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« L'anglais, ce n'est jamais que du français mal prononcé. »

« La vie m'a appris qu'il y a deux choses dont on peut très bien se passer :
la présidence de la République et la prostate
. »
Georges CLEMENCEAU

« D'incolores idées vertes dorment furieusement »
Noam CHOMSKY

« Toucher au sens des mots, c'est attenter à l'ordre du monde. »
CONFUCIUS

« A voir ce qui s'imprime tous les jours, on dirait que
chacun se croit obligé de faire preuve d'ignorance
. »
Paul-Louis COURIER

« Ma patrie, c'est la langue française »
Albert CAMUS

« On ne peut pas dire la vérité à la télé. Il y a trop de monde qui regarde. »
COLUCHE

« J'utilise l'allemand quand je parle avec mon cheval, je converse en français avec les hommes,
je parle en italien avec les femmes, et je réserve l'espagnol pour parler à Dieu.
 »
CHARLES Quint







Controverser (souvent écrit ou prononcé contreversé) : qui prête à la controverse. S'emploie dans le sens de : critiqué. Un sujet controversé. Irak : Un mur très controversé. Avec le verbe controverser : critiquer.

Lu sur un forum cette phrase ahurissante : Beaucoup de sujets controversiels (???) traitees dans des documentaires interessants ,comme le nucleaire ,la pollution ,les OGM ,la guerre de l'eau ,tout ce qu'on veut pour attirer l'attention du citoyen eclairee qui aime regarder une chaine sans trop de publicite . (Il s'agit d'un copié-collé ; l'orthographe et la ponctuation sont du scripteur.)

Étymologie : de controverse, venant de contra : contre, et de versum : tourné ; controversé; c'est littéralement être tourné contre.

Convention (anglicisme rampant) : congrès, réunion, symposium. Les experts de l'American Dialect Society, réunis en convention annuelle à Minneapolis, ont élu mot le plus inutile de l'année le terme "Sharknado", contraction de shark (requin) et de tornado (tornado) spécialement créée pour les besoins d'un téléfilm qui a fait sensation (d'après une dépêche Reuters du 06.01.2014). Entendu à la télé (17.11.2019) : Le président Emmanuel Macron participera à la Convention citoyenne sur le climat. Par convention personnelle, loteur désigne l'usage de ce genre de terme par les expressions « anglicisme rampant » ou « néo-crétinisme ». Dans l'exemple précédent, il y a deux néo-crétinismes : convention et citoyenne. La télé est une mine de néo-crétinismes.

Étymologie : du latin conventio, -nis : assemblée, union, réunion ; convention. De cum : ensemble, et venire : venir. Cf. couvent, anciennement convent.

Conventionnel (anglicisme rampant) : cet adjectif en français veut dire : qui correspond à une convention, qui respecte un accord, qui respecte une convention : tenue conventionnelle. Mais ce sens est maintenant dévoyé, et l'on constate de plus en plus l'emploi du mot conventionnel dans le sens de 'classique', 'traditionnel', voire tout simplement 'normal' : des armes conventionnelles, par exemple, ou bien : Les théoriciens de la géopolitique internationale constatent que, depuis 1945, ce sont plus souvent des guerres civiles que conventionnelles que les États auront eu à affronter (Wikipédia, divers sites P.L.C.C.). Des guerres conventionnelles ? Quelles conventions autorisent donc ce type de guerres ? Importation frauduleuse de l'anglais (ici il s'agit plutôt de contrebande).

‹ Entendu à la télé › : agriculture conventionnelle. L'agriculture conventionnelle, c'est celle qui s'oppose à l'agriculture biologique. C'est donc plein de produits chimiques et de pesticides. Exemple : [Les jus industriels] bio présentent les mêmes avantages et les mêmes inconvénients que ceux issus de l'agriculture conventionnelle (dossier de Psychologies point com, juin 2007). 'Issus de' au lieu de 'venant de' est sans doute plus « classe » aussi.

Lu sur Le Blanco point net du 22.11.2011 : Certains promettent au PC – et à l'ordinateur conventionnel tel que nous le connaissons actuellement – une fin rapide. A quelle convention peut répondre un ordinateur conventionnel ? Ou encore cet exemple étonnant : "Ainsi dans 3 cas sur dix, pour des produits avec ou sans nicotine, les teneurs en formaldéhyde (couramment dénommé formol) relevées flirtent avec celles observées dans certaines cigarettes conventionnelles" (LCI point TF1 point fr du 26.08.2013, citant une étude de 60 Millions de consommateurs). Des cigarettes conventionnelles ? Des cigarettes classiques, normales, traditionnelles ? Noter enfin : « les teneurs ... relevées flirtent avec celles » pour « les teneurs relevées ... s'approchent de celles ». Utiliser un vocabulaire amoureux pour des produits qu'on accuse d'être cancérigènes – et donc mortels, c'est pour le moins surprenant. Le baiser de la mort, sans doute...

Étymologie : du latin conventio, -nis : assemblée, union, réunion ; convention. De cum : ensemble, et venire : venir. Cf. couvent, anciennement convent.

Conversation (anglicisme rampant) : c'est ainsi qu'une messagerie appelle désormais un échange de correspondance. Conversation ? Correspondance ? Ce n'est pourtant pas la même chose. La conversation a été placée dans la corbeille annonce un site de messagerie quand on vient de supprimer un échange de messages. Il s'agit là tout simplement d'un message ou d'un échange de messages, – et donc d'une correspondance. On confond ce qui est de l'ordre de la parole (conversation) avec ce qui de l'ordre de l'écrit (correspondance), et on a affaire là à une regrettable confusion, – comme toujours avec les Anglo-Américains. C'est ainsi qu'il faut prendre dans les sens de communication ou de correspondance le mot conversation dans la phrase suivante : Toutes vos conversations sur le réseau social sont scannées et passées à la loupe. Réseau social veut ici dire Face-Book, et scanner veut dire examiner, scruter. Noter le rapprochement amusant : « les conversations sont passées à la loupe ».

N.B. Une autre messagerie appelle cet échange de messages « discussion ». Conversation, discussion ? Ce qui est du domaine de l'écrit passe au niveau oral.

Étymologie : conversation, en français, c'est un échange de propos. Latin conversor, conversari : se tenir en un lieu, vivre en compagnie de quelqu'un, se conduire, se comporter. La "conversatio", c'était l'intimité avec, la fréquentation, le commerce avec.

Conversion : quand un Français de souche embrasse la foi qui hisse-l'âme, on parle de conversion. Quand un mousoul-man ou une mousoul-woman adopte la foi chrétienne, on parle d'apostasie, crime souvent puni de mort.

On assiste de plus en plus à des conversions de la part de braves Français et de braves Françaises qui, insatisfaits du paradis que propose le dieu chrétien (loyer trop cher, caution de garantie trop élevée, mauvaise isolation des nuages sur lesquels ils sont censés planer ; le concierge, monsieur de Saint-Pierre, ne fait pas respecter le règlement de copropriété, etc.), se tournent d'eux-mêmes ou manipulés par d'excellents amis d'outre-Méditerranée vers une religion qui hisse l'âme plus haut, et qui fait miroiter l'agréable perspective de vierges aux yeux de biche pour les hommes, et d'une cuisine ultra-moderne suréquipée pour les femmes. Il se trouve par malheur que RQHA (la religion qui hisse l'âme) a des règlements encore plus contraignants et draconiens, sous son apparente simplicité, et qu'il ne reste plus beaucoup de vierges ni d'équipement électro-ménager. Le résultat est que les âmes de ces néo-convertis tombent à plat, comme une baudruche crevée. Quand elles ne tombent pas sous les balles d'une arme automatique. Mais ça, ils ne le savaient pas.

Convertible (anglicisme rampant) : 'convertible' veut normalement dire : qu'on peut convertir (nombre, monnaie etc.) ou qu'on peut transformer. Le mot convertible, emprunté aux Anglo-Saxons, pour désigner un canapé-lit (ou tout autre objet transformable) est un calque abusif, qui ne fait gagner ni en clarté dans la désignation de l'objet, ni en temps, car les deux expressions comportent le même nombre de syllabes.

Étymologie : convertible, adjectif verbal de convertir, de cum : avec, + vertere : tourner.

Convivial : depuis qu'Ivan Illich a écrit « La convivialité », tout est maintenant convivial : un programme, un écran, un clavier, une ambiance, la météo (!?) etc … Ce terme viendrait de Brillat-Savarin, et il s'appliquait à l'origine à l'ambiance agréable des banquets. On se gargarise du mot convivialité, alors que disparaissent la simple chaleur humaine et le plaisir de manger autour d'une table. Synonymes français : accueillant, agréable, aisé, ergonomique, facile... Lu sur Liberation point fr, citant J-F Copé : Le candidat Copé se défend : il ne s'agit selon lui que d'un simple «dispositif de convivialité» et non pas de propagande personnelle (à propos de l'envoi de S.M.S. pour souhaiter un bon anniversaire à des membres de l'U.M.P.) Un « dispositif de convivialité » ? Diantre. Un geste de courtoisie, peut-être ? Pourquoi faire simple, quand on faire con et pliqué à la fois ?

Substantif : convivialité. La SNCF veut développer la convivialité dans les TGV (Les Échos point fr, 10.04.2014). Non, elle ne veut pas vous offrir un repas gratuit (faut pas rêver), mais favoriser le « mieux-vivre ensemble » (sic).

P.S. qui n'a rien à voir : Ivan Illich, auteur autrichien, n'a rien de commun avec Ivan Ilitch, héros du roman de Tolstoï « La Mort d'Ivan Ilitch ».

Étymologie : du latin convivium : repas, festin ; venant de conviva : convive. Convive, de cum : avec, et vivere : vivre. Au XVIe siècle, convive, venant de convivium, signifiait repas. Antérieurement convive au féminin avait signifié manière de vivre, manière d'être, état, disposition.

Convoquer : ce verbe semble signifier appeler, faire appel à, citer, présenter, faire référence à, évoquer voire sélectionner comme dans l'exemple suivant : Lilian Thuram a demandé à ce que Patrice Evra, capitaine des Bleus en Afrique du Sud, ne soit plus jamais convoqué en équipe de France. Ce verbe a donc pris un sens nouveau, « médiatique » : demander, appeler, en appeler à, inviter, pressentir, citer comme par exemple : ... « dans Échos de stars (TF1), Stéphane Bern est ainsi convoqué pour sa familiarité (?) avec les têtes couronnées ». Ou bien, cet autre exemple : « À l'inverse, certains talk-shows convoquent la complicité du public en instituant une parole collégiale et désacralisante sur des célébrités transformées en simples faire-valoir de l'opinion commune » (ces deux exemples sont tirés d'un mémoire sur le phénomène People, Université Nancy-2). On peut ainsi convoquer un personnage illustre ou une autorité (déjà morts) à une émission ou dans un article comme référence : Convoquant Alexis de Tocqueville, Hannah Arendt et Axel Honneth, l'auteure montre que notre sensibilité à la souffrance d'autrui s'est progressivement aiguisée (Sciences humaines point com, 14.03.2008), ou bien : Pourquoi avoir convoqué Kafka dans votre essai ? (Afri-cultures . com, 02.06.2010). Par lettre recommandée avec AR ? Autre exemple, émanant d'un organisme patronné par le C.N.D.P. () : Toute l'imagerie la plus gauloise, la plus grivoise, est convoquée en sous-main (évoquée ? Convoquée en sous-main = sous-entendue ?) Et comment comprendre le verbe convoquer (et tout le charabia qui l'accompagne) dans l'exemple suivant ? Inondation en espace péri-urbain : convoquer un éventail de disciplines pour analyser l'aléa et la vulnérabilité de la basse-Bruche (Documentation . eau France . fr) (La Bruche est une rivière alsacienne).

() Centre National de la Documentation Pédagogique

Convoquer peut simplement avoir le sens d'inviter ou de convier : [...] tous les avis des « experts » et des journalistes, des responsables politiques et des professionnels du secteur convoqués dans l'émission d'Yves Calvi tendaient peu ou prou à démontrer... la même chose ! (Acrimed)

appel : convoquer signifie normalement appeler à faire comparaître ou appeler près de soi (convocation judiciaire, convocation médicale, convocation au commissariat, convocation à un examen, convoquer une assemblée etc.) Par exemple : G. Depardieu a été convoqué au Palais de justice de Paris pour une audience de « plaider-coupable » (sic) pour conduite en état d'ivresse (Direct Matin . fr, autres media P.L.C.C., 07.01.2013).

Étymologie : du latin cum : avec, ensemble + vocare : appeler. Vocare vient de vox, vocis : voix, qui a également donné vocal, voyelle.

Cookies (anglicisme, prononcer kʊkɪz ou koukize) : des gâteaux, ça !? Non, ce sont en fait de petits programmes coquins déposés à votre insu dans votre ordinateur et qui permettent à un site internet de vous repérer (tracer, en novlangue) sur internet : qui vous êtes, d'où vous venez, où vous allez, quels sites vous visitez. Il s'agit donc en fait d'espions ou de mouchards. Et ceci est fait en toute impunité. Que fait donc la Commission Informatique et Liberté ?

Étymologie : dérivé du verbe to cook, cuisiner. To cook serait de même racine que cocere, venant de coquere : cuire. Cf. en français l'expression « maître queux », queux étant un vieux mot désignant un cuisinier. Latin coquina : cuisine, espagnol cocina, russe кухня (kuchnia), etc.

