [de notre journal] : Interview de Jean-Pierre M. avant la sortie de son film. Ce terme peut prêter à confusion, comme dans l'exemple suivant : Exclu ! Votre horoscope smile du Vendredi 24 Octobre. On se demande si le fait d'avoir son horoscope est exclu (il ne faut pas y compter) ; et on se demande ce qu'est un « horoscope smile ». Les néo-crétins, prisonniers de leur langage, emploient des termes imprécis qui induisent en erreur. A remarquer d'autre part les majuscules qui ne se justifient pas, procédé typique anglo-américain. De même une question d'actualité est devenue une actu.

A noter qu'on peut trouver le mot sous sa forme féminine : exclue, comme dans cet exemple : Merci et bravo pour cette belle exclue de journalisme. Le tour de la phrase est tellement stupide qu'on pourrait comprendre : belle (femme, information...) qui a été exclue du journalisme. La novlangue, ou l'art de dire n'importe quoi n'importe comment.

Voir Scoop.

Étymologie : exclusivité, formé à partir d'exclure, exclusif. Du latin excludo, exclusum, excludere (ex-cludere) : ne pas laisser entrer, exclure, chasser, empêcher, clore. Verbe cludo ou claudo, clausum, claudere : fermer, clore. Du supin clausum vient le français clause.

Exclu : c'est une personne qui n'a pas accès aux bienfaits de la civilisation, car n'ayant pas assez de ressources (= argent). En d'autres termes : un nécessiteux, un pauvre, un sans-le-sou, quelqu'un de rejeté, d'exploité, un crève-la-faim. Avant, un élève était exclu (= chassé) d'un cours pour indiscipline, par exemple. Maintenant, c'est un état involontaire dans lequel se trouve quelqu'un, le plus souvent par malchance, à cause de l'inégalité dans la répartition des richesses. Et le fait d'être exclu, c'est l'exclusion. C'est à un grand commis de l'état, René Lenoir (ex-directeur de l'E.N.A.), que l'on doit ce concept. Mais ce sont surtout les Socialistes qui ont pondu des lois contre l'exclusion. Ceux qui pratiquent la novlangue s'amusent beaucoup à détourner tous les mots de leur sens. Voir Défavorisé.

Antonyme : nanti (et non pas inclus).

Manie liée à la néo-langue : je n'exclus pas de (j'envisage de), il n'est pas exclu que (il est possible que). Ensuite, le temps devrait être stable jusqu'au week-end où il n'est pas exclu qu'il y ait une amélioration (= une amélioration est possible). On l'a maintes fois fait remarquer : la néo-langue emploie plusieurs mots là où un seul suffit.

Étymologie : même étymologie que la rubrique précédente.

Exclure : il semble que le verbe exclure se conjugue sur le modèle des verbes du premier groupe pour les premières personnes de l'indicatif présent : je n'exclue pas de, il exclue ... «Puisque le ministre de l'Éducation nationale veut entreprendre un réaménagement de l'ensemble du temps scolaire et qu'il souhaite le faire dans une pratique de concertation, il serait assez étrange que cette concertation exclue la consultation de l'Église qui catéchise plus du quart des enfants de France» (, citant Mgr Vingt-Trois). Comme il semble étonnant que Mgr Vingt-Trois ait commis une telle erreur, ceci doit être porté au crédit du néo-journaliste ayant rédigé l'article.

Étymologie : voir rubriques précédentes.

Excuser (s'~) : on ne présente plus ses excuses aujourd'hui, on s'excuse directement. C'est plus rapide et plus pratique. Je m'excuse si je vous demande pardon... Mais que penser des excuses présentées par lemonde.fr à propos de l'interruption de l'accès à son blog : « Nous comptons sur votre compréhension et nous excusons pour la gêne occasionnée » ? Excusez du peu, aurait dit ma grand'mère.

Emploi plutôt ambigu du verbe s'excuser relevé dans le discours d'une femme politique de gauche (mais les gens de droite parlent aussi très mal) : La violence ne peut jamais s'excuser. "Être excusée", ou mieux "On ne doit jamais excuser la violence" sonneraient mieux.

Étymologie : du latin excuso, excusare : justifier, disculper, excuser. Même racine que pour le verbe accuser. Qui s'excuse s'accuse. Verbe initial cudere, substantif causa : cause, motif, prétexte.

Excuses : c'est le pendant de la repentance que de présenter ses excuses à quelqu'un, un groupe ou autre entité qui aurait décelé dans vos propos quelque chose d'offensant. On n'en finit pas de s'excuser, de demander pardon, de tendre l'autre joue, alors qu'on n'en finit pas, de l'autre côté, de vous accabler et de vous accuser : tel assassin présente ses excuses à la famille de la victime. Lors de son procès, le dessinateur Siné a été sommé de présenter ses excuses (chose qu'il n'a pas faite) pour s'en être pris au fils d'un nobliau hongrois. L'humoriste Bigard a été sommé de présenter ses excuses (1) pour avoir mis en doute la réalité des prétendus attentats de 11 septembre 2001 aux Étazunis (chose qu'il a faite, mais il a réitéré ses doutes) etc. Autre exemple : DSK-CSKi a présenté ses excuses publiques [à propos d'une relation extra-conjugale] dans un mail adressé à sa femme et au personnel du FMI (écrit avant l'affaire Diallo). Mais DSK n'arrête pas de s'excuser : Dominique Strossky a rencontré plusieurs centaines de personnes au siège du Fonds budgétaire international pour leur dire "au revoir" en bonne et due forme et leur présenter ses excuses pour le tort que sa conduite a pu occasionner, ont indiqué des témoins.


Dominique nique, nique ... (chanson bien connue)
Ah, pardon, je vous présente toutes mes confuses

L'auteur de cette page avait un jour lancé la plaisanterie de Jean Yanne : On dit que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ; c'est faux, regardez les éboueurs. Un de ses collègues, d'origine africaine, et dont le père était éboueur, s'en est pris à lui et a demandé des excuses. Pourquoi pas des dommages et intérêts ? Venez nombreux en France, nous nous excuserons de vous accueillir.

Exécuter : exécuter, au sens juridique, c'est appliquer une décision de justice – pas forcément une décision de peine capitale ; et dans l'absolu : « priver quelqu'un de la vie en vertu d'un jugement ayant un caractère légal ». Quant au substantif exécution, il désigne théoriquement l'application d'une décision de justice : exécution d'une sentence, exécution d'un condamné à mort.

De plus en plus le verbe exécuter est employé dans le sens de tuer, d'abattre, de mettre à mort ou d'assassiner : Terrorisme : Le Mujao menace d'exécuter un otage espagnol (Algéria-Watch point org) : il menace de le tuer purement et simplement. Mauritanie/terrorisme: l'otage français bientôt exécuté? (= mis à mort). Noter au passage la formulation Mauritanie/terrorisme et non Terrorisme en Mauritanie. Algérie : l'otage français Hervé Gourdel a été exécuté par les jihadistes (Le Parisien point fr, 24.09.2014). Non ! Il n'a pas été exécuté, il a été assassiné. Les exécutions (assassinats sans aucune forme de justice) seraient apparemment une spécialité des terroristes. Mais pas uniquement : Au moins 23 personnes ont ainsi été "exécutées sommairement" par balles dimanche par les forces régulières syriennes durant des raids. Exécutées sommairement = froidement abattues. Encore un exemple : Trois militantes kurdes, dont Sakine Cansiz, une proche du chef rebelle Abdullah Öcalan, ont été exécutées d'une balle dans la tête à Paris (Le Parisien point fr). Loteur ne sait d'où vient ce dévoiement du sens. En tout cas, chaque fois qu'un journaliste parle d'exécution, il faut comprendre un assassinat froidement accompli, une mise à mort pure et simple, et non une exécution au sens juridique du terme, c'est-à-dire l'application d'une sentence. Les journalistes et rédacteurs ont-ils la flemme de regarder dans un dictionnaire ? De consulter Wikipédia, l'encyclopédie libre sur internet ? Ou est-ce par psittacisme ?

Étymologie : du latin exsecutum, supin de exsequor, exsequi : exécuter, poursuivre, composé de 'ex-', et du verbe sequi : suivre.

Exfiltrer (néologisme barbaresque) : faire revenir, rapatrier, en parlant d'un espion agent secret. Relevée sur le point point fr l'affirmation suivante : L'Afrique du Sud affirme ne pas vouloir exfiltrer Kadhafi (L'Express point fr). Ce qui voudrait dire que Kadhafi serait un espion infiltré, téléguidé par l'Afrique du Sud ? Plus vraisemblablement, ici exfiltrer veut dire : accueillir, recueillir, voire aller chercher, faire sortir de. Autre exemple : La France exfiltre ses agents restés en Syrie (L'Express point fr, Le Point point fr, etc.) Ici, exfiltrer signifie rapatrier. Un autre exemple, lu sur Vingt Minutes point fr : Son dernier otage, un parent d'élève, venait d'être exfiltré par le Raid quelques minutes avant (exfiltré = évacué, délivré, libéré). Ce qui est bien, avec les verbes de la néo-langue, c'est qu'on peut leur faire dire n'importe quoi.