Cool (anglicisme, prononcer ku:l ou comme coule) : ce déterminatif anglo-saxon est employé pour désigner toutes sortes de situations agréables : C'est cool ! Également utilisé pour les personnes : Ce mec, il est cool (sympathique, agréable, « coulant »). Version redoublée : Cool, cool (du calme). On peut aussi allonger la syllabe pour lui donner plus de force: C'est cooool ! (chouette). Les gens cool sont forcément zen. Cet adjectif est invariable en anglo-saxon, mais on observe la graphie 'cools' au pluriel : En vrac : icones cools pour windows xp ou bien encore : « Un black » est aussi très utilisé par les gens cools qui connaissent pleins de « blacks » (il y a trois 's' contestables dans cette phrase, dont un est vraiment fautif [pleins]). Synonyme : Zen. Antonymes : Hot, Speed.

Néo-substantif : coolitude, comme dans cet exemple, tiré d'un blogue féminin : Zooey Deschanel fait office de fille parfaite, la « girl next door » qu'on rêve d'avoir en copine, en petite copine ou en soeur [sic] tant elle respire la coolitude. Loteur avoue, à sa grande honte, ne pas savoir ce que signifie l'idiotisme anglo-américain : « girl next door ». Mais, promis, il va faire des recherches.

Étymologie : vieille racine indo-européenne, qui a donné cool, cold en anglais ; gel et geler en français, etc.

Coordonnées : abcisse + ordonnée d'un point en mathématiques, mais maintenant cela signifie tout simplement une adresse. Quelles sont vos coordonnées ? Vous trouverez ci-joint les coordonnées et le plan d'accès à notre centre. Tout comme s'il s'agissait de coordonnées terrestres ou spatiales. Mais il est vrai qu'on repère maintenant une adresse par satellite (Google Earth, Google Map, Google Street, Google Spy, GPS, etc.)

Étymologie : de co (cum) et ordonner, qui vient du latin ordo, ordinis : rang, rangée, ordre.

Copie (calque, anglicisme rampant) : terme venu de l'anglo-saxon (copy), et signifiant 'exemplaire' : Enregistrez maintenant votre copie du logiciel. En français, on appelle copie la reproduction fidèle d'un original et on appelle exemplaire chacun des objets reproduits en série. Un exemple, parmi beaucoup : Pour son premier tour de piste, et malgré un nombre de copies deux fois moins important (341 contre 894), le film de Josh Trank s'est offert le luxe de dépasser la comédie de Thomas Gilou de pas grand chose...

Mais les informaticiens et les néo-crétins confondent tout. La copie est théoriquement interdite ou limitée pour les utilisateurs d'un produit informatique ou multimédia. Grâce aux lois des Anglo-Saxons et à la pression des grands groupes de diffusion, vous n'avez plus que le droit de payer.

Et évidemmment, le droit de copie (droit de reproduction), c'est le copyright, que vous trouvez partout non traduit (en français : tous droits réservés, droits de reproduction, droits d'auteur). On peut même trouver le mot copyrighté : protégé. Ce site est entièrement copyrighté. Vive la mondialisation !

Pour les curieux, le néo-flicage des citoyens et des internautes, sous prétexte de « protéger » les droits d'auteur, a été considérablement renforcé avec le fameux traité ACTA.

Étymologie : l'étymologie de copie est étonnante ; copie vient du latin Copia : déesse de l'abondance (de cum et ops : richesse). Copia signifie en outre en latin : richesse, possibilité, capacité, permission, d'où le sens restreint de permission de reproduire, de copier. Latin médiéval copiare : transcrire, proprement : transcrire en grande quantité. Le sens d'exemplaire (par exemple en informatique) est dû aux Anglo-Américains. Le fameux "droit de copie", cher aux Anglo-Américains, favorise leur richesse.

Copie (revoir sa ~) : en un temps où l'école est décriée pour le manque de formation qu'elle assure bravement, l'expression scolaire 'revoir sa copie' s'emploie souvent pour signifier : corriger ou modifier son projet, présenter un nouveau plan : Sous la pression des syndicats, le ministre a été obligé de revoir sa copie. Dans la foulée, on trouve rendre sa copie, dans toutes sortes d'acceptions : livrer, remettre, présenter un rapport. Le rapporteur a remis sa copie à l'Assemblée. L'Assemblée considérée comme une salle de classe ? Il est vrai que l'on y chahute souvent. Le comité Balladur rend sa copie à Nicolas Sarkozy – comme à un examen ?

Déclaration d'un entraîneur de fouteballe lors d'une rencontre sportive lamentable de l'Équipe de France : Il (R. Domenech) se dit "effaré" par la copie rendue par ses anciens protégés et notamment leurs "fautes techniques". Les "protégés" sont ici les joueurs. Remarquer l'absence de la préposition 'par' devant "fautes techniques". Mais il faut s'attendre à tout, et surtout au pire, de la part d'une équipe de « France » disparate, où la cupidité et la grossièreté (insultes envers des journalistes) tiennent lieu de talent.

Étymologie : pour copie, voir rubrique précédente. Revoir, du latin revideo, revisum, revidere (re-videre) : revoir. Pour copie, voir rubrique précédente.

Dans le même esprit : « J'ai école demain » = je vais au boulot demain. Ou bien dans ce même registre infantilisant : « La Grèce est le mauvais élève de l'Europe » ou Untel va passer son grand oral (audition d'un candidat – en général, c'est quelqu'un déjà important – pour un poste élevé). Autre exemple : A Marseille, premier grand oral pour le candidat Sarkozy. La formule est assez utilisée pour les candidats à l'élection présidentielle ; oral ou grand oral signifient alors débat télévisé, rencontre avec des journalistes ou meeting.

Copier-coller ou copié-collé (informatique) : cela signife reprise, reproduction, imitation telle quelle. Vient évidemment de l'informatique (faire un copié-collé) qui signifie prendre tel quel un texte dans un document et le mettre dans un autre document. Bizarrement, la forme employée est assez souvent le verbe à l'infinitif, alors que le participe passé semblerait plus logique. ... une constellation de sites dit « alternatifs » qui se contentent de copier-collé juste parce que « c'est contre le système donc c'est vrai » (les fautes sont du scripteur ; loteur n'a fait qu'un copié-collé). Autre exemple, avec les verbes à l'infinitif : Nicolas Sarkozy aurait la fàcheuse tendance à copier-coller bon nombre de ses discours...

Étymologie : pour copie, copier, voir le sur copie. Coller, verbe à partir de colle, du latin colla, qui l'a emprunté au grec
κόλλα (colla) : gomme, colle.

Copte : peuple d'Égypte, et la langue qu'ils parlent. Cette langue descend de l'égyptien ancien. Copte désigne aussi un chrétien d'Égypte. Exemple aberrant : Réalisé par un cinéaste qui s'est présenté comme Américano-israélien mais qui selon les médias américains serait de religion copte, le film à faible budget se veut une description de la vie du prophète (L'Express point fr, Vingt Minutes point fr, Le Point point fr, divers media P.L.C.C., 14.09.2012). Le copte n'est pas une religion, mais ce mot désigne un peuple et une langue. Remarque supplémentaire (c'est gratuit) : quand il y a une erreur dans un media, les autres media recopient cette erreur sans la rectifier. Où est l'esprit critique ? Et comment se fier à des gens qui ne vérifient rien ? On apprécie le niveau de « culture » générale des néo-rédacteurs : immédiatement en dessous de zéro.

Étymologie : du grec Αἰγύπτιος (Aiguptios), qui signifie Égyptien. Ce mot fut déformé (après syncope phonétique) par les Coptes en Kuptios puis, suite aux conquêtes arabes de 641, en قِبط (qibt), qui donnera copte en français.


Cordialement : cet adverbe termine presque invariablement tout message électronique. La cordialité, c'est un sentiment chaleureux certes, mais assez distant. On n'est cordial qu'avec des personnes étrangères, mais qui on peut rester à couteaux tirés (cf l'« Entente cordiale » entre la France et l'Angleterre). Méfiez-vous donc de ceux qui vous écrivent et terminent par cordialement : en général, ils se foutent totalement de vous.

Parfois cordialement est abrégé en Cdlt, l'adverbe est réduit pour ainsi dire à son squelette. C'est exactement comme si vous demandiez un poulet à votre volailler, et qu'il ne vous serve que la carcasse.

Étymologie : voir à Cœur.

Corporate (anglicisme, prononcer kɔpərət ou plus simplement corporète), avec l'adjectif corporatif (langage du « management ») : corporate, ça veut tout simplement dire : d'entreprise, qui appartient à l'entreprise. Corporatif est un adjectif refait français, qui signifie la même chose que le corporate anglais. Tout cela est du langage économiquement correct de technocrates propres sur eux, langage destiné à jeter de la poudre aux yeux. Exemple d'une pub : Vêtements identifiés avec votre logo corporatif. Le symbole ou le dessin de l'entreprise auraient été trop simples. Lu sur une autre pub : Laissez-nous vous conseiller pour vos cadeaux corporatif (sic) afin de trouver le panier idéal pour impressionner un client ou un employé.

Corporate lui-même peut être pris dans un sens adjectival : qui a l'esprit de corps, l'esprit de corporation, qui a un réflexe corporatif, qui a l'esprit d'entreprise, qui se rapporte à l'entreprise. Culture corporate = « culture » d'entreprise. Ou bien : "Je n'ai certes aucune amitié pour Sabatier, mais je suis corporate et je suis pour que tout se passe bien sur la chaîne pour laquelle je travaille", a répondu Nagui (propos rapportés par Programme-TV point net, 01.02.2013). Loteur félicite ledit Nagui d'avoir l'esprit corporate, et surtout pour son esprit français.

Substantif : corporation, mot qui, dans l'esprit de nombreuses personnes, tend à remplacer les termes 'société' ou 'entreprise' : On suspectera bientôt ceux qui tirent leurs rideaux. dans ce monde qui exige des individus la plus entière transparence et permet aux corporations, spéculateurs et autres requins de la finance à opérer dans la plus grande opacité (phrase trouvée dans un commentaire d'Agora-Vox point fr, 07.08.2012, et retranscrite telle quelle).

Étymologie : en français corporatif signifie : ce qui est propre aux corporations (regroupement de personnes exerçant la même profession). Corporatif vient du latin corporatus : formé en corporation. La racine est corpus : corps. L'emploi de corporatif décrit dans le paragraphe précédent est un anglo-saxonnisme de mauvais aloi, répandu sur nos écrans d'ordinateur avec le logo de Windaube et sa raison sociale : Micromou Corporation (= société Micromou).

Corps (sans vie) : tout simplement un cadavre. Or, dans l'hôpital où celle-ci séjourne, on retrouve le corps sans vie d'une infirmière, Magali, vraisemblablement assassinée dans la lingerie de l'établissement. Ou cet exemple, encore pire : Les secours arrivent rapidement, mais leurs corps (des randonneurs) sont déjà sans vie. Ou encore : A Bordeaux, découverte du corps sans vie d'une magistrate (découverte du corps d'une femme magistrat). Les journalistes semblent employer l'expression corps sans vie au lieu de cadavre ou de mort ; ils pensent sans doute que ça heurte moins les oreilles. Et on a introduit le mot « vie », comme pour gommer la mort. Principe de novlangue : remplacer un mot par son contraire, comme dans « Pôle emploi », « diagnostic vital », « sans domicile fixe »... Voir ces mots.

Étymologie : corps, du latin corpus, corporis : corps. Vie, latin vita : vie. Sans, du latin sine : sans. Le 's' terminal de sans viendrait de la forme latine barbare sinis (cf. italien senza : sans).

Corpus : littéralement : corps. C'est un ensemble de textes établis de façon philosophique ou scientifique, plus ou moins exhaustivement. Corpus de textes de lois. Mais on peut assister à des dérives, comme pour tous les mots tant soit peu savants. Ces mesures chocs ne sont pas nouvelles. Elles font partie du corpus programmatique du FN, celui de la campagne présidentielle de 2012 (Le Monde, 13.01.2015). Un « corpus programmatique » serait un recueil, un ensemble de textes qui auraient les caractéristiques d'un programme. Un programme, plus simplement ?

Étymologie : corpus,-oris : mot latin signifiant corps. Corps, d'une racine indo-européenne, qui a donné kripita : ventre en sanscrit, cuerpo en espagnol, corpo en italien. L'anglais corpse signifie cadavre (faux-ami).

Programmatique, néo-adjectif dans le sens de : qui relève d'un programme, qui a les caractéristiques d'un programme. Formé à partir de programme, qui est un emprunt, par l'intermédire du latin programma, au grec πρόγραμμα (programma) : ordre du jour, inscription. De πρό (pro) : avant, et de γράφειν (graphein) : écrire.

Correct (anglicisme rampant) : adjectif à la mode et qui signifie juste, exact. Correct ! s'exclame par exemple une présentatrice d'émission de télévision, quand un candidat a répondu de façon exacte à une question. Importation frauduleuse de l'anglo-saxon.

Tout est quelquechosement-correct de nos jours : politiquement correct, socialement correct, médiatiquement correct, alimentairement correct etc. Il n'est pas inutile de rappeler que “correct” signifie en français : convenable, conforme à des règles fixées (tenue correcte exigée). L'emploi abusif de cet anglo-saxonisme devient odieux. Voir Politiquement correct.