Antonyme infiltrer : se faire admettre dans une organisation ennemie, une société concurrente : infiltrer la défense de l'ennemi. On observe de plus en plus la tendance à dire « en immersion » : un agent en immersion. Peut-être en relation avec la « piscine » (agents secrets). Avant on disait « une taupe » (qui creuse sous terre) ; maintenant on est « en immersion ». On change d'élément.

Étymologie : composé du préfixe ex- (venant de, sortir de) + filtrer. Filtre, filtrer viennent de feutre : étoffe de laine ou de poils, qui servait à filtrer. Bas-latin filtrum, qui provient du germanique. Le mot exfiltrer est très certainement emprunté à l'anglo-américain to exfiltrate, emprunt dont on se passerait bien. Etymonline ne connaît pas ce verbe, Merriam Webster fait mine de ne pas le connaître, loteur le rejette.

Exhausteur de goût (barbarisme) : cochonnerie chimique qui a la prétention d'améliorer la qualité gustative des produits insipides et frelatés que propose la grande distribution commerciale. Définition trouvée sur Futura-Sciences point com : Les exhausteurs de goût sont des substances qui ne changent pas le goût d'un aliment, mais ils augmentent la perception gustative. Exemple tiré d'un livre sur la malbouffe : Comme le lactose et le gluten ne sont pas chers, ils sont largement utilisés par l'industrie alimentaire en tant qu'exhausteurs de goût et conservateurs, et ils sont donc présents dans tous les aliments tout prêts pour le petit déjeuner... (Marion Kaplan, J'arrête la malbouffe). D'autres exhausteurs de goût sont également utilisés : le sel (appelé sodium) et le sucre (glucose). Le gluten peut aussi se trouver sous forme de glutamate. Au lieu d'exhausteur de goût, en français normal on disait avant : « agent de sapidité ».

Étymologie : le mot exhausteur, qui est un barbarisme manifeste, est dérivé du verbe exhausser : rendre plus haut, augmenter le niveau. Pour une fois, il ne semble pas que ce soit un emprunt aux Anglo-Saxons, car en anglais exhaust est un pot d'échappement (belle analogie !), et le verbe to exhaust signifie épuiser.

Goût, du latin gustus : action de goûter, dégustation; saveur (au propre et au figuré). D'une vieille racine indo-européenne signifiant goûter.

Existentiel (terme de philosophie ou de psychologie) : qui appartient à l'ordre de l'existence ; qui concerne l'existence en tant que réalité vécue personnellement et concrètement (Cnrtl). Trouvé dans l'excellent nouvel obs point com : Israël considère l'Iran comme une menace existentielle à cause de son programme nucléaire (Israël considère l'Iran comme une menace contre son existence ?) Manie de journaliste de détourner le sens des mots.

Étymologie : du latin existentialis : relatif à l'existence. Formé à partir du préfixe ex + (s)istere : sortir de, se manifester, se montrer. Racine sto, stare : être debout.

Expatrier : on entend de plus en plus souvent le terme expatrié à la french TV pour désigner celui qui va travailler à l'étranger. Notamment, à propos des enlèvements en Afrique, les journalistes parlent d'expatriés, de familles expatriées. Il semblait à loteur que le verbe (s')expatrier désignait le fait de quitter ou de fuir son pays définitivement pour s'établir à l'étranger. Exemple trouvé sur le site officiel de l'organisme C.L.E.I.S.S. : Vous partez en tant qu'expatrié à l'étranger dans un pays qui n'est pas lié à la France par un accord de sécurité sociale. Quelle est votre situation vis à vis du régime français ? D'après la formulation de la question, il ne s'agit que d'un éloignement provisoire, sinon la personne abandonnerait la nationalité française pour s'établir à l'étranger. Noter la redondance « en tant qu'expatrié à l'étranger ». Il semble à loteur que le terme expatrié est pris dans le sens d'émigré, de travailleur émigré.

Étymologie : composé de ex- : hors de, et de patrie : terre des pères.