Étymologie : correct, du latin correctus, participe passé du verbe corrigo, correctum, corrigere : redresser, mettre droit (co-rigere). La correction, c'est le fait de remettre droit. Ce même verbe dérive d'une racine qui a donné régir, roi (rex), rectitude. Cf. l'omniprésent O.K., qui serait l'abréviation de l'expression « all correct », mal orthographiée.

Corrompu (anglicisme rampant, informatique) : ne signifie plus 'qui cède ou a cédé à la corruption', 'qui s'est laissé acheter' (synonyme : pourri ou ripou), mais simplement 'altéré' ou 'endommagé' dans la langue des informaticiens : Des fichiers corrompus peuvent provoquer des échecs un peu partout, y compris faire échouer les réparations (Assiste point com, 27.08.2013). Ou bien : Ce fichier est corrompu, les données ont été corrompues. Ou encore : ... il est très difficile et dangereux de la supprimer [la partition], car elle contient les fichiers système de démarrage et le Master Boot Recorder (MBR) peut alors être corrompu ou disparaître (Chantal-11 point com, 04.05.2009). Tant il est vrai que l'informatique corrompt les mœurs. A signaler que pour un oui, pour un non, vos fichiers peuvent être corrompus dans votre ordinateur : virus, instabilité du système MicroMou, ou simple incompétence des informaticiens ayant élaboré le programme. Importation frauduleuse de l'anglo-saxon 'corrupted'.

Loteur a rencontré un emploi plutôt bizarre du participe corrompu dans un article du journal du 24.10.2012 : Grâce à ces données il a pu ensuite implanter un logiciel corrompu destiné à perturber le fonctionnement normal de l'appareil médical. Logiciel corrompu = logiciel espion ? Logiciel bidonné ?

En français, le mot corrompu évoque non seulement la corruption morale, mais renvoie à l'image d'aliments ou de chairs corrompus : image affreuse de chairs putrides, grouillant de vers. Des fichiers corrompus, sont-ce des fichiers pourris et pleins d'asticots ?

Étymologie : du latin corrumpo, corrumpere, de cum et rumpere, rompre. Corrumpere, c'est mettre en pièces, détruire complètement et aussi gâter, détériorer, corrompre, séduire, violer. Le sens latin est très fort et n'a pas vraiment de rapport avec le sens anglo-saxon actuel.

Cosmétique (anglicisme rampant et néo-crétinisme) : adjectif qui signifie normalement : relatif aux soins du corps, qui sert à entretenir la beauté. Mais sous l'influence du parler anglo-américain, certaines personnes utilisent ce terme dans le sens de superficiel. Le Pass contraception est une mesure cosmétique qui peut avoir un intérêt électoral. Mais en terme de santé publique et de baisse du nombre d'IVG, elle est vouée à l’échec (un médecin critiquant le projet de « pass contraception » (sic), mis en place par une distinguée poitou-charentaise. Propos recueillis par Le Figaro Madame du 26 septembre 2011). Autre exemple : Je suis déçue qu'on ait reculé devant l'extrême droite, les catholiques et les musulmans. Le gouvernement fait de la cosmétique : il veut faire de la formation pour les enseignants mais recule sur les ABCD de l'égalité. (une députée, citée par Le Monde, 30.06.2014). Le gouvernement fait de la cosmétique = procède par mesures superficielles ou inefficaces (« cache la merde au chat »).

Étymologie : du grec κοσμητικός (kosmêtikos) : qui concerne le soin de la parure, venant de κόσμος (kosmos) : ordre, bon ordre ; ordre de l'univers, monde, univers.

Cotation (ou quotation) : devis, proposition de prix. N'a donc rien à voir avec une cotation boursière.

Étymologie : néologisme, XXe sième siècle (1929). Vient du verbe coter (des actions), dénominatif de cote. Cote, du latin quota (pars) : quelle (part). Latin quotus, quota, quotum : lequel, laquelle en ordre ou en nombre.

Côté : s'emploie dorénavant dans le sens de : quant à, en ce qui concerne, pour ce qui est de, voire tout simplement pour ou chez. Côté Démocrates (chez les Démocrates), c'est Obama qui semble l'emporter. Ou bien : Côté températures, on va assister à un rafraîchissement général. Ou encore : Côté information, les affiches en gare sont imprimées sur des beaux papiers aux couleurs de la SNCF. Lu sur un media : En fait, côté histoire, la plus passionnante reste celle de John le Rouge (huit art city). 'Entendu à la télé' : Ce soir émission spéciale dragqueen, côté look. Lu sur un article web : Côté cinéma, nous retrouverons Jennifer dès le 30 janvier 2013 à l'affiche de Happiness Therapy (premiere point fr). Encore un exemple : Côté résultat, ma fibre capillaire n'est pas plus épaisse, mais je constate que je perds moins de cheveux en les brossant. Côté français, les néo-crétins sont totalement à côté de la plaque.

Cet emploi à contresens du mot côté pourrait indiquer que les gens préfèrent se tenir à côté du véritable sens des choses plutôt que dans le cœur de la signification.

Étymologie : du latin costa : flanc, côté. A également donné coteau.

Couchsurfing, couchsurfer (anglicismes, prononcer kaʊʧ sɜ:fɪŋ / kaʊʧ sɜ:fə(r) ) : ces mots non traduits de l'anglo-saxon désignent le fait de trouver pour un voyageur, par l'intermédiaire d'internet, un hébergement – quitte à lui d'héberger à son tour un autre voyageur. Le couchsurfeur-voyageur en vacances sera vraisemblablement un couchsurfeur-hébergeur une fois rentré chez lui. Souvent prononcés kaoutchseurfeur, kaoutchseurfing par les partisans convaincus de l'anglo-saxonnisation. En tout cas, des noms à coucher dehors. Couchsurfer = hôte internet ? Et couchsurfing = hébergement internet ? Accueil pour la nuit ? Un petit exemple pour se mettre en bouche : La jeune femme prenait attache avec ses victimes, via des sites Internet dédiés au couchsurfing, une pratique qui consiste à inviter des gens à passer quelques nuits gratuitement à son domicile.

Étymologie : 'a couch', c'est un divan, un canapé en anglais. De l'ancien français coucher, venant du latin colloco, collocare : placer, disposer, placer dans une position horizontale, coucher...

Coucou : ce cri du coucou est devenu synonyme de « Bonjour » dans le langage néo-crétin : Un petit coucou depuis la Baule .

Étymologie : onomatopée. Latin cuculus.

Cougar (couguar) (anglicisme rampant) : c'est l'appelation étazunienne du félin connu sous le nom de puma dans le reste du monde. Cette espèce d'animal (le puma ou couguar) est officiellement éteinte aux Étazunis depuis plusieurs décennies, mais elle renaît sous la forme de femelles chasseuses d'hommes jeunes pour satisfaire leur appétit sexuel. Ce genre de chasse à l'homme est socialement toléré, alors qu'il est désapprouvé quand il s'agit d'hommes en quête de femelles pour satisfaire leur libido, – surtout si les femelles sont mineures. Annonce Gougueule : Rencontrez une COUGAR ? Des femmes mûres cherchant des jeunes et beaux mecs disponibles. C'est à la limite du proxénétisme.


Déclaration du héros : « J'ai frappé le cougar [sic] et placé ma fille
derrière moi pour la protéger
 ».
Les lamentables crétins du journalisme confondent l'animal couguar (= puma)
avec la cougar ou don juane mûre, chasseuse de mecs jeunes.

Né aux Étazunis, ce mouvement gagne maintenant l'Europe, comme beaucoup d'idées alacon issues du Ponant. J'ai testé la coach des cougars, titre un article de Top-Santé. Admirons au passage le double néo-crétinisme « la coach ». Et un peu plus bas : ... la cougar dispose d'armes secrètes pour apprivoiser le toy-boy, dès le premier rendez-vous. Les proies des cougars sont donc des « toy-boys », ou hommes-jouets, des gigolos – ou gigolpinces dans l'argomuche de Pantruche et d'ailleurs. C'est mieux en le disant en anglois, sans doute, – à moins qu'il ne s'agisse d'un subterfuge plus ou moins conscient pour masquer une réalité. Et si l'on tient absolument à parler de femelles chasseuses d'hommes, loteur propose « pumate », féminin (qui n'existe d'ailleurs pas) de puma, et qui fait penser à playmate.

Étymologie : le mot cougar vient du tupi (une langue amérindienne) : susuarana, qui veut dire : lion de montagne, déformé par les Portugais en cucuarana, et est devenu couguar au XVIIe siècle .

Couleur (homme de ~) : personne se distinguant par la couleur de sa peau. On dit aussi en néo-langue : qui appartient à la diversité, qui appartient à la minorité visible. Conclusion : les hommes blancs autochtones sont semblables d'une part, et invisibles d'autre part. Ce que l'on peut considérer comme une insulte raciale, énoncée par des anti-racistes néo-crétins.

P.S. qui n'a rien à voir : les Martiens, ou petits bonshommes verts, ne sont pas considérés comme des hommes de couleur. On se demande pourquoi (ils ne touchent donc pas d'allocs ?)

Étymologie : latin color, -ris : couleur, aspect du visage, teint, aspect extérieur.

Couleurs : les couleurs symbolisent tout un tas de trucs en néo-langue. Sans faire référence à la théorie des couleurs, mise à l'honneur par Goethe, ni à la chromothérapie, il faut noter que les couleurs sont utilisées pour désigner certains aspects de la vie et de la société. Loteur livre au lecteur un petit essai sur les couleurs.



Quand on parle des Bleus, on fait référence aux sportifs français qui, quelle que soit la couleur de leur maillot, sont désignés par cette couleur. Retrouvez un résumé du parcours des Bleus en 2011, qui s'inscrit dans une série d'invincibilité en cours de 17 rencontres sans défaite, pérore le site de l'équipe française de fouteballe. Les Bleus, bizarrement, sont aussi appelés les Tricolores. Le bleu symbolise également la droite en politique.

Le lecteur attentif aura remarqué que 'Bleus' comporte une majuscule à l'initiale. D'autre part, bleu, bleusaille sont aussi des mots pour marquer péjorativement quelqu'un qui n'a pas d'expérience. Un bleu est une personne nouvellement arrivée dans une organisation (armée, police...) ou bien : La bleusaille est arrivée, on va bien se marrer. Cela vient de l'argot militaire, où un bleu désignait une recrue (le bleu était la couleur de leur uniforme).

D'autre part, un très grand nombre d'expressions ou de locutions traditionnelles comprend le mot bleu : sang-bleu (appartenance aristocratique ; bleu signifie ici l'aristocratie), palsambleu (juron voulant dire : Par le sang de Dieu ; bleu signifie ici Dieu), casques bleus (forces de l'O.N.U. ; bleu signifie ici la paix), écran bleu de la mort (plantage défénitif du système Windaube ; bleu signifie ici la mort, ou que le système est foutu), cordon bleu (grand cuisinier ; bleu signifie ici la maîtrise), train bleu (train de nuit ; bleu signifie ici la nuit), pilule bleue (Viagra ™ © ® ; bleu signifie ici la puissance masculine), ballets bleus (parties fines réunissant des hommes et des éphèbes [aucune allusion politique] ; bleu signifie ici la pédérastie), les socialistes ont des bleus à l'âme (des blessures à l'âme ; bleu signifie ici au sens figuré un hématome). Une sorte de bleu qu'apprécie loteur, c'est le bleu d'Auvergne (fromage avec moisissures ; bleu signifie ici moisissure, c'est-à-dire un champignon microscopique, dont la pénicilline fait partie), etc. etc. etc.

Comme le lecteur peut s'en apercevoir, un symbole recouvre un grand nombre de significations, qui sont parfois opposées (cordon bleu ≠ un bleu, une bleusaille).



Quand on parle des Verts, par exemple, on fait allusion aux membres d'une secte, qui a commencé à prospérer dans la deuxième moitié du XXe siècle, à savoir la secte Ékollo ou Écolo, émanation de la Wicca. Cette secte prône le respect de la Nature (plus exactement de l'Environnement, qui est la traduction de la Nature en langue néo-crétine), et impose tout un tas de restrictions aux citoyens désirant vivre normalement.

Le lecteur attentif aura remarqué que 'Verts' comporte une majuscule à l'initiale. Les Verts, qui font imposer des normes de plus en plus draconiennes contre la pollution (CO2), contre la dispersion bordélique des déchets (atomiques ou ménagers), etc. polluent sans vergogne à qui mieux mieux avec leurs voitures, leurs avions ou leurs hélicos qui produisent des tonnes de CO2 quand ils se rendent à un de leurs nombreux congrès. « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais », telle est aussi la devise des Verts. Deux remarques : 1. les écolos sont comme les pastèques : verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur ; 2. Dany le Rouge est devenu chef de file des Verts. Le vert est la couleur complémentaire du rouge.

Le vert est la couleur de la chlorophylle, de la nature (feuillage, plantes, arbres, herbes, chevaux et juments (chez les Japonais : 青 馬 [ao-uma] : cheval vert, chez Marcel Aymé : La Jument verte). Le vert est censé avoir un pouvoir apaisant, – alors que le rouge est censé exciter. Comme couleur prétendument apaisante, le vert est la couleur de l'autorisation, de la permission (feu vert). La plante qui est par excellence associée au vert est la menthe, dont les arômes artificiels parfument nombre de cochonneries vendues par les industries alimentaires. Il n'est pas inutile de rappeler que la menthe est une plante tueuse. La grenouille, qui est verte sous nos latitudes, doit aussi sa coloration à la chlorophylle, ou bien au mimétisme pour qu'on la confonde avec le feuillage (nos savants ne sont pas d'accord là-dessus).

Le vert est la couleur de l'espoir (alors que les Verts symbolisent le désespoir de la planète), c'est aussi la couleur du diable, de Green Pisse, des martiens (les « petits hommes verts »), de la mort (« Soleil vert » ; Molière est mort dans un habit vert ; le vert porte malheur au théâtre ; les morts sont représentés avec un teint verdâtre), des poisons et des remèdes (les croix des enseignes de pharmacies sont le plus souvent vertes), de l'Islamisme. Bref, comme noté plus haut à propos du bleu, un symbole a une multitude de significations, parfois opposées (énantiosémie).



Quand on parle des Rouges on fait allusion aux communistes, avec leur drapeau rouge de la révolution, couleur du sang des ouvriers et paysans sacrifiés par les grands, les exploiteurs, les capitalistes. Le rouge est aussi le signal du danger extrême, de la violence, du feu, voire de la mort (Le Spectre de la Mort rouge). C'est le signal de l'interdiction (feu rouge), des embouteillages (journées rouges). C'est la couleur de l'excès.

Le lecteur attentif aura remarqué que 'Rouges' comporte une majuscule à l'initiale. Les Rouges, les cocos ont de tous temps défendu le prolétariat, ce sont peut-être les seuls qui le défendent dans cette ère de mondialisation, dans un combat d'arrière-garde. Encore que...

La couleur rouge a été de tous temps, en Occident, le symbole de l'érotisme, de la passion, de l'amour exacerbé. Comme symbole du feu, de l'embrasement, c'est un symoble duel, qui apporte chaleur et lumière, mais aussi mort et dévastation. Les magistrats portent la robe rouge dans les affaires criminelles. Le rouge est la couleur de la libido, du plaisir intense, mais aussi de l'agressivité, du danger extrême (alerte rouge), de l'exclusion (carton rouge), de la mort a-t-on déjà dit : la muleta est un morceau de drap rouge que le matador (le tueur) agite devant le taureau pendant la « faena », ou « travail » avant la mise à mort. Loteur, qui a une voiture rouge, atteste que celle-ci est particulièrement visée, semble-t-il, par les chauffards. Cela doit être dû à la nature excitante du rouge. Loteur songe à la faire repeindre en vert et va pour cela demander une aide financière au ministère de l'Écologie.

Le rouge est la couleur des hautes personnalités (dérouler le tapis rouge), mais aussi celle des putes et des maisons closes (la lanterne rouge). Le rouge est enfin la couleur préférée de loteur (vin rouge).



Quand on parle des Roses, on fait allusion non pas aux fleurs, tant célébrées par Ronsard (Mignonne, allons voir si la rose ...) et Malherbe (Et Rose, elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin), mais aux socialistes (les « socs »). Les socialistes ont fait main basse sur ce magnifique symbole. On a vu, on voit et on verra encore de quoi ont été, sont et seront capables les socs en matière sociale et politique, car il semble de plus en plus évident que le socialisme est la négation de la démocratie.

Le lecteur attentif aura remarqué que 'Roses' comporte une majuscule à l'initiale. Les Roses se sont depuis longtemps signalés par ce qu'ils appellent une politique « sociale », qui est, semble-t-il plus démagogique que vraiment sociale ou socialiste, étant donné le niveau de vie de nombre d'élus roses. Le rose est parfaitement compatible avec l'or des prébendes ou les ors de la République. En tout cas on peut dire qu'avec les Roses, ce n'est pas la vie en rose.

Le rose est une couleur fadasse (romans à l'eau de rose), ambiguë (triangle rose affecté aux homosexuels dans les camps national-socialistes allemands). Si Homère a su magnifier l'aurore aux doigts de rose, cette couleur n'en reste pas moins une couleur féminine, sinon mièvre, girly, destinée aux petites filles. C'est un symbole d'érotisme aimable (peau rose d'exquises nudités), mais aussi de luxure (minitel rose, ballets roses (avec de très jeunes filles). Les seules formes de rose qu'apprécie loteur sont celles des éléphants roses – qui ne sont pas des élus socialistes – et de la charcuterie.



Quand on parle des bruns, on fait allusion aux heures les plus sombres de notre histoire, celles que honnissent tant d'associations bien-pensantes qui n'ont connu de ces heures sombres, de ces mois sombres, de ces années sombres pas le moindre commencement de début de conséquence sur leur famille, leur corps ou leur âme. Pas la moindre misère qui les empêche de digérer leur caviar, leur homard ou leur champagne.

Le lecteur attentif aura remarqué que 'bruns' ne comporte pas de majuscule à l'initiale. C'est que les bruns ont mauvaise presse. N'importe quel TdC, ayant une situation tant soit peu en vue, se fera un devoir de cracher sur les bruns. Tel ou tel animateur de télévision refusera tout net d'inviter un brun à son émission, tel ou tel histrion de banlieue dénigrera les bruns sans raison, tel ou tel homme politique les diabolisera à outrance, etc.

La couleur brune est celle de la terre, des troncs d'arbre, des marrons, du chocolat, de nombreux animaux à fourrure brune ; c'est aussi, révérence parler, celle de la merde, celle du Caca cool. Mais, quand on dit d'une fille qu'elle est brune, il faut entendre par là que ses cheveux et ses poils sont plutôt noirs. Et loteur aime beaucoup les bières brunes.



Quand on parle d'Orange, on fait allusion non pas au fruit, symbole de soleil et de pays du sud, mais à une entreprise qui est une émanation de France Téléfon, et à ce titre se croit en position de monopole en ce qui concerne la téléphonie et les services internet. Il y a peu à dire sur cette entreprise, sinon les choses habituelles : irrespect des clients, des salariés, produits peu concurrentiels...

Le lecteur attentif aura remarqué qu'Orange comporte une majuscule à l'initiale. Pour un nom de société, en effet, la majuscule s'impose. Orange, de même que France Téléfon, la société-mère, se distinguent par leur mépris du français, et s'ingénient à promouvoir le globish. Il est dommage que cette entreprise ait choisi comme nom 'Orange', car c'est la couleur du soleil et de l'énergie, du sacré (dans l'hindouisme), et récemment on en fit la couleur de la paix (Révolution orange). Mais c'est aussi un symbole de poison et de mort (agent orange, popularisé par l'entreprise Monsalo). C'est aussi un signe d'avertissement (feu orange), d'alerte de danger (alerte orange). Loteur n'aime pas spécialement l'orange, sauf mélangé à un alcool fort (vodka-orange).



Quand on parle des Blancs, on fait acte de racisme, car la couleur blanche n'existe pas d'abord (le blanc est le mélange de toutes les couleurs), et ensuite les Blancs ne sont pas blancs, mais la couleur de leur peau est plutôt rosée, ou orangée. Pour parler novlangais (= néo-crétin), on ne dit plus « Blanc », mais « Caucasien », car la Très Sainte Inquisition de la bien-pensance l'a décidé ainsi.

Loteur parle cependant des blancs , sans faire acte de racisme. Sous nos latitudes tempérées, le blanc est la couleur de la propreté, de la pureté, de la virginité, du mariage. C'est aussi un symbole de paix (drapeau blanc), d'ésotérisme (lumière blanche). Il existe aussi du vin blanc, dont un des plus illustres représentants est le chablis. Loteur, comme Gérard Depardieu, peut proclamer : Je suis chablis.

Et, évidemment, comme pour tous les symboles, le blanc a une signification inverse : vieillesse (cheveux blancs), mort (linceul), deuil (marche blanche), fraude (blanchiment d'argent), protestation (voter blanc).

Un autre symbole de la réunion de toutes les couleurs est l'arc-en-ciel. Ce magnifique phénomène de la nature a été adopté pour le drapeau des sexualités non classiques. Avant, il y avait les hommes et les femmes ; c'était blanc ou noir, c'était plus ( + ) ou moins ( - ), c'était Yin ou Yang. Les choses étaient simples. Maintenant, grâce à la glorieuse mondialisation, il y a toutes les autres couleurs, dans un grand éventail de palette colorée – comprenant même les couleurs invisibles : infra-rouge (pour les homosexuels refoulés), ultra-violet (pour certaines personnes qu'on a violemment forcé à forniquer), etc. etc. etc.



Quand on parle des Noirs, on fait acte de racisme, car le noir est l'absence de couleurs. Il n'y a donc pas de couleur noire, pas de race noire. Loteur parle cependant des noirs . Le noir peut aussi désigner des journées d'événements dramatiques : mardi noir, jeudi noir, vendredi noir, ou samedi noir sur les routes. Traditionnellement, le noir est associé en Occident à la nuit, à la mort, au deuil, à la saleté, au diable.

Symbole d'obsurantisme (époques noires, heures noires), le noir est aussi symbole de civilisation et de culture ; c'est en effet l'encre noire qui est le plus lisible pour imprimer des livres. Le noir peut aussi être symbole de sobriété et d'élégance (mode, la « boutique noire » dans certains magasins), mais aussi de gens qui ne rigolent pas (robes des juges, soutanes des prêtres). Voter blanc était un signe de protestation, lever le drapeau noir est aussi un signe de protestation, d'anarchie, c'est l'emblème de ceux qui n'acceptent pas l'autorité (drapeau noir des pirates). Si le blanc signifie la lumière, le noir c'est l'obscurité, la peur, l'angoisse, l'anéantissement, la disparition (trous noirs). Loteur aime bien le noir, c'est-à-dire quand il est complètement noir.

Il existerait, selon quelques personnes bien informées, d'autres couleurs ; en particulier un grand érudit a attiré l'attention de loteur sur le fait qu'il existe la couleur jaune. Celle-ci serait la couleur de l'or que loteur, qui n'est pas argenté, n'a jamais vu. C'est pourquoi loteur se permet d'émettre de doutes sur l'existence de l'or – et du jaune.

Coup d'état : un coup d'état, c'est le renversement du pouvoir par une personne ou un groupe de personnes, et ce de façon violente et soudaine. Le Coup d'état du 18 Brumaire. Mais les temps ont évolué et les coups d'état se font maintenant en catimini par les oligarques et les banquiers. On parle alors de coups d'état financiers, de loin les plus dangereux car ils spolient et ruinent en douce des populations entières. Nous assistons actuellement dans l'Union européenne à un formidable coup d'état économique qui va ruiner les peuples européens. Ceci a commencé avec la création de la monnaie artificielle (= fausse monnaie) qu'est l'euro. Cela a continué avec la prétendue crise, les « dettes » épouvantables des États face aux banques, et les dégradations des notes attribuées à la santé économiques des banques et des États. Cela va se terminer par une faillite générale de l'Union européenne et par son implosion. Les temps à venir sont radieux et porteurs d'espérance. Courage, citoyens, nous allons crever !

Étymologie : coup, du bas latin colpus, forme syncopée du latin classique colaphus : coup de poing, transcription du grec κόλαφος (kolaphos) : coup sur la joue, soufflet. Pour État, voir ici.

Coup de feu : détonation produite par une arme à feu. Il s'agit donc d'un bruit : pan ! On a entendu trois coups de feu dans la nuit. Mais pour beaucoup de néo-journalistes et de néo-rédacteurs, l'expression coup de feu est devenue synonyme de tir par balle à partir d'une arme à feu : Le portier d'une discothèque du Grau-du-Roi (Gard) a été tué dimanche matin, devant l'établissement, d'un coup de feu dont l'auteur présumé s'est rendu de lui-même à la police (le point point fr). Noter l'illogisme journalistico-judiciaire, désormais classique : « l'auteur présumé s'est rendu à la police ». Ou bien, autre exemple : Un homme blessé par coups de feu au Val de L'Aurence (FR3 - Limousin). Ou encore : Un homme blessé par des coups de feu lundi soir à Béziers (rtl point fr). Ceux qui pratiquent les arts martiaux connaissent « le cri qui tue » ; il s'agit là du bruit qui blesse ou qui tue. C'est tuant, ces confusions de sens.

Étymologie : pour coup, voir rubrique précédente. Feu vient du latin focus : foyer où brûle un feu ; foyer ; famille. En latin classique, on disait plutôt ignis pour le feu proprement dit.

Coup de gueule : cette expression populacière, très appréciée par la gent pisse-copie, peut être rendu par “ indignation ”, “ protestation ” (véhémente), “ coup de colère ”, “ réaction ” (vive, véhémente), etc. L'expression consacrée est pousser un coup de gueule : protester contre, être en colère contre, critiquer violemment, s'en prendre à, réagir (vivement)... On trouve cette expression le plus souvent dans la presse de bas niveau (de caniveau) ; voir exemples ci-dessous.

   
 
 

Noter : « Houellebecq allume les politiques » : Houellebecq s'en prend aux hommes politiques

Pour beaucoup de rédacteurs, tout mouvement de colère, toute protestation ou toute indignation sont devenus, de façon peu distinguée, des coups de gueule. Prend-on les gens pour des chiens ?