Expérimenter : terme prétentieux signifiant éprouver, vivre, faire l'expérience de, jouir de, avoir. Quand une nation entière vit à l'ombre des fusils et des seigneurs de la guerre, comment les femmes peuvent-elles expérimenter la liberté ? Autre exemple, totalement inepte celui-là : Une étude prédit que l'année 2007 verra de nombreux fonds de Private Equity expérimenter (?) de sérieux problèmes.

Étymologie : expérimenter, c'est éprouver par expérience. Latin classique experimentare, d'où experimentum : essai, épreuve; expérience. Experior, experiri : éprouver, faire l'essai. D'où vient le mot expert, à partir du participe expertus (voir rubrique suivante).

Expert : de nos jours fleurissent à la télévision et dans les media toutes sortes d'experts dans de nombreux domaines (fouteballe, guerre, aviation, automobile...) Nommés on ne sait par qui (ou auto-proclamés), ces experts assènent leurs jugements, leurs points de vue, et l'on est prié de se conformer à l'avis de ces brillants penseurs ou analystes. Il semble en fait que ces prétendus experts ne soient que des pions poussés par les autorités en place pour faire gober n'importe quoi au public. Lors d'une élection – par exemple celle de la présidentielle américaine de novembre 2016 –, les experts se trompent toujours dans leurs pronostics, et ce pour deux raisons essentielles : 1. ils sont d'une part naïfs au point de prendre leurs désirs pour la réalité ; et 2. ils sont manipulateurs au point de vouloir infléchir le cours des choses dans leur sens (par exemple, en France, les experts et autres media nous « vendent » Alain Juppé à qui mieux mieux pour la présidentielle de 2017). Comme ils se sont lourdement trompés (« Primaires » de la droite de novembre 2016), ils recommencent avec François Fillon.

Parfois, mais rarement, un expert avoue publiquement qu'il s'est trompé : Pourquoi je me suis trompé sur l'élection de Trump. Le Monde selon Ravanello (chronique Yahoo du 10.11.2016). ... Pour dire quelques lignes plus bas qu'il avait quand même prévu la victoire de Trump.

On appelle aussi experts de simples spécialistes, des connaisseurs, voire parfois des présentateurs d'émissions à la french TV, et qui sont parés de ce titre. Lu dans un article de TV-Magazine : Les trois experts de TF1 nous en disent plus sur les questions que tout le monde se pose sur la météo. Exemple d'expertise météo :

Question : – Pleut-il vraiment toujours en Bretagne ?

Réponse : – Cette région est sur le rebord occidental de l'Europe, décrypte (sic) Catherine Laborde...

Il faut être expert (spécialiste ?) pour décrypter que la Bretagne est sur le rebord occidental de l'Europe, et que par conséquent il y a des pluies fréquentes. Mais peut-être que décrypter a ici le sens d'expliquer, et qu'expert a le sens de spécialiste, – et encore ...

Étymologie : du latin classique experimentare, d'où experimentum : essai, épreuve; expérience. Verbe experior, expertus sum, experiri : éprouver, faire l'essai. Le mot expert dérive du participe passé. On trouve aussi en latin l'adjectif peritus ; habile, du verbe inusité perior, peritus sum, periri qui a donné periculum : essai, expérience, épreuve, mais aussi péril, danger, risque. Quand on vous disait que les experts sont dangereux !

Du verbe grec
πείρω (peirô) qui signifie : traverser de part en part, transpercer, avec son dérivé πόρος (poros) qui signifie : passage, pont, voie, expédient, et qui a donné en français pore, port, porte, opportun etc. Un expert, c'est la porte ouverte à tous les abus, il est donc inopportun de faire appel à ses services. Voir Expertise.

Expertise : le mot expertise est de plus en plus employé à la place d'expérience, de compétence, de savoir-faire, de maîtrise, voir de spécialité. Quelques exemples glanés çà et là, ci et li : Appelez-nous pour nous faire part de votre expertise (= expérience) demande un journaliste. Domaines d'expertise (= compétences, spécialités, spécialisations) : assistance juridique, gestion des risques et qualité, nouvelle gouvernance, stratégie, finance, contrôle de gestion. Pub : Profitez de l'expertise du Crédit Agricole. En tout cas, les TdC (3) de publicitaires ou de banquiers ne sont pas experts en français. Ou encore, cet exemple : Heureusement, le corps des hommes de loi est là pour les soutenir et pour expliquer la profonde expertise du jugement de la honte. Entendu de la bouche d'un journaliste de France 3 : « Ils [les enseignants] ont l'expertise du terrain ». Ou bien, ce titre : David Douillet vous propose son expertise au service de votre santé : des appareils de fitness accessibles à tous. Ou enfin : Mme Alliot-Marie, ministre des Affaires Étrangères, est allée jusqu'à proposer au dictateur [Ben Ali] l'expertise policière française en matière de répression modérée de manifestations. Avant, on avait l'expérience, le savoir-faire, maintenant on a l'expertise. Immense progrès – dans les mots.