Variante : gueulante (pousser une gueulante), comme dans l'exemple suivante, publié dans Vingt Minutes point fr : José Mouniho a poussé une gueulante contre ses défenseurs après l'élimination :


Étymologie : gueule, du latin gula : gorge, gosier. Cf. en russe : горло (gorlo) : gorge ; zend : gara (gosier).

Courrier (néo-barbarisme) : synonyme néo-crétin de lettre, voire de message. Je vous ai envoyé un courrier (= une lettre) sur la question ; et on peut lire sur le site de La Poste : Écrire un courrier (= un message). Et sur les machines automatiques qui équipent maintenant les bureaux de poste, on peut lire : Envoyer un courrier (= une lettre). Toute administration, tout organisme et même la plupart des particuliers emploient maintenant le mot courrier au lieu de lettre, missive, message, etc. La faute est tellement répandue que plus personne ne tique : le mot est devenu synonyme de lettre, qu'il tend de plus en plus à remplacer.

Étymologie : courrier signifie en français normal : ensemble de lettres. Le facteur distribue le courrier. Anciennement, un courrier était un porteur de dépêches : Un courrier dépêché porte cette nouvelle. De l'italien correre : courrir.

Courser (XIXe siècle, familier) : poursuivre à la course : Me voilà donc en train de courser le gamin qui avait bien cent mètres d'avance sur moi (Marcel Aymé, cité par le Cnrtl). Mais que penser de ce titre trouvé sur Yaourt! : Cinq jeunes gens armés auraient coursé l'adolescent de 17 ans ? Résultat : l'adolescent a été poignardé à mort.

Étymologie : dérivé de course : action de courrir. Ancien sens de course : action militaire, expédition maritime – d'où corsaire. De l'italien corsa, dérivé du latin currere, cursus. L'ancien infinitif français était courre – d'où chasse à courre.

Couscous : dans la série « Les cuisines étrangères », le couscous tient une place à part. Découvert avec l'arrivée des Pieds-Noirs qui avaient pu échapper aux différents massacres en A.F.N. (Afrique du Nord), c'était un plat fruste mais assez sympathique. C'est devenu, par la grâce des immigrés en masse, un plat complet (semoule / légumes / viande) qu'on sert dans les gargotes sous les appelations de couscous royal (deux sortes de viandes) ou de couscous impérial (trois sortes de viandes). Le couscous républicain n'existe pas, du moins à la connaissance de loteur, le Maghreb n'ayant pas de notion républicaine.

Déclaration d'une personnalité politique : « Je ne suis pas raciste. La preuve ? J'adore le couscous ».

Avec les hamburgers, les pizzas, la cuisine prétendument chinoise et la restauration rapide à bord de camions-restos (street food et food trucks, mis à l'honneur par la mairerie de Paris), c'est la restauration qui est en passe de détrôner la cuisine française, trop élaborée pour les palais grossiers de nos (jeunes) contemporains. On peut dire que la France est attaquée sur tous les fronts par les Anglo-Saxons, les Islamistes et les Chinois.

Étymologie : emprunt à l'arabe d'Afrique du Nord kouskous, lui-même emprunté au berbère, qui l'a lui-même emprunté à 5 %.

Couvert : « Sortez couvert ! » proclame un slogan anti-sida. On prie ces chers jeunes de prendre des précautions, de bien mettre un préservatif avant l'acte. « Sortez couvert ! » L'auteur, lui, étant d'un autre âge, avoue qu'il roule en décapotable. D'où cet inévitable palindrome (7) : « SEXE VETU, TU TE VEXES ».

Variante islamique : Sortez couvertes ! – mais là il s'agit du port du voile pour les femmes.

Étymologie : couvert, participe passé du verbe couvrir ; du latin cooperire, de co, pour cum, et operio, operire : couvrir, recouvrir. D'où en français opercule.

Covoiturage : forme évoluée de l'auto-stop. Cette forme de transport a été popularisée depuis le déferlement de grèves des services de transport (train, bus, métro), appelés par humour sans doute « services publics ». Durant ces grèves, moins d'un pour cent des 'travailleurs' bloquent plus de 99% des gens qui travaillent. C'est l'exercice de la démocratie. Et en plus, ça permet de créer des contacts ; de quoi se plaignent les usagers ?

Étymologie : de co (cum) : avec et voiturage, fait sur voiture. Voiture vient du verbe latin veho, vehere : porter, transporter. Ce qui a donné vehiculum : moyen de transport, voiture, chariot. En français voiture et véhicule sont des doublons.

Crack (anglicisme, prononcer kræk) : il s'agit bien sûr d'une forme de drogue aux effets dévastateurs. Mais en informatique le verbe cracker, c'est le fait de "déplomber" un logiciel : cracker un programme, un mot de passe. A donné le substantif : cracker (prononcer craqueur) : celui qui déplombe, craque ou casse un programme. Souvent les crackers sont des cracks en informatique. Voir Hacker.

Étymologie : onomatopée : to crack signifiant faire du bruit en cassant, en craquant. En anglais, un crack, c'est un poulain favori d'une écurie de course, c'est un cheval de course exceptionnel. D'où le sens français : un as, quelqu'un de très fort dans son domaine.

Craindre (Ça craint) : verbe désormais intransitif, comme communiquer et bien d'autres. Ça craint doit vouloir dire dans le patois des djeunz : c'est dur, c'est terrible, c'est affreux, voire c'est risqué, c'est dangereux. Il a dû essayer l'install du Windaube SPécial 2, ça craint !

A donné l'adjectif invariable jeune craignos (minable, sale, moche, désagréable, louche, repoussant, dangereux) : une ambiance craignos, une fille craignos. A remarquer que la formation argotique respecte la palatalisation en -gn, comme dans craignons, craignant etc.

Étymologie : craindre, du latin tremo, tremere (avec alternance tr / cr) : trembler, redouter. Grec :
τρεμω (tremô) : trembler, craindre. Craindre et trembler sont donc de même racine.

Craquant : qui fait 'craquer' : émouvant, attendrissant, voire bandant. Cette fille-là, elle est craquante ! Un peu dépassé.

Étymologie : de crac, onomatopée.

Craquer : verbe désormais transitif pour certains néo-crétins : Est-il mauvais de craquer ses articulations ? (= de faire craquer ses articulations).

Crash (d'avion) (anglicisme, prononcer kræʃ ou 'crache' comme la plupart des gens le font), avec le verbe se crasher : de nos jours, un avion ne s'écrase plus, il « se crashe », comme dans cet exemple tiré de RTL point fr : Les quatre pilotes aux commandes de l'avion qui s'est crashé à San Francisco ont été interrogé par la police, ce lundi 8 juillet. A remarquer que même l'orthographe est le plus souvent anglo-saxonisée (crashé et non craché par exemple, alors que le groupe consonantique 'sh' n'existe pas en français). Mais on peut trouver, rarement, la graphie « cracher », comme dans cet article du Point point fr : Je viens de me cracher à SFO [San Francisco]. La queue de l'avion est arrachée. La plupart des passagers ont l'air d'aller. (La traduction du rédacteur s'arrête là).


(Suite, par loteur) Je vais bien. C'est délirant. (Loteur a traduit surreal par « délirant », alors que sans doute la plupart des néo-rédacteurs auraient traduit par « surréaliste »). Le reste est du charabia twittesque.



Encore un signe de l'allégeance des journalistes et des rédacteurs, et finalement de nombreuses personnes, aux Anglo-Américains. Une catastrophe aérienne, un accident d'avion sont devenus dans la bouche ou sous la plume des néo-journalistes des crashs (crashes ?). Au moindre accident aérien, à la moindre catastrophe aérienne, au moindre écrasement d'avion, la presse unanime parle de crash. Finis les accidents, les catastrophes, les catastrophes aériennes, les chutes, les collisions, les écrasements, fini le verbe s'écraser... Tout cela a été totalement et définitivement remplacé par crash. Lors de la catastrophe aérienne de l'Airbus A-320 (mars 2015), tous les journalistes ou presque ont utilisé les mots crash, se crasher ad nauseam, au lieu des mots français cités plus haut. On ne compte plus le nom d'articles consacrés au « crash de l'Airbus A320 », voire au « crash Airbus A320 » en langue néo-merdique, c'est-à-dire en français journalistique. Même les catastastrophes aériennes ne sont plus françaises, grâce aux journalistes prétendument français. On ne devrait pas leur attribuer de cartes de presse. Même chose en ce qui concerne l'explosion de l'avion russe au-dessus du Sinaî (nov. 2015) : tous les journalistes français ont parlé de crash. Les journalistes russes, moins américano-dépendants que les français, parlent de krouchénié (крушение : écrasement) ou d'aviakatastrofa (авиакатастрофа : catastrophe aérienne).


Image de gauche : Aujourd'hui en Russie, jour de deuil pour les victimes de la catastrophe aérienne en Égypte.
Image de droite : Les sauveteurs russes ont commencé leur travail sur le lieu de l'écrasement de l'avion en Égypte.
Images : Rossia Siévodnia [russian.rt.com]

Et inutile d'ajouter que la cabine ou le poste de pilotage sont devenus pour les journalistes français un « cockpit », – mot tellement plus exotique.

Commentaire d'un brillant chroniqueur de R.F.I. : « ... crash est un mot anglo-américain couramment utilisé en français contemporain, pour désigner un accident d'avion. On l'emploie d'autant plus qu'on n'a pas d'équivalent français (sic) ». Conclusion : avant 2000 (env.), la France ne comptait pas d'accidents d'avion, il n'y avait donc pas de mot pour les désigner. Et pourtant Coluche disait, en parlant de Roger Gicquel : « Chaque fois qu'un avion s'écrase dans le monde, on a l'impression que c'est sur ses pompes ».

« Chaque fois qu'un avion s'écrase
dans le monde, on a l'impression
que c'est sur ses pompes ».

Crash peut même signifier accident tout court, carambolage, collision (Zusammenstoss), téléscopage, et qui donc ne concerne pas uniquement les avions, comme dans cette dépêche de l'A.F.P. : Quatorze spectateurs ont été hospitalisés après un spectaculaire crash impliquant plusieurs voitures dans le dernier tour d'une course du deuxième échelon de la Nascar [...] sur le grand circuit ovale de Daytona Beach.

Dans le même sens on trouve crash-test (test de collision, test d'accident) pour les automobiles : on les fait s'écraser contre un mur pour prendre différentes mesures. N'a rien à voir avec un crache-test, au cours duquel on s'exerce à cracher différentes choses : pépins de raisin, jet de salive, mots grossiers etc. etc.

Un crash, dans un sens plus général, peut aussi être synonyme de catastrophe, d'effondrement, de faillite : "Crash éditorial" à France 3 : La rédaction nationale lance un "appel au secours" (titre de Pure medias (Ozap) point com, 28.01.2015).

Dans le registre ridicule, on peut même lire des choses comme : « Nous le devons au crash entre les mois, cette sorte de raccourci qui confusionne les garde-robes, les corps, les têtes » (blogue Anthropia). Ici, crash peut être rendu par téléscopage. Après la féminisation des fonctions ou des métiers, ces dames 'foutent un bordel noir' (expression reprise telle quelle de la plume d'un ministre) dans la langue. D'après les lectures de loteur, ceux ou celles qui maltraitent le plus le français sont les informaticiens, les journalistes en général et les journalistes des magazines féminins en particulier, et les économistes.

Chez les informaticiens, un crash, c'est un 'plantage' ou une perte irrémédiable. Un crash disk. Mon disque s'est crashé, j'ai dû en acheter un autre.

Fidèles aux principes de la novlangue, les journalistes en particulier emploient à tour de bras le mot crash, court, onomatopéique, facile à prononcer, et donc facile à retenir, dans de nombreux sens, comme on vient de le voir : choc, collision, accident, accident d'avion, écrasement, atterrissage forcé, catastrophe aérienne, ou une chute tout simplement : "Nous l'avons amené ici et maintenant, nous allons attendre jusqu'à ce que l'agence spatiale russe vienne la prendre, si elle en a besoin", a déclaré le policier Sergey (sic, au lieu de Sergueï) Bobrov, qui était l'un des premiers sur les lieux du crash et qui a fait glisser l'OVNI jusqu'au village d'Otradnesnky (Gentside point com ; il s'agit d'un morceau de métal non identifié). Remarquer la graphie curieuse Otradnesnky, impossible en russe (la véritable orthographe est Otradnensky [Отрадненский] ).

Étymologie : onomatopée. Le français devient onomatopéique.

Cravate : ornement vestimentaire masculin, tombé en désuétude chez les grands de ce monde :

Morceau d'anthologie sur la cravate par 20 minutes point fr :

Barack Obama a taquiné François Hollande, seul dirigeant à porter la cravate pour l'ouverture du sommet de Camp David. Tous les hommes, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso au Premier ministre japonais Yoshihiko Noda, s'étaient abstenus comme Barack Obama de porter une cravate... «François, on avait dit que tu pouvais enlever la cravate!», s'est écrié le président américain... Obama et Hollande ont ensuite suivi les autres dirigeants dans le bâtiment, pour évoquer les dossiers brûlants sur la scène internationale autour d'un dîner de travail. La Maison Blanche a diffusé tard vendredi soir une photo officielle de ce dîner. François Hollande, assis à la droite du président américain, n'y a plus de cravate. La typographie « à l'américaine » est, bien sûr, dans l'original. D'autre part, à quoi correspond le tutoiement de Barack Obama, puisque le tutoiement n'existe pas en anglo-américain ? Et puis se tutoie-t-on entre chefs d'État ?

Tandis que les simples fonctionnaires étazuniens peuvent, eux, arborer de somptueuses cravates :


Le sergent O'Connell et le lieutenant O'Connely de la S.V.U. avec les cravates conformes à leur rang.
Derrière, l'enquêteur O'Laughlin, avec une cravate plus sobre.

Créatif, créativité : on appelle maintenant créatifs (substantif, dont les diminutifs sont : créa, créas) les concepteurs et petits génies de la publicité, qui devraient théoriquement avoir assez d'imagination pour créer des formes nouvelles de messages publicitaires (affiches, radio, télévision). On confond allègrement création et imagination. De la conceptualisation à la réalisation de vos supports graphiques, je vous apporte créativité, professionnalisme, réactivité, le souci du détail et la cohérence avec vos besoins (pourquoi un article défini pour les deux derniers, et pas d'articles pour les autres ?)

Mais on remarque vite que l'imagination des publicitaires consiste souvent à piquer les idées des autres et à les reproduire sous une autre forme, à peine modifiée – à moins que ce ne soit la même agence, qui ne s'est pas beaucoup foulée pour renouveler la forme de ses messages. Comme il faut vendre, vendre, et encore vendre – principe N° 1 –, les publicitaires sont de plus en plus sollicités sur les antennes ou dans les magazines ; s'ils ne consomment pas assez de produits dopants, leur créativité s'en ressent, et leur génie est vite essoufflé.

Cette forme de créativité ne dépend plus de la création, mais de la réaction, c'est-à-dire de la faculté à réagir à tout semblant d'idée émise par un concurrent.

Substantif : création, comme dans l'exemple ci-dessous.


Revoir la création !
(une petite animation publicitaire, réalisée en Flash).
Et, évidemment, pas d'accent sur le 'e'.

Au sens adjectival, créatif a l'air de signifier maintenant 'original' pour les rédacteurs néo-crétins : Les photos de famille – très – créatives de Jason Lee. Ou bien : François Hollande succède à un génie de la redistribution sociale : entre 2007 et 2011, 55 nouveaux impôts et contributions sociales ont été créés, et la TVA à taux réduit est passée de 5,5% à 7%. Il va donc falloir être créatif pour le surpasser (le ? le taux ? Ou bien le président précédent, à savoir le « génie de la redistribution », N. Sarkozy ?)

Étymologie : créatif, du verbe créer, venant du verbe latin creo, creare : créer, engendrer, procéer. Issu d'une racine indo-européenne qui signifie faire.

Crédit(s) : il s'agit tout simplement de citer les personnes qui ont fourni un article, une ou des photos etc. Il s'agit des traditionnels « remerciements » qu'on trouvait en fin d'article ou de livre, ou des sources. Cela n'a donc rien à voir avec un crédit bancaire. Crédit photos. Lu sur une page internet, en parlant d'un article : Par: (pas credité) (sic : pas d'accent sur cre-). Importation frauduleuse de l'anglo-saxon.

Pire encore, les crédits désignent, dans le cadre des études universitaires des étudiants en Europe (Programme dit Érasmus [Erasmus : « European Region Action Scheme for the Mobility of University Students », phrase en globish, intraduisible en français]), les examens ou diplômes obtenus. Exemple : Au sein de l'Union européenne, le système permettant à un étudiant de valider (sic) dans son université d'origine des examens passés à l'étranger est celui des ECTS (European Credit Transfer System) (mots en globish, intraduisibles en français). Après le Crédit Municipal ou le Crédit Foncier, voilà le Crédit Universitaire. L'Université, une annexe de la Banque Européenne ? Un pas de plus vers la marchandisation des connaissances et du savoir. Et le système de crédits est désigné par le sigle ECTS : European Credits Transfer System. Cette connerie ineptie anglo-saxonne remplace nos bons vieux "certificats" (de licence, de maîtrise), qui étaient devenus des "unités de valeur".

Étymologie : crédit, du latin creditus, participe passé de credo, creditum, credere : prêter, confier, avoir confiance, croire. Le crédit, c'est avoir confiance. Le sens moderne est un nélogisme plutôt barbaresque par rapport au sens latin. Voir Croire.

Créneau : un créneau est normalement une ouverture dans une construction ou un rempart par laquelle on peut se défendre (châteaux-forts) ; ou alors un espace disponible entre deux espaces (entre deux automobiles par exemple) ; ou bien un espace de temps disponible (créneau horaire). Associé à l'adjectif 'porteur', il s'agit maintenant d'un prétexte, d'une occasion, d'un thème, d'un sujet ou d'une matière qui attirent ou mobilisent l'attention ou l'énergie : Pour ne pas vous engager dans une voie de garage, il faut impérativement vous demander si le créneau choisi [pour votre projet professionnel] est porteur. Créneau signifie donc ainsi espace ou temps ouvert, au sens propre ou figuré, dans lequel peut s'engouffrer n'importe quoi. Créneau peut aussi se rendre par domaine, rayon, secteur, spécialité ... Dans son activité professionnelle, il occupe un bon créneau.

Étymologie : dérive de cren, cran (entaille).

Creux (en ~) : officieusement, de manière non officielle, discrètement, par opposition, à l'opposé, de façon contraire, sous-entendu ... Elle confirme en creux qu'elle briguera le poste de Premier secrétaire au prochain congrès. La gouvernance en creux. L'emploi en creux. Les "non musulmans" à Istanbul aujourd'hui : une présence en creux. Le chômage est un travail en creux. L'emploi de cette expression révèle tout le creux de l'inventivité verbale des partisans de la novlangue.

Étymologie : étymologie douteuse. Peut-être en relation avec le latin crupta ou crypta : grotte, caverne.

Cri, crier : il est de bon ton, maintenant, chez les géniaux « créatifs » de la publicité d'abaisser le contenu des dialogues jusqu'à la limite supportable du crétinisme : situations ridicules, dialogues débiles, musiques et couleurs horripilantes, etc. Le comble du comble, le fin du fin c'est de proférer des cris d'animaux pour manifester sa joie, son étonnement devant des chaussures, ou bien des pâtes à peine comestibles, présentées dans des cartons à passer au four à micro-ondes, ou des sandwiches MacDucon, ou bien même des voitures. C'est la régression animale. Comme disait Bernard Shaw : « Je ne sais pas si l'homme descend du singe, mais en tout cas il y remonte ».

Voir Déglutir, Éternuer, Péter. Certaines réclames (publicités) font même parler par les acteurs une langue incompréhensible, forgée de toutes pièces, pour indiquer qu'il n'y a pas de mots pour vanter la qualité du « produit » (dans ce cas précis, loteur songe à une réclame pour une voiture française).

Étymologie : cri, de crier, venant du verbe latin quirito, quiritum, quiritare (réduit en critare) : appeler, invoquer, crier. Cf. espagnol gritar, anglais to cry (pleurer).

Criminel (de guerre) : appelation réservée aux dirigeants et militaires des pays vaincus : Hitler, nazis, Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic etc. Tandis que George Bush I & II, Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Donald Rumsfeld, Barack Obama, etc. sont, eux, de grands pacificistes.

Étymologie : criminel, dérivant de crime ; du latin crimen, criminis : accusation; crime, méfait. En relation avec le grec
κριμα (crima) : contestation, querelle, jugement et κρινω (crinô) : séparer, distinguer, juger.

Guerre, racine francique *werra : troubles, désordre, querelle. Cf. l'anglais war. Le latin utilisait, pour la guerre, le mot bellum (Si vis pacem, para bellum ; pour la traduction, voir les pages rousses du petit Larose).

Crise : au sens médical du terme, c'est un instant bref de quelques minutes, quelques heures au plus, où la maladie atteint son paroxysme : crise d'épilepsie. Après quoi, le patient guérit parfois (ou meurt, s'il n'a pas assez de forces pour récupérer). Une crise ne saurait donc être permanente. On peut aussi parler de la crise de l'adolescence, de la crise de la quarantaine, états passagers qui normalement devraient se résoudre sans trop de problèmes ni de dégâts.

De nos jours, le mot est employé à contresens (les crises ne sont pas brèves, mais durent), et dans l'esprit des élites et des gouvernants néo-crétins, la crise est une formidable occasion de faire traîner les choses en longueur, et devient le prétexte à toutes sortes de mesures contre les citoyens :
  • réduction du taux des livrets d'épargne. Les gouvernants ne veulent plus que les citoyens économisent. "Appauvrissez-vous !" – tel est leur mot d'ordre ;
  • mesures destinées à appauvrir encore davantage les faibles revenus, tandis que les magnats de la phynance internationale font payer aux citoyens les pots cassés, et s'enrichissent de façon éhontée. Les banquiers touchent des aides ou des des primes scandaleuses ; ils n'ont jamais autant "engrangé" de bénéfices. Ils ne sautent donc pas par la fenêtre, comme lors de la fameuse crise de 1929 – ce qui est bien dommage, car cela nous débarrasserait de cette engeance de vampires ;
  • délocalisations ou réductions de personnel en masse par des entreprises faisant d'énormes bénéfices, et qui ferment des centres en France pour les recréer à l'étranger
  • etc. etc. etc.
Les gouvernants entretiennent même de fausses crises – comme depuis 2007-2008 – pour asseoir davantage leur pouvoir sur les faibles. C'est la nouvelle démocratie, inspirée du capitalisme « libéral » à l'anglo-saxonne. De telle sorte que le mot crise, tel qu'il est actuellement compris et utilisé par nozélites, ne signifie plus que : période de stagnation ou de récession économique, plus ou moins sciemment entretenue.


Une crise qui dure cinq ans ; elle a la peau dure.

En tout cas, s'il y a une crise actuellement, au sens où l'entendent les néo-crétins, c'est bien une crise du langage qui est déformé, dénaturé, dont les mots ne veulent plus rien dire (contrecoup négatif de la novlangue ou néo-langue politiquement correcte).

Étymologie : du grec
κρισις (crisis) : fait de séparer, de distinguer, jugement. La crise est donc un moment décisif. Même racine que criminel (voir rubrique précédente). Latin cribrum : tamis, crible.

Crispation : au sens de sujet qui fâche, ou de conflit plus ou moins ouvert. La crispation due au nucléaire iranien. C'est crispant, non ? Contraire de crispation : la décrispation, rendue fameuse par un célèbre homme politique. Lue sur internet, cette phrase ambiguë : Une enquête d'IPSOS dans 23 pays révèle une "crispation" de l'opinion publique sur les questions d'immigration. Que signifie le mot crispation dans ce contexte ? Sujet sensible ? Sujet délicat ? Embarras, sujet embarrassant ? Focalisation excessive ? La néo-langue a réussi ce pari de rendre les mots flous ou incompréhensibles.

Étymologie : du latin crispo, crispare : friser, boucler, agiter vivement. Même racine que crépu. Hé !? La crispation ne concernerait-elle, dans le dernier exemple (sur l'immigration), que les personnes aux cheveux crépus ?

Croire : nouvelle conjugaison : je croive, tu croives, il ou elle croive, nous croivons, vous croivez, ils ou elles croivent. Cela permet de faire basculer ce verbe dans le premier groupe, régulier. Exemple trouvé sur un faux rhum : QUEL esperance ont ceux qui ne croivent pas en DIEU ? La morphologie délirante de cette phrase est bien en accord avec la conjugaison moderniste. Autre exemple alacon : ... c'est que,ils y croivent vraiment à ces conneries.

Attrapée avec un hameçon de 12 cette phrase : Nous maintenons également qu'il y a de nombreuses raisons de croire que l'accusatrice de M. Strauss-Kahn n'est pas crédible. Loteur a toute raison de croire que le rédacteur de cette phrase incroyable n'est pas lui non plus crédible.

Mais le grand impulsionneur de ce type de conjugaison est peut-être Frédéric Dard (San-Antonio) lui-même : Je demande pas qu'on me croive, simplement qu'on se paye pas ma frite (Les prédictions de Nostraberus, Fleuve Noir, 1974).

Étymologie : latin credo, creditum, credere : prêter, confier, avoir confiance, croire. D'où le mot crédit. Voir Crédit.

Croisade : les Croisades, durant tout le Moyen-Âge, étaient des sortes de pélerinages, ou encore des expéditions armées, pour reprendre les lieux saints et Jérusalem. Cautionnées par les papes, elles permirent de nombreuses relations commerciales entre l'Orient "infidèle" et l'Occident chrétien, dont profitèrent surtout les cités commerciales italiennes et la papauté. Il y eut aussi d'autres croisades, dirigées contre des chrétiens, en particulier la croisade contre les Albigeois (XIIIe siècle).

Ce mot est maintenant dévoyé, et s'utilise pour stigmatiser toute entreprise contre le monde arabo-musulman (guerre d'Irak, guerre de Libye...) On fait ainsi reproche au ministre de l'Intérieur Claude Guéant d'avoir utilisé le mot croisade (mars 2011) : Heureusement, le président (Sarkozy) a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies. Le colonel Kadhafi utilise lui aussi abondamment ce terme contre les Occidentaux, mais on ne lui en fait pas reproche. Les islamistes utilisent un mot traduit par 'croisade' chaque fois qu'une opération a lieu contre les intérêts arabes ou islamiques : "Nous annonçons avoir réussi une attaque de taille en réaction à la croisade menée par les forces françaises au Mali", indique le communiqué rédigé par un groupe intitulé les Signataires par le sang. Voir Djihad.