En français "normal", une expertise est une procédure (judiciaire ou autre) qui consiste à solliciter l'avis d'experts (les vrais) dans un conflit, un litige, un procès... Mais le mot expertise est maintenant employé à toutes les sauces, et à propos de n'importe quoi, même dans des domaines insignifiants. Et l'adjectif expert s'applique à toutes sortes de produits : crème solaire, nourriture pour animaux, pâte dentifrice ou brosse à dents... Dans cet emploi, expert est plutôt synonyme d'efficace, d'efficacité.


Un dentifrice expert avec sa brosse à dents.
L'expert, ce n'est plus le stomato, mais une simple brosse à dents.
C'est le progrès.

Que ce soit pour les dents, la barbe ou les nichons,
un produit efficace ("expert") fera l'affaire.

Et, de nos jours il n'y a plus de 'spécialistes', il n'y a plus que des experts. Par contre, les Étazuniens parlent de "specialist" pour le film The specialist avec S. Stallone, qui a été traduit en français par L'expert. Les spécialistes ont monté en grade d'une part, et le niveau de diagnostic a baissé d'autre part. On l'a vu avec les avis des différents « experts » auto-proclamés à propos de la grippe mexicaine, des printemps arabes, de la guerre de Libye, etc.


Étymologie : voir rubrique précédente Expert.

Expirer : expulser de l'air des poumons ou rendre son dernier soupir. Inspirez, expirez. Ou bien : Elle expira dans ses bras. Sens figurés : s'affaiblir, arriver à son terme : La validité de votre carte d'identité expire dans une semaine. Les informaticiens, gens qui la manie de déformer le sens des mots, utilisent le verbe expirer dans le sens de finir, terminer, ou ce à quoi on ne peut avoir accès, ce qui n'est plus dans la mémoire de l'ordinateur : Le document a expiré. Paix à son âme.


Le document a expiré : paix à son âme !
On se demande pourquoi il y a le triangle d'avertissement, au lieu d'une croix tombale.

Étymologie : expirer, formé du préfixe ex- : hors de, + verbe spiro, spiratum, spirare : souffler, respirer. De spiro vient spiritus : esprit.

Expliciter (fin XIXe siècle) : rendre (plus) clair, (plus) compréhensible, faire comprendre, expliquer. Sonne mieux que le simple ‘expliquer'. Ni le Premier ministre ni le Président n'auront réussi à expliciter les enjeux et les avantages de cette "TVA sociale".

Étymologie : expliciter, doublon d'expliquer, du latin explicare : déplier, déployer, dérouler. Verbe de base plico, plicatum, plicare : plier. Grec : πλέκω (plekô) : plier, tresser.

Exploitation, exploité : le mot exploitation tend, curieusement, à disparaître. Et ce, depuis que les collaborateurs ont fait place aux exploités. Effectivement, si votre patron ('manager') vous accorde le titre enviable de collaborateur, comment diable après ça prétendriez-vous être exploité ?

En informatique, un système d'exploitation est un système de gestion de disque : Windaube est le pire système d'exploitation pour ordinateurs peut-on lire çà et là. D'ailleurs, ce système d'exploitation « merde in U.S.A. » est particulièrement bien nommé, puisqu'il exploite la naïveté des utilisateurs qui ont eu l'imprudence d'acheter.

Étymologie : d'un fréquentatif fictif *explicitare, tiré de explicitum, participe passé substantivé du verbe explicare : accomplir, achever, terminer. La forme exploiter est une réfection de l'ancien français espleitier, esploitier d'après le latin explicare, proprement déployer, de ex- et plicare : ployer, plier.

Exploser : ce verbe, maintenant transitif, s'emploie dans le sens de casser, briser, fracasser, faire exploser, pulvériser. Je vais t'exploser la gueule. Ce titre explose le marché des disques. Mon secret pour exploser votre trafic. Lu dans un quotidien : Dans les sondages, Ségolène explose Sarkozy (écrase). Avec des battes de base-ball ou des béquilles, ils explosaient tout sur leur passage : voitures, scooters, poubelles. De telles expressions ne nous font-elles pas exploser de colère ? Entendu de la bouche d'un ministre, bavassant à la télé : Son appartement a été explosé hier (= on a fait exploser son appartement hier). Voir Bouger, Déflagration. Lu sur un article de Yaourt-Sports : Défait (sic) par sa compatriote Sloane Stephens en 3 sets, Serena Williams a perdu son sang froid et explosée (re-sic) sa raquette ! Serena Williams appartient au sexe dit féminin ; on se demande pourquoi le néo-rédacteur a écrit : Défait ... Il aurait été plus simple d'écrire vaincue ou battue. D'autre part, le participe passé « explosé » ne s'accorde pas ici. Ces néo-rédacteurs se croivent tout permis.

Il l'explose, non pas il explose (de colère, p.e.), mais il la démolit.

B.M. explose G.H. : il le démolit, il le réduit à néant, etc.
Noter au passage les jolis néo-barbarismes : cash, clash.

Substantif : explosivité, dont le sens reste à définir. Entendu à la french TV cette couillonnade : L'équipe de France cultive la vitesse et l'explosivité. Autre exemple : "On travaillait dur (...) on faisait de l'explosivité (...) et une fois, on faisait un exercice, et j'ai vu qu'il ne descendait pas aussi bas que les autres sur ses appuis". Explosivité = fait d'aller au-delà de ses forces ?

Étymologie : exploser, du latin explodo, explosum, explodere (explaudere) : pousser dehors, rejeter. Le verbe plaudo (plodo), plaudere (plodere) veut dire : frapper, battre. Cf. applaudir : battre des mains.

Exposer, exposition (néologismes journalistiques) : on connaissait l'exposition au soleil, à l'air de la mer, aux rayons ultra-violets... Depuis qu'il a été exposé accidentellement à une dose massive de rayons gamma, le docteur Bruce Banner se transforme lors de ses moments de stress ou de colère en une créature colossale ... (divers sites)

Nos excellents journaleux nous ont concocté un autre genre d'exposition : l'exposition médiatique, ou temps de passage ou de présence à l'antenne ou dans d'autres organes de presse (radio, journaux, revues), la mise en vue, en relief ou en vedette d'un fait, d'un produit, d'une personne. On a pu ainsi entendre sur une de nos sympathiques chaînes nationales : le temps d'exposition médiatique du président Sarközy... Il s'agirait plutôt ici de surexposition, – au risque de voiler son image. Autre exemple : Pourquoi François Hollande se prive-t-il d'une telle exposition médiatique et populaire ? (Programme-Télé point net). Il s'agit d'une allusion à sa présence à une émission d'un histrion de la french TV). Un autre exemple ? Notre ex ministre de l'écologie nous fait sa petite crise de célébrité, elle veut absolument son exposition médiatique, sinon elle meurt (Agora-Vox, divers sites). A noter l'expression « ex ministre », au lieu d'ex-ministre. Autre exemple, tiré de la manche de loteur : Karine Lemarchand est revenue sur sa rupture avec Lilian Thuram et l'exposition médiatique violente qu'elle a subie (titre Yaourt, 13.03.2014). Exposition médiatique = mise en vedette, mise en lumière. C'est ainsi que les gens des media et de la politique détournent systématiquement les mots de leur sens normal. Il semble que cela soit une importation frauduleuse de l'anglois : « media exposure ». Ce qui a donné, en bon français, exposition médiatique comme on l'a vu, exposition télévisuelle, etc. Avec le verbe (s')exposer. On ne regarde plus la télé ; on s'expose aux programmes. Le côté passif est ici souligné.

Au fait la surexposition existe déjà, témoin cette phrase relevée sur l'internet : la surexposition des données personnelles peut-elle, au bout du compte, contribuer à lutter contre les discriminations ? (blogue Nouvelle Donne). Ou bien : [...] Compilation qui donne l'impression d'une surexposition du candidat du Front de gauche... (Acrimed point org, divers sites). Surexposition du candidat = trop grande présence, trop grande représentation, survalorisation ?

Le terme de surexposition a été repris par un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire, comme en témoigne cette phrase relevée sur Le Nouvel Obs point com : la surexposition médiatique est à l'origine de la 'sursuicidité' (sic) actuelle dans les établissements pénitentiaires (= prisons) : deux néo-crétinismes vraiment lourdingues (surexposition médiatique et sursuicidité dans cette simple phrase). L'on a affaire à un surdoué de la communication.