La croix, chez les chrétiens, est un symbole salvateur, et le fait de la présenter est supposé chasser le diable ou les ennemis de la foi. C'est pour cela sans doute que les mahométans l'ont en horreur, et à leur suite les partisans de l'idéologie dominante. D'où le tollé contre Claude Guéant.

Question : que faire de nombre de drapeaux nationaux qui comportent une croix (Danemark, Finlande, Géorgie [en Europe ; ce drapeau comporte cinq croix], Grèce, Islande, Malte, Norvège, Royaume Uni, Suisse... ? )

Danemark Finlande Géorgie Islande Norvège Suède

Équivalent arabe : djihad
جهاد, lutte, guerre, et par là guerre sainte. Les campagnes d'attentats terroristes meurtriers contre les Juifs ou les Occidentaux sont considérées comme des djihads. Et les kamikaze sont promis au paradis d'Allah par l'assassinat de victimes innocentes.

Étymologie : du latin crux, crucis : croix, gibet. La croix, au départ, est un instrument de torture et de mort.

Croisé : part. passé du verbe croiser : mettre en croix. Comment doit-on comprendre cette phrase, relevée dans 20 Minutes : Dénonçant une «agression croisée injustifiée», Kadhafi [...] a affirmé que la Méditerranée était devenue «un vrai champ de bataille». (Les guillemets accolés sont du journaliste). Loteur avait d'abord compris le mot croisé comme synonyme de 'conjointe'. Ce n'est qu'à la relecture que l'évidence s'imposa : il ne s'agissait pas d'une agression croisée, mais d'une agression de Croisés. La manie de tout adjectiver, à la mode anglaise, introduit des erreurs de compréhension. Ou une majuscule à Croisée aurait fait tout de suite comprendre.

Croissance : de nos jours, pour les économistes et les néo-crétins, la croissance n'est plus seulement croissante ; l'on peut trouver une croissance zéro (= stagnation), voire une croissance négative (= récession). On savait que la logique n'était pas le fort des adorateurs de la novlangue. L'on est étonné de constater que les économistes ne la maîtrisent pas non plus. Cette thèse de la croissance zéro a eu de nombreux héritiers, en particulier la revendication de certains altermondialistes d'une « décroissance soutenable » (Wikipédia). Croissance zéro, décroissance soutenable : qui dit mieux en matière de néo-langue ?

Quant aux journalistes de la french TV, ils parlent allègrement de croissance négative, pour dire récession. Cette année, on assistera à une croissance négative de -1 %. Sans doute des Bac -5.

Étymologie : du latin cresco, crescere : venir au monde, grandir, croître.

Cross-over (anglicisme, prononcer krɒs əʊvə(r) ou plus simplement crosse ovaire) : ce mot signifie littéralement 'croisement'. Beaucoup de personnes utilisent ce mot au lieu de recoupement (de données) : Est-ce que c'est possible de faire un crossover des données ? Est-ce que c'est possible d'utiliser des mots français ?

Il existe aussi un type de véhicules cross-over, qui est une variante automobile du « SUV » (sport and utility vehicle) ou véhicule “ multi-segments ” (sic, véhicule à la fois de tourisme et de traction), dont sont friandes les peuplades étazuniennes, et que les constructeurs européens essayent absolument de nous fourguer par l'intermédiaire de réclames télévisées. L'utilisation de termes anglo-saxons pour l'industrie automobile marque encore une fois un recul des valeurs françaises face à cet envahissement qui devient de plus en plus insupportable.

Étymologie : cross, du latin crux : croix. Over : sur, au-dessus, allemand über. Cf. latin super : au-dessus.

Cru : du verbe croître, qui veut dire pousser. Un cru, c'est ce qui croît ou pousse dans une région donnée, et par extension c'est la région elle-même : cru de Bourgogne, cru de Bordeaux. Mais dans quel sens faut-il entendre la phrase : Vins de Bordeaux, 2009 un très mauvais cru pour les ventes ? Rebelote un peu plus loin : [...] l'année 2009, à défaut d'avoir été commercialement bonne, est un cru exceptionnel. Une année ne peut être un cru, à la rigueur un millésime. Même chose en ce qui concerne le temps : L'été 2013 a été un bon cru en ce qui concerne la météo, annonce fièrement un journaliste (A2, 05.09.2013, 08 h).

Il peut y avoir confusion entre cru, participe passé du verbe croire, et crû, participe passé du verbe croître, comme dans la phrase suivante et ce, malgré les prétendues réformes de 1990 : Dans des endroits qui sont des fiefs évidents du jihadisme et du terrorisme, et on aurait crû à sa thèse de "voyage purement touristique" ? En effet, c'est difficile de le croître.

Crucial (anglicisme rampant) : signifiait au départ, et dans le vocabulaire de la chirurgie : en forme de croix (incision cruciale). Puis, sous l'influence des Anglo-Saxons, le mot prit le sens de 'carrefour de décisions'. Et maintenant, il veut dire : capital, décisif, essentiel, important, voire critique : Primaires américaines : la tension monte entre Clinton et Obama à la veille de scrutins cruciaux (Le Devoir point com, 04.03.2008). De nos jours, tout peut être crucial : une décision, un moment, voire un point (un point crucial : un point de croix, sans doute). Entendu à la télé : Les quelques indices qu'on a retrouvés sont devenus cruciaux (???) (importants, décisifs ?) Ou encore : Un homme appelle avec des preuves cruciales.

Du coup on a refait un autre adjectif : cruciforme (tournevis cruciforme, dont la panne est en forme de croix).

C.S.P. : Couche socio-professionnelle, anciennement : classe sociale. Dans le souci de gommer les disparités et inégalités sociales, les zofficiels n'en finissent pas de pondre ce que loteur, dans le vert langage qu'est le sien, appelle des connasseries. On parle ainsi de CSP+ ou de CSP, selon qu'on appartient à une classe favorisée ou non. Vous êtes dans cette catégorie socioprofessionnelle dite CSP+ ? Celle des hauts revenus ? Vous interessez [sic] au plus haut point les annonceurs publicitaires et autres agences, officines et organisations (Assiste point com, 01.04.2012). Si vous n'entrez pas dans cette catégorie, vous n'êtes qu'un C.S.P. : vous n'intéressez ni les publicitaires ni personne. Un C.S.P.- c'est un moins que rien.

Culte : néo-adjectif d'origine anglo-saxonne et signifiant : célèbre, fameux, légendaire, marquant, mythique, renommé, qui a une aura particulière, qui fait l'objet d'admiration fanatique, presque religieuse, par exemple : un film culte. Ou bien : Star trek, cette série culte des années 70. Le culte ne s'adresse donc plus à des divinités, mais à de simples mortels, et cela passe par le relais de l'image et du marketing (étude de marché).

L'exemple suivant a donné des difficultés d'interprétation à loteur (hé oui, il faut maintenant traduire ou interpéter pour essayer de comprendre) : Importée en Corée, cette crème devient rapidement culte chez les femmes asiatiques qui raffolent de sa texture couvrante qui permet d'éclaircir et d'unifier le teint (Terra femina point com, 03.04.2012). Culte : célèbre ? (Très) prisée ? (Très) recherchée ? Allez tiens, encore un exemple, pris sur la page de cinéma de Yaourt : Les répliques culte des films d'action (recueil de niaiseries, comme « Hasta la vista, baby » qu'on entend dans Terminator-2. On est loin d'Audiard). Culte, et le lecteur sagace l'aura remarqué, est ici invariable.

Culte fait partie des substantifs qui peuvent pendre un sens adjectival, comme béton (des arguments béton), canon (cette fille-là, elle est canon), citoyen (une attitude citoyenne), etc. Dans certains cas, le substantif reste invariable, comme dans le parler anglo-saxon, exemple proposé par loteur : Beaucoup de chanteurs culte sont totalement incultes ou bien, trouvé dans une chronique cinéma : Une espèce de rejeton pelliculaire adultérin issu de l'improbable croisement entre deux films culte des année 70, Les Valseuses de Blier et Easy Rider de Dennis Hopper. A signaler que l'orthographe hésite entre avec ou sans trait d'union. Culte est maintenant tellement senti comme un adjectif qu'il peut avoir la forme du pluriel : Les scènes cultes de Star Wars, ou bien, charabia habituel de magazine féminin : En attendant, on s'entraine au glamour en se faisant des coiffures cultes de Cannes (Pure trend point com, 21.05.2012). Il y a vraiment des coups de pied au culte qui se perdent ...

A donné le superlatif barbare cultissime (superlatif fait sur un substantif) : Depuis George Orwell et son cultissime 1984, le fantasme d'une société où tout est su, contrôlé, ..., hante la société occidentale (Agora-Vox, 02.10.2007, et divers blogues PLCC). Quant à Yaourt!, il n'hésite pas à mettre en titre d'un article : Des scènes cultissimes. C'est nulllissime. Encore un exemple, tiré de l'excellent Yaourt! : Le Figaro donne quelques informations concernant la suite du cultissime Les Trois Frères des Inconnus. Le néo-rédateur aurait au moins pu prendre la peine d'écrire : du film cultissime « Les Trois frères ».

Quant aux personnes qui produisent des œuvres culte(s), ce furent des idoles (Johny Halliday : « On m'appelle l'idole des jeunes » () ), ou maintenant des icônes : Madonna, cette icône de la chanson. On est toujours dans le vocabulaire religieux.

() et non l'idole des Jaunes, à savoir Mao Tsé-Toung.

Ce néo-adjectif a gangréné le monde entier, puis qu'on le trouve en russe, par exemple, dans une réclame pour un roman fantastique du Polonais Andrzeï Sapkowski : « Анджей Сапковский : « Ведьмак », культовая классика мирового фэнтези » (Andrzeï Sapkowski : « Le Sorceleur », un classique culte mondial de fantazy). On le trouve également en bulgare, comme dans le titre d'un article : « Култови реплики и моменти от Бг филми » (Les répliques et moments cultes des films bulgares). Ceci est le triste signe d'une allégeance linguistique de l'Europe aux Étazunis.

Étymologie : même racine que culture, colonie. Verbe latin colo, colere : cultiver, soigner, et aussi honorer (les dieux).

Culture : « Quand j'entends le mot Kultur, je sors mon revolver » (déclaration de la ministresse MAM à propos du dictionnaire Robert). Postulat d'un comique gouvernemental de service : « Tout est culture ». Conséquence : MAM tire sur tout (8).

Le mot culture ouvre ou couvre d'autre part un vaste éventail de significations. Il vient du latin colere, qui veut dire habiter, cultiver (d'où colon, colonisation), et culture veut d'abord dire traitement et mise en valeur de sols en vue de produire des végétaux propres à l'alimentation de l'homme et des animaux : culture du blé, culture céréalière, culture maraîchère.

Le mot culture désigne par extension l'ensemble des connaissances acquises, l'instruction, le savoir... C'est ausi une mise en valeur de l'esprit, qui produit des individus « cultivés », c-à-d possédant une certaine richesse d'âme ou d'esprit. De nos jours, se cultiver ou être cultivé semblent vouloir dire : parler avec les morts. En ce sens, la culture est une notion du passé et dépassée. Preuve en est le projet gouvernemental de remplacer les épeuves de culture générale dans les concours administratifs par des questions de bon sens. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée – la connerie aussi » ajoutait Jacques Rouxel (les Shadocks). Il y aura donc sans doute dans les concours administratifs des questions de pur(e) connerie bon sens. C'est peut-être à cause du fait que culture a la même étymologie que colons, colonie, coloniser qu'on a supprimé les épreuves de culture générale pour ne pas déplaire aux minus habens de la pensée correcte socialement. Un pas de plus vers la démolition du français. Les pouvoirs en place innoculent la haine de la culture (cf le discours d'un ancien haut personnage de l'État sur La Princesse de Clèves). Le paradoxe, aujourd'hui, c'est que l'on prône l'inculture, l'ignorance, et rejetant la culture française, parce que française, justement. La culture a été remplacée par la télévision : constat de suicide national. La culture représente en somme un péché contre l'esprit du temps, qu'il faut éradiquer à tout prix. La french TV s'en charge avec bonheur.


... « un peuple européen de race blanche,
de culture grecque et latine
et de religion chrétienne
» !
Voilà qui sent le fagot ! La députée européenne
N. Morano l'a appris à ses dépens (sept. 2015).
Une grande victoire de la bien-pensance pro-islamique.