L'exposition médiatique fait référence à des théories pseudo-psychologiques, selon lesquelles plus un personnage est vu et présenté dans les media plus il jouit d'une grande popularité, par un phénomème de « familiarisation ». Principe abondamment utilisé par les lamentables crétins de la propagande politique, et par les misérables crétins télévisuels qui leur servent de laquais. Sans oublier, bien sûr, les effroyables crétins de la publicité.

Étymologie : de 'ex' + poser : mettre en vue. Du latin exponere. L'expression « exposition médiatique » est tirée directement de l'anglo-américain, par exemple : an actor with much recent exposure in television (The Free dictionnary point com).

Expressivité : les mots étant de plus en plus vidés de leur sens, l'expressivité est la tendance naturelle et aussi néo-crétine à donner plus de force aux mots, et par là-même aux idées, par toutes sortes de procédés :
  • allongement du mot, emploi de plusieurs mots pour un seul mot : perdurer au lieu de 'durer', procéder à l'acquisition au lieu d' 'acquérir'
  • emploi de termes exotiques, le plus souvent anglais : glamour au lieu de 'séduisant' ou 'charmant' (Une femme glamour) ; tsunami au lieu de 'raz-de-marée'
  • exagération : trop au lieu de 'très' (C'est trop bon !), le top du top (littéralement : le sommet du sommet)
  • emploi de termes compliqués ou faussement savants : technologies de l'information pour 'informatique', ou bien proxylane, acide hyaluronique pour des composants de produits contre le vieillissement
  • emploi de termes familiers ou vulgaires : glandouille
  • accent tonique fortement marqué sur la première syllabe d'un mot ou sur une particule antéposée : Bonjour à tous !, c'est trop bon !
  • allongement exagéré d'une syllabe : C'est cooool
  • et, en ce qui concerne l'écriture, emploi surabondant de signes exprimant l'émotivité : points d'exclamation, points d'interrogation ... Sans oublier les smileys ou rigolards dans nombre de textes ou messages sur internet.

Étymologie : expressivité, XXe siècle : caractère expressif. Venant d'expression, du latin ex-primere : faire sortir de, extraire de. Du verbe premo, premere : presser, comprimer ; faire sortir en pressant. L'expression, c'est ce qui sort de soi, qu'on fai sortir de soi.

S'exprimer : c'est le credo de tout être normalement constitué aujoud'hui : on doit s'exprimer, c'est-à-dire donner son avis sur tout et rien, communiquer sur tout et rien, apparaître dans la sphère auto-satisfaite de l'expresion mondialement correcte d'un monde infiniment bavard qui n'a rien à dire. Les manifestations de cette nouvelle et imbécile religion sont Farce-Book, Twitter et de nombreux blogues sur internet. Loteur lui aussi est ici surpris en flagrant délit de s'exprimer, s'il peut se permettre cette formulation maladroite.

Ne pas souhaiter s'exprimer : en clair : envoyer balader, envoyer chier, envoyer se faire voir ailleurs. Contactée en Espagne par Libération, la société Optenet a indiqué ne pas souhaiter s'exprimer sur le sujet (Libération point fr, 15.05.2007).

Étymologie : s'exprimer, forme pronominale du verbe exprimer, du latin exprimere, formé de ex : hors de, et premo, pressum, premere : presser.

Externaliser (barbarisme) : c'est le fait de confier la gestion de son système d'information (ou d'une partie de celui-ci) ou de sa production à une société tierce, en sous-traitance, parfois en dehors du territoire national. L'entreprise externalisatrice (exterminatrice ?) peut apporter à son prestataire, ses méthodes, ses outils et même ses salariés. La production du site va être externalisée. Avec un substantif : externalisation. L'externalisation des fonctions marketing commence à se démocratiser (l'on est bien content !). Lu dans un journal informatique : Externaliser l'informatique. Outsourcing, sous-traitance, développement offshore, les formes d'externalisation IT (4) sont nombreuses. Les formes de néo-crétinisme, aussi.

Le contraire d'externaliser, c'est internaliser ou relocaliser, c'est-à-dire rapatrier dans le centre de départ la production initiale ou de reprendre en interne un développement lancé à l'étranger.

Voir Délocaliser, Offshore.

Étymologie : vient d'externe. latin externus : extérieur, venant d'extra : hors de.