Le mot culture a aussi un sens politique et social. C'est normalement l'ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation, une société humaine, voire à un groupe humain : La première [femme] considérant qu'« il faut avoir le courage de dire qu'une certaine culture arabo-musulmane archaïque est aujourd'hui en cause » (Acrimed point org, 24.01.2011). Par abus de langage, on parle maintenant de culture rock, de culture d'entreprise (voir plus bas), de culture gay ou de culture des banlieues (sic), etc. Lu sur un article web, traduit de l'anglais étazunien : [...] dans un laboratoire, vous êtes jugé sur vos chiffres. Il y a une culture de la pression pour que le travail soit effectué sans ressources supplémentaires (blogue du Monde point fr, 21.10.2012). Là, le mot culture désigne plutôt un système, une habitude, une politique, une façon de faire. Le mot « culture » peut donc désigner tel ou tel type de mentalité, tel ou tel système de croyances, tel ou tel mode de comportement, tel ou tel type de mœurs. Il sert à qualifier tout système d'identité ou de reconnaissance d'un groupe humain ou social. À tel point qu'en France il y a un Ministère de la Culture (9) ou Minicul en novlangue, qui s'illustre par une politique affirmée de communication et de liberté : volonté d'interdire le site de Wikileaks, refus de célébration de l'écrivain Céline, etc. Mais qui se charge principalement de promouvoir tout ce qui concerne le rap, les tags, ou les merdes « artistiques » modernes, – faits culturels indéniables.

D'après certaines études, très sérieuses au demeurant, il existerait aussi une prétendue culture de masse, qui donc concernerait « les masses », c'est-à-dire des millions de minus habens. Gageons que ce doit être un doux euphémisme pour désigner la culture du fouteballe en stade houliganisé, la culture des pizzas en trattoria aseptisée ou la culture du caca-cool par l'intermédiaire de l'arme de distraction massive qu'est la french TV.

Un exemple frappant : « Il faut élargir la culture du vélo. C'est un petit milieu qui vit avec une culture de la consanguinité » (François de souche point com, 08.07.2011). La culture du vélo ? Faut-il repiquer, arroser souvent, mettre sous serre ? Et pour éviter la fameuse consanguinité, faut-il accoupler le vélo avec un vélo de marque étrangère ?

Il existe aussi une culture différentielle concernant la relative invisibilité des minorités visibles dans les files d'attente lors d'une manifestation culturelle d'importance (exposition Monet, Journées du Patrimoine). Il est vrai que c'est de la culture bourgeoise et colonialiste, ou quelque chose de ce genre, et à ce titre hautement haïssable. Le Fromage-Plus a fait un commentaire là-dessus.

Adjectif : culturel, qui est un néologisme du XXe siècle (Littré ne le connaît pas). Quand les media contemporains parlent de produits ou de biens culturels, ils doivent faire allusion au non-art contemporain. Un livre, une statue, une peinture ne sont pas des produits culturels, ce sont tout simplement des objets d'art (quand ils le sont). Lu sur Yaourt!, citant Reuters : En Avignon, Hollande cherche "le" projet culturel du quinquennat. Assorti de la déclaration suivante de la part du président : L'an dernier j'étais en off, cette années je suis en on. « On / off » pour un projet culturel, voilà qui sonne effectivement très culturel.

D'autre part, certaines émissions de télévision entendent par culturel tout ce qui se rapporte au cinéma, à la musique ou à la chanson. C'est-à-dire du bruit crispant (techno, rap, rythmes sonores), et des films au fort pouvoir soporifique (exercice illégal de la médecine). A tel point que maintenant l'on parle d'industriels de la culture (sic) : Plus de 200 labels retirent leur musique de Spotify (qui est détenu en partie par des industriels de la culture). Autre exemple, glané dans les champs fertiles de la prose sur Gentside point com : Un poste informatique basé dans un commissariat sert habituellement à traiter des procédures ou bien à consulter des casiers judiciaires, mais certainement pas à télécharger illégalement des œuvres culturelles. Ce que Gentside entend par « œuvres culturelles », ce sont ... une chanson des Black Eyed Peas et un dessin animé de Disney. Voilà où en est la « culture » en France. Autre exemple, pour illustrer cette rubrique consacrée à la culture : ... le royaume de Mickey et Cendrillon (Disneyland) a accueilli en 20 ans plus de 250 millions de visiteurs, dont 15,7 millions en 2011, un record, devant Le Louvre (8,4 millions de touristes en 2011). Au fait, pourquoi écrire Le Louvre ?

Industrie culturelle : cette épouvantable stupidité désigne tout ce qui a trait à la culture selon les tenants de la néo-langue et de la néo-pensée : disques, films, CD-roms etc. Entendu à la télévision, à propos de la fermeture du site Méga-Upload : « C'est le financement des industries culturelles dans leur ensemble qui est mis en cause par ce type d'opérateurs  » (communiqué de l'Élysée à propos de Méga-Upload, phrase qu'on retrouve aussi sur Reuters point com, Vingt Minutes point fr, Le Monde point fr, + autres media P.L.C.C., 20.01.2012). Et le journaliste de poursuivre : « C'est une perte de cinq cents millions de dollars pour l'industrie culturelle ... ». Loteur prétend que quand la culture est devenue « industrielle », la culture est devenue de la merde. Et cinq cents millions de dollars de merde, ce n'est pas une grande perte.

Antonyme : non-culture. Exemple puisé avec précaution à la petite cuiller : Nabilla et Zelko étalent leur non-culture (divers sites ou blogues PLCC, octobre 2013). Inculture, peut-être ?

Étymologie : du verbe latin colo, cultum, colere : cultiver, soigner, honorer. D'où culte, culture et couture [= pièce de terre cultivée], cultiver ; colon, colonie, coloniser ...

Culture d'entreprise : vaste rigolade qui prétend désigner l'ensemble des règles propres à une entreprise, mais qui n'est en réalité que la subordination entière et inconditionnelle des salariés aux directives d'un patron. Encensée ou dénoncée, la « culture d'entreprise » peuple les discours des managers ou les plaquettes de communication institutionnelle (Graduates school point Paris-tech point org). Lu sur internet : « La culture d'entreprise est à la culture ce que les restaurants d'entreprise sont aux restaurants ».

Customisation (anglicisme, du verbe to customize [prononcer kʌstəmaɪz]). Customisation s'écrit aussi customization pour respecter l'orthographe anglo-saxonne. Et vlan ! C'est le débarquement anglo-américain, c'est l'anglo-américonnerie à l'état pur. Le terme français 'personnalisation' ne convenait plus aux informaticiens et aux internautes, semble-t-il. Voilà qu'ils nous flanquent customisation à la gueule tête ! Avec le verbe customiser ou customizer (adapter, personnaliser, individualiser) : Quinze grands noms de la bijouterie et de la maroquinerie se sont prêtés au jeu de la customisation. Ou bien : A l'époque [...] j'écrivais tellement de mots et surtout, tellement les mêmes que je me suis customisé un Word (Monsieur Lam point com, 13.11.2008). Ou encore : Le site est entièrement gratuit et vous propose tout ce qu'il faut pour personnaliser (skinner ou encore customiser) et changer l'apparence Windows XP (Les liens point com). Une adaptation approximative a été trouvée avec le néo-verbe « costumiser » (sic), qui ne veut pas dire : tailler un costume. Voir Skin, Skinner.

Avec, en prime, l'adjectif customisable : personnalisable. L'appareil promettait d'être entièrement customisable, aussi facilement qu'une construction Lego (Konbini point com). Et évidemment, le 'u' se prononce 'eu' : keustomizé, keustomization, keustomizable. En abrégé l'on observe la graphie : custo (prononcée kusto ? keusto ?).

Étymologie : mot anglais d'origine française : coutume. Du latin consuetudo : coutume, habitude, usage. Suetus ; habitué à. Cf. l'adjectif français 'désuet' : qui n'est plus en usage.

Cyber~ : la troncation cyber sert maintenant de préfixe dans nombre de mots indiquant une activité liée à l'internet : cybernaute, cybercafé, cybercriminalité, cyberespace, cyberemploi, cyberfraude, cybervandale ... Tandis que nombre d'organismes, de sociétés, de sites se parent du préfixe cyber : cyberlangues, cyberavocats, et même cyberpapy ou cyberchien. Lu sur internet : Selon le Télégramme de Brest de mercredi, «deux cyber-attaques majeures qui n'ont pas été rendues publiques» ont visé la présidence [de la République] ces derniers mois (Libération point fr, Le Monde point fr, divers media PLCC, 12.07.2012). Nous sommes dans la péninsule cybérique. Cette troncation est totalement arbitraire et n'a rien à voir avec le mot cybernétique (voir plus bas).

P.S. qui n'a rien à voir : un des amis de loteur, artiste, avait peint un tableau : « L'embarquement pour Cyber ». Mais ce tableau n'a eu aucun succès, – sauf auprès des cybernautes.

Cyber-flânerie, cyber-flâner : ces expressions n'existent pas, il faudrait donc les créer. Elles désignent théoriquement le fait de surfer sur internet, mais sans but défini, au hasard des pages web. J'ai cyber-flâné sur internet toute la matinée.

Étymologie : flânerie, du verbe flâner, d'étymologie douteuse. On a proposé le mot normand flanner : passer, perdre son temps. Peut-être de l'ancien nordique *flana : marcher sans but.

Cybernétique : du grec Κυβερνητική (cybernêtikê) « action de manœuvrer un vaisseau » (sens propre ; ce mot est de même racine que gouvernail), diriger ou gouverner (sens figuré). Mot introduit par AMPÈRE dans le sens d'art de gouverner, repris par le mathématicien étazunien Norbert WIENER pour désigner « la science des analogies maîtrisées entre organismes et machines ». Il n'est plus question de vaisseaux, mais de machines bourrées de senseurs, de capteurs électroniques.

Cynophile (brigade ~) : brigade policière avec des chiens. Locution bizarre, car cynophile signifie : qui aime les chiens. Brigade cynophile : des chiens qui font la police. Ou bien : ...les gendarmes qui étaient épaulés par la brigade cynophile du PSIG et les hommes de l'EDSR (Escadron départemental de sécurité routière) ont découvert dans le coffre de quatre véhicules des petites quantités de résine de cannabis (Y-Dict point com).

Les anciens maîtres-chiens sont devenus, eux, des 'agents cynophiles'.


Petit historique : le préfet Louis Lépine avait déjà mis en place une brigade canine en 1907, mais ce n'est véritablement qu'à partir des années 1950 que sera constituée à Paris une brigade canine avec des bergers allemands. C'est en 1966 que les brigades canines deviendront des brigades cynophiles. Les chiens participent aux sauvetages (noyades, séismes), sont employés pour la détection de produits stupéfiants, de produits explosifs, recherchent des personnes disparues etc. Ils prennent leur retraite à huit ans.

Variante : cynotechnique (on fourre même ces braves bêtes dans le vocabulaire technique). Exemple : Une découverte insolite. Jeudi dernier, l'équipe cynotechnique de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris est appelée vers 2 heures au commissariat de Gagny (93). L'objet de l'intervention ? La capture d'un caïman. (M6-Info, 02.03.2015)

Étymologie : du grec κύων, κυνός
(kuôn, kunos) ; chien, et φίλος (philos) : ami. Ne pas confondre cynophile : qui aime les chiens, avec cinéphile : qui aime le cinéma.

Cyrillique : l'alphabet cyrillique, кириллица (kirillitsa) en russe, кирилица (kirilitsa) en bulgare, est un alphabet utilisé par les Slaves (Bulgares, Russes, Serbes, Ukrainiens, Biélorusses...), dérivé de l'écriture onciale grecque, et créé par les deux frères bulgares Cyrille et Méthode. En fait Cyrille et Méthode créèrent l'alphabet glagolitique (du slave glagol глагол : mot, verbe), c'est Clément d'Okhrid qui aurait véritablement créé la cyrillique, et lui donna ce nom par respect pour Cyrille. L'université de Sofia porte le nom de Saint Clément d'Okhrid (Свети Климент Охридски : svéti Kliment Okhridski).


Les alphabets cyrilliques bulgare (à gauche) et russe (à droite).
Le russe comprend trois lettres de plus : le Ы (i dur), le Э (é) et le Ë (yo).
Loteur, comme bon nombre de personnes, pense sincèrement qu'on devrait ouvrir l'esprit des écoliers en leur faisant apprendre dans le secondaire une langue slave (russe, bulgare) pour les familiariser avec une autre écriture de la communauté européenne. Une initiation au grec, avec son écriture d'une parfaite élégance, serait également utile. Tout, plutôt que de forcer les élèves dans le langage appauvrissant qu'est le globish, qui ne sert qu'à fabriquer des crétins, ou comme dit loteur – des néo-crétins.







Voir à ce sujet le roman de l'écrivain bulgare Ivan Vazov Sous le Joug (Под игото, Pod igoto).     

A ce propos, L'Est républicain, dans son édition du 29 septembre 2009, avait parlé en ces termes d'une jolie journaliste de télévision, Marie D. : « Je vois avec plaisir le très joli minou de Marie D. », confondant allègrement minou et minois. Lapsus révélateur, diraient les psychanalystes.     

Un palindrome est un mot ou une phrase qui peut se lire dans un sens comme dans l'autre sens : Laval, Noyon, A Laval, elle l'avala...     

MAM a également lancé le projet « FGE » (Force de Gendarmerie Européenne) regroupant les forces de gendarmerie de cinq pays européens. Le but de cette FGE relèvent à la fois du maintien de l'ordre et des activités de police judiciaire pour (prétendument) lutter contre le terrorisme ou le crime organisé. Hahaha !     

Plus exactement : Ministère de la culture et de la communication. Voilà qui sent la Propaganda Staffel ! D'autre part, ceux qui sont allés rue de Valois, où se trouve le Minicul, ont sans doute été frappés par l'aspect cage de Faraday de l'immeuble du ministère. Loteur se demande quel est le cerveau malade qui a décidé de faire poser ce cerclage inesthétique.      




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