Extra-terrestre : cette rubrique a été introduite pour illustrer un titre d'article repéré dans Yahoo-Sports du 22.03.2012 : Les 234 buts de l'extraterrestre Messi. Les fouteballeurs sont tantôt les dieux du stade, tantôt des messies ou des extra-terrestres. Quant aux stades, ce sont les nouveaux temples pour célébrer la religion du foot, de l'argent et de la bêtise.

Un journaliste de la french TV, connu pour être continuellement bourré, a pondu des ouvrages sur les extra-terrestres, dont il est un spécialiste avéré. À ce titre, il a été nommé conseiller spécial à l'Élysée, où un extra-terrestre de type « reptilien », espèce particulièrement dangeureuse, évoluerait en toute impunité.

Étymologie : extra, latin extra : en dehors, mis pour extera, venant de l'adjectif exterus : extérieur. Terrestre, adjectif formé sur terre, du latin terra : terre. Les adjectifs dérivés de terre sont terrien et terrestre. Pourquoi dit-on les Terriens pour les occupants de la Terre, et les extra-terrestres pour ceux qui viennent d'ailleurs ? Terre est même radical que le sanscrit tars : être sec, se dessécher ; grec :
τερσωμαι (tersômai) : sécher, essuyer.

Messie, emprunt au latin d'église Messias : Messie, du grec
Μεσσίας (Messias). Araméen mesiḥā: oint, lui-même emprunté à l'hébreu biblique masiaḥ (de masaḥ : oindre). Cf. Charisme, Chrétien.

Extrême : l'adjectif extrême, qui est déjà un superlatif, peut recevoir chez les rédacteurs d'articles sur internet, une marque supplémentaire de superlatif, comme dans cette phrase relevée sur l'excellent Yahoo : Pour asseoir son image "coup de fouet", la marque a développé une stratégie marketing très extrême. Plus extrême qu'extrême, qu'est-ce que c'est ? De l'ultra-extrême ? Autre exemple : Pour les tâches les plus extrêmes, vous pouvez compter sur le Caddy Van de Volks Wagen (publicité pour un tas de ferraille que d'aucuns appellent voiture).

On peut aussi trouver un « minoratif » de l'adjectif extrême : Cette histoire est assez extrême car je pense qu'il est rare que l'on puisse se souvenir après plusieurs années de ce genre de rencontre. Assez extrême = vraiment pas banale ?

Étymologie : du latin extremus (= exterimus), forme superlative de l'adjectif exterus : extérieur. Extremus, littéralement : ce qui est le plus loin à l'extérieur

Eye contact (anglicisme, prononcer aɪ kɔntækt) : contact visuel. Ben vlà, on cause plus français dans les merdia français, on cause globish. Témoin cette expression relevée sur Plurielles point fr du 04.07.2011 : Eye contact, les yeux et le regard sont essentiels dans ce décryptage (sic). Noter en plus le néo-crétinisme bon teint décryptage.

Étymologie : eye (œil), d'une vieille racine ayant donné Auge en allemand, öga en suédois, en russe око (oko), en latin oculus, d'où œil en français.

Contact, du français contact, venant du latin contactus, du verbe contigo, contactum, contingere (cum-tangere) : toucher.

Eyes (for your ~ only) (anglicisme) : eh bien oui, les mots 'confidentiel' ou ‘secret' n'existent plus, on utilise maintenant l'expression anglo-saxonne for your eyes only. Cela sonne tout de suite mieux, car cela vient des films d'espionnage anglo-sascons (voir Anglo-saxon).

Étymologie : eye (œil), d'une vieille racine ayant donné Auge en allemand, öga en suédois, en russe око (oko), en latin oculus, d'où œil en français.









Le fait qu'il a été prié de rectifier ce qu'il avait dit prouve au moins deux choses :

1. qu'il n'y a plus de liberté de s'exprimer en France, surtout avec le gouvernement actuel
2. que la thèse officielle de l'administration Bush est pour le moins douteuse.

On n'a donc plus le droit de contester, de mettre en doute les thèses officielles. C'est un retour vers l'état totalitaire et la censure.     

Il y aurait 150 millions de femmes excisées et infibulées dans le monde. Rien qu'en France, on compterait 30 000 femmes excisées.     

TdC = Trou du Cul.     

IT = Information Technology : technologies (= techniques) de l'information. IT se traduit simplement par informatique.     

C'est nous qui graissons (= soulignons).     






